Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 14:42

L’ACCOMPAGNEMENT SPIRITUEL


 

arton2845-5b102-copie-1

 

Qu’est-ce que c’est ?


On entend souvent parler de vie spirituelle même si cela reste souvent un territoire inconnu. S’y aventurer seul, c’est s’exposer à beaucoup de peines et d’impasses. Il existe une tradition très ancienne dans l’Eglise : celle de rencontrer régulièrement un frère ou une sœur un peu plus avancé pour relire ma vie chrétienne et m’aider dans le discernement que j’ai à faire. Il / elle sera le témoin et le guide de mes recherches, hésitations, peines, progrès et joies.

 

 Pourquoi ?


Avec les sacrements, la prière et le service, l’accompagnement spirituel est un moyen très sûr de progresser, de se connaître soi-même et de discerner sa vocation. Le guide spirituel ne prend pas de décisions à ma place, mais il m’aide à voir comment agit le seul véritable guide : l’Esprit-Saint. Il peut aussi lui arriver de me conseiller ou de me mettre en garde. En même temps, je reste libre vis-à-vis de ses conseils. Il me donne des raisons objectives de choisir mais je reste le seul maître de mes décisions : ce n’est pas un gourou ! En ce sens, dire « mon père spi m’interdit de … » ou « mon père spi ne veut pas que … » serait contraire à l’esprit de l’accompagnement. L’accompagnement spirituel permet aussi de faire la lumière sur les points aveugles. Voici ce qu’en dit Saint Ignace de Loyola : « le diable fait tout ce qu’il peut pour que l’âme qu’il veut circonvenir et perdre tienne secrètes ses mauvaises suggestions. Il s’indigne beaucoup au contraire et souffre atrocement si ses tentations sont découvertes à un confesseur ou à un homme spirituel, car il comprend qu’ainsi il sera complètement chassé » (Exercices Spirituels ; 13ème règle).


   Comment trouver quelqu’un ?


confession galerie-3D’abord, prier le Seigneur pour cela. Et puis regarder les personnes que je connais personnellement ou de réputation. Je peux aussi demander conseil. Il importe néanmoins de trouver une personne compétente et reconnue, ayant déjà choisi son état de vie : prêtre, religieux, religieuse mais aussi laïc au service du Seigneur et de son Eglise. Il est important que ce soit quelqu’un avec lequel je me sente à l’aise et que je respecte sans être intimidé. Pour discerner au mieux, une bonne question pourrait être : « en qui ai-je une grande confiance et dont j’estimerais l’avis, même s’il est différent du mien ? ».


   Quelques règles de fonctionnement.


Le contenu de ces rencontres doit pouvoir rester confidentiel. Pour autant, l’ouverture doit se faire sans cachettes : c’est-à-dire avec mes qualités mais aussi mes défauts, même si je n’en suis pas très fier. Le rythme est généralement d’une fois par mois. Parfois, les évènements se bousculent, et il faut alors avancer le rendez-vous. Parfois, il ne se passe rien de particulier et on peut donc repousser l’entretien. Attention toutefois à ne pas vouloir fuir une question qui me dérange ! Il est utile d’avoir un carnet de route sur lequel je note les petits ou grands évènements, les réflexions de la journée, les choses qui m’ont touché (une parole, une personne, un geste). Ce petit carnet sert de support pour relire ce qui se passe. Ce n’est pas un cahier intime pour épancher ses sentiments. On peut d’ailleurs le montrer à son guide spirituel comme le garder pour soi. Il est recommandable de prendre rendez-vous d’une fois sur l’autre. Enfin, je n’oublie pas de prier pour la personne qui m’accompagne (avant le rendez-vous mais aussi dans le mois qui s’écoule) comme je lui demande de prier pour moi.


   Et la confession ?


rconciliation02.jpgCertaines personnes préfèrent que leur guide spirituel soit un prêtre afin de se confesser à lui et éviter d’avoir à dire deux fois les mêmes choses. D’autres préfèrent au contraire se confesser à quelqu’un d’autre. D’autres encore n’ont pas de préférence et se confessent indifféremment à lui ou à un autre. Toutes les formules sont possibles : l’important c’est de se confesser. Là encore, une fois par mois est un minimum et un moyen puissant pour progresser. La force de ce sacrement donne en plus la force de mieux faire la volonté de Dieu.


   Comment commencer ?


On peut d’abord commencer par un petit temps de prière pour demander l’aide de l’Esprit-Saint puis ensuite faire le point :

- je vis quelque chose de fort, difficile ou exaltant, je me pose telle ou telle question et je ne parviens pas à y voir clair. Voilà quelque chose de tout indiqué pour faire l’objet d’une discussion avec mon guide spirituel.

- à l’inverse, je n’ai rien de particulier à dire. C’est alors le moment de choisir un thème. En voici quelques uns mais il y en a beaucoup d’autres …

 

Ma vie de disciple du Christ : qu’est-ce qui a tendance à occuper le centre de ma vie à la place de Jésus et qui inspire mes pensées et mes actions ? Quel témoignage de chrétien dans ma vie de tous les jours ? Quels engagements pris ? Comment cela se passe-t-il ?

 

Le développement de ma vie spirituelle : est-ce que je lis la Bible ? Quels sont mes thèmes de méditation ? Où en suis-je de mes lectures spirituelles ? A quoi ressemble ma prière personnelle et communautaire ? Est-ce que je sais faire le calme en moi-même ? Quelle est ma relation avec Marie, les saints, mon ange gardien, … ?

 

La vie sacramentelle : dans quelles dispositions vais-je à la messe ? Et pendant les vacances ? Comment est-ce que je vis la confession ? Mes relations : quel rapport avec mes proches : professeurs, collègues, camarades et amis ? Quel sens du service ? Quelle est ma capacité à accueillir des conseils ou des remarques ?

 

La création : quel est mon équilibre de vie ? Est-ce que je respecte mon corps (repas, boisson, cigarettes, sommeil, propreté, sport …), est-ce que j’aime et respecte la nature et le lieu où je vis ? Quels sont les lieux où je rencontre de la beauté ? Les arts que j’apprécie ou pratique ?

 

Mon travail : quelle est ma manière de travailler ? Quelles sont les difficultés rencontrées ?

 

Ma vie affective : est-ce que j’aime rester seul(e) ou est-ce que je déprime si je suis seul(e) ? Où en suis-je de ma vie sexuelle, de la maîtrise de mon corps et de mes sentiments ? Quelles sont les évolutions que je perçois, les tentations qui m’assaillent ? Quelles sont les relations qui me libèrent et celles qui m’enferment dans un rôle ? Comment est-ce que je me considère physiquement et intellectuellement ?

 

L’approfondissement de ma vocation : quels sont les moyens que je prends pour cela ? Quels sont mes centres d’intérêt ? Que me disent les autres ? Qu’est-ce qui me gêne ?

 

Ma vie en Eglise : quels sont mes liens à ma paroisse ? De quel groupe ou mouvement puis-je faire partie ? Quelle importance pour moi ? Est-ce que je suis fidèle à mon engagement, à ceux qui comptent sur moi et sur ma parole?

 

Une-rue-d-Assise.jpgLe sens du péché : l’Evangile est-il pour moi un idéal qui dépasse le « pas vu pas pris » ? Est-ce que je suis capable de reconnaître mon péché et qu’est ce que je fais pour éclairer ma conscience sur tel ou tel point douteux ? Quel est mon défaut dominant ? Quelles sont les choses que j’ai du mal à pardonner aux autres ou à moi-même ?

L’esprit de pauvreté : comment est-ce que je gère mon argent ? A quelles affaires suis-je attaché ? Ai-je l’occasion de rencontrer les pauvres, de les connaître et de les aider ?

 

Bonne route !

Partager cet article
Repost0
Published by l'équipe - dans des textes pour se former
9 juin 2013 7 09 /06 /juin /2013 09:11

le-bonheur-de-la-vie-de-famille.jpg

P

arce qu’elle est contagieuse de par sa nature, la joie est le fer de lance de l’évangélisation : l’Église de nos jours attend ce nouveau souffle souriant pour illuminer la grisaille tristounette. Un saint triste est un triste saint, dit-on à juste titre ; à l’inverse la sainteté rayonne la joie. Certes toute joie n’est pas de Dieu, mais la propagation de sa Lumière est contiguë à la contagion de la joie synonyme du mot évangile : «Je vous annonce une grande joie, la bonne nouvelle, à savoir que le Sauveur vous est né», disent les anges de Noël, joie que la liturgie propage année après année.    

À la fin du conclave aussi, on dit la formule des anges de Noël, indice que la joie continue de se propager dans l’histoire de l’Église. La joie du Ciel s’immisce par là dans le triste déroulement de la vie humaine chassée du paradis des origines : ce n’est pas drôle du tout d’être en divorce avec son Créateur.

Aussi quand Noël ouvre à nouveau le Ciel, la joie d’en haut fait irruption dans notre «vallée de larmes» pour sécher celles-ci, leur ôter du moins l’amertume du découragement, voire du désespoir. À nouveau le bonheur qui ne trompe pas est à portée de la main, car «Dieu est-avec-nous, Emmanuel».

Le psalmiste prélude au Salve Regina, «in hac lacrimarum valle» : en effet, «que craindrai-je en ce val de la mort», dit-il (Ps 23,4), et «tout réduit» par l’épreuve, il se compare «à une bête de somme», mais «rassurée » puisqu’elle est «tout contre le bon Dieu» (cf. Ps 73, 21s).

Cette joie prend un degré de plus à Pâques. La joie de Jésus fait irruption au Cénacle où se terrent les disciples en chagrin. Cette fois, elle est plus probante, plus assurée que celle du psalmiste ou celle des bergers de Noël.

Avec le développement de l’Incarnation en sa phase rédemptrice et glorieuse, tous sont en joie. Saint Jean ne parle que de cette joie, sauf à souligner que Thomas y fut réticent et un peu retardataire. Et c’est bon pour nous de savoir cela : certains caractères ont plus de mal que d’autres à croire à la joie comme à «croire à l’amour» (1 Jn 4, 16).

Saint Luc dont le texte est émaillé de références à la joie la décrit à Pâques comme lente à se dégager de la crainte, de l’effroi : «Ne serait-ce pas un fantôme ?» (cf. Lc 24, 37).

Et Jésus doit se faire toucher (comme avec Thomas) et même demander à manger pour dessiller le regard de leur cœur.

Depuis, la joie est un précepte. Saint Paul y insiste (Ph 4, 4), et les saisons liturgiques les plus austères n’y manquent pas ; «Gaudete» en Avent et «Lætare» en Carême.

Dom Delatte y voit l’apogée de la vie spirituelle, capable d’assimiler toutes les couleuvres de la vie qu’il faut avaler, sans les nier pourtant : «La joie est alors le corollaire de l’égoïsme renoncé, elle est une habitude surnaturelle qui sera nôtre si nous prenons notre foi au sérieux ; la foi et la joie sont sœurs ; cet épanouissement de l’âme baptisée sous le regard et la tendresse de Dieu me semble être le fruit béni de la foi, de l’espérance et de la charité.»

I-Moyenne-5515-dea-105-saint-theophane-venard.jpg

La vie des saints prouve que cela n’est pas chimère ou rhétorique. Saint Théophane Vénard écrivait à 20 ans à son jeune frère Eusèbe : «Je ne te parlerai pas de mes peines, mais plutôt de mes joies ; car, vois-tu, il vaut mieux envisager la vie sous son bon côté, et rendre, autant que possible, les impressions de son âme tranquilles et sereines…

(Il vaut mieux) prendre son cœur à deux mains et lui faire crier malgré lui : Vive la joie quand même ! »

(1). C’est bien là le dernier mot de la foi.

