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19 avril 2014 6 19 /04 /avril /2014 08:50

Paques_2006-1.jpg

 Il est l’image du Christ. Les inscriptions gravées dans la cire l’indiquent assez clairement.

Tout d’abord, il est éteint, figurant le Christ inanimé dans son tombeau.

Allumé au feu nouveau, c’est l’image du Seigneur ressuscité, éclairant notre route comme la colonne de lumière guidait la marche des Hébreux  vers la Terre Promise à travers le désert. Les cinq grains d’encens qui y sont enfoncé  sont les cinq “plaies glorieuses” par lesquelles Jésus nous a rachetés.

On comprend que l’Eglise tiennent à chanter les louanges de ce cierge chargé de tant de symboles au début de la vigile pascale, par le chant de l’Exultet, et qu’elle invite les fidèles à lever les yeux vers lui, pour remercier Dieu avec elle de nous avoir donné son fils pour nous sauver.

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TEXTE FRANÇAIS

Chanté dans la nuit de Pâques, l’Exultet est la proclamation de la résurrection du Christ. 

 

« Qu’exulte de joie dans le ciel la multitude des anges ! Chantez, serviteurs de Dieu, et que retentisse la trompette triomphale pour la victoire du grand Roi ! Réjouis-toi, ô notre terre, resplendissante d’une lumière éclatante, car il t’a prise en sa clarté et son règne a dissipé ta nuit ! Réjouis-toi, Eglise notre mère, toute remplie de sa splendeur, et que résonne l’acclamation du peuple des fils de Dieu !…

Vraiment il est juste et bon de proclamer à pleine voix ta louange, Dieu invisible, Père tout puissant, et de chanter ton Fils bien-aimé, Jésus Christ notre Seigneur. C’est lui qui a payé pour nous la dette encourue par Adam notre père, et qui a détruit en son sang la condamnation de l’ancien péché. Car voici la fête de la Pâque où l’Agneau véritable est immolé pour nous. Voici la nuit où tu as tiré de l’Egypte nos pères, les enfants d’Israël, et leur as fait passer la mer Rouge à pied sec ; nuit où le feu de la nuée lumineuse a repoussé les ténèbres du péché…

Ô nuit qui nous rend à la grâce et nous ouvre la communion des saints ; nuit où le Christ, brisant les liens de la mort, s’est relevé victorieux des enfers. Heureuse faute d’Adam qui nous a valu un tel Rédempteur !

Ô nuit qui seule a pu connaître le temps et l’heure où le Christ est sorti vivant du séjour des morts ;

Ô nuit dont il est écrit : « La nuit comme le jour illumine, la ténèbre autour de moi devient lumière pour ma joie » (Ps 138,12)…

Ô nuit bienheureuse, où se rejoignent le ciel et la terre, où s’unissent l’homme et Dieu.

Dans la grâce de cette nuit, accueille, Père très Saint, le sacrifice du soir de cette flamme que l’Eglise t’offre par nos mains ; permets que ce cierge pascal, consacré à ton nom, brûle sans déclin en cette nuit et qu’il joigne sa clarté à celle des étoiles. Qu’il brûle encore quand ce lèvera l’astre du matin, celui qui ne connaît pas de couchant, le Christ ressuscité revenu des enfers, qui répand sur les hommes sa lumière et sa paix. Garde ton peuple, nous t’en prions, ô notre Père, dans la joie de ces fêtes pascales. Par Jésus Christ, ton Fils notre Seigneur, qui par la puissance de l’Esprit s’est relevé d’entre les morts et qui règne près de toi pour les siècles des siècles. »
Amen !

 

TEXTE LATIN

 

 

Exultet iam angelica turba caelorum! Exultent divina mysteria, et pro tanti regis victoria tuba intonet salutaris. Gaudeat se tantis Tellus inradiata fulgoribus, et aeterni regis splendore lustrata, totius orbis se sentiat amisisse caliginem. Laetetur et Mater Ecclesia, tanti luminis adornata fulgore, et magnis populorum vocibus haec aula resultet. Quapropter adstantibus vobis, fratres carissimi, ad tam miram sancti huius luminis claritatem, una mecum, quaeso, Dei omnipotentis misericordiam invocate. Ut qui me, non meis meritis, intra levitarum numerum dignatus est adgregare, luminis sui gratia infundente, cerei huius laudem implere praecipitat. (..)

Vere qui dignum et iustum est invisibilem Deum omnipotentem Patrem, Filiumque unigenitum Dominum nostrum Iesum Christum, toto cordis ac mentis adfectu at voci ministerio personare, qui pro nobis aeterno Patri Adae debitum solvit et veteris piaculi cautionem pio cruore detersit. Haec sunt enim festa paschalium, in quibus verus ille agnus occiditur eiusque sanguis postibus consecratur. Haec nox est in qua primum patres nostros, filios Israel, educens de Aegypto, Rubrum mare sicco vestigio transire fecisti. Haec igitur nox est, quae peccatorum tenebras columnae inluminatione purgavit. Haec nox est, quae hodie per universum mundum in Christo credentes, a vitiis saeculi segregatos et caligine peccatorum, reddit gratiae, sociat sanctitati.

Haec nox est, in qua destructis vincolis mortis, Christus ab inferis victor ascendit. Nihil enim nobis nasci profuit, nisi redimi profuisset. O mira circa nos tuae pietatis dignatio! O inaestimabilis dilectio caritatis: ut servum redimeres, filius tradidisti! O certe necessarium Adae peccatum, quod Christi morte deletum est! O felix culpa, quae talem ac tantum meruit habere redemptorem! O beata nox, quae sola meruit scire tempus et horam in qua Christus ab inferis resurrexit. Haec nox est, de qua scriptum est: Et nox ut dies inluminabitur, et: Nox inluminatio mea in deliciis meis. Huius igitur sanctificatio noctis fugat scelera, culpas lavat et reddit innocentiam lapsis, maestis laetitiam; fugat odia, concordiam parat et curvat imperia.

