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2 avril 2009 4 02 /04 /avril /2009 08:42

 « Nous avons mis notre espérance dans le Dieu vivant »

 

Nous publions ci-dessous le texte intégral du Message du pape Benoît XVI aux jeunes pour la XXIVème Journée mondiale de la jeunesse qui sera célébrée cette année dans les diocèses, le dimanche des Rameaux (5 avril). 


"Nous avons mis notre espérance dans le Dieu vivant" (1 Tm 4, 10)

 

Chers amis,

 

Le 5 avril, dimanche des Rameaux, nous célébrerons, au niveau diocésain, la XXIVe Journée Mondiale de la Jeunesse. Tandis que nous nous préparons à ce rendez-vous annuel, c'est avec beaucoup de gratitude envers le Seigneur que je repense à la rencontre qui s'est tenue à Sydney au mois de juillet dernier : rencontre inoubliable durant laquelle le Saint-Esprit a renouvelé la vie de très nombreux jeunes venus du monde entier. La joie de la fête et l'enthousiasme spirituel expérimentés durant ces jours ont été un signe éloquent de la présence de l'Esprit du Christ. A présent, nous sommes en chemin vers le rassemblement international prévu à Madrid en 2011, qui aura pour thème les mots de l'apôtre Paul : « Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi » (cf. Col 2,7). En vue d'un tel rendez-vous mondial des jeunes, nous voulons faire ensemble un parcours de formation, en réfléchissant en 2009 sur l'affirmation de saint Paul : « Nous avons mis notre espérance dans le Dieu vivant. » (1 Tm 4, 10) et en 2010 sur la demande du jeune homme riche à Jésus : « Bon maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » (Mc 10, 17).

La jeunesse, temps de l'espérance


A Sydney, notre attention s'est concentrée sur ce que l'Esprit Saint dit aujourd'hui aux croyants et en particulier à vous, chers jeunes. Durant la Messe finale, je vous ai exhortés à vous laisser façonner par Lui pour être des messagers de l'amour divin, capables de construire un avenir d'espérance pour toute l'humanité. La question de l'espérance, en vérité, est au centre de notre vie d'êtres humains et de notre mission de chrétiens, particulièrement à l'époque actuelle. Nous ressentons tous le besoin d'espérance, non pas d'une espérance quelconque, mais d'une espérance solide et fiable, comme j'ai voulu le souligner dans l'encyclique Spe salvi. La jeunesse en particulier est un temps d'espérance, parce qu'elle regarde vers l'avenir avec de nombreuses attentes. Quand on est jeune, on porte en soi des idéaux, des rêves et des projets ; la jeunesse est le temps où mûrissent des choix décisifs pour le reste de la vie. Aussi, peut-être pour cette raison, est-ce la saison de l'existence où émergent avec force les questions de fond : pourquoi suis-je sur cette terre ? quel sens a la vie ? que sera ma vie ? Et encore : comment atteindre le bonheur ? pourquoi la souffrance, la maladie et la mort ? qu'y a-t-il après la mort ? Questions qui deviennent pressantes quand il faut affronter des obstacles qui parfois semblent insurmontables : difficultés dans les études, manque de travail, incompréhensions familiales, crises dans les relations avec les amis ou dans la construction d'un couple, maladie ou handicap, manque de ressources adéquates suite à la crise économique et sociale actuelle. On se demande alors : où puiser et comment tenir vivante dans notre cœur la flamme de l'espérance ?