Un moine

1. Chanoine Francis Trochu, Bienheureux Théophane Vénard, Éd. Emmanuel Vitte, 1929, p. 210. Vive la joie

Partager cet article
Repost0
Published by l'équipe - dans des textes pour prier
7 juin 2013 5 07 /06 /juin /2013 08:20

christ_roman_grand.jpg« Jésus a été doux quand il inclina la tête et rendit le dernier soupir ; doux, quand il étendit les bras ; doux, quand son côté fut ouvert par la lance ; doux, quand ses deux pieds furent percés d'un clou.


[…] Doux, quand il étendit les bras. En étendant les bras, il nous montre qu'il désire ardemment nous serrer contre son Cœur, et je crois l'entendre nous dire : O vous ! qui êtes fatigués et qui portez le poids du jour, venez réparer, sur ma poitrine et au sein de mes embrassements, vos forces épuisées.

Regardez, je suis prêt : mes bras peuvent vous contenir tous. Venez donc sans exception, et que personne ne craigne d'être repoussé. Je ne veux pas la mort du pécheur, mais plutôt qu'il se convertisse et qu'il vive ; mes délices les plus chères sont d'habiter avec les enfants des hommes.
Doux, quand son côté fut ouvert par la lance. Cette blessure ne nous a-t-elle pas révélé les trésors infinis de sa bonté, c'est-à-dire toute la charité de son Cœur pour nous ?


O Jésus débonnaire ! Maître si humble, Maître si compatissant, vous êtes doux à notre cœur, doux à notre bouche, doux à notre oreille. Votre suavité surpasse toute mesure et toute expression...»

Saint Anselme, Méditation X sur la Passion du Christ (Migne, Patrol. Lat., t. CLVIII).

 

saint jean reposant sur le coeur du christ 2-2 « Examinez, je vous prie, quel est le disciple qui repose sur son Cœur et penche la tête sur sa glorieuse poitrine. Ah ! quel qu'il soit, que son sort est digne d'envie ! mais voilà que je l'ai reconnu. Jean est son nom.

O Jean ! quelle douceur, quelle grâce, quelle lumière et quelle dévotion vous puisez à cette source ineffable ! Là, certes, sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science divines. Là, coule la source de la miséricorde infinie ; là est le tabernacle de la tendresse sans bornes ; là est le rayon de la suavité éternelle.»


Saint Anselme, Méditations, XV (Migne, Patrol. Lat., t. CLVIII).

Partager cet article
Repost0
Published by l'équipe - dans des textes pour prier
2 juin 2013 7 02 /06 /juin /2013 14:40

26911128

 

1 - Cœur de Jésus, océan de tendresse !
Change nos cœurs, rends-les humbles et doux ;
C'est notre orgueil qui T'insulte et Te blesse ;
Pardon, pardon ! Jésus, pardonne-nous.

Pardon, pardon !
Cœur toujours tendre et bon !
Pardon, pardon !
Cœur de Jésus, pardon !


2 - Cœur de Jésus, océan de richesses !
Détache-nous des faux biens d'ici-bas.
De Ton amour, nous savons les largesses.
Pardon, pardon ! Ô Jésus, notre Roi !

3 - Cœur de Jésus, rends nos âmes bien pures !
Tu nous redis : « Pécheurs, venez à Moi ! »
Oh ! Lave-nous de toutes nos souillures.
Pardon, pardon ! Ô Jésus, notre Roi !

4 - Cœur de Jésus, vous êtes notre vie,
Et le chemin nous nous ramène au port.
Sans vous, nos pas dans la nuit obscurcie
Nous conduiraient dans l'éternelle mort.

5 - Cœur de Jésus, c'est dans l'Eucharistie
Que votre Amour se révèle à nos cœurs.
Pourquoi faut-il qu'ici, l'on vous oublie
Et que pour vous, l'on ait tant de froideur ?

6 - Cœur de Jésus, océan de souffrances !
Sur le Calvaire, à la Croix attaché,
Brûlant de soif, ah ! Tu fis pénitence.
Pour nos excès, pardon Cœur affligé !

7 - Cœur de Jésus, accablé de tristesse
Par nos péchés si nombreux chaque jour.
Pardonne-nous et réchauffe sans cesse
Nos cœurs glacés, au feu de Ton Amour.


Partager cet article
Repost0
Published by l'équipe - dans prières
28 mai 2013 2 28 /05 /mai /2013 08:28

 photo_1363691784949-1-0.jpg

 

 

Pas de double vie (12 avril)

 

 Dans notre vie, nous entendons aussi ces propositions qui ne viennent pas de Jésus, qui ne viennent pas de Dieu. Cela se comprend, parfois nos faiblesses nous entraînent sur cette route. Mais il y a aussi une  autre route plus dangereuse encore, c’est celle qui propose de  faire un accord : un peu de Dieu et un peu de vous. Faisons un accord et ainsi avançons dans une double vie : un peu de la vie dictée par Jésus, et un peu de la vie dictée par le monde, les pouvoirs du monde et tant d’autres. Cependant, c’est un mode de vie qui ne va pas  et ne nous rendra pas heureux.


Jeunes, n'ayez pas peur de rêver de grandes choses (24 avril)

 

A vous, qui êtes au début du chemin de votre vie, je vous demande : Avez-vous pensé aux talents que Dieu vous a donnés ? Avez-vous pensé à la manière dont vous pouvez les mettre au service des autres ? N’enterrez pas vos talents ! Misez sur de grands idéaux, ces idéaux qui élargissent le cœur, ces idéaux de service qui rendront vos talents féconds. La vie ne nous est pas donnée pour que nous la conservions jalousement pour nous-mêmes, mais elle nous est donnée pour que nous la donnions. Chers jeunes, ayez un cœur généreux ! N’ayez pas peur de rêver de grandes choses.


Le courage d’aller à contre-courant (28 avril)


 Demeurez solides sur le chemin de la foi avec une ferme espérance dans le Seigneur. En outre, le Seigneur  nous donne le courage d’aller à contre-courant. Aller à contre-courant, cela fait du bien au cœur, mais il nous faut du courage pour aller à contre-courant et Lui nous donne ce courage. Il n’y a pas de difficultés, d’épreuves, d’incompréhensions qui doivent nous faire peur si nous demeurons unis à Dieu comme les sarments sont unis à la vigne, si nous ne perdons pas l’amitié avec lui, si nous lui faisons toujours plus de place dans notre vie. Ayons confiance dans l’action de Dieu. Avec lui nous pouvons faire de grandes choses. Misez sur les grands idéaux, sur les grandes choses. Nous chrétiens nous ne sommes pas choisis par le Seigneur pour de petites bricoles, allez toujours au-delà, vers les grandes choses. 


Pas de maquillage devant Dieu (29 avril)


Marcher dans la lumière, c’est marcher dans lavérité, car la vérité est lumière. Parfois, on est honteux de dire la vérité: j’ai fait ceci, j’ai pensé cela. Mais la honte est une vraie vertu chrétienne et humaine: la capacité d’avoir honte est une vertu de l’humble.

Et cette " bienheureuse honte "  permet d’aller se confesser en vérité, d’aller au Seigneur avec notre vérité de pécheurs. Il s’agit d’aller à Dieu sans se maquiller : nous ne devons jamais nous maquiller devant Dieu. Aller se confesser, ce n’est pas " comme aller à la teinturerie " : Jésus dans le confessionnal n’est pas un teinturier. La confession est  une rencontre avec Jésus qui nous attend tels que nous sommes.


Examen de conscience (6 mai)


La vie chrétienne ne peut pas se comprendre sans la présence de l’Esprit-Saint. Le moment de  l’examen de conscience, en fin de journée, peut permettre de découvrir l’action de l’Esprit-Saint: il s’agit pour le chrétien de  penser à ce qui est arrivé dans sa journée, à ce qu'a dit le Seigneur, ce qu'a fait l’Esprit-Saint en lui.

 « Ai-je senti l’Esprit-Saint ou ai-je été accaparé par d’autres choses ? Qu’est-ce que l’Esprit-Saint a fait aujourd’hui en moi ? Quel témoignage m’a-t-il donné ? Comment m’a-t-il parlé ? Que m’a-t-il suggéré ? ». 

 Cet exercice de l’examen de conscience permet de prendre conscience de ce que le Seigneur a fait ce jour, de ce qu'a fait l’Esprit-Saint.

 Demandons la grâce de nous accoutumer à la présence de ce compagnon de route, l’Esprit-Saint, ce témoin de Jésus qui nous dit où est Jésus, comment trouver Jésus, ce que dit Jésus.


Monsieur la plainte (7 mai)


Entrer dans la patience: c'est la voie que Jésus nous enseigne à nous chrétiens. Entrer dans la patience... Cela ne signifie pas être tristes. Non, non, c'est autre chose... Cela veut dire supporter, porter sur nos épaules, le poids des difficultés, le poids des contradictions, le poids des tribulations. Cette attitude chrétienne de "supporter" c'est entrer dans la patience.

Cette attitude de "supporter" est l'attitude normale du chrétien et qui n'est en rien masochiste : c'est simplement se mettre sur la route de Jésus.

Quand les difficultés arrivent, tant de tentations arrivent aussi. Par exemple celle de se lamenter: "mais regarde ce qui m'arrive"... une lamentation ! Un chrétien qui ne cesse de se lamenter cesse d'être un bon chrétien: c'est Monsieur ou Madame la plainte, non? Le silence de Jésus: Jésus, dans sa passion, n'a plus parlé, seulement les deux ou trois paroles nécessaires... Mais ce n'est pas non plus un silence triste. Il est douloureux, si souvent très douloureux, mais pas triste. Le cœur  est en paix.


Chasteté féconde (Premier discours du St Père aux Consacrées – 8 mai 2013)

 

…Et puis la chasteté comme un charisme précieux, qui élargit la liberté du don à Dieu et aux autres, avec la tendresse, la miséricorde, la proximité du Christ. La chasteté pour le Royaume des Cieux montre comment l'affectivité se situe dans une liberté mûre et devient un signe du monde à venir pour toujours faire resplendir le primat de Dieu. 

Mais s'il vous plaît, une chasteté "féconde", une chasteté qui enfante des enfants spirituels dans l'Église. La consacrée est mère, elle doit être mère et non une "vieille fille"! Excusez-moi si je parle ainsi, mais cette maternité de la vie consacrée est importante, cette fécondité! Que cette joie de la fécondité spirituelle anime votre existence; soyez des mères, comme des figures de Marie Mère et de l'Église Mère. On ne peut pas comprendre Marie sans sa maternité, on ne peut comprendre l'Église sans sa maternité et vous êtes une icône de Marie, de l'Église.


La vérité est une rencontre (8 mai)


La vérité est une rencontre; c’est une rencontre avec la plus haute vérité, Jésus, la grande vérité. Personne n’est maître de la vérité. La vérité se reçoit dans la rencontre.


La joie chrétienne (10 mai)


Cette  joie du chrétien n’est pas la gaieté, elle est quelque chose de plus. La seule gaieté, à la longue, risque de se transformer en légèreté, en superficialité. La joie en revanche comble de l’intérieur.

Cette joie réside dans la certitude que Jésus est avec l’homme: l’homme joyeux est un homme sûr, sûr que Jésus est avec lui, que Jésus est avec le Père.

