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êêêê  Nous avons extrait pour vous un passage du livre "Homme et prêtre"

                  du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine   Editions  Ad Solem  

                  

                   Nous vous conseillons vivement la lecture de ce livre.

  

retrouver-son-premier-amour-1-.jpg

 

 

           Cela ne va plus dans le couple…

 

         Mais pourquoi cela ne va plus ? Voilà la vraiequestion. Où s'origine la remise en cause de   l'amour qui, pourtant un jour, au moins sur les premiers jours, a entraîné deux êtres à s'unir, à partager la même maison, à donner à un enfant quelques-uns de leurs traits ? Certes, chaque cas est unique, toutefois à force d'entendre les uns et les autres, on finit par identifier certains éléments qui provoquent la mort de l'amour à plus ou moins longue échéance.

 

Signalons-en quelques uns…

 

Tout se joue au commencement du lien. Ceux pour qui l'amour se concentre dans ce que l'on nomme habituellement de manière erronée les sentiments – catégorie envers laquelle il faudrait être plus loyal en en voyant les dessous : attirance, séduction, vibration charnelle – courent un risque. Là s'origine le début du drame, surtout si les deux aimants se complaisent dans ce champ pseudo-romantique où les qualités foncières de la personne gisent à l'ombre de la pulsion. On se plaît, on s'attire, on sémeut – et nous sommes tous passés par là -, et l'on croit que l'amour est présent. Il peut y avoir aussi au milieu de magma sensitif, de la gentillesse, de la compréhension, de l'attention en bord de lien, cependant cela ne prouve rien. Qui croit que cela "prouve" risque bien d'être déçu.

 

Il faut bien que le lien commence par un attrait…

 

Loin de moi l'idée de nier cet impact que nous subisson par l'unique présence de l'être qui surgit et qui percute de sa séduction, en son sens le plus noble du terme, les fibres de notre moi. Cependant, je le redis, cet attrait ne prouve rien ; gardons-le prometteur, mais ne nous précipitons pas. Si immédiatement les êtres se jettent l'un sur l'autre pour nourrir et étancher la soif de leurs ressentis – ce que la majorité ne se prive pas de faire, mais je vous rappelle en passant que la majorité échoue dans ses amour -, un double risque les attend. Avant de les regarder en face, je voudrais tout de même dire ici qu'il est toujours possible de parvenir à la réussite d'un amour en suivant un chemin scabreux ou glissant, comme il est toujours possible de monter un meuble sans regarder le mode d'emploi. Mais vous mesurez-là tout de même combien le risque est grand.

 

Deux risques encourrus par les personnes si elles s'unissent rapidement après leur rencontre…

 

… ou assez rapidement après la rencontre, ne négigleons aucune situation. Eh bien, si entre eux le rapport physique est satisfaisant, les voilà enchaînés à leurs désirs, et pratiquement tous leurs rendez-vous seront envahis par cet appel charnel qu'ils mettront en acte. Non seulement cela a le désavantage de conduire la relation dans une sorte de boyau où la découverte de la personne dans ce qu'elle est profondément passe à l'as, ce qui est loin d'être souhaitable, mais en plus, ces deux-là, devenus prisonniers de leurs jouissances, risquent de rester ensemble, de ne pouvoir plus se séparer, même si d'autres éléments inquiétants commencent à apparaître avec le temps, tels que des problèmes de caractère, de conceptions de vie différentes devenant source de tensions. On se rabiboche sur l'oreiller, et comme l'on crie sur tous les toits que l'union charnelle est la source du bonheur le plus absolu, en tenant les corps serrés les uns contre les autres, on croit tenir le bon morceau ! Donc, voyez, le premier danger vient paradoxalement d'une réussite jaillissant d'une union charnelle. Deuxième risque encouru, c'est celui de ne pas s'entendre sur le plan physique, tout simplement parce que le rapport a été précipité et qu'il n'y avait pas la confiance voulue pour que l'union soit totale et proteuse de joie. Ici, le lien risque de se dissoudre bêtement en croyant que l'entente est impossible.