In huius igitur noctis gratia, suscipe, sancte Pater, incensi huius sacrificium vespertinum, quod tibi in hac cerei oblatione solemni, per ministrorum manus, de operibus apum, sacrosancta reddit Ecclesia. Sed iam columnae huius praeconia novimus, quam in honore Dei rutilans ingnis accendit. Qui licet divisus in partes, mutuati luminis detrimenta non novit: alitur liquantibus ceris quas in substantiam pretiosae huius lampadis apis mater eduxit. Apis ceteris, quae subiecta sunt homini animantibus antecellit. Cum sit minima corporis parvitate, ingentes animos angusto versat in pectore, viribus imbecilla sed fortis ingenio. Haec explorata temporum vice, cum canitiem pruinosa hiberna posuerint, et glaciale senium verni temporis moderata deterserint, statim prodeundi ad laborem cura succedit; dispersaque per agros, libratis paululum pinnibus, cruribus suspensis insidunt, prati ore legere flosculos; oneratis victualibus suis, ad castra remeant, ibique aliae inaestimabili arte cellulas tenaci glutino instruunt, aliae liquantia mella stipant, aliae vertunt flores in ceram, aliae ore natos fingunt, aliae collectis et foliis nectar includunt. O vere beata et mirabilis apis, cuius nec sexum masculi violant, foetus non quessant, nec filii destruunt castitatem; sicut sancta concepit virgo Maria, virgo peperit et virgo permansit. O vere beata nox, que expoliavit Aegyptos, ditavit Hebraeos; nox in qua terrenis caelestia iunguntur. Oramus te, Domine, ut cereus iste, in honore nominis tui consecratus, ad noctis huius caliginem destruendam indeficiens persevert. In odorem suavitatis acceptus, supernis luminaribus miseatur. Flammas eius Lucifer matutinus inveniat, ille inquam Lucifer qui nescit occasum; ille qui regressus ab inferis, humano generi sereno inluxit. Precamur ergo te, Domine (…)

 

 

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18 avril 2014 5 18 /04 /avril /2014 07:40

La Liturgie de l'Église, entrée depuis hier dans le Triduum Pascal, nous invite à célébrer la Sainte Passion de Notre Seigneur Jésus. Ce grand mystère sacrificiel réalise pleinement notre Salut. En regardant la Croix de Son Seigneur et Époux, l'Église-Épouse se souvient qu'elle est née du côté du Christ endormi sur la Croix. « De même qu'Ève a été formée du côté d'Adam endormi, ainsi l'Église est née du Cœur transpercé du Christ mort sur la Croix » (Saint Ambroise). Vers 15H00, l'Église universelle célèbre la Sainte Passion du Christ (par exemple = le Chemin de Croix de 14H00 à 15H00 + Office des Présanctifiés de 15H00 à 16H00). L’Église nous invite à partager pleinement les sentiments de Jésus et à contempler toutes ses souffrances volontairement subies en sa nature humaine à cause de nos péchés. Les fidèles catholiques sont bien évidemment invités à l'abstinence et au jeûne (pas de viande en particulier).  

 

Copie-de-Jesus-couronne.jpg 

« Il n'avait ni beauté ni éclat pour attirer nos regards. Objet de mépris, abandonné des hommes, homme de douleur, familier de la souffrance, comme quelqu'un devant qui on se voile la face, méprisé, nous n'en faisions aucun cas. Or ce sont nos souffrances qu'il portait et nos douleurs
dont il était chargé. Et nous, nous le considérions comme puni, frappé par Dieu et humilié. 
Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes.
Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui, et dans ses blessures nous trouvons la guérison.
Tous, comme des moutons, nous étions errants, chacun suivant son propre chemin, et le Seigneur a fait
retomber sur lui nos fautes à tous » (Prophète Isaïe, chapitre 53, 2-7)

      

EXTRAIT D'UN SERMON DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME (VENDREDI SAINT DE L'ANNEE 392) :   

 

« (…) Vous avez vu la victoire admirable, vous avez vu les exploits et les bienfaits de la croix ? (…) Jésus-Christ a triomphé du démon par les moyens mêmes avec lesquels le démon avait vaincu le monde, il a combattu avec ses propres armes. Écoutez comment.

Une vierge, le bois, la mort, avaient été les moyens et les instruments de notre défaite. La vierge était Ève qui n'avait pas encore connu Adam; le bois était l'arbre, et la mort la peine imposée au premier homme. Une vierge, le bois et la mort, qui avaient été les moyens et les instruments de notre défaite, sont devenus les moyens et les instruments de notre victoire. Marie a remplacé Ève ; le bois de la croix, le bois de la science du bien et du mal; la mort de Jésus-Christ, la mort d'Adam. Vous voyez que le démon a été vaincu par les mêmes moyens avec lesquels il avait triomphé. Le démon avait renversé Adam avec le bois de l'arbre, Jésus-Christ a terrassé le démon avec le bois de la croix. Le bois de l'arbre a jeté les hommes dans l’abîme, le bois de la croix les en a retirés. Le bois de l’arbre a dépouillé l'homme de ses privilèges, et l’a enfermé dans l'obscurité d'une prison; le bois de la croix a dépouillé de ses armes le vainqueur de l’homme, et l'a montré vaincu à toute la terre. La mort d'Adam s'est étendue sur ceux qui sont venus après lui; la mort de Jésus-Christ a rappelé à la vie ceux qui étaient nés avant lui.

« Qui racontera les merveilles du Seigneur et les prodiges de son bras puissant ? » (Ps. CV, 2.) Nous avons passé de la mort à l'immortalité tels sont les exploits et les bienfaits de la croix. Vous avez appris la victoire, vous avez appris la manière dont elle a été remportée; apprenez comment nous avons vaincu sans combattre. Nous n'avons pas ensanglanté d'armes, nous ne nous sommes pas rangés en bataille, nous n'avons pas reçu de blessures, nous n'avons pas soutenu de guerre; et nous avons remporté la victoire : c'est le Seigneur qui a combattu, et c'est nous qui avons obtenu la couronne. 