 

A la recherche de la "grande espérance"

 

L'expérience montre que les qualités personnelles et les biens matériels ne suffisent pas à fonder cette espérance que l'âme humaine recherche en permanence. Comme je l'ai aussi écrit dans l'encyclique Spe Salvi, la politique, la science, la technique, l'économie et toute autre ressource matérielle ne sont pas suffisantes à elles seules pour offrir la grande espérance à laquelle tous aspirent. Cette espérance « ne peut être que Dieu seul, qui embrasse l'univers et qui peut nous proposer et nous donner ce que, seuls, nous ne pouvons atteindre » (n. 31). C'est pourquoi une des conséquences principales de l'oubli de Dieu est l'évident désarroi qui marque nos sociétés, avec ses dimensions de solitude et de violence, d'insatisfaction et de perte de confiance qui aboutissent fréquemment à la désespérance. Clair et fort est le rappel qui nous vient de la Parole de Dieu : « Malheureux est l'homme qui se confie dans l'homme et dont le cœur se détourne du Seigneur ! Il sera comme un buisson sur une terre désolée, il ne verra pas venir le bonheur » (Jr 17, 5-6).

La crise de l'espérance touche plus facilement les nouvelles générations qui, dans des contextes socioculturels privés de certitudes, de valeurs et de solides références, doivent affronter des difficultés qui semblent supérieures à leurs forces. Je pense, chers jeunes amis, à tant de vos contemporains blessés par la vie, conditionnés par une immaturité personnelle qui est souvent une conséquence d'un vide familial, de choix éducatifs permissifs et libertaires, et d'expériences négatives et blessantes. Pour certains - et malheureusement ils sont nombreux - l'issue presque inévitable est la fuite aliénante vers des comportements à risque et violents, vers la dépendance de la drogue et de l'alcool, et vers tant d'autres formes de déséquilibres. Pourtant, même chez ceux qui se trouvent dans des situations difficiles parce qu'ils ont suivi de « mauvais maîtres », le désir d'un amour vrai et d'un bonheur authentique ne s'éteint pas. Mais comment annoncer l'espérance à ces jeunes ? Nous savons qu'en Dieu seul l'être humain trouve sa vraie réalisation. Le premier engagement qui nous concerne tous est donc celui d'une nouvelle évangélisation qui aide les nouvelles générations à redécouvrir le visage authentique de Dieu, qui est Amour. A vous, chers jeunes, qui êtes en recherche d'une espérance ferme, j'adresse les mêmes paroles que saint Paul adressait aux chrétiens persécutés de la Rome d'alors : « Que le Dieu de l'Espérance vous donne en plénitude, à vous qui croyez, la joie et la paix, afin que vous débordiez d'espérance par la puissance de l'Esprit Saint. » (Rm 15, 13). Durant cette année jubilaire dédiée à l'Apôtre des nations, à l'occasion du bimillénaire de sa naissance, apprenons de lui à devenir des témoins crédibles de l'espérance chrétienne.

 

Saint Paul, témoin de l'espérance

 

Se trouvant immergé dans des difficultés et des épreuves de toute sorte, Paul écrivait à son fidèle disciple Timothée : « Nous avons mis notre espérance dans le Dieu vivant » (1 Tim 4, 10). Comment était née en lui cette espérance ? Pour répondre à une telle question, nous devons partir de sa rencontre avec Jésus ressuscité sur la route de Damas. A l'époque, Saul était un jeune comme vous, d'environ vingt ou vingt-cinq ans, fidèle observant de la Loi de Moïse et décidé à combattre par tous les moyens ceux qu'il considérait comme des ennemis de Dieu (cf. Ac 9, 1). Alors qu'il allait à Damas pour arrêter les disciples du Christ, il fut ébloui par une lumière mystérieuse et s'entendit appeler par son nom : « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? ». Tombé à terre, il demanda : "Qui es-tu, Seigneur ?" Et la voix répondit : "Je suis Jésus que tu persécutes » (cf. Ac 9, 3-5). Après cette rencontre, la vie de Paul changea radicalement : il reçut le Baptême et devint apôtre de l'Evangile. Sur le chemin de Damas, il fut intérieurement transformé par l'Amour divin rencontré dans la personne de Jésus Christ. Un jour, il écrira : « Ma vie dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est livré pour moi » (Gal 2, 20). De persécuteur, il est donc devenu témoin et missionnaire ; il fonda des communautés chrétiennes en Asie Mineure et en Grèce, parcourant des milliers de kilomètres et affrontant toutes sortes de péripéties, jusqu'au martyre à Rome. Tout cela par amour du Christ.