Et cette certitude pousse à la confiance quotidienne : nul besoin de mettre la joie en bouteille pour en avoir toujours en réserve car la joie est une vertu pèlerine, un don qui chemine, qui doit avancer, notamment par l’annonce du Christ.

Au contraire, celui qui veut cette joie pour lui seul risque de se retrouver le cœur froissé, et de tomber dans une mélancolie qui n’est pas saine.

Quelquefois ces chrétiens mélancoliques présentent davantage des faces de piment au vinaigre que des visages de personnes joyeuses, qui vivent une belle vie.


La prière sans ennui  (13 mai)


Tant de fois la prière semble ennuyeuse: mais la prière qui ennuie est une prière qui reste toujours en soi-même, comme une pensée qui tourne en rond.

Au contraire, la vraie prière, qui n’ennuie pas, fait sortir de soi-même, c’est une prière qui est " exode ".

Concrètement, le chrétien a deux sorties pour vivre cet exode dans la prière: regarder les plaies de Jésus, et regarder les plaies de ses frères et sœurs.


On n'est pas chrétien à temps partiel  (Le "tweet" 16 mai 2013)

 

« Nous ne pouvons être chrétiens seulement à temps partiel ! Cherchons à vivre notre foi à chaque instant, chaque jour » 

 

 

 Les chrétiens de salon (16 mai) 


Paul allait de l’avant, parce qu'il avait en lui le zèle apostolique, la ferveur apostolique. Si Paul est toujours dans les ennuis, ce ne sont pas les ennuis pour les ennuis, mais pour Jésus.

 Le chrétien a souvent des ennuis car il dérange. Paul dérange ; c’est un homme qui par sa prédication, par son travail, par son attitude, dérange, car il annonce Jésus-Christ, et l’annonce de Jésus-Christ dérange les conforts, les structures confortables.

Les chrétiens n’échappent pas à l’installation dans le confort. Ce sont les chrétiens tièdes qui n’ont pas envie d’aller de l’avant, les chrétiens de salon, qui sont éduqués, bien sous tous rapport, mais qui ne savent pas donner d’enfants à l'Église par l’annonce et la ferveur apostolique.

Au contraire, le Seigneur encourage à aller plus avant, plus avant, sans se réfugier dans une vie tranquille ou dans des structures caduques.


Comment communiquer de façon efficace la foi d’aujourd’hui ? (18 mai)


Dans l’évangélisation, la chose la plus importante est Jésus. Si le chrétien se contente de l’organisation, il n’avance pas : « Jésus, c’est le plus important ». 

 Vous avez crié « François !… mais Jésus où était-il ? C’est « Jésus » qu'il faut crier… Il est au milieu de nous ! Dorénavant plus de « François », mais « Jésus ».


Comment aider nos frères martyrs ? Ceux qui risquent leur vie pour aller à la messe ?


 Le martyre n’est jamais un échec, c’est le niveau le plus élevé du témoignage. Est-ce que vous priez tous les jours pour nos frères persécutés? Tous les jours! Ils sont l'Église de la patience, entrée "en patience".


La lutte pour le pouvoir (21 mai)


Le Christ lui-même "est venu non pour se faire servir, mais pour servir, et son service a été un service de la Croix", "Il s’est abaissé jusqu’à la mort, la mort par la Croix, pour nous, pour nous servir, pour nous sauver". Et dans l’Eglise il n’existe aucune autre route pour aller de l’avant. Pour le chrétien, aller de l’avant, progresser, signifie s’abaisser. Si nous n’apprenons pas cette règle chrétienne, jamais, jamais nous ne pourrons comprendre le vrai message de Jésus sur le pouvoir".

Progresser, c'est s’abaisser, c'est être toujours au service. Ainsi, le plus grand est celui qui sert le plus, qui est le plus au service des autres: voilà la "règle chrétienne".

C'est pourquoi au lieu de parler de "promotion" pour l'avancement de la carrière, il vaudrait mieux dire :"celui-là a été promu à la Croix, celui-là a été promu à l’humiliation"; voilà la vraie promotion, celle qui ressemble le plus à Jésus !

 

 

 

Partager cet article
Repost0
Published by l'équipe - dans le pape nous parle
26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 09:17
blog--Veilleurs-Paris.JPG
Qui donc êtes-vous ? 
 
Je vais vous le dire : vous êtes les sur-vivants d’une guerre aseptisée, les rescapés d’un naufrage, les résistants qui refusez de laisser souiller la beauté de votre jeunesse et ternir la pureté de vos regards. Les prophètes de la Joie, les sentinelles du matin, les fils et filles de la Lumière. Les petits apôtres de l’amour : c’est vous ! Oui, chacun de vous ! En veillant au long des nuits, vous faites advenir l’aurore. 
 
Vous débordez d’une toute neuve joie de vivre, car vous découvrez pour quoi vivre, selon le dernier mot d’une jeune américaine, Cassie Bernall, tuée pour sa foi  dans son lycée : «  Si tu ne sais pas pour qui vivre, ce n’est pas la peine de vivre. »
 
Vous êtes l’espérance de la France- oui, la France espérante - et au-delà, de tous les jeunes d’Europe qui, via  Facebook et Ipod sont rivés, nuit après nuit, guettent le moment de faire de même chez eux. Vous allez  en engendrer une multitude. Peut-être même dans le monde entier.
 
Face à un raz-de-marée d’eau polluée, vous formez une lame de fond purifiant tout sur son passage.
 
Vous dénoncez le mensonge qui vide les mots de leur sens. Vous vous rebellez contre une idéologie virant au totalitarisme d’État. Vous vous révoltez contre les manipulations frisant la dictature.
 
Vous vous insurgez contre les aberrations qui se – tels des monstres- se profilent à l’horizon.
 
Vous alliez la lucidité au courage. Lucidité de votre réflexion, courage de vos actions. Lucidité intellectuelle et courage « gestuel ». 
 
Vous refusez qu’on vous traite comme des imbéciles en vous forçant à penser qu’on peut « être mâle en étant féminin et femelle en étant masculin. » Non, mais ça va pas la tête !
 
Devant une subversion anthropologique, vous êtes le fer de lance d’une insurrection civique. Devant une révolution contre-humanitaire, vous forgez la rébellion de lumière. 
 
Devant l’invasion de théories subversives de notre civilisation, vous entrez en dissidence, avant d’être peut-être, acculés à une désobéissance civile. 
 
Devant le nouveau colonialisme qui  vient envahir  nos esprits et pervertir notre intelligence  vous entrez en  résistance. En toute connaissance de cause.
 
un-rassemblement-a-saint-etienne-mardi-soir-photo-remy-perr.jpgVous voyant à genoux, face à face devant les forces de l’ordre, les forçant par votre prière à vous respecter, me revient ce que j’écrivais de la Pologne voici 30 ans  au moment  de l’état  de guerre d’un État contre la Nation : « Quand on matraque ce peuple, il tombe à genoux ». Et ce mot du  grand serviteur de la vie Jérôme Lejeune : «  Quand tombe le soldat, c’est à genoux qu’il se bat. »
 
Benoît XVI a ce mot de splendeur : " S'agenouiller devant l'Eucharistie est une profession de liberté : celui qui s'incline devant Jésus ne peut et ne doit se prosterner devant aucun pouvoir terrestre, aussi fort soit-il. Nous, les chrétiens, nous ne nous agenouillons que devant Dieu, devant le Très Saint Sacrement." 
 
Oui, qui est à genoux devant son Seigneur, tient debout devant un dictateur.
 
Vous rejetez cette chape de plomb de la pensée unique imposée.
 
Vous libérez la parole, enfin ! 
 
Vous récusez la dictature du prêt à penser, des idées imposées, des arguments bidon, de la paresse intellectuelle. Vous savez rendre compte, expliquer le  pourquoi de votre comportement. 
 
Vous refusez le relativisme qui conduit au nihilisme. 
 
Les héros de la liberté, c’est vous. Les champions de l’écologie humaine, c’est vous.  C’est vous les garants de la création qui vous est désormais confiée  en son plus beau chef-d’œuvre : un homme et une femme qui dans l’amour font exister un enfant, unique au monde, dont l’âme vivra toujours.
 
Vous vous battez pour sauver le mystère de la vie, de l’amour et de la source même : nos familles. Déjà si fragiles, si menacées, si attaquées. Mais en vous voyant, je vois les papas et les mamans de demain et je devine vos futurs enfants, débordants de vie, car comblés d’un amour fidèle en crescendo. 
 
Vous montez au créneau pour barrer la route à ceux qui – consciemment ou non – s’attaquent aux fondements de même de l’existence. Dans une société virtuelle, superficielle et artificielle vous êtes les garçons et les filles de l’essentiel  qui rime avec Ciel, avec éternel. Et cela, en toute gratuité, sans recherche aucun avantage personnel. Mais uniquement par amour. Par amour de votre pays, de votre peuple, de votre nation, de votre patrie. Vous êtes ceux qui sauvent son honneur. Qui portez haut son étendard. Vous êtes non seulement son avenir, mais son présent, car quel présent-cadeau que votre intrépidité, inattendue, dépassant tous les espoirs.
 
Sur vos visages, je vois la France, l’Europe de demain. Je vois la  nouvelle génération de politiciens qui ne seront que les humbles serviteurs du peuple confié à leur cœur et non des prédateurs.
 
Et cela-ô stupeur- : pacifiquement et paisiblement : récusant toute violence, renonçant à toute agressivité même verbale, à tout propos ordurier, à tout mépris de ceux qui pensent autrement. Les mains vides (ou chapelet en main) vous désamorcez les grenades, vous neutralisez les mitraillettes, car vous transpercez casques et boucliers  pour rejoindre l’homme en ses profondeurs.
 
Quel gendarme, policier, CRS, qui, au tréfonds de son âme n’est pas  impressionné, par la maîtrise de soi, le sens civique, l’auto-discipline dont vous faites preuve. Beaucoup rêveraient d’être avec vous, de l’autre côté de la barrière. Votre innocence désarme leur puissance. Votre calme est plus dangereux que leurs armes, que toutes les armes du monde. Vos silences font fléchir leur arrogance.
 
6980071-sur-une-photo-bougies-dans-la-nuitCeux qui ont peur, ce n’est pas vous. Ce sont eux. Peur de vos regards où ne transparaissent que la paix et la détermination. Peur de vos visages où ne se lit aucune haine, aucune révolte. Les geôliers de Maximilien Kolbe lui hurlaient : «  Ne nous regarde pas ainsi ! » Tant le Ciel se réfléchit dans ses yeux.
 
Vous retrouvez sans le savoir la grande stratégie qui a fini par faire s’écrouler ce rideau de fer qui pendant 50 ans a cassé en deux notre Europe. 
 
La tactique des foules passives, à condition d’être massives. Ces foules, surtout de jeunes, qui ont envahi les avenues de Berlin, Vilnius, Prague, Bratislava, Budapest, Kiev : ces révolutions dites oranges, de velours, printanières. Leurs premiers soulèvements  ont été sauvagement réprimés dans un bain de sang, tout comme sur la place Tien-an-Men à Pékin. Mais mêmes écrasés sous les chars, ils n’ont pas cédé. Ils ont tenu coûte que coûte, dans la clandestinité, imaginant toutes sortes de trucs, d’astuces  et de combines pour freiner le pouvoir totalitaire. Jusqu’à finir par remporter la victoire.
 