  Puis donc que la victoire nous est propre, faisons éclater notre joie comme les soldats, chantons tous aujourd'hui l'hymne de la victoire; écrions-nous en louant le Seigneur : « La mort a été absorbée dans la victoire. O mort, où est ta victoire ? Enfer, où est ton aiguillon ? » (I Cor. XV, 54 et 55.). Tels sont les avantages que nous a procurés la croix; la croix qui est un trophée érigé contre les démons, une arme contre le péché, le glaive avec lequel Jésus-Christ a percé le serpent infernal. La croix est la volonté du Père, la gloire du Fils unique, le triomphe de l'Esprit divin, l'honneur des anges, la sûreté de l'Église, le rempart des saints, l'objet dont se glorifiait Paul, la lumière du monde entier. En effet, comme pour dissiper les ténèbres d'une maison obscure, on allume et on élève un flambeau; de même Jésus-Christ, allumant et élevant la croix comme un flambeau, a dissipé les ténèbres épaisses dans lesquelles toute la terre était plongée. Et comme un flambeau est surmonté de la lumière qui le rend lumineux, ainsi la croix était surmontée du Soleil de justice qui la rendait brillante. Le monde voyant le Fils de Dieu crucifié, a frémi, la terre a été ébranlée, les pierres se sont fendues; mais les coeurs des Juifs, plus durs que la pierre sont restés insensibles. Le voile du temple s'est déchiré; et leurs complots criminels ne se sont pas rompus. Pourquoi le voile du temple s'est-il déchiré ? C’est que le temple voyait avec peine le Seigneur immolé hors de son enceinte sur l'autel de la croix; et par le déchirement de son voile il semblait dire à tous les hommes : Que celui qui le voudra foule désormais aux pieds le Saint des saints. A quoi me servent les objets que je renferme, puisqu'une telle victime est immolée hors de mon enceinte ? À quoi me sert le testament ? À quoi me sert la loi ? C'est en vain que j'ai instruit les Juifs depuis plusieurs siècles. Le Prophète s'écriait à ce sujet : « Pourquoi les nations ont-elles frémi ? pourquoi les peuples ont-ils fait des réflexions inutiles ? » (Ps. II, 1.) Les Juifs avaient entendu cette prophétie : « Il a été conduit à la mort comme une brebis timide, il s'est tu comme un agneau devant celui qui le tond » (Is. LIII, 7) ; ils y avaient réfléchi longtemps; et lorsqu'ils l'ont vue s'accomplir, ils ont refusé d'y croire. Vous voyez comme ils ont fait des réflexions inutiles. Le voile du temple s'est déchiré pour annoncer combien le temple allait devenir pour toujours désert et abandonné.

  f489.jpgPuis donc qu'en ce jour nous devons nous-mêmes voir celui qui a été attaché à la croix, approchons, mes très chers frères, approchons avec tremblement et avec un recueillement respectueux, comme vers l'Agneau sacrifié et immolé pour nous. Ne savez-vous pas comment les anges se tenaient près du tombeau où il n'y avait plus de corps ? Ils rendaient hommage au tombeau vide, comme à un monument qui avait renfermé le corps du Seigneur. Les anges, qui sont d'une nature supérieure à la nôtre, se tenaient près du tombeau, recueillis et pénétrés d'une vénération profonde; et nous, qui ne devons pas approcher d'un tombeau vide, mais de la table même où repose l'Agneau sans tache, nous approchons en faisant du bruit, en excitant du tumulte ! Pourrons-nous jamais excuser notre irrévérence ? Je ne parle pas au hasard et sans raison ; mais comme j'en vois plusieurs ce soir faire du bruit, crier, se précipiter, se presser les uns les autres, se charger d'injures, encourir des peines par une telle conduite plutôt que mériter le salut, voilà pourquoi je vous donne ces avertissements. Eh quoi ! mon frère, lorsque le prêtre est à l'autel, en silence, dans le plus profond recueillement, levant les mains au ciel, invoquant l'Esprit-Saint pour qu'il vienne sanctifier les offrandes ; lorsque l'Esprit-Saint accorde la grâce qui lui est demandée, qu'il descend sur les oblations; lorsque vous voyez l'Agneau sans tache immolé, divisé en plusieurs parties, vous faites alors du bruit, vous excitez du tumulte, alors vous cherchez des querelles, alors vous recourez aux injures ! Et comment pourrez-vous profiter du sacrifice, si vous apportez à l'autel un pareil esprit de contention ? (…)

  

  « Jésus-Christ, dit Saint Paul, a désarmé les puissances ; il les a menées en triomphe à la face de l'univers, après les avoir vaincues par sa croix » (Coloss. II, 15.). Le trophée qu'il a érigé est décoré des marques de sa victoire, et les dépouilles de ses ennemis sont suspendues au haut de sa croix. Comme un prince généreux, après avoir terminé une guerre difficile, suspend au haut d'un trophée les cuirasses, les boucliers, les armes du tyran et de ses satellites, qu'il a vaincus : de même Jésus-Christ, après avoir terminé la guerre contre le démon, a suspendu au haut de la croix les armes de son ennemi, la malédiction et la mort; il en a fait un trophée éclatant, propre à être aperçu par tous les êtres, par les puissances d'en-haut qui sont dans les cieux, par les hommes qui habitent la terre, par les démons mêmes, dont il a triomphé. Puis donc que nous jouissons d'une si grande faveur, rendons-nous dignes des bienfaits que nous avons reçus, afin que nous obtenions le royaume céleste par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui soient avec le Père et l'Esprit-Saint, la gloire, l'honneur et l'empire, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il ».    

 

 

 

 

 

 

 

 

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17 avril 2014 4 17 /04 /avril /2014 09:15

Jesus serviteur lave pieds 05

 

"Celui qui est assis sur les chérubins, lave les pieds d'un traître, et vous, ô homme, vous qui n'êtes que cendre, que terre, que poussière, vous vous élevez d'orgueil et vous avez une haute opinion de vous-mêmes."

saint Jean Chrysostome

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17 avril 2014 4 17 /04 /avril /2014 08:01

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C'est en jouant le rôle de Barrabas dans "La Passion du Christ" de Mel Gibson que Pedro Sarubbi a trouvé la foi.

 16/04/14
" En me regardant, ses yeux n’avaient ni haine ni ressentiment à mon égard, uniquement miséricorde et amour."


    Pedro Sarubbi est un homme  passionné, qui n’a jamais eu peur des défis dans la vie. Adolescent, il s’enfuit de chez lui et rejoint une compagnie de cirque. Puis il parcourt le monde, pensant que « quelque part, il pourrait combler ce vide spirituel » qui l’affligeait. Il réussit à entrer au Monastère de Shaolin dans la province de Henan (Chine) pour s’initier aux arts martiaux. Mais ce qu’il cherchait ne se trouvait pas là.

Il se rend alors au Tibet, s’accrochant obstinément  au vœu de silence qu’il s’est imposé durant six mois, pour parvenir jusqu’à l’aspiration bouddhiste de l’Illumination. Mais son angoisse existentielle est toujours là, inamovible, en dépit de ses efforts. Il pratique la méditation en Inde, quasiment jusqu’à l’épuisement total, avant de séjourner dans l’Amazonie brésilienne, où il apprend le portugais. Parallèlement, entre deux voyages, il poursuit sa carrière d’acteur : il avait commencé à 18 ans à travailler dans le théâtre et dans le cinéma italien indépendant.