(suite et fin : la semaine prochaine)


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Published by l'équipe - dans le pape nous parle
31 mars 2009 2 31 /03 /mars /2009 11:45

LImitation de Jésus-Christ affirme que « peu de personnes arrivent à grandir devant Dieu dans la maladie »(II, 23). Un texte classique de la vie monastique qui cite ce trait poursuit : « Nous devenons alors impatients, douillets et un peu sybarites », en renvoyant à la sainte d’Avila dont Le Chemin de la Perfection a une page assez virile sur la question (c. XI). « Sybarite », j’apprends par un Larousse récent qu’il s’agit d’une personne qui mène une vie facile et voluptueuse, ce qui me semble un peu hors de propos. Intrigué, j’ai continué ma recherche sur un Larousse d’un temps plus ancien à la culture plus vaste. Il m’apprend, ce qui cerne mieux la situation, que « les habitants de la ville de Sy-baris (dans l’Italie du sud), s’étaient rendus célèbres par leur mollesse, passée en proverbe. Ainsi l’un d’eux suait-il à grosses gouttes, rien qu’à voir son esclave fendre du bois. Un autre se plaignait de n’avoir pas fermé l’œil de la nuit parce que sur son lit, pourtant parsemé à dessein de pétales de roses, l’un était plié en deux… ».

La maladie, en amenuisant la force d’âme, engendre des jérémiades sans fin et l’angoisse. Le réflexe actuel traite cela tout autrement que l’Imitation qui accuse et malmène au spirituel le pauvre malade. La psychologie omniprésente conseille plutôt de se relaxer, de prendre conscience à la Vit-toz de ses forces de vie, capables de tenir tête aux incursions mortifères. Voilà donc deux démarches opposées en apparence. Leur synthèse, qui doit être possible, est nécessaire pour ne pas verser soit dans un orgueilleux stoïcisme qui encaisse sans sourciller, mais peut-être avec un secret

orgueil de fakir, soit dans un narcissisme, nourrissant finalement l’égoïsme qui ne demande que cela. Notre temps pourtant semble bien avoir pris goût à ce réflexe.

La réponse me semble résider du côté de l’esprit d’enfance. Car, paradoxalement, la maladie oblige à l’enfance spirituelle. Celle-ci fait entrer dans le Royaume au moment de la mort, puisque le Royaume est à cet esprit d’enfance. Et dans la maladie, elle fait supporter avec bonhomie les tracas de santé. Le bien portant lui-même n’est jamais à l’abri d’un accident qui peut en un instant lui faire perdre sa belle indépendance. Le malade, obligé à la dépendance, doit se laisser manipuler comme un nouveau-né. La dépendance qui heurte tant notre dignité, devient dans la maladie occasion unique d’être abandonné. Or l’abandon intérieur est la fine fleur de la vie intérieure, demandant une grande maturité spirituelle. L’aspect si peu photogénique de la maladie nous fait horreur.

Il y a pourtant là un trésor pour l’âme : notre coquetterie spirituelle, liée à la vanité bien cachée, n’y peut survivre. Le malade a mal, il geint du pétale froissé, il a aussi des soulagements, recevant alors des joies inattendues, petites et humbles, mais qui prennent tant de relief dans la circonstance.


Une permission de Dieu


Le travers le plus fréquent de nos jours est de confondre le spirituel avec le psychologique. En l’occasion, l’illusion saute. Cela peut sembler bien cruel à beaucoup, et même un peu masochiste. Peut-être serait-il mieux de considérer dans la maladie une bousculade permise par le Bon Dieu, bousculade de tout ce qui, en nous, reste trop cartésien face à Lui. En cela, comme par bien d’autres moyens bien sûr, la maladie peut nous rendre plus réalistes des choses du Bon Dieu, par l’humble connaissance du peu que l’on est. Notre véritable dignité peut alors s’épanouir dans la vérité. J’espère avoir répondu ainsi à la redoutable question du titre.    