Tous ceux de votre génération en Europe du Centre et de l’Est qui vous voient sur la toile, – médusés- briller, tels des diamants, se rappellent immédiatement ces jours d’il y a 30 ans qui ont fait basculer le monde de l’esclavage idéologique à la liberté de la Vérité. Car seule la Vérité rend libre, comme Vaclav Havel, sortant de prison l’avait écrit sur  étendard flottant au palais présidentiel.
 
Aujourd’hui, on a érigé un mur de béton entre Dieu et l’humanité, entre Jésus et les jeunes et même les enfants, entre l’Église et la société. Mais ce mur, votre ténacité va le dynamiter comme celui de Berlin.
 
Micro à un Soljenitsyne : «  Une seule parole de vérité pèse plus lourd que le monde entier » 
 
Micro à un Jerzy Popieluszko : «  La vérité qui ne coûte rien est un mensonge. L’amour doit aller de pair avec le courage.  La nation dépérit lorsqu’elle manque de courage, lorsqu’elle se ment à elle-même. »
 
En voyant certains, brutalisés, provisoirement kidnappés, je revoyais à Varsovie, ces jeunes priant, chantant toute la nuit autour de grandes croix en fleurs, se faire brutalement embarquer par la police et bâillonnés, continuer à prier et chanter. Car «  si eux se taisent, les pierres crieront. »
 
Et vous voilà à votre tour, traités comme des salopards. Votre crime ? Oser dire, avec vos pieds battant le pavé, ce que toute l’humanité depuis la nuit des temps et dans tous les pays sait d’instinct : tout bébé a le droit de dire : papa, maman, sans mentir. C’est tout. Eh bien ! Cela devient du jour au lendemain, passible de prison.
 
Non, mais ! On marche sur la tête ! Mais en ce cas, on perd vite l’équilibre et on s’écroule. Merci de rester équilibrés, de rester des êtres humains.
 
Au forceps, on passe des lois infantiles, qui violent la conscience humaine, qui violeront psychologiquement des enfants, frustrés de leurs repères essentiels. Des lois immorales, tout en voulant moraliser la politique.
 
On tente de vous empêcher de manifester, de parler, presque de penser, de réfléchir, de prier… Cela dans un pays qui se vante de sa démocratie, qui « cocorique » sur la liberté d’expression, se gargarise des droits de l’homme tout en bafouant les premiers droits des enfants : le droit à la vie, à la vérité, à la beauté, à l’amour. Mais à cette violence institutionnelle, vous répondez par la non-violence. Et pour sauver le simple bon sens, vous voilà prêts à l’objection de conscience. Héroïquement. Cet acte de liberté suprême, personne jamais ne pourra vous l’arracher.
 
Ce que vous faites, le grand Gandhi en rêvait. Ainsi qu’Albert Einstein : «  Ne fais rien contre ta conscience, même si c’est l’État qui te le demande. »
 
C’est vous qui êtes justes, vrais, honnêtes. Non et non, on ne joue pas avec la vie d’un enfant. Oui, et oui, la Vie vaut la peine d’être défendue, protégée, aimée. A n’importe quel prix, car elle est sans prix.
 
Être zigouillé en douce, sans votre accord parce que vous n’êtes plus économiquement rentable : ça jamais !
 
Éliminer en catimini un enfant dont le seul crime est de n’être pas  aux normes ou copie-conforme à la commande : non ça, plus jamais ! Fabriquer des semi-orphelins qui ne connaîtront jamais leur géniteur et leur ascendance : non ça, plus jamais ! 
 
Et comment ne pas me sentir tout petit devant vous, les merveilleuses mères-veilleuses, courageuses petites mamans qui veillez ( dans le froid) des nuits entières simplement pour sauver d’avance ce mystère de la vie en son extrême fragilité, là où elle est la plus menacée, la plus méprisée : là où elle est la plus divine. Vous sentez comme personne le trésor sans prix d’un tout petit qu’on n’a pas le droit d’arracher à son premier berceau. Vos larmes de mères l’emporteront sur les armes de tout État totalitaire.
 
A travers vous, c’est une génération neuve qui se lève, se soulève.
 
Sur une pelouse, un trottoir, une place. N’es-tu pas l’ambassadeur de ton peuple, de ta famille, amis, camarades qui ne peuvent t’y rejoindre, du moins ce soir ?
 
Heureuse, bienheureuse votre génération à qui il est donné de vivre une époque aussi passionnante, des événements aussi enthousiasmants, de poser des actes aussi percutants.
 
Pour ainsi réveiller tout un peuple de sa léthargie, de son indifférence, de sa couardise : soyez bénis ! 
 
Pour secouer nos politiciens de leurs lâchetés, nos idéologues de leurs hypocrisie et nos dirigeants de leur autisme : soyez bénis ! 
 
Pour arracher les adultes à leur confort, à leur égocentrisme et donc à leur morosité : soyez bénis ! 
 
Nous, adultes, puissions-nous être dignes de votre courage, de votre audace, de votre détermination. Être à la hauteur de vos cœurs. Puissions-nous ne pas vous décevoir mais plutôt nous laisser entraîner par votre juvénile enthousiasme et, boostés par vos audaces,  nous battre courageusement pour que votre voix ne soit pas bâillonnée, que votre joie ne soit  pas étouffée, que votre espérance ne soit pas étranglée. Oui, pour que jamais, jamais, votre génération ne sombre dans notre indifférente lassitude.
       
 
timthumbNon, vous ne lâcherez pas. Vous ne faiblirez pas. Vous ne renoncerez pas. Vous ne cèderez pas.  
 
N’ayez pas peur ! C’est vous déjà les grands vainqueurs. On ne maîtrise pas longtemps un peuple par la terreur intellectuelle. On ne construit pas indéfiniment une société sur des mensonges et tôt ou tard, elle s’écroule. Et la Vérité l’emportera sur les caricatures du menteur, la Vie sur les agressions de l’homicide.
 
Quelqu’un a osé clamer : «  La Vie, c’est moi », et, le comble, il l’a prouvé. Il nous a laissé  cette consigne : «  Confiance ! Le monde, j’en suis le vainqueur ! » Et son jeune ami, Jean, d’ajouter : «  Jeunes gens : le monde, vous l’avez déjà vaincu ! »
 
Au nom du Seigneur, j’ose le politiquement incorrect, le mot tabou entre tous :   Dieu ! Vous êtes sa joie ! La fierté de votre génération, l’avenir de la France, de l’Europe, de l’humanité, les vrais prophètes de notre futur, de ceux qui font advenir l’aurore après avoir étoilé nos nuits. 
 
Soyez-en bénis à jamais !
 
Micro à Bob Marley :
 
Get up ! Stand up  for your right !
 
Get up ! Don’t give up the fight
 
Get up ! Life is your right 
 
Bonsoir et belle nuit.
 
Père Daniel-Ange daniel ange
 
 
Partager cet article
Repost0
Published by l'équipe - dans des textes pour se former
25 mai 2013 6 25 /05 /mai /2013 19:43
 article_manifpourtous-copie-1.jpgA trois reprises, je vous ai écrit à propos du dit « mariage pour tous ». Sans doute le Conseil Constitutionnel a-t-il donné le 17 mai un avis favorable et le Président de la République s’est-il empressé, dans la foulée, de promulguer la loi Taubira.
Je me risque toutefois à vous adresser encore un message pour vous inviter à prendre la mesure de ce qui se passe en France depuis neuf mois et qui me semble sans précédent. La vague d’opposition au mariage et à l’adoption pour tous n’a cessé de s’amplifier depuis que le Cardinal André Vingt-Trois invitait les catholiques de France à prier pour le mariage et la famille, le 15 août dernier.
Il s’agit, à n’en pas douter, d’un mouvement social unique dans la France de ces dernières décennies :
 
 -  par sa diversité. Ce sont des français de toutes conditions sociales, confessions et sensibilités politiques, qui se sont mobilisés et pour qui la rue a été le creuset d’une fraternité inédite.
 
 -  par son contenu. Il ne s’agissait pas de revendiquer des intérêts particuliers mais de défendre le « Bien commun » de la société, qui est tout autre chose que la somme des biens particuliers qui mettent des individus et des groupes en concurrence et provoquent des divisions – c’est bien ce que la revendication d’une ultra minorité de citoyens a engendré dans la société française ces derniers mois ; ce Bien que tous peuvent rechercher en commun, car il peut seul garantir à tous, sans exception, les droits fondamentaux de la personne humaine, tel que le droit à être reconnu comme un homme ou une femme, ou encore le droit d’un enfant, né d’un homme et d’une femme, à se référer à ses origines et à être élevé par un père et une mère.
 
 -  par son caractère non institutionnel. Ce ne sont ni des partis, ni des organisations professionnelles, ni des confessions religieuses qui ont pris l’initiative d’organiser ces manifestations, même si tous sont les bienvenus : élus, militants politiques, religieux, simples citoyens etc. Jusqu’à ce jour, malgré des manœuvres évidentes, ces manifestations n’ont pu être récupérées par aucun parti politique comme si, sans nier l’engagement honnête de nombreux hommes politiques, les partis, d’ailleurs divisés sur la question, ne parvenaient plus à emporter l’adhésion des citoyens.
 
 -  par son caractère pacifique et responsable. Contrairement à ce qu’on a bien voulu dire, le mouvement n’a conduit à aucun débordement de violence : ni vitrine cassée, ni voiture renversée, ni policier hospitalisé. Cette vague d’opposition a même engendré, parmi ses plus beaux fruits, le mouvement des veilleurs qui se multiplient dans de nombreuses villes de France pour manifester, dans le silence, l’écoute de textes fondamentaux et la non violence, la profondeur de leur conscience. « Je veille », disait naguère le bienheureux Jean Paul II, « cela veut dire : je m’efforce d’être un homme de conscience. Je n’étouffe pas cette conscience et je ne la déforme pas ; j’appelle le bien et le mal par leur nom, je ne les confonds pas ; j’accrois le bien en moi et j’essaie de corriger le mal, le surmontant en moi-même ». Là se trouve le prélude véritable à une action politique digne de ce nom.
 