S’étant spécialisé dans la comédie, il ressentait toujours une légère sensation d’échec ; son rêve était de diriger. « J’étais un tigre de Bengale enfermé dans une cage, prêt pour le show », se souvient-il. Hollywood semble lui sourire quand il obtient un rôle secondaire dans le film  “La mandoline du Capitaine Corelli” (2001). Mais son heure de gloire n’était toujours venue, et son vide existentiel était toujours là.  

L’identification avec Barrabas  

Des mois plus tard, raconte-t-il, « un jour le téléphone sonne : une offre pour jouer dans un film de Mel Gibson. Dans les films précédents, j’avais toujours joué des rôles obscurs, et j’ai pensé qu’il s’agissait encore d’un film d’action ». Mais le film relatait la passion, la mort et la résurrection de Jésus. Sarubbi est surpris : « Je n’aurais jamais imaginé pouvoir jouer dans un film sur la Passion du Christ, car à l’époque j’étais très loin de l’Eglise », se souvient-il. Il souhaitait incarner l’apôtre Pierre et n’a pas caché sa déception quand Mel Gibson lui dit qu’il le cherchait pour interpréter  Barrabas... « En fait, je voulais interpréter  Pierre, non pas pour des motifs spirituels, mais parce qu’on était mieux payé par jour de travail et que Barrabas apparaissait très peu de temps. J’ai fait valoir qu’étant une personne célèbre, on ne pouvait pas me donner un petit rôle ».
Mais il finit par accepter le rôle de Barrabas, un rôle de courte durée, mais crucial pour le reste de sa vie … Quelques jours avant le tournage de la scène, il a une conversation avec Mel Gibson, qui a voulu lui donner plus de détails sur le personnage : « Barabbas ne serait pas simplement un bandit appartenant à la caste des « zélotes », a-t-il  expliqué. Et il a ajouté un détail qui a touché profondément Sarubbi… « Barrabas, lui dit-il, « a été emprisonné pendant des années, torturé et, conduit à la dissidence, il  a commencé à devenir ce monstre, cette bête, il n’y a pas d’autres mots. Il s’exprime par le regard. C’est pour cela que je t’ai choisi … après les recherches que j’ai faites
 , explique Gibson, tu me parais bien incarner cet animal sauvage et, en même temps, abriter au fond de ton cœur le regard de l’homme bon ».


Le regard de Jésus   

0-2000sabu-copie-1.jpgQuelques jours plus tard, Pedro Sarrubi est sur le plateau, et pendant quelques minutes, il reste à regarder Jim Caviezel, qui interprétait Jésus. C’étaient les quelques minutes avant d’enregistrer la scène où la foule gracie Barrabas et condamne le Messie… et soudain Pedro Sarubbi et Barrabas, dans l’âme de l’acteur, ne font plus qu’un. La scène se déroulait, et lui ne jouait plus, il vivait  les évènements, vibrait avec tout son être. Enfin sous les acclamations de la foule, lui, Barrabas est libre !  Il a descendu les marches, et son regard a croisé la tendresse infinie du regard de Jésus… " Cela a été un grand choc. J’ai senti comme un courant électrique entre nous. Je voyais Jésus lui-même”.

pedro.pngÀ compter de ce moment, tout dans sa vie a changé, raconte l’acteur italien. Cette paix, dit-il, qu’il avait cherchée durant des années, dans des dizaines de voyages, cette paix avait visité son âme. Cette conversion fulgurante de Pedro Sarubbi, qu’il raconte dans son livre "Da Barabba à Gesù - Convertito da un sguardo" (De Jésus à Barabbas, converti par un regard), a amorcé une étape de sa vie où le don de la foi a touché aussi tout son être. A la fin de l'ouvrage, dans une exégèse personnelle de l'histoire biblique, il explique la raison de sa gratitude envers ce personnage, Barrabas, qu’il avait tant résisté à incarner : « C'est l’homme que Jésus a sauvé de la crucifixion. Celui qui représente l’humanité tout entière ».

Article initialement publié par Portaluz Traduit pour Aleteia par Elisabeth de Lavigne

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16 avril 2014 3 16 /04 /avril /2014 08:12

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Le lavement des pieds est un geste riche de symbolisme; geste difficile à comprendre, difficile à accepter et difficile à imiter. Et pourtant, si nous ne le comprenons pas, nous ne l’accepterons pas et si nous ne l’acceptons pas, nous ne l’imiterons pas, malgré la demande de Jésus. L’introduction solennelle à cette scène vaut pour tout le livre de la Passion, qu’elle met sous le signe de l’amour qui donne tout son sens à l’œuvre de Jésus et particulièrement à la Passion.

 

 

"Avant la fête de la Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue, l’heure de passer de ce monde au Père, lui qui avait aimé les siens qui sont dans le monde, les aima jusqu’à l’extrême." (13, 1).

 

 

Au cours d’un repas, Jésus, sachant que le Père a remis toutes choses entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il va vers Dieu, se lève de table (v. 2).

 

 Jean souligne d’abord tout ce qu’il y a d’extraordinaire dans cette scène en la faisant précéder du rappel de la préscience du Christ, Jésus est pleinement conscient de sa destinée, il sait pourquoi il pose ce geste et pour qui il le fait :

 

 

 « Ma vie, personne ne me l’enlève, mais je m’en dessaisis de moi-même » (10, 18). Jésus accepte librement d’être livré et de souffrir par amour.

 

 

 1 - Geste difficile à comprendre

 

 

Jésus se lève de table, quitte son vêtement et prend un linge qu’il se noue à la ceinture; puis, il verse de l’eau dans un bassin et commence à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture (v. 4-5).

 

 Jean décrit avec la précision d’un scénario les gestes pleinement réfléchis de Jésus, pour souligner l’aspect déconcertant et dramatique de la scène. Les gestes de Jésus expriment symboliquement ce qui fut l’essentiel de sa vie et de la Passion : il est venu pour servir et non pour être servi (Mc 10, 45). Autant le lavement des pieds peut avoir un sens avant le repas, autant il est choquant au milieu d’un repas de fête. Jésus accomplit le geste de l’esclave. Il se dépouille lui-même de ses vêtements. Sur la croix, il sera dépouillé par d’autres. Comme un esclave, il se met aux pieds de ses disciples, se fait petit et vulnérable. Ce qui se passera sur la croix est comme rendu visible ici par ce geste déconcertant. Dans les lois liturgiques de l’Exode, le lavement des pieds avait le sens d’une purification (Ex 40, 31). Le geste de Jésus est donc une purification, qui symbolise le service qu’il rend à l’humanité sur la croix en la purifiant. Quand Dieu sert, quand il nous sert, quand il lave les pieds de sa créature, il révèle le fond de son cœur. En mourant sur la croix, Jésus est la source d’eau vive promise par Ézéchiel : « Je vous aspergerai d’une eau pure et vous serez purifiés » (Ez 36, 25).