Un moine

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Published by l'équipe - dans une vie réussie
26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 09:12

   
O Mère Bien-Aimée,

Vous qui connaissez si bien

les voies de la Sainteté

et de l'Amour,

apprenez-nous à élever souvent

notre esprit et notre cœur

vers la Trinité,

à fixer sur Elle notre respectueuse

et affectueuse attention.


Et puisque vous cheminez avec nous sur le chemin de la vie éternelle,   ne demeurez pas étrangère aux faibles pèlerins que

votre charité veut bien recueillir;

tournez vers nous  

 vos regards miséricordieux,  

attirez-nous dans vos clartés,

inondez-nous de vos douceurs,

emportez-nous dans la lumière

et dans l'Amour,

emportez-nous toujours plus loin

et très haut dans les

splendeurs des cieux.

Que rien ne puisse jamais troubler notre paix, ni nous faire sortir de la pensée de Dieu;

mais que chaque minute nous

 emporte plus avant dans les  

profondeurs de l'auguste Mystère,

jusqu'au jour où notre âme, pleinement épanouie aux

illuminations de l'union divine, verra toutes choses dans l'éternel

Amour et dans l'Unité.

         Ainsi soit-il.       

                                      Marthe Robin

 

St Thomas d'Aquin répond à deux questions
(dans le "Bref résumé de la foi chrétienne") :


Chapitre 219 — QU’EST-CE QUI A FORMÉ LE CORPS DU CHRIST ?

Comme le corps humain est naturellement formé à partir de la semence virile, de quelque autre façon que le corps du Christ ait été formé une telle formation- fut au- dessus de la nature. Or Dieu seul a institué la nature, Lui qui opère surnaturellement dans les choses naturelles, comme on l’a dit plus haut (chapitre 136). D’où il reste que Dieu seul a formé miraculeusement ce -corps à partir d’une matière de l’humaine nature. Mais comme toute opération divine dans la créature est commune aux trois personnes, toutefois en raison d’une certaine convenance la formation du corps du Christ est attribuée au Saint- Esprit. En effet l’Esprit Saint est l’amour du Père et du Fils par lequel ils s’aiment et nous aussi."Dieu à cause de la très grande charité par laquelle Il nous a aimés" (Eph 2, 4) décida que son Fils s’incarnerait. C’est donc -- juste titre que la formation de la chair est attribuée à l’Esprit Saint.

De même l’Esprit Saint est l’auteur de toutes les grâces puisqu’Il est le premier en qui tous les dons sont donnés gratuitement; or ce fut une grâce surabondante qu’une autre nature humaine soit assumée dans l’unité d’une personne divine, comme il ressort de ce qui a été dit plus haut (chapitre 214). Donc pour indiquer ce qu’est cette grâce, la formation du corps du Christ est attribuée à l’Esprit Saint.

Ce qui est aussi justement dit par ressemblance du verbe humain et du souffle humain. En effet le verbe humain existant dans le coeur a une ressemblance avec le Verbe éternel : qu’Il existe dans le Père. Or de même que le verbe humain prend une voix pour se faire connaître sensiblement aux hommes ainsi aussi le Verbe de Dieu a pris une chair pour apparaître visiblement aux hommes. Or la voix humaine est formée par le souffle de l’homme; d’où aussi la chair du Verbe de Dieu devait être formée par l’Esprit[1][49] du Verbe.