-  par son respect des personnes. Le mouvement a été porté par une argumentation fondée en raison, qui conteste l’inscription dans la loi du mariage entre personnes de même sexe en vue d’adopter des enfants, mais n’a en aucun cas stigmatisé quiconque. Faut-il rappeler qu’il n’y a discrimination que lorsqu’ on traite différemment des personnes dont la situation est identique : or il y a une différence fondamentale entre un couple de personnes de sexes différents et un couple de personnes de même sexe, car dans un cas il peut engendrer, et dans l’autre pas. Au fait, n’y a-t-il pas une discrimination plus grande encore à réduire une personne à son orientation sexuelle ? Il n’y a pas des homosexuels, il y a des hommes et des femmes qui peuvent avoir une orientation homosexuelle, qu’ils n’ont pas nécessairement choisie, mais dont l’identité est plus large que leur orientation. Et une personne a toujours droit a être respectée : il me semble que « la manif pour tous » a toujours condamné toute forme de rejet et de violence envers une personne, en raison de son orientation sexuelle.
 -  par l’importance de la prière qui enveloppe tout ce mouvement. S’il s’agit d’abord d’une démarche citoyenne, apolitique et aconfessionnelle, jamais les catholiques n’auront autant supplié le Seigneur publiquement, ou bien dans le secret des cloîtres et des cœurs, de venir en aide à la France en cette période troublée de son histoire.
 
manif-pour-tous24mars-champs-elysees037.jpgUnique aussi et sans précédent par le traitement dont ce mouvement a bénéficié de la part des pouvoirs publics et de la grande presse :
 -  mensonges sur les chiffres pour tenter de minimiser l’ampleur populaire du mouvement dans l’opinion publique.
 -  silence délibéré de la plupart des grands medias, se rendant ainsi complices de l’État et des lobbies minoritaires qui ont défendu ce projet.
 -  répression policière disproportionnée, n’hésitant pas à faire usage de la force, voire de la violence, à l’encontre de manifestants désarmés et pacifiques.
 -  mépris du peuple par un gouvernement qui prétend être sur le terrain et à l’écoute de la rue. C’est un peu le monde à l’envers : héritiers directs de ces étudiants qui lançaient des pavés sur les CRS en mai 68, nos ministres ne se déplacent plus sans la présence de CRS en nombre pour se protéger de groupes inoffensifs, qui n’ont pour arme que leur présence tapageuse, leurs banderoles et leur voix.
 -  passage en force de la loi, quand bien même l’opinion publique est en train de basculer : 56% des français interrogés par les Instituts de sondage ne sont pas favorables à la loi Taubira, ce qui la fait reposer sur un socle démocratique bien fragile. Sans aucun doute les réseaux sociaux ont permis à ce vaste mouvement populaire de faire connaître la vérité à de nombreux citoyens privés d’informations objectives.
Je tiens à le dire : la loi Taubira n’est pas juste et la manière dont elle a été imposée aux français n’est pas juste non plus. La poursuite du mouvement d’opposition est donc pleinement légitime, non seulement parce qu’il est légitime de demander l’abrogation d’une loi qui est contraire à la conscience, mais encore parce que cette loi en cache d’autres à venir inéluctablement, au nom même du principe de non discrimination qui fonde toute cette législation en France et en Europe : je veux parler de la reconnaissance de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) pour les couples de lesbiennes et de la Gestation Pour Autrui (GPA) pour les couples gays. En outre, il est évident que le mariage pour tous n’est qu’une étape vers la mise en œuvre généralisée de « l’idéologie du gender » qui est le véritable mobile de ce « changement de civilisation », comme l’attestent les programmes imposés de l’Éducation nationale et qui passeraient du coup presque inaperçus.
manif-pour-tous-foule.jpg Comme citoyen, je soutiens la poursuite du mouvement et la manifestation nationale du 26 mai à Paris. Comme évêque, je ne peux, chers diocésains, qu’encourager ceux d’entre vous qui le peuvent et qui le jugent bon en conscience, à participer à cette manifestation, où je compte vous rejoindre. La manifestation reste en effet un moyen valable, dans le cadre d’une démocratie participative, pour faire entendre sa voix.
 Dans la mesure où cette manifestation demeure, dans son organisation, apolitique et aconfessionnelle, pacifique et respectueuse des personnes, j’appelle donc à manifester pour :
 
 -  Demander le retrait ou l’abrogation d’une loi injuste et préjudiciable, non seulement à l’intérêt de l’enfant, mais à la cohésion sociale déjà si fragilisée.
 
 -  attirer l’attention de nos concitoyens sur la gravité des menaces qui pèsent sur l’avenir de notre société : généralisation de l’idéologie du gender, extension de la PMA et de la GPA aux couples homosexuels, politique familiale en régression.
-  encourager ceux qui se sont mobilisés durant des mois et dont l’engagement n’a pas faibli, en particulier les jeunes qui sont les cadres de la France de demain.
 
 
-  montrer au gouvernement, qui connaît parfaitement l’ampleur réelle de la mobilisation, que ce mouvement social est irréversible et qu’il peut devenir une force de proposition et d’action politique pour demain.
 La prière demeure l’arme principale de notre combat, comme je l’ai déjà écrit en appelant à prier ensemble le chapelet durant ce mois de Marie. « Le chrétien qui prie ne prétend pas changer les plans de Dieu ni corriger ce que Dieu a prévu. Il cherche plutôt à rencontrer le Père de Jésus-Christ, lui demandant d’être présent en lui et dans son action par le secours de son Esprit » (Benoît XVI). Nous pourrons aussi nous unir à beaucoup d’autres en offrant le vendredi 24 mai une journée de jeûne et de prière.
Avec mes sentiments dévoués dans le Christ et Son Église
+ Marc Aillet,  Evêque de Bayonne, Lescar et Oloron        Le 23 mai 2013
 
 
  
Partager cet article
Repost0
Published by l'équipe - dans société
21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 14:17

vocationdesaintmatthieu 

Commentaire du tableau du Caravage

(paroisse saint Louis des Français – Rome)

« En passant, Jésus vit Lévi, le fils d’Alphée, assis au bureau de la douane, et lui dit : « Suis-moi. » Et, se levant, il Le suivit. » Marc II, 14

 

Dans ce bureau de douane, deux groupes de personnages se distinguent par leurs vêtements. A gauche, autour de saint Matthieu, ils sont vêtus comme les contemporains du Caravage ; le Christ et saint Pierre tels qu’ils pouvaient l’être à leur époque. Ainsi la scène se déroule hors du temps historique pour faire entrer le spectateur dans ce récit évangélique.

ausschnitt aus die erschaffung adams 7390001Le Christ, dans le même geste qu’Adam dans la fresque de la « Création » de Michel-Ange, prolonge la création de l’homme par Dieu, en vocation à suivre son appel.

C’est cette main tendue qui franchit le « vide » qui sépare les deux groupes de personnages, séparation entre l’humain et le divin, le péché et la grâce. Ce franchissement devient ainsi l’ouverture de l’alliance entre Dieu et les hommes réalisée dans le don de la grâce.

Avec ce geste, le Christ a engagé un dialogue auquel participent Pierre et Matthieu.

 

La-vocation-de-Saint-Matthieu-Caravaggio-compositionAu dessus de la main du Christ, une fenêtre ouverte, à meneaux en forme de croix, annonce la mort et la résurrection du Christ par laquelle il rachète les péchés.

La Vocation de Matthieu devient alors, non seulement le pardon de ses fautes, mais aussi une naissance, le passage de la mort à la vie, de l’ombre à la lumière.

 

la-vocation-de-saint-matthieu-detail-4Le Christ lui-même sort de l’ombre, son entrée dans la pièce n’a rien d’éblouissante ; de même que la lumière qu’accompagne son appel, si elle vient toucher tous les personnages, ne trouble pas l’intérêt que le jeune et le vieillard (sur la gauche) mettent à compter leur argent.

 

Les visages des différents personnages expriment une certaine distance vis-à-vis de la scène : indifférence ? Surprise ? Défiance ?

1600-vocation-saint-matthieu-detail2-copie-1.jpg

Matthieu a gardé une main posée sur ses pièces, mais avec l’autre il hésite à se désigner. Cette réponse au dialogue ouvert par le Christ nous fait douter que ce personnage soit bien celui de Matthieu. Il ne s’est pas encore levé, son expression est étonnée : toute la scène est dans l’instant où la grâce passe.

 

la-vocation-de-saint-matthieu-detail-3Et le Christ attend la réponse de Matthieu qui va devoir laisser son argent pour suivre ces hommes dont les pieds nus expriment la pauvreté.

Saint Pierre est situé entre le spectateur et le Christ. Il est celui sur qui les Christ a bâti son Eglise, médiatrice entre Dieu et les hommes.

C’est ainsi l’Eglise qui répète à son tour le geste du Christ invitant à le suivre.

 

Les yeux de Jésus

 

Dans son interview avec le P. Antonio Spadaro s.j., publié dans Etudes, le 19 septembre 2013, le pape François parle justement de saint Matthieu.

Une musique qui l’habite. Le poignant « Erbarme Dich » (« Aie pitié de moi »), la plainte de Pierre dans la Passion selon saint Matthieu de Jean-Sébastien Bach.

 

Et un tableau qui parle au coeur : l’appel de saint Matthieu, par le Caravage.

 

« Venant à Rome, confie-t-il, j’ai toujours habité rue de la Scrofa. De là, je visitais souvent l’église de Saint-Louis-des-Français, et j’allais contempler le tableau de la vocation de Saint Matthieu du Caravage. (…) Ce doigt de Jésus... vers Matthieu. C’est comme cela que je suis, moi. C’est ainsi que je me sens, comme Matthieu. (…) C’est le geste de Matthieu qui me frappe : il attrape son argent comme pour dire : “Non, pas moi ! Non, ces sous m’appartiennent !” Voilà, c’est cela que je suis : un pécheur sur lequel le Seigneur a posé les yeux. C’est ce que j’ai dit quand on m’a demandé si j’acceptais mon élection au pontificat. » 

Partager cet article
Repost0
Published by l'équipe - dans divers
19 mai 2013 7 19 /05 /mai /2013 16:31

 

4251254-6433573

Viens, Esprit-Saint, en nos coeurs,
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.

Viens en nous, père des pauvres,
viens, dispensateur des dons,
viens, lumière de nos coeurs.

Consolateur souverain,
hôte très doux de nos âmes
adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, le repos,
dans la fièvre, la fraîcheur,
dans les pleurs, le réconfort.

O lumière bienheureuse,
viens remplir jusqu'à l'intime
le coeur de tous tes fidèles.

Sans ta puissance divine,
il n'est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé.

A tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient
donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu,
donne le salut final
donne la joie éternelle.

Amen.

Partager cet article
Repost0
Published by l'équipe - dans prières
12 mai 2013 7 12 /05 /mai /2013 14:26

 imagesCAPRG7S3.jpg

 

La saga Twilight, romans sur les vampires écrits par Stéphénie Meyer, connait un succès étonnant et arrive juste après les livres de la série d’Harry Potter, et les deux films sortis à ce jour suivent le même schéma. [1] La série de Meyer s’inspire de romans et films culte plus anciens, eux-mêmes tirés de légendes européennes sur les vampires. Les légendes les précèdent même, car depuis très longtemps les anciennes religions faisaient état d’êtres surnaturels prédateurs des humains, consommant le sang ou la chair des vivants, contes présents dans les traditions hébraïques, hindous, perses, grecques et de Babylone, tout comme en Afrique et dans l’Amérique précolombienne.

 

Les légendes européennes semblent avoir largement circulé au Moyen Age dans la culture traditionnelle orale de plusieurs peuples chrétiens, parfois dans des écrits d’ecclésiastiques (bien que très rarement) et n’ont été rassemblées qu’à partir des années 1700. Les légendes sur les vampires étaient répandues principalement en Europe du Sud-Est, où il y avait une plus grande tendance à la superstition que dans des sociétés urbaines plus développées, mais apparurent aussi ailleurs, par exemple en Russie et en Allemagne. Le folklore oral de plusieurs groupes ethniques décrit généralement le vampire comme un être « non-mort » possédé par un esprit du mal, parfois un suicidé ou un sorcier, mais souvent un cadavre mordu par un vampire.  Le mot « vampire » peut dériver d’une chaîne d’adaptations linguistiques que l’on peut faire remonter à travers le français et l’allemand (vampyre et vampir) jusqu’au serve vampire, au polonais wapierz et jusqu’à de nombreuses variantes slaves dans d’autres pays, telles que upir, upyr, et upior. Selon certains étymologistes, le terme viendrait du mot turc pour sorcière – par exemple le tartare ubyr.