 

Avant de donner sa vie, Jésus agit en « serviteur », pour montrer qu’il est le serviteur de Yahvé. Le geste symbolique du lavement nous livre la signification de la vie et de la mort de Jésus. Le Fils de Dieu lave les pieds souillés des humains. Le Seigneur accepte le service de l’esclave et l’accomplit. Sur le Calvaire, Jésus a subi une mort infligée par les hommes. Ici, Jésus, en pleine liberté, en posant le geste de l’esclave, anticipe l’esclavage de sa mort, meurt, pour ainsi dire, d’avance; il célèbre sa mort liturgiquement, dans cet acte suprême d’amour, en présentant sa mort comme un service rendu aux humains.

 

Quel est le plus grand ; celui qui est à table ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Eh bien! moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert (Lc 22, 27).

 Sa vie entière et toute son œuvre, Jésus les résume dans l’image du service à table.

Ce qui se passera sur la croix est rendu visible à l’avance quant à l’essentiel, par ce geste d’esclave.

 

 2 - Geste difficile à accepter

 

 Il arrive ainsi devant Simon-Pierre. Et Pierre lui dit : « Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds! » Jésus lui déclara : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant; plus tard tu le comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds; non, jamais! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras point de part avec moi. »

 

Pierre juge selon les normes humaines et refuse d’accueillir ce geste d’abaissement qui va à l’encontre de l’image qu’il se fait de son Maître. Mais, il y a plus encore dans ce refus: il ne comprend pas le geste de Jésus, parce qu’il ne comprend pas la Passion, qui reste pour lui un scandale. Il reprend ici ses négations précédentes (Mt 16, 22). Refus de la Passion comme service que nous rend Jésus. Pierre ne voulait pas accepter que Jésus le sauve; il prétendait même sauver lui-même Jésus : « Je donnerais ma vie pour toi » (Jn 13, 37). Cette incompréhension le conduira au reniement prédit par Jésus (v. 38).

  

 « Si je ne te lave pas, tu ne peux avoir part avec moi » (v. 8).

  

 Par ces paroles, Jésus explique son geste. Personne ne peut être cohéritier du Christ, ni avoir part avec lui, s’il n’est pas purifié par le Christ lui-même. Refusant de se laisser laver les pieds, Pierre refuse la façon dont Jésus symbolisait sa mort, son action salvifique; il refuse d’être purifié et donc sauvé par Jésus. Et Jésus insiste : je dois te laver, laisse-moi te purifier, autrement tu n’auras point de part avec moi. Se laisser laver par Jésus signifie se laisser sauver par Lui, accepter ce salut qui provient de Jésus en croix, c’est passer de l’autosuffisance à l’humilité qui adore, reconnaître son besoin d’être purifié constamment, ce qui n’est pas un aveu facile, ni agréable. Seul Jésus peut nous purifier de nos fautes. Et il le fait grâce au sang et à l’eau jaillis de son côté.

 

C’est à la condition d’accepter et de recevoir dès maintenant le geste d’amour et d’humilité de Jésus qui se met à son service (comme il donnera sa vie) que Pierre pourra comprendre la vie nouvelle et y participer. Faute de comprendre l’esprit de son Maître, et à cause de sa résistance, Pierre s’exclut de toute communication avec lui, de toute participation à son œuvre et à sa gloire.

 

Pierre, c’est chacun de nous. Comprenons-nous plus que lui ? Le refus de Pierre est aussi le nôtre. On dit volontiers à Jésus : « Je ne suis pas sale », ou bien « Je puis me laver tout seul ». Comme Pierre, nous avons besoin que Jésus nous lave. Il n’est certes pas plus facile pour nous que pour Pierre de nous laisser laver par Jésus. Et pourtant, il nous fait la même réponse qu’à Pierre, réponse insistante, menaçante même:

 

« Si je ne te lave pas, tu n’auras point de part avec moi » (v. 8).

 

Me laisser aimer et laver par un Dieu qui s’agenouille devant moi; faire l’expérience de me laisser aimer, d’être l’objet premier de cette miséricorde divine. L’homme refuse de se laisser « délivrer », de se faire libérer de lui-même par l’amour qui pousse Jésus à la mort. Il entend ne devoir qu’à lui-même son être et sa vie ! Il éprouve comme profondément vexant d’en être redevable à l’amour d’un autre.

 

 3 - Geste difficile à imiter

 

« Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? » (v. 12).

 pape-1248370-jpg_1210786.jpg Difficile à comprendre, difficile à accepter, le geste de Jésus est encore plus difficile à imiter. Et pourtant, Jésus ne fait qu’anticiper ici le commandement de l’amour fraternel qui nous sera donné lors de la dernière Cène. C’est pourquoi, toute la cérémonie du lavement des pieds est appelée le Mandatum, le « commandement ». Il y a parallélisme parfait entre les deux phrases de Jésus:

  C’est un exemple que je vous ai donné : ce que j’ai fait pour vous, faites-le vous aussi. Vous devez vous aussi vous laver les pieds les uns aux autres (Jn 13, 14.15). Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés (Jn, 13, 34).

 

L’association du geste et de la parole assure sa pleine dimension symbolique à la prescription de Jésus à ses disciples. D’abord, le geste concret et inattendu: Jésus lave les pieds de ses disciples. Il explique ensuite qu’il a voulu leur donner un exemple (v. 15) : « Si je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur, vous devez, vous aussi, vous laver les pieds les uns aux autres ». L’obligation porte ici non pas simplement sur l’acte précis de laver les pieds, mais sur le comportement beaucoup plus étendu dont cet acte n’est que le symbole, le paradigme. Geste à ne pas prendre à la lettre, mais au sérieux. Mettre l’accent sur la valeur et la dignité d’un humble service rendu à un autre. Le serviteur n’est pas au-dessus du Maître. Si le Seigneur lave, que le serviteur lave lui aussi. Le serviteur ne peut refuser ni dédaigner ce que fait son Maître.