 

Chapitre 221 — IL CONVENAIT QUE LE CHRIST NAQUIT D’UNE VIERGE

Il a été dit (chapitre 217) qu’il était juste que le Fils de Dieu prenne chair de la matière de la nature humaine; or c’est la femme qui fournit la matière de la génération humaine; il était donc juste que le Christ prît chair d’une femme selon ce que dit l’Apôtre : "Dieu envoya son Fils fait de la femme" (Gal 4, 4). Or la femme a besoin de s’unir à son mari pour que la matière qu’elle fournit soit formée en un corps humain. Or la formation du corps du Christ ne devait pas se faire par la vertu de la semence virile, comme déjà on l’a montré (chapitre 218). D’où sans l’intervention de semence virile cette femme a conçu, de laquelle le Fils de Dieu a pris chair.

On est d’autant plus rempli de dons spirituels qu’on est plus détaché des choses de la chair. Car par l’esprit l’homme est attiré en haut, par la chair il est tiré vers le bas. Or comme la formation du corps du Christ devait se faire par l’Esprit Saint il a fallu que cette femme de laquelle le Christ a pris un corps soit au maximum rem plie des dons spirituels pour que par l’Esprit Saint non seulement l’âme soit féconde en vertus, mais aussi son sein en lignée divine. D’où il fallait que non seulement son esprit soit exempt du péché mais qu’aussi son corps soit étranger à toute corruption de la concupiscence charnelle. D’où non seulement pour la conception du Christ n’a-t-elle pas connu l’union maritale mais encore ni avant ni après.

Cela convenait aussi à celui qui naîtrait d’elle. En effet le Fils de Dieu venait en ce monde prenant chair pour nous élever à l’état de ressuscités, dans lequel "on ne se marie, ni n’est marié, où les hommes seront comme des anges dans le ciel" (Mt 22, 30). D’où aussi son enseignement sur la continence et la virginité pour que la vie des fidèles resplendisse à l’image en quelque sorte de la gloire future. Il convenait donc qu’aussi en son origine il recommande cette vie virginale en naissant d’une vierge. Et c’est pourquoi il est dit dans le Symbole : "Né de la Vierge Marie." Dans le Symbole de Nicée on dit qu’Il "s’est incarné de la Vierge Marie"; par quoi on exclut l’erreur de Valentin et d’autres qui dirent que le corps du Christ était tel un fantôme ou d’une autre nature (chapitre 207) et non pris du corps de la Vierge, ni formé en elle.

     

[1][49] Même formule en saint Jean, dans le dialogue avec Nicodème : "l’esprit souffle où il veut" (3, 8).

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Published by l'équipe - dans prières
26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 09:03

...n'hésitons pas à écrire une lettre, ou bien à passer par une site, par exemple :
http://www.benoitjaiconfianceentoi.org/



Déclarations
du président du Burkina Faso Blaise Compaoré :

Vous présidez personnellement le Comité national de lutte contre le sida. Pourquoi ?


C'est un engagement moral quand on est responsable d'une communauté de 12 millions de personnes. En Afrique de l'Ouest, le sida menace la vie de millions d'hommes et de femmes. Son impact sur la société est considérable. Le chef de l'Etat doit être à l'avant-garde. Le Burkina a développé un cadre stratégique classique avec les éléments clés de la lutte contre le sida : la prévention, le suivi épidémiologique, et la prise en charge des malades. Nous commençons à enregistrer des résultats - le taux de prévalence est passé de 7% en 1997 à 4% en 2003. [...]

Face aux organismes internationaux, il faut savoir résister. On peut nous conseiller, mais pas faire à notre place. [...] Les Européens n'éprouvent pas le danger du sida de la même manière que nous. Pour les Burkinabés, le danger est immédiat. La pandémie est une réalité visible, elle frappe votre famille, vos amis les plus proches. En Europe, vous avez peut-être le loisir de faire des thèses pour ou contre la morale. Au Burkina, nous n'avons pas le temps. [...]