 

La légende est devenue populaire dans la littérature occidentale par des romans très prisés, en commençant par « Le vampire » de John Polidari, publié en 1819, et par Dracula de Bram Stocker, publié en 1897. Ce dernier fournit les éléments de base aux principales œuvres de fiction sur les vampires. D’autres romans offrant des intérêts littéraires de divers degrés ont été publiés depuis, mais peu d’entre eux, pour ne pas dire aucun, s’éloignent du « schéma » de base. En outre, l’on trouve littéralement des centaines de films traitant ce sujet. Les plus notables sont le film allemand de 1922 Nosferatu, et Dracula de Universal Picture en 1931, avec Bela Lugosi, suivi d’une série de huit films Dracula dans les années 1950 et 1960, avec Christopher Lee. Parmi les films suivants on trouve l’interprétation par Francis Ford Coppola du Dracula de Bram Stoker (1992) avec Gary Oldman et Winona, et Interview with a vampire de Neil Jordan en 1994, d’après le roman d’Anne Rice du même nom, avec Brad Pitt et Tom Cruise.

 

Nombreux sont les produits dérivés tels que la série télévisée britannique Young Dracula qui a été diffusée en 2006, la série télévisée américaine Buffy the vampire slayer, diffusée de 1997 à 2003, et le dessin animé japonais Vampire Knight, publié pour la première fois en 2008, ainsi que les autres séries telles que Blood Ties, Moonlight, Being Human, et True Blood. Dans un numéro de 2000 du SCP Journal, Tal Brooke s’interroge sur les causes éventuelles de ce phénomène culturel.

Les vampires, ténèbres incarnées, sont un apport  parfait pour repousser les limites que nous connaissons et acceptons. Le public désensibilisé se laisse prendre au piège sans s’en rendre compte. Les limites morales sont constamment repoussées, presque sans interruption, et ceci depuis les premiers jours de la télévision en noir et blanc. Que nous le voulions ou non, les media sont un agent du changement, gagnant de grosses sommes d’argent et influençant les populations. Si une publicité de 20 secondes peut changer l’opinion, combien une émission d’une heure…

Il est devenu évident que les producteurs du vingt-et-unième siècle ne respectent ni la morale ni le folklore vampire lorsqu’ils changent les règles pour s’adapter à leur temps. Ils clonent, mélangent et se mettent au goût du jour. Le crucifix est sans importance, tout comme l’eau bénite, supprimant le Christianisme de l’équation. [2]

Le thème du vampirisme semble ne jamais perdre de son intérêt. Pour l’année 2009 uniquement, sept films ont été présentés, y compris New Moon, qui s’inspire du second livre de la saga Twilight, le troisième et le quatrième film devant suivre sous peu.

Les thèmes des vampires  sont aussi importants dans des films sur la fin du monde tels que The Last Man on Earth (1964) avec Vincent Price, Omega Man (1971) avec Charlton Heston, et I am a Legend (2007) avec Will Smith. Ces derniers films ont tous en commun la disparition de tout contenu surnaturel et l’attribution de tous les maux à des causes purement physiques. Les vampires zombis dans I am a Legend, par exemple, sont des humains devenus des monstres suite à une épidémie répandue accidentellement par des scientifiques cherchant à soigner le cancer. Le mal est entièrement naturel dès l’origine. Dans ce film, comme dans la plupart des autres manifestations monstrueuses de la culture d’horreur, le monstre a une force surhumaine et des pouvoirs cognitifs sinistres, est vicieux, meurtrier et hideusement laid.

twilight 2008Mais le monstre n’est pas toujours présenté sous cette forme d’anomalie tragique. De plus en plus souvent, le monstre apparaît comme une nouvelle race d’humains sophistiqués qui suscite notre sympathie – et même notre identification à ce qu’il est. Dans ses manifestations les plus séduisantes, il possède une force et une intelligence surhumaines, il est plus moral que ses prédécesseurs, et il a une grande beauté physique. Lors des premiers temps de la fantaisie vampire, le lecteur ou le spectateur tremblait de peur et y trouvait le frisson de l’évasion. De nos jours, nous sommes stimulés par un mélange de fascination et de paranormal mystérieux et y trouvons l’excitation d’un désir sensuel.

De nombreux auteurs ont souligné dans leurs études sur ce genre que la soif du sang des autres êtres vivants est une métaphore du désir sexuel. Il est important de noter à ce sujet que le vampire de légende ne tue que rarement ses victimes ; le plus souvent il contamine la victime, la changeant en vampire. E. Michael Jones a écrit qu’à la base de l’accroissement phénoménal de la culture d’horreur se trouve la suppression de la conscience. Jones a étudié ce phénomène à partir du roman de Mary Shelley, Frankenstein, (publié pour la première fois en 1818) jusqu’au film de Ridley Scott, Alien en 1979 et les suivants et il pense que le refus de loi morale produit des monstres métaphoriques qui sortent du subconscient des créateurs et se répand dans la société par leurs œuvres culturelles. Le monstre dans le film Alien, par exemple, abhorre plus que tout les femmes, et le salut n’est possible que par l’expulsion de sa progéniture qu’il implante et incube dans les humains – éruption inconsciente de conflits internes (et de culpabilité) - au moyen de l’avortement.

Comme Jones le souligne :

En suivant nos désirs illicites jusqu’à leur aboutissement logique qui est la mort, nous avons créé une culture cauchemardesque, une culture de films d’horreur, dans laquelle nous sommes encore et toujours ramenés à la source de nos peurs mystérieuses par des forces que nous ne pouvons pas contrôler. [3]

Même si l’homme moderne refuse l’autorité de la conscience morale, il ne peut lui échapper. Il est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, et au plus profond de la loi naturelle de son être, la vérité continue à lui parler, même s’il refuse catégoriquement l’existence de Dieu (dans le cas des athées) ou minimise l’autorité divine (dans les cas de ceux qui ne sont chrétiens que de nom, les athées pragmatiques). Afin de vivre avec cette fragmentation intérieure, qui est un effet inévitable d’une conscience bafouée, il en est réduit à soulager ses souffrances par trois moyens différents :

 Il mène une guerre ouverte à la conscience et à toutes ses restrictions morales, et poursuit avec une obstination radicale la consommation offensive de satisfactions sensuelles – généralement une plongée dans plusieurs sortes d’addictions et une vie de promiscuité sexuelle.

 Plus passivement, il n’écoute pas la voix intérieure de sa conscience et s’en éloigne par des satisfactions sensuelles et émotionnelles, généralement la recherche d’amour sans responsabilité et des efforts ininterrompus pour atteindre un succès mondain.

 Il essaie de rationaliser une forme propre de conscience, fondée sur des valeurs telles que la « tolérance » et le « non-dogmatisme ». En général, cela produit une nouvelle sorte de moralisme pervers, un côté moralisateur qui est, paradoxalement, complètement intolérant à l’égard de la vraie vertu. Son anti-dogmatisme est son propre dogme. Il n’y a ici aucun rejet absolu de moralité, mais plutôt une réécriture selon des sentiments subjectifs.

Aucun des mécanismes ci-dessus n’a besoin d’être conscient. Ils ont sans aucun doute tendance à être un processus subconscient par lequel une personne sent qu’elle recherche sa propre identité, vit en toute liberté, cherchant sa voie dans la vie, et en obtenant une part de bonheur. Bien qu’il ressente parfois un vide intérieur, il pense que le remède à ces moments obscurs sera obtenu en augmentant la dose de cette même drogue qui est en train de le tuer.

La saga Twilight, semble-t-il, suit le troisième mécanisme mentionné ci-dessus en c), celui qui s’adresse au plus large public possible. Les livres ont reçu de nombreuses récompenses, en particulier le British Book Award pour The Children Book of the Year (Livre pour enfant de l’année) et le Kid’s Choice Award for Favorite Book en 2009. A ce jour plus de 85 millions de livres ont été vendus et la saga a été traduite en 38 langues. Bien que ce soit des romans pour adolescent mal écrits, ce sont des romans à sensation avec une touche d’horreur surnaturelle jointe à des sentiments faisant battre le coeur et des relations entre adolescents des deux sexes. Tout comme avec la série Harry Potter, le sang est un thème crucial, en rapport avec la vie elle-même et inextricablement lié au thème de l’immortalité. Mais alors que le côté romantique n’est que secondaire dans la série Harry Potter, il joue un rôle moteur dans les romans de la saga Twilight, le vampirisme y ajoutant du piquant.

Dans le premier volume, Twilight, une jeune lycéenne dénommée Isabella (Bella) Swan, fille de parents divorcés, déménage dans la petite ville de Forks sur la côte de l’Etat de Washington afin de vivre avec son père, chef de la police locale [4]. Elle ne l’a pas vu depuis son enfance et le trouve gentil mais peu communicatif – la quintessence du père absent. Inscrite au lycée local, Bella est attirée par un garçon beau et mystérieux dans la même classe qu’elle, Edward Cullen. Accablée d’une mauvaise image d’elle-même, Bella se demande si Edward est lui aussi attiré par elle, ou s’il la déteste, car il se comporte envers elle d’une façon imprévisible et avec des signes confus. Puis un jour il la sauve d’un accident de voiture imminent, manifestant ce qui semble être une force surhumaine pour faire dévier le véhicule qui aurait pu la tuer. Elle demande une explication, et comme leur relation se développe petit à petit, il lui révèle qu’il « n’est pas comme tout le monde ». Elle se rend compte progressivement qu’il est un vampire et Edward confirme ses doutes quand il lui dit : « Je suis le prédateur le plus dangereux au monde. Tout en moi t’attire. Ma voix, mon visage, même mon odeur… Je suis conçu pour tuer… J’ai voulu te tuer. Je n’ai jamais tant désiré du sang humain dans ma vie… Ton odeur, c’est comme une drogue pour moi. Tu es comme mon héroïne personnelle. »

Tout ceci est dit de la voix basse, essoufflée d’un amant passionné. C’est du désir sensuel, c’est un désir à peine retenu. C’est vraiment une nouvelle sorte de vampire. Il n’y a pas de crochet dégoulinant de sang, ni de capes noires, pas de commerce rituel avec les défunts, pas de crainte de la lumière du jour, juste une aversion de la lumière directe du soleil parce que sous ses rayons, la peau brille comme des diamants. « Tu es beau ! » s’exclame Bella quand Edward  ouvre sa chemise et laisse voir sa chair étincelante.

Bella est alors présentée aux membres de la famille Cullen. Nous apprenons qu’ils ne mangent pas une nourriture normale et ne dorment pas du tout. Ils semblent être des gens intelligents, cultivés, sensibles et « attentionnés ». Ils possèdent aussi une étonnante force physique, peuvent courir plus vite que des chevaux et grimper aux arbres à toute vitesse. La plupart des Cullen ont aussi des dons psychiques paranormaux de toute sorte. Edward peut lire dans les esprits, sa sœur Alice lit dans le futur. Nous apprenons que le chef de la famille, un médecin local dénommé le Dr Carlisle Cullen, a contaminé Edward avec le vampirisme après la Première Guerre Mondiale, quand le garçon se mourait de la grippe, ses deux parents étant déjà décédés au cours de l’épidémie. Afin de lui sauver la vie, le Dr Cullen lui a prélevé du sang par la traditionnelle morsure dans le cou, contaminant Edward, le transformant en vampire. A présent le garçon a toujours dix-sept ans, et immortel. Mais le Dr Cullen n’est pas Dracula. La famille qu’il a rassemblée autour de lui, sa femme Esme, et les cinq jeunes de la maisonnée, ont tous été « adoptés » de la même façon, pour des raisons humanitaires.