Les deux gestes, celui que Jésus accomplit et celui que nous devons accomplir, sont reliés entre eux. Le premier est l’occasion et la condition du second. Si le Christ ne nous lave pas, nous n’aurons ni le désir, ni la force de nous laver les pieds les uns aux autres. Nous pourrons nous laver les pieds les uns aux autres seulement si nous partageons le pain eucharistique qui nous unit tous en seul corps, puisque nous participons à un même pain. Le lavement des pieds anticipe la dernière Cène, où Jésus nous lave de ses propres mains. C’est seulement lavés et purifiés de notre égoïsme par Jésus eucharistique que nous trouverons la force de suivre l’exemple de Jésus. Prenez, mangez mon corps et buvez mon sang... cet amour vous fera aimer de l’amour même dont je vous aime.

 P. Edouard Hamel, S.J.

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14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 07:47

nd-en-vaux chapiteau lavement    

Que fait Jésus lors du Jeudi Saint ?    

Le Jeudi Saint célèbre le dernier repas du Christ avec ses douze apôtres. Au cours de ce repas, la Cène, Jésus lave les pieds de ses disciples, instituant ainsi ses disciples comme prêtre de la Nouvelle Alliance. Il prend le pain et le vin, il rend grâce, instituant ainsi le Sacrement de l’Eucharistie. Il annonce que l’heure de l’épreuve approche.  

Après le repas, le Christ et les apôtres se rendent au jardin des Oliviers pour veiller et prier. Alors que ses disciples s’endorment de chagrin, le Christ est tenté par le Malin, dont il rejette les tentations pour accepter la coupe que lui offre Dieu son Père. C’est là que Judas arrive avec les soldats du Temple pour l’enlever.

    Où sont les textes des récits évangéliques sur le Jeudi Saint ?

On trouve différents récits de la Dernière Cène dans le Nouveau Testament :

  • Marc 14, 12-26 (Récit du Repas pascal)

  • Luc 22,7-8 et 14-20 (Récit de la Dernière Cène)

  • 1 Co 11, 23-25 (Récit du repas pascal)

  • Jean 13, 1-15 (Récit du lavement des pieds)

    Chaque récit est un témoignage historique précieux qui permet de mieux s’imprégner de la Dernière Cène, d’en recevoir des grâces et de comprendre sa portée théologique.

    sans-titre

 Quel était le sens du repas pascal au temps de Jésus ?

Le repas pascal au temps de Jésus avait lieu le soir du 14 nizan qui correspond en principe au Jeudi saint. Ce repas appelé Séder commémorait la libération des hébreux de l’esclavage qu’ils subissaient en Égypte et plus précisément le repas pascal que mangèrent les hébreux debout à la hâte avant de quitter l’Égypte et de partir vers le désert. Il nous est raconté au chapitre 12 du livre de l’Exode qui demande que le peuple juif fasse mémoire de ce jour la ou Dieu a sauvé son peuple (Ex 12/14).

Le repas du Seder se prend dans les deux premiers jours de la Pâque (Pessah) qui dure sept jours (la semaine des Azymes) et qui célèbre à la fois la fertilité de la terre et la sortie d’Égypte. Pendant la semaine des Azymes on ne prend aucune nourriture contenant du levain et on ne mange donc que du pain azyme.

Ainsi dans l’Histoire du salut, Jésus célèbre la dernière Pâque juive et la première Pâque chrétienne. Il ne s’agit plus de se préparer à la traversée de la Mer Rouge, mais bien à la traversée de la Mort, par sa Passion et sa Résurrection. De même que le peuple juif a fait mémoire de l’Exode, de même, le Christ demande aux apôtres : "Faites cela en mémoire de moi". C’est pourquoi nous, chrétiens, célébrons cette Pâques tous les dimanches à la Messe dans l’Eucharistie.

 

   

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12 avril 2014 6 12 /04 /avril /2014 08:03

Le martyrologe romain fait mémoire, le 9 avril, de la bienheureuse polonaise, martyre, victime du nazisme, Célestine Faron (1913-1944).

 

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Célestine (Catherine) Faron est née le 24 IV 1913.

Cette jeune polonaise perdit sa mère à l’âge de 5 ans.
Elle fut une étudiante honnête et studieuse. Elle entra dès l'âge de 16 ans chez les Petites Servantes de l'Immaculée Conception. Elle participa à un certain nombre de cours et fut catéchiste. Elle exerça par la suite la charge de maîtresse à la crèche où avait soin des enfants. En plus, elle aidait les personnes âgées qui habitaient près du monastère. Elle devint plus tard supérieure de la maison religieuse de Brzozow.

 

 

 Elle s'était donné ce programme de vie consacrée: "Par le moyen de la profession (religieuse), devenir un holocauste pour Jésus sur le chemin de l'amour et du sacrifice, et suivre l'Agneau immaculé".

Elle avait aussi le souci des vocations sacerdotales.

Elle apprit qu'il y avait un prêtre qui portait le même nom qu'elle. Ce prêtre allait abandonner la prêtrise. Elle décida d'offrir sa vie pour le retour à la foi de ce prêtre. Elle se mit à prier pour sa conversion.

Dieu l’entendit. Après l'invasion de la Pologne par les troupes du IIIe Reich, elle fut arrêtée le 19 février 1942 par la Gestapo et finalement déportée à Auschwitz. Elle y fut très aimée – elle aidait tous prisonniers qui en avaient besoin. Dans le camp de concentration, les gens vivaient dans des conditions terribles : beaucoup d’insectes, de rats ; les conditions d'hygiène étaient déplorables.

 A Auschwitz, les prisonniers  souffraient, parce qu' ils étaient malades (le froid, la fièvre typhoïde, la gale).

Célestin Faron mourut le jour de Pâques 1944, des suites des tortures qu’elle avait courageusement supportées.

Le prêtre, Wladyslaw Faron, retourna à l’église – il resta prêtre. Son ministère devint fidèle, sérieux, digne, pieux, dévoué et zélé.


Célestine (Catherine) Faron fut béatifiée, en tant que martyre, le 13 juin 1999, à Varsovie, par le pape Jean-Paul II, avec 107 autres martyrs polonais du XXe s.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 13:46
ao5pb6yu
Si tu remerciais Dieu pour toutes les joies qu'il te donne, il ne te resterait plus de temps pour te plaindre.