Il y a souvent un gouffre entre ce que disent les médias et ce qui se passe sur le terrain. En Afrique, nous vivons avec le sida au quotidien. Le débat sur le préservatif, tel que vous le présentez, ne nous concerne pas. Les Français aiment la polémique, c'est leur côté gaulois ! Certains critiquent la position de l'Eglise en prétendant défendre les Africains. Soit. Mais la plupart n'ont jamais mis les pieds chez nous ! Je leur conseille de venir faire un séjour au Burkina. Chez nous, l'imam, le prêtre et le chef coutumier travaillent de concert : tous ont l'ambition d'affronter le même mal. Se focaliser sur le préservatif, c'est passer à côté du problème du sida. [...]

Beaucoup de gens ignorent le travail de l'Eglise en Afrique. En France, l'intelligentsia ne comprend pas cette proximité avec les responsables catholiques. Chez nous, l'Eglise est d'abord synonyme d'écoles et de dispensaires. Le débat sur le sida n'est pas théorique, il est pratique. L'Eglise apporte sa contribution. Si l'abstinence est un moyen de prévention, nous n'allons pas nous en priver ! [...] L'Eglise n'a pas le monopole de l'abstinence ! En tant que chef de l'Etat, j'ai pris des engagements dans ce sens depuis 2002 dans le cadre de la campagne "C'est ma vie". L'objectif était de mettre les gens devant leurs responsabilités. Parmi les engagements proposés, certains faisaient directement appel à l'abstinence : "J'ai décidé de m'abstenir de tout rapport sexuel quand mon mari (ma femme) est absent(e)", et "J'ai décidé de m'abstenir de toute relation sexuelle jusqu'au mariage"."

 

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Published by l'équipe - dans des textes pour se former
26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 08:52
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Published by l'équipe - dans nouvelles de St Joseph
26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 08:49

jm-visuel-jeunes-medecins-retouche

 

 

Conférence sur le thème : « Le flirt »

Par M. l’abbé Pierre Hervé Grosjean

 