Edward et Bella deviennent amoureux, mais bientôt la famille découvre un autre clan de vampires non loin dans la forêt. Se trouve parmi eux un vampire sadique du nom de James qui ne voit en Bella rien de plus que de la nourriture et est excité à l’idée d’une chasse provocatrice, car il réalise que les Cullens protègent cette proie humaine. Edward et les autres Cullens défendent Bella, l’aidant à s’échapper pour sa vieille ville natale de Phoenix, en Arizona. Mais James la poursuit jusque-là  et la torture avant de la tuer. Elle est sérieusement blessée, mais Edward et sa famille arrivent juste à temps pour la sauver. Ils tuent James (en le déchiquetant et en brulant les différentes parties de son corps), et ensuite ils retournent tous à Fork. L’histoire se termine lors d’une soirée au lycée alors qu’Edward et Bella dansent ensemble et réalisent qu’ils sont désespérément amoureux l’un de l’autre. Bella murmure qu’elle veut qu’ils restent toujours ensemble, et Edward refuse de faire ce qu’il faudrait pour que cela puisse arriver. Alors qu’ils se tiennent étroitement enlacés sans résoudre ce problème de vampires, ils sont secrètement observés par une vampire implacable, Victoria, membre du clan de James. Victoria a l’intention de se venger, laissant ainsi entrevoir l’intrigue pour les prochains livre et film.

Dans le second roman, New Moon, Edward et la famille Cullen organisent une réception pour l’anniversaire de Bella. Alors qu’elle déballe un cadeau, elle perd une goutte de sang en se taillant légèrement avec du papier, et le frère adoptif d’Edward, Jasper, affolé par l’odeur, l’attaque instinctivement pour la tuer. Edward l’arrête à temps, mais il en conclut qu’il est trop dangereux pour Bella d’être liée à leur famille. Avec les Cullens, il quitte Fork afin de la protéger d’eux-mêmes. En raison de son absence, Bella fait une profonde dépression, jusqu’à ce qu’elle noue une forte amitié avec un jeune Indien d’Amérique du nom de Jacob Black. Jacob est amoureux de Bella, et nous découvrirons plus tard qu’il est un loup-garou. Avec les autres loups garous de sa tribu, il tente de la protéger de Victoria.

Lors d’une vision mal-interprétée, Edward en vient à croire que Bella est morte, et il va en Italie où il décide de se suicider, accablé de douleur à l’idée de l’avoir perdue. Mais il est arrêté au dernier moment par l’arrivée de Bella, accompagnée par sa sœur Alice. Lors d’une réunion avec les Volturi, un puissant clan de vampires « royaux », il est dit à Edward que selon une loi des vampires, Bella doit soit être tuée, soit devenir un vampire, car elle a découvert le grand secret de l’existence des vampires. Les Volturi gouvernent le monde des vampires par des lois d’autoprotection, tout comme que le Ministère de la Magie dans Harry Potter,  et ils doivent être obéis. Les Cullens retournent à Fork et votent pour que Bella soit transformée en vampire. Edward n’est pas satisfait de cette décision, car il l’aime telle qu’elle est. Mais il lui offre le choix : ou elle laisse Carlisle la transformer en vampire après l’obtention de son diplôme, ou, si elle est d’accord pour l’épouser, Edward la changera lui-même.

Dans le troisième roman, Eclipse, l’histoire débute par une série de meurtres non résolus à Seattle, dans l’état de Washington. Edward pense qu’ils sont commis par un vampire inconnu incapable de réfréner sa soif de sang humain. Alors qu’Edward et Bella s’inscrivent à l’université, Bella explique à Edward qu’elle souhaiter revoir son ami Jacob Black. Alors qu’Edward craint pour sa sécurité, Bella lui explique que ni Jacob ni sa meute de loups garou ne lui feraient de mal, et elle commence à leur rendre visite de temps à autre. Pendant ce temps, Alice Cullen a une vision selon laquelle Victoria est revenue à Fork. Quelques jours plus tard, Edward demande Bella en mariage et elle accepte.

Bella et les Cullens apprennent que les meurtres de Seattle ont été commis par une « armée » de vampires nouveau-nés, menée par Victoria. Les Cullens s’allient à la meute des loups garou et se préparent à combattre les forces de Victoria pendant qu’Edward, Bella et Jacob campent dans les montagnes, afin de rester cachés pendant les combats. Jacob est alors très contrarié quand il surprend une conversation d’Edward et Bella au sujet de leurs fiançailles, et il menace de rejoindre le combat et de se laisser tuer. Pour l’arrêter, Bella l’embrasse et réalise qu’elle est aussi amoureuse de lui. Pendant le combat, Victoria suit la trace de l’odeur d’Edward jusqu’aux bois dans lesquels  Bella se cache, mais Edward parvient à la défendre. Après la destruction de Victoria et de son armée, Bella explique à Jacob que, bien qu’elle l’aime, son amour pour Edward est plus grand. Lorsqu’Edward lui envoie une invitation à son mariage, Jacob s’enfuit sous la forme d’un loup, irrité et le cœur brisé par la décision de Bella de devenir un vampire.

    Dans le quatrième roman,  Breaking Dawn, Bella et Edward sont mariés, mais leur lune de miel est interrompue quand Bella découvre qu’elle est enceinte. Sa grossesse progresse plus rapidement que la normale et l’affaiblit beaucoup. Edward, craignant qu’elle n’accouche d’un monstre, veut qu’elle avorte, mais elle refuse. Elle manque de mourir lors de la naissance et Edward lui injecte son poison pour lui sauver la vie, la transformant en vampire. Le nouveau-né est une fille moitié-vampire, moitié-humain. Edward et Bella l’appellent Renesmee. Les Volturi entendent parler du bébé, qui leur a été décrit comme un « enfant immortel » (un enfant qui a été mordu par un vampire et a survécu).  Ces enfants n’ont pas le droit de vivre car leur existence sans fin violerait la loi des vampires. Le tribunal Volturi se déplace à Fork afin de statuer sur ce cas, mais les Cullens rassemblent des témoins vampires qui certifient que Renesmee n’est pas un enfant immortel. Ils parviennent à convaincre les Volturi que Renesmee n’est un danger ni pour les vampires ni pour leur secret, et la famille est laissée libre de poursuivre en paix sa nouvelle vie. Tout est pour le mieux.

On pourrait se demander comment une intrigue si mince et si dégoulinante de sang a pu obtenir un si grand succès mondial. Une partie de la réponse réside dans le pouvoir des sentiments  romantiques présents à tout moment dans l’histoire. De nos jours, cependant, la romance présente à la fois dans le texte et dans la forme visuelle est chargée d’une stimulation puissante des sens. Dans la saga Twilight, les principaux personnages sont des jeunes gens très attirants. Par exemple, Bella décrit Edward comme un « garçon de dix-sept ans atrocement adorable ». Dans les deux films sortis à ce jour, Edward est joué par Robert Pattinson, « narcotiquement beau » comme un commentateur féminin l’a dit. Au beau visage de Jacob Black répond l’exposition de son torse musclé et dénudé, comme c’est le cas des autres membres de sa meute de loups garou. Bella, jouée par Kristen Steward, est très jolie (quoique pas autant que ses amies vampires). Les Volturi sont des mannequins de mode très exotiques, extrêmement pâles.

La beauté physique est le liant qui assemble toute cette banale histoire. Si l’on devait atténuer la joliesse et enlever l’horreur de ces quatre romans et des films, il ne resterait plus rien. Ce ne serait rien de plus  que des romans Harlequin  ennuyeux à mourir, pour adolescentes immatures. L’attraction sexuelle et l’appel à des sentiments romantiques, alliés à l’ambiance de mystère,  obscurcissent complètement l’horreur véritable de l’histoire, qui est la dégradation de l’image et de la ressemblance de Dieu dans l’homme, et la fausse proposition selon laquelle consommer le sang d’un autre humain vivant confère la vie. Comme E. Michael Jones l’écrit :

Le Christ et Dracula parlent tous deux de sang et de vie éternelle. Le vampirisme est, comme Renfield le souligne clairement, l’antithèse du Christianisme. Là où le Christ verse son sang afin que ses disciples puissent avoir la vie éternelle, Dracula verse le sang de ses disciples afin d’avoir lui-même la vie éternelle. Dracula est une réécriture du Christianisme selon les canons du Darwinisme Social. Le monstre est simplement l’inversion du Christianisme qui se mettait en place en Europe quand le Siècle des Lumières  était mis en œuvre au travers l’une de ses idéologies pseudo-scientifiques… Selon un procédé satanique typique de l’inversion de l’ordre chrétien créé par le vampire, l’homme parvient à l’immortalité par l’immoralité et en empoisonnant les autres, c’est-à-dire, par la luxure. Le christianisme exalte l’amour ; le vampirisme – selon Darwin, la loi du plus fort poussée à l’extrême – exalte la soif du désir. [5]

 

http jux-user-files-prod s3 amazonaws com 2012 11 08 14 2Dans la saga Twilight, nous assistons à un travail culturel qui transforme un archétype traditionnel du mal en un moralement neutre. Les vampires ne sont plus les « non-morts », ne sont plus possédés par des démons. Il y a de « bons » vampires et de « mauvais » vampires, et parce que le bon vampire est incroyablement beau et détient toutes les autres qualités de la personne de rêve idéalisée par une adolescente, tout est pardonnable. Rappelons ici qu’Edward a dit à Bella qu’il a tué des gens. Rappelons qu’il s’est fait violence pour ne pas la tuer. Rappelons, aussi, que quand les « bons » vampires attrapent un mauvais vampire, ils lui arrachent la tête et déchiquettent son corps de leurs mains et ensuite brûlent ce qu’il reste.

Mais ceci importe peu pour Bella, parce qu’Edward et sa famille font apparemment tout pour changer – bien que ce soit un changement très limité. Ils ne veulent pas être des monstres. Ils sont ce qu’on pourrait appeler des vampires végétariens – ils chassent en forêt et ne boivent que le sang des animaux sauvages. Tout au long des quatre romans, Edward s’est entraîné à combattre son désir du sang de Bella, même si elle désire de plus en plus qu’il la morde et la contamine. Edward,  nous sommes enclins à le croire, est outrageusement « moral », son renoncement ressemble à une chasteté héroïque.  Tout est  tendre et touchant tant qu’on ne se souvient pas qu’il s’agit d’une histoire de sauvages assassins qui ont contaminé des humains normaux et les ont fait rentrer dans leur « famille ». Mais les lecteurs et les spectateurs sont conditionnés pour oublier tout ceci, parce qu’on leur a montré tout au long des épisodes que contaminer les autres peut être un acte salvateur.

Si l’on se réfère à la série télévisée sur les vampires, True Blood, Tal Brooke note que les vampires sont présentés comme une minorité persécutée mal comprise qui doit lutter pour ses droits contre des églises intolérantes.

L’office religieux dans True Blood présente des chrétiens aussi peu sympathiques que pourrait le souhaiter un directeur d’Hollywood.  Il présente une caricature soigneusement étudiée de personnes ignares et ne sachant que pousser des huées – des idiots simples d’esprit demandant encore plus de sang, de feu et de soufre que leurs correspondants vampires. Le public ne peut y échapper, emmagasinant cette image.

Selon une tactique à double sens, le public sait que les vampires sont le mal et cependant  se voit forcé de soutenir les « droits » des vampires en tant que derniers exclus. Tuer des vampires est considéré comme un crime honni mû par une intolérance fanatique. Cependant ils (le public) ont vu le côté noir des vampires dans lequel les mortels sont méprisés, tués et saignés par caprice. Comme une mère co-dépendante cherchant constamment des excuses pour son fils tueur en série et tournant le dos à la réalité, le public a été conditionné pour les voir d’une façon laxiste et pour les excuser – un contrat occulte avec le mal et la Double-Pensée d’Orwell en action.