Maître Johannes Eckhart (1260 - 1327)

Théologien dominicain
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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 08:21

        0094 notre dame 2006  

 

 

Le vieux curé était resté au confessionnal jusqu’à la tombée de la nuit, jusqu’à ce que le dernier pécheur eût quitté l’église. Cependant, il décida d’attendre encore un peu, au cas où un pénitent en retard se présenterait encore. Il était fatigué et malgré lui ses paupières se fermaient.

Tout à coup, il sursauta. La porte de l’église avait bougé ; peut-être n’était ce qu’un coup de vent car la tempête faisait rage autour de la maison de Dieu. Mais une silhouette se détachait sur le mur : un homme s’avançait. Son pas résonnait de façon étrange sur les dalles, comme s’il avait une jambe de bois. Il avait relevé le col de son manteau, et à travers les grilles du confessionnal, le prêtre ne put distinguer du visage que deux yeux au regard sombre. L’étranger entra dans le confessionnal après une brève hésitation et s’agenouilla.  

   

-         « Quand vous êtes-vous confessé pour la dernière fois ? » demanda le prêtre.

-         « Je n’ai encore jamais reçu ce sacrement » répliqua l’homme d’une voix étouffée.

-         « Jamais, dites-vous ? »

-         « Jamais. »

-         « Quel âge avez-vous donc ? »

-         « Je ne sais pas, il y a beau temps que j’ai cessé de compter les années. »

-         « Mais vous devez bien savoir à peu près votre âge ? »

-         « Une demi-éternité. »

-         « Bien, disons alors soixante-dix ans ! De quoi vous accusez-vous ? »

-         « J’ai été orgueilleux » répliqua le pécheur.

-         « Rien d’autre ? » insista le prêtre, étonné. « Vous n’avez été orgueilleux qu’une seule fois durant toutes ces années ? »

-         « Oui, une seule fois seulement. »

-         « Et rien d’autre ? »

-         « J’ai été envieux. »

-         « Envieux ? »  

-         « Oui, envieux. J’étais jaloux de tout le monde. »

-         « De tout le monde ? »

-         « Oui, de tout le monde. »

-         « Et pourtant, il y a tant de pauvres humains qui ont à peine de quoi pour vivre. Et il y a des malades qui souffrent terriblement, des aveugles, des lépreux, des fous. Vous ne pouvez tout de même pas envier tous ceux là ?»

-         « Pourtant, je les envie tellement. »   

-         « Etrange » dit le prêtre, en hochant la tête, « Qu’avez-vous encore fait, à part cela ? »  

-          « J’ai tenté les autres et me suis réjoui lorsqu’ils maudissaient Dieu. »

-         « Combien en avez-vous séduits, et à quels péchés ? »

-         « Des foules ! à tous les péchés qui existent ! Ce qui me réjouissait le plus, c’est quand j’arrivais à faire tomber une âme d’enfant dans le péché mortel ».

-         « Mais c’est épouvantable ! » gémit le prêtre. « Avez-vous encore quelque chose à confesser ? Avez-vous volé ? »

-         « Non, jamais ! »  

-         « Menti ? »

-         « Oui, très souvent. »

-         « Juré ? »

-         « Toujours. »

-         « Manqué la sainte messe ? » 

 -         « Je ne peux supporter la vue de l’Hostie ou du calice. »

-         « Dans ce cas, vous n’avez sans doute pas été souvent dans une église ?»

-         « Si, très souvent. »

-         « Qu’avez-vous donc fait, à l’église ?»

-         « J’ai séduit les gens. »

-         « A l’église ? »

-         « Oui, à l’église. »

-         « Mais à quoi donc ? »

-        « Au confessionnal, je leur ai conseillé de passer sous silence les péchés graves.»

-         « Avez-vous péché contre le sixième commandement ? »

-         « Non, jamais » répondit l’homme avec un sourire de mépris.

-         « En pensées non plus ? »

-         « Non, jamais. »

-         « Etrange. Avez-vous tué ? »

-         « Non ! J’ai seulement incité les autres au crime et à l’assassinat. C’est de ma faute aussi que beaucoup d’humains aient perdu la vie de la grâce. »

-         « Avez-vous péché contre votre mère ? »

-         « Je n’ai jamais eu de mère. »

-         « Mais chaque homme a une mère ! Peut-être la vôtre est-elle morte peu après votre naissance ? »

-         « Non, je n’ai jamais eu de mère. »

 

       « J’ai à faire à un fou ! » pensa le prêtre, que cet étrange pénitent commençait par inquiéter. Qu’allait-il pouvoir lui dire ?

     

-         « Regrettez-vous au moins vos péchés ? » demanda-t-il.

-         « Dieu m’a lourdement puni pour ma première faute. »

-         « Vous regrettez donc ? »

-         « Parce que j’ai été puni. »

-         « Et non pas par amour de Dieu ? »

-         « Non, pas par amour. Je ne peux pas aimer. »

-         « Vous ne pouvez pas aimer ? »

-         « Non, cela m’est impossible. Je hais tous les hommes et les anges. Je hais toute la création. Et je hais Dieu pardessus tout. »

-         « Vous haïssez Dieu ? » balbutia le prêtre, bouleversé.

-         « Oui, je le hais. Mais si vous me donnez l’absolution de mes péchés, je vais l’aimer et ne cesserai plus de chanter ses louanges. »

-         « Il faut d’abord que vous aimiez ! Car si vous n’aimez pas Dieu, je ne peux vous donner l’absolution. »

   

-         « Donnez-moi une très dure pénitence, je veux bien la faire. Je suis prêt à donner beaucoup d’argent pour les pauvres, autant de millions que vous voulez ! Je vous construirai une nouvelle église, une cathédrale plus splendide que Saint Pierre de Rome ! »

-         « Aucun homme ne possède cette fortune. »

-         « Moi, si. »

 

  « Oui, c’est bien un fou », pensa le curé. Puis il dit :

 

-         « Même si vous déposiez tous les trésors du monde à mes pieds, je ne peux vous donner l’absolution, parce que vous n’aimez pas Dieu. Pourquoi le haïssez-vous ainsi ? Dieu est pourtant si bon et si juste ! »

-         « Je le sais. »

-         « Son fils est mort pour nous sur la croix. »

-         « Je sais. »

-         « Pourquoi donc haïssez-vous Dieu ? »

-         « Je voulais être comme Dieu ! Et il me repoussa. »