....Alors moi j’aime toujours commencer- vous connaissez le sujet, c’est le flirt - j’aime toujours commencer d’abord par casser les idées préconçues, les fausses idées qu’on a dans la tête. Et il se trouve que le petit milieu catho, il en a pas mal, de fausses idées dans la tête. La première, c’est celle-ci : même chez vous, même chez nous, quand, dans le domaine de la vie affective, quand on s’apprête à entendre ce que dit l’Eglise, on a, même inconsciemment, la peur de se faire engueuler. La preuve, c’est que un garçon ou une fille qui est folle amoureuse ou fou amoureux, eh bien il a quand même un peu la trouille d’en parler avec un abbé, avec son père spi, avec je sais pas qui, parce qu’il a peur de s’en prendre une ; ou alors que l’abbé, avec toute sa finesse, casse tout, tout de suite, bulldozer, il rentre dedans. (Rires) Et ça c’est dommage parce que ça veut dire que même pour nous, on n’a pas une vision positive du message de l’Eglise. Et trop souvent, trop souvent, je vois chez les jeunes cathos une vision de la morale chrétienne, ou de ce que peut dire l’Eglise là-dessus, uniquement comme une suite, une série, une liste d’interdictions : « ça c’est péché, ça c’est péché, ça c’est péché, ça c’est péché, ça c’est pas péché, ça c’est péché…etc. ». Quand je fais un topo là dessus, souvent la question qui arrive, quand je fais un topo aux scouts, par exemple, la première question qui sort, c’est « M. l’abbé, jusqu’où on peut aller sans que ce soit péché ? » (Rires). Et alors, c’est un peu nul, parce que ça montre justement que la seule référence, c’est d’éviter, en gros, le péché un peu embêtant, un peu gros quand même, qui serait pénible à accuser en confession, mais voilà, c’est tout. Et le problème de ça, c’est que ça ne tient pas longtemps. Ça tient pas longtemps parce que, Guy de Larigaudie, je sais pas si vous connaissez, disait : « Une chasteté qui n’est pas joyeuse et positive, elle est chiante." …enfin il disait : « Elle est ennuyeuse », mais c’est ça (rires). Et c’est vrai ! C’est vrai qu’elle tient pas longtemps : le jour où vous êtes fou amoureux ou folle amoureuse, que vous avez vraiment la fille, le garçon de votre vie devant vous, et bien concrètement, la liste d’interdiction, si c’est uniquement ça, ça va pas tenir très longtemps, vous savez. « M. l’abbé, je connais mes limites, ne vous inquiétez pas ». Tu parles ! (Rires). Et du coup, voyez, on ne vit que simplement pour éviter les gros trucs, et alors on la ligne jaune, donc qu’on a tracée, et puis on flirte avec la ligne jaune - c’est le cas de le dire - et puis la ligne jaune, elle recule de plus en plus, bon...et c’est un peu foireux. Donc première truc, première chose à comprendre, il faut que mon désir d’aimer en vérité soit quelque chose de positif, et tout ce que l’Eglise va pouvoir me dire c’est positif dessus, c’est pas un carcan moral dont il va falloir me débarrasser quand je serai un peu plus grand. C’est positif parce que c’est au service, justement, d’aimer. Ce qu’il y a de plus beau en vous, c’est cette capacité à aimer. Donc l’Eglise n’a pas peur de ça, l’Eglise n’a pas peur de la sexualité, je peux vous dire que j’en ai vraiment pas peur, personne ne me choquera là-dessus ; l’Eglise n’a pas peur de gens qui s’aiment, de jeunes qui s’aiment ! Mais au contraire, l’Eglise trouve ça tellement beau, tellement grand, qu’elle veut le protéger. Parce que c’est à la fois ce qu’il y a de plus beau en vous, et en même temps ce qu’il y a de plus fragile. La preuve, c’est que c’est là-dessus où vous pouvez être le plus heureux, et en même temps, c’est là-dessus que vous pouvez vous blesser le plus, et blesser l’autre, voyez. Donc l’Eglise, Elle ne met pas un écran entre vous et l’amour, mais au contraire, toute sa morale, tout son enseignement est comme un écrin, c’est à dire qu’il met en relief la beauté, et qu’il protège la beauté de l’amour vrai. Premier truc.

 

jeunes_adultes_lmc.jpg     Deuxième chose. Pour moi - je ne pourrai pas tout vous dire donc je vous donne quelques points - un point hyper important qui peut servir de référence pour vous, c’est justement le fait que le Seigneur vous appelle à aimer en vérité. Et là je vais en exploser certains qui me parlent de sincérité. Je m’en fous, éperdument. « M. l’abbé, on sort ensemble, mais on est sincères, je l’aime beaucoup, il m’aime beaucoup. » Je m’en fiche ! Parce qu’on peut sincèrement se planter, vous comprenez ! (Rires) … et j’en récupère tous les jours. Et aujourd’hui, c’est vrai qu’on est même chez nous, vraiment le milieu catho, on est dans le règne de la sincérité, de l’affectivité. « Mais M. l’abbé, je ressens vraiment que c’est le garçon qu’il me faut.. » Mais on s’en fiche, c’est pas objectif, ça, très bien, ça c’est du sentiment ! Et ensuite ? Ce n’est pas là-dessus que tu vas construire quelque chose. « Mais M. l’abbé, c’est bien, puisqu’on est sincère ! » Et ça, mais je l’entends des centaines de fois ! Des personnes cathos ! Parce qu’on a du mal, voyez, à accepter qu’il y ait des vérités objectives, que les actes qu’on pose sont bien ou mal, et ça c’est objectif, c’est pas l’intention que j’y mets dedans qui fait que c’est bien ou mal, c’est l’acte en lui-même, sa signification. « M. l’abbé, on…- je suis direct - M. l’abbé on couche ensemble mais c’est sincère parce qu’on aimerait un jour se marier. » Mais, j’espère que c’est sincère, au moins, et que ce n’est pas pour jouer ! Mais ça ne suffit pas ! L’acte n’est pas vrai parce qu’il est sincère ! Il est vrai parce qu’il signifie réellement ce qu’il doit signifier. Il est vrai parce qu’il est vécu selon le projet de Dieu. Et c’est là-dessus, c’est sur des choses objectives qu’il faut s’appuyer, si vous voulez bâtir un bonheur vrai, un bonheur durable et un bonheur solide.