Selon Brooke, les démons qui ont effrayé les générations précédentes sont à présent considérés par des publics « larges d’esprit » comme de nouveaux moyens de libération.  Ceci, dit-il, fait partie d’un « cirque de la rétine » plus large de la culture contemporaine, celui qui implante  des images de dépravation dans les esprits de millions de personnes par des leurres sensuels qui dépassent les instincts humains normaux de peur et de dégoût.

Il y a corruption quand les images de dépravation pénètrent l’esprit – plus jeune est l’esprit et plus dépravées sont les images, plus puissant est l’impact. Dans le cas d’un jeune enfant, un esprit innocent peut être aisément corrompu. De nombreuses lois communes se fondent sur cette vérité. C’est pourquoi nous avons des chaînes de télévision pour « adultes » et des rayons de librairies pour « adultes » - au moins pour l’instant….

Il y a pouvoir de séduction quand une influence extérieure pénètre jusqu’au plus profond de l’âme et de l’esprit pour y apporter la corruption – pour laquelle le terrain avait été préparé.  La dépravation potentielle se réalise alors et émerge au grand jour. Le mal s’étend et empoisonne, causant des dommages irréversibles. Comme un cancer, il peut s’étendre par le moyen d’individus dans des communautés. A un certain point, une culture peut devenir elle-même corrompue. Les cultures qui ont explosé étaient en pleine dépravation morale : pensons à Rome ou à Sodome. Pensons à ce qui a provoqué le déluge de Noé. [6]

Selon E. Michael Jones, les romans sur les vampires sont apparus précisément à un moment de l’histoire (vers 1800) où la syphilis si redoutée se répandait  sur les traces de la première révolution sexuelle après le Siècle des Lumières. De nos jours, à l’ère des antibiotiques, les symptômes des plus horribles et les plus défigurants de l’infection peuvent être maîtrisés, si l’infection est soignée assez tôt, « libérant » ainsi les dépravés des conséquences immédiates de leurs actes immoraux. En un peu plus d’un siècle, le sexe en série et sans entraves est devenu universel, sans les graves conséquences qui autrefois en avaient empêché son avancée. De même, en un peu plus d’un siècle, les archétypes universels du mal ont été désamorcés. N’étant plus considérés comme démoniaques, ils n’ont conservé que leur mystique d’un danger exotiquement attractif. La corruption de l’imagination créative a toujours ses racines dans la corruption de l’ordre moral – l’ordre au sein de l’individu et de sa culture environnante. Mais la corruption de l’imagination créative peut aussi trouver son origine dans des forces qui demeurent au-delà de la pure chose sociale. A cet égard, le récit par Meyer de sa première inspiration de Twilight est troublant : « je me réveillai (ce 2 juin) après avoir fait un rêve très net. Dans mon rêve, deux personnes tenaient une conversation animée dans un pré dans les bois. Une de ces deux personnes était une fille quelconque. L’autre personne était d’une beauté fantastique, étincelante : un vampire. Ils discutaient des difficultés inhérentes aux faits que A) ils étaient amoureux l’un de l’autre alors que B) le vampire était particulièrement attiré par l’odeur du sang de la jeune fille, et avait beaucoup de mal à s’empêcher de la tuer immédiatement… Bien que j’eusse un million de choses à faire (préparer le déjeuner pour des enfants affamés, habiller et changer les dits enfants, trouver les maillots de bain qui n’avaient pas été rangés à leur place, etc. ) je restai au lit, pensant à ce rêve. J’étais si intriguée par l’histoire de ce couple inconnu que je haïssais l’idée de l’oublier. C’était la sorte de rêve qui vous donne envie d’appeler votre amie et de l’ennuyer avec une description détaillée. (Le vampire avait aussi une si belle apparence que je ne voulais pas en perdre l’image mentale.) »

Meyer continue de décrire ce qui s’est passé pendant l’écriture du livre :

« A ce moment-là, Bella et Edward étaient, tout à fait littéralement, des voix dans ma tête. Ils ne pouvaient simplement pas se taire. Je me couchais le plus tard possible pour essayer de taper tout ce qui était dans ma tête, et finissais par me jeter, épuisée, au lit (mon bébé ne faisait pas encore ses nuits) et une autre conversation commençait dans ma tête. J’avais peur de perdre quelque chose en l’oubliant, aussi je me levais et me plongeais à nouveau sur mon ordinateur. Pour finir, je prenais un crayon et du papier à côté de mon lit pour y pouvoir y transcrire mes notes et prendre un peu de sommeil bizarre. C’était toujours un enjeu excitant le matin d’essayer de déchiffrer ce que j’avais gribouillé sur le papier dans l’obscurité. [7]

Bien entendu, on peut attribuer les propos ci-dessus à l’imagination enflammée d’une mère en manque de sommeil, suivant un rêve impressionnant qui n’a d’autre source que le subconscient naturel. Cependant, Steve Wohlberg, dans un article de 2009 du SCP Journal, souligne une autre éventualité, décrivant ce qui plus tard survint dans le domaine de l’imagination de Meyer après la publication de Twilight. Il commence par une réflexion sur les similitudes entre les inspirations originales des séries Twilight et Harry Potter : « … la saga Twilight a trouvé son étincelle initiale quand Stephény Meyer a fait un rêve inhabituel le 1er juin 2003. Etrangement, le phénomène Harry Potter a commencé lui aussi avec une « révélation » similaire accordée à Joanne Kathleen Rowling en 1990 alors qu’elle quittait Londres en train. « Le personnage d’Harry Potter a juste surgi dans ma tête, tout constitué » a révélé Rowling en 2001. « Après coup,  c’était tout à fait étrange ! ». Elle a aussi déclaré à des journalistes que les livres d’Harry Potter « se sont presque écrits tout seuls. » « Mes meilleures idées jaillissaient souvent à minuit, » a-t-elle déclaré.

Ce qui s’est passé avec Rowling a aussi eu lieu avec Meyer. Quand ces histoires ensorcelantes ont jailli dans les cerveaux de ces deux femmes, aucune d’entre elles n’était un écrivain reconnu. Toutes deux étaient des débutantes. Elles n’étaient pas riches non plus. A présent elles sont multimillionnaires. Leurs expériences sont similaires, avec des fils directeurs communs. Les deux romans sont imprégnés d’occultisme. Il est donc juste de se demander s’il existe une origine surnaturelle à ces révélations ? Si oui, quelle est-elle ?

Stéphénie Meyer a elle-même fourni une indication étonnante. Suite à son élévation inattendue à la célébrité, elle a plus tard avoué,

« Une fois Twilight fini d’écrire, j’ai rêvé qu’Edward venait me rendre visite – mais je m’étais trompée et il buvait du sang comme les autres vampires et  ne pouvait pas vivre de sang d’animaux comme je l’avais écrit. Nous en avons parlé et il était effrayant. » [8]

Qui était cet « Edward » ? Etait-il le subconscient de l’auteur lui disant qu’elle tentait d’apprivoiser ce qui ne pouvait pas être apprivoisé ? Ou était-ce un esprit du mal se manifestant par une image, la pressant de donner à ses lecteurs moins de morale et plus de sang ? Quelle que soit l’interprétation donnée, la question demeure : pourquoi n’a-t-elle pas réalisé que le second rêve était un avertissement ? Dans son entretien, elle le cite tout simplement sans donner une explication sur sa signification, puis continue d’écrire toujours plus selon la même veine. Pourquoi a-t-elle répondu au premier rêve et non au second ? Etait-ce parce qu’elle trouvait beaucoup de plaisir dans le premier et que le sentiment malheureux du second était une chose qui devait être rejetée comme mauvaise ? La conscience ne peut pas être totalement éradiquée de la nature humaine, et quand elle soulève des vérités douloureuses et inopportunes, l’individu (ou la culture dans laquelle il vit) peut soit y faire attention, soit la neutraliser par une stratégie de dénégation. L’attention ne se porte plus sur la vraie situation pour se concentrer sur des symptômes prédominants en ignorant leur cause première.

Dans la saga Twilight, le vampirisme n’est pas identifié comme la cause première de tous les carnages,  mais le mal est attribué à la façon dont la personne vit son vampirisme. Bien que Bella soit tout d’abord choquée par la vérité au sujet du passé de cette famille (meurtre, démembrement, succion du sang des victimes), elle est cependant bouleversée par ses sentiments pour Edward, et son désir ardent de croire qu’il est vraiment capable d’une noble abnégation. Tant et si bien que son instinct féminin naturel de soumission à son prétendant grandit tellement qu’elle désire offrir sa vie à son conquérant. Elle croit avec confiance qu’il ne la tuera pas ; elle veut qu’il boive son essence et la contamine. Ceci lui donnera un magnifique amour sans fin et le rôle historique d’avoir créé avec son amant une nouvelle sorte d’être humain. Ils auront des pouvoirs surnaturels. Ils seront des vampires moraux – et ils seront immortels.

Ici est alors enchassé le récit spirituel (probablement invisible par l’auteur et aussi par son public) : Vous serez comme des dieux. Vous vaincrez la mort selon vos propres conditions. Vous serez maître de la mort. Le bon et le mal ne sont pas nécessairement ce que la civilisation occidentale a, jusqu’à présent, appelé bien et mal. Vous définirez la signification des symboles, de la morale, et de l’identité humaine. Et tout ceci est englobé dans le dernier message : l’image et la ressemblance de Dieu en vous peuvent être l’image et la ressemblance d’un dieu dont les caractéristiques sont sataniques, tant que vous êtes « au fond une bonne personne ».

De cette façon, surfant sur un tsunami d’émotions et de supports visuels enivrants, l’image du mal surnaturel est transformée en une image de bien surnaturel.u

 

[1] Stephanie Meyer, Twilight, New Moon, Eclipse et Breaking Dawn, Little, Brown and Co, New York, Boston, 2005-2008

[2] Tal Brooke, “Vampires Rising”, SCP Journal, Volume 33:2-33-3, 2009, publié par le Spiritual Counterfeits Project, Berkeley, CA, Adresse Internet : http:/scp-inc.org

[3] E. Michael Jones, Monsters from the Id : The Rise of Horror in Film and Fiction, Spence Publishing, Dallas, Texas, 2000

[4] Pour faire plus court, j’ai rajouté à l’histoire d’origine les détails des adaptations des films, mais rien ne modifie l’intrigue ou les personnages.

[5] E. Michael Jones, Monsters from the Id : The Rise of Horror in Film and Fiction, Spence Publishing, Dallas, Texas, 2000. Renfield est un personnage de fiction dans Dracula de Stocker, sous contrôle du Comte mais affligé d’une conscience. Dracula lui offre un apport de nourriture infini, si Renfield l’adore. Renfield refuse et est tué par Dracula.

[6] Tal Brook, « Vampires Rising » SCP Journal, 33-2 – 33-3

[7] Stephanie Meyer, « The story behind Twilight ». www.stepheniemeyer.com/twilight.htlm

[8] Steve Wohlberg, “The menace behind Twilight”, SCP Journal, Volume 33:2-33-3, 2009, publié par le Spiritual Counterfeits Project, Berkeley, CA, Adresse Internet : http:/scp-inc.org. La citation de Meyer au sujet de son second rêve est extraite de E.W.com (Entertainment Weekly)

Partager cet article
Repost0
Published by l'équipe - dans des textes pour se former

Présentation

  • : Bloc-notes des Anciennes de l'Institution Saint Joseph à Draguignan
  • : permet un contact -ainsi qu'un soutien- avec les anciennes de st Joseph
  • Contact

Recherche