-         « Qui êtes-vous ? » sursauta le prêtre. « Ce que vous venez de dire là, un seul peut le dire : le diable. »

-         « Je suis le diable ! S’il vous plaît, donnez-moi l’absolution. »

-        « Je ne peux pas te donner l’absolution. Je peux absoudre le plus grand pécheur, mais pas toi. »

-         « J’en avais le pressentiment. C’est cela mon malheur. »

-         « Quoi ? »

-         « De ne pouvoir me confesser. Oh ! Monsieur le Curé, » dit Satan, respirant avec difficulté « comme j’envie les hommes de pouvoir le faire. Comme j’échangerais volontiers mon sort avec celui du dernier des mendiants, avec n’importe quel assassin condamné à mort. Tous ceux là peuvent se confesser ! Moi, je ne le peux pas ! C’est pourquoi je les envie ! C’est pourquoi j’exhorte les hommes, se préparant à la confession, à cacher leurs plus gros péchés et comme je me réjouis alors, quand j’y réussis, car alors j’ai trouvé quelqu’un que je n’ai plus besoin d’envier. Tous les cent ans j’essaie une fois de me confesser, mais jamais encore aucun prêtre ne m’a donné l’absolution. Je vais donc continuer ma route, haïssant Dieu et les hommes. »

 

Avec un soupir de désespoir sans nom, l’homme se leva et repartit sur sa jambe de bois. Profondément bouleversé, le prêtre leva la tête. Il passa la main sur ses yeux… véritablement, il avait dû rêver.

Rembrandt le fils prodigue r

Un jeune homme, agenouillé devant le confessionnal, s’avança et avoua ses péchés. A l’un des commandements les plus importants, il hésita un instant.  

-         « As-tu tout avoué ? » demanda le prêtre.  

-         « Oui, tout. »

-         « N’as-tu rien omis, par hasard ? Réfléchis encore une fois. Tu sais qu’une mauvaise confession est un malheur terrible, qu’un confesseur n’a jamais le droit de parler de ce qui lui a été dit… Et maintenant, dis-moi, n’as-tu pas caché quelque chose quand même ? »

-         « Comment savez-vous cela, Monsieur le Curé ? » balbutia le jeune homme.

-         « J’en ai eu le pressentiment. »  

-         « Oui, j’ai dissimulé quelque chose » répondit le pénitent. « J’avais honte de l’avouer.» Puis il avoua un très grand péché.

-         « Dieu merci, tu as finalement été sincère » lui dit le prêtre, ému. « N’oublie jamais qu’une bonne confession est un grand bienfait. Tu n’as qu’à reconnaître honnêtement ta faute, et tu connais la sentence avant même d’être entré dans le confessionnal. C’est un acquittement et une grâce, voilà ce qu’est l’absolution de ta faute. Que ne donnerait le diable, pour pouvoir se confesser.»

 

Bouleversé, le jeune homme quitta le confessionnal. Après un moment, le Curé se leva à son tour, fit la génuflexion devant l’autel. Sous le confessionnal, un vieux maître avait dessiné, quelque cent ans auparavant, le démon. Le prêtre jeta un coup d’œil à cette peinture du diable, et il lui sembla l’entendre grincer des dents.

 

G. Hünnermann

« Les lèvres scellées, ou le sacrement de pénitence raconté aux jeunes. »

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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 08:33

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Le jeûne

 

Nous ne jeûnons pas "pour mieux apprécier les choses". Nous jeûnons pour apprendre à reconnaître que "l'homme ne vit pas seulement de pain" mais de Dieu. En effet, le plus grand mensonge de tous les temps c'est que nous avons l'impression qu'il est nécessaire de manger pour vivre, or la nourriture n'a qu'une importance relative: comme dans la très sainte Eucharistie, la nourriture matérielle, c'est à dire le pain et le vin (les espèces) sont support du Corps et du Sang substantiels qui donne la vraie Vie...

Le jeûne permet de reconnaître l'unique essentiel duquel on se prive trop, par amour du monde et du bien-être/manger... Le jeûne c'est avoir faim de Dieu : il met le corps dans l'attente, dans la dépendance de Dieu, il doit être vécu donc dans la prière et prépare particulièrement bien à la Communion...

 

Aux Laudes fériales, les quatre premières semaines de carême, l'Église chante :"Accorde-nous de nous soumettre* aux pénitences qui effacent,* si grand soit-il, notre péché,* par le don plus grand de la grâce."

Le péché le plus grand c'est l'orgueil de croire pouvoir se passer de Dieu, aussi le deuxième commandement condamne l'idolâtrie.

 

Le Gloria

 

Le Gloria est chanté quatre fois en Carême (sauf quand Pâque tombe trop tôt...) à St Joseph, l'Annonciation, le Jeudi saint à la Messe Chrismale (le matin, ou l'un des jours précédents) et à la messe in Coena Domini (le soir).

 

C'est l'alléluia, dans le rite latin, qui est supprimé partout en Carême, non pas pour le plaisir de le chanter mieux à Pâques, mais pour exprimer que nous sommes en exil et que notre joie découle de Pâques, pour rappeler que ce qui est "acquis" ne l'est pas naturellement, que c'est un grand mystère que notre Rédemption et il est nécessaire de le comprendre. Il permet de manifester le "passage" de la désolation à la Joie...

 

La Croix et les statues voilées

 

chemin-croix-image.jpgLa Croix (et les statues), enfin, sont voilées, certes pour être dévoilées, mais aussi pour manifester que nous devons nous mettre à la suite du Christ "pas encore crucifié" (dans l'"actualisation" liturgique) dont la Passion salvifique nous est dévoilée le Vendredi saint... Mais en même temps que l'on cache l'image de la Croix, on la chante sans cesse: les hymnes de l'office changent avec ce 5e dimanche. Jésus annonce sa Passion de diverses manières et l'image s’en profile: elle n'est pas visible pour les disciples qui marchent avec Jésus, elle se profile cependant comme derrière un voile dans les paroles du Seigneur: "Quand je serai élevé de terre", "Voici que nous montons à Jérusalem..."

Dans toutes les démarches de Carême, il y a une vraie pédagogie qui fait plus que "solenniser" ou "faire mieux goûter" : elle accompagne la compréhension, elle conduit dans une perception nouvelle, purifiée, renouvelée de notre Rédemption...



Stat Crux dum volvitur orbis !

 
Dic animae meae: “ Salus tua ego sum ” Ps XXXIV 3

 

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