 

 

Vous plaidez-donc avec l'Eglise pour l'abstention de tout rapport avant le mariage ?

 

Je plaide donc avec toute l'Église et avec les gens sensés pour que les êtres se connaissent vraiment avant qu'ils ne s'étreignent. Voilà le juste chemin, le moins risqué, le plus fiable : celui de la connaissance mutuelle, non des muqueuses, mais des personnes ! Qui ai-je en face de moi ? Avec qui vais-je vivre ? Quelles sont ses conceptions de la vie et du mariage ? Sommes-nous d'accord sur l'essentiel ? Nos caractères peuvent-ils s'accorder ? Sa manière d'être, son éducation, sont-elles en syntonie avec ce quej ai reçu ? Ses passions sont-elles en harmonie avec mon univers intérieur ? Tout cela ne se vérifie pas entre deux draps ! Il faut, pour que la lumière soit, de nombreuses heures de dialogue et d'observation. Sans compter sur ce quelque chose, ce plus, cet éclat divin, qui fait que cela passe entre les êtres, que la connivence est là, que l'on se comprend au moindre clin d'oeil - et là encore il faut un certain temps pour le déceler ou pour reconnaître qu'il n'y est pas. Regardez par exemple les précautions qui sont prises lors de l'achat d'une voiture. C'est saisissant. Tout est passé au crible. Le moteur, le confort, les options, la couleur, et beaucoup sont prêts malgré leur désir, à attendre encore trois, six mois, le bon modèle, celui qui correspond vraiment à leur attente. Et pour se mettre ensemble, on se décide en deux jours ou en trois mois, mais c'est de la folie ! Mais pas de la folie pure, de la folie impure ! C'est de l'inconscience.

 

Si j'ai bien compris, à votre avis, de nombreuses unions ne tiennent pas en raison d'un mauvais démarrage…

 

Je le crois. Les êtres ne se choisissent pas. Ils subissent une attraction, et demeurent prostrés sous elle en s'imaginant que l'amour est de l'ordre de l'instinct. Au départ, ils sont bien ensemble - comme ils disent -, et cela leur semble suffisant pour commencer la vie commune. Cinq ans plus tard, quand ce n'est pas trois mois après leur fusion vécue entre quatre murs, ils réalisent alors qu'ils n'ont rien en commun.

 

Que leur conseiller ?

 

S'ils ne sont pas mariés et qu'ils n'ont pas d'enfants, qu'ils se séparent le plus vite possible, et surtout qu'ils ne renouvellent pas l'opération, car les conséquences sont lourdes et les blessures profondes, surtout dans le coeur de la femme. Autant les hommes - et en affirmant cet état, je ne les absous pas -, chasseurs dans l'âme, sont capables de passer d'une proie à l'autre, autant la femme se relève difficilement d'un lien dans lequel elle a engagé son corps et son âme. Là, avec vous, je réentends le mot de Montherlant qui sonne tellement juste: « L'homme n'aime de coeur que ce qu'il a d'abord désiré sensuellement. Chez la femme, c'est l'inverse : elle aime d'abord le coeur, et de là, coule au désir. » Donc, par pitié, avant de tout donner, à commencer par son corps, que la femme réfléchisse un peu, beaucoup, passionnément... à la structure masculine et à ses soifs. Je sais bien que dans ce domaine, la fragilité bat son plein sous l'appel des sens, raison de plus pour se tenir sur ses gardes ! Deux ans avec l'un, trois ans avec l'autre, six mois avec ce dernier, et vous vous retrouvez à trente-cinq ans – et pour une femme, c'est dramatique – toute seule sans avoir rien construit, parce qu'au fond, mais avouez-le ! vous vous êtes embarquée sans réflexion, vous avez cru que… vous avez été séduite par… un inconnu auquel vous vous êtes attachée, et de ce point de vue-là, c'est pardonnable, mais que de dégâts !

 

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