 

3093886433_1_3_Z1yRymTg.jpg   Alors on passe au concret. La première chose pour être vrai, c’est de faire la distinction, qui est un peu difficile, entre « être amoureux » et « aimer ». On a du vous le dire dix fois, je vous le répète une onzième fois, « être amoureux », la passion, qui suit la séduction, c’est un sentiment. Un sentiment c’est fluctuant. Un sentiment je ne décide pas quand est-ce qu’il se pointe. Vous ne décidez pas de qui vous tombez amoureux, vous ne décidez pas quand est-ce que vous tombez amoureux. C’est ce qui explique très bien que, marié depuis trois semaines, vous pouvez très bien tomber amoureux de la voisine d’à côté. C’est ce qui explique qu’un prêtre peut très bien tomber amoureux !… de sa secrétaire, les dames sacristie, il y a moins de chance souvent. (Rires) C’est vrai, on les choisit pour ça, mais c’est vrai, vous comprenez ! Et alors, si je n’ai que pour unique référence ce que je ressens, même sincèrement, eh bien ça ne va pas être simple ! Parce que je peux tomber amoureux de dix mille personnes différentes ! Et ce n’est pas être marié qui va m’empêcher de tomber amoureux. Donc ça ne suffit pas. Ce sentiment, il se pointe, bon bah très bien, l’important, c’est qu’est- ce que j’en fais maintenant. Et c’est là où on va commencer à être vrai. Si je veux être vrai, je vais prendre le temps, prendre le temps c’est tout un programme, je vais prendre le temps de discerner ce sentiment. Si je suis marié depuis trois semaines, et bien ce sentiment amoureux que j’ai pour ma voisine, je peux d'ores et déjà dire qu’il est mauvais. Et donc je vais le couper par ma volonté, je vais arrêter de le nourrir, je vais arrêter de jouer à la patience avec elle en tête à tête, je vais arrêter de la voir, … voilà. Au dessus du sentiment, il y a la volonté libre que Dieu nous a donné, pour être fidèle. Donc le temps de discerner, le temps de laisser mûrir, combien de fois, combien de fois si on avait attendu, ne serait-ce que six mois, avant d’engager un truc, on aurait vu que le sentiment, finalement, disparaît comme il est arrivé. Et je vais prendre le temps de mûrir moi-même dans cette façon, dans cet amour que je sens naître, peut-être, naître en moi. Pourquoi ? Parce qu’au début, il y a forcément une part d’égoïsme qui est très importante. C’est plus le besoin d’être aimé que je ressens, que le besoin d’aimer. « - M. l’abbé, on sort ensemble. - Ah bon, pourquoi ? - Et bien parce que… parce que je l’aime. - Comment tu vois ça ? - Eh bien… Eh bien quand elle est là, je suis hyper heureux, euh… vraiment elle m’apporte énormément…euh, je me sens vraiment reconstruit, euh… et depuis la semaine dernière où j’avais cassé avec Unetelle, et bien c’est beaucoup mieux. » (Rires). C’est un petit peu égoïste ! C’est peut-être vrai, c’est peut-être sincère ! Voyez ce gars-là il est sincère ! Mais c’est très égoïste ! C’est très égoïste ! Il remplit avec les autres ce besoin d’aimer qu’on a tous, d’ailleurs ! Or il va falloir prendre le temps, et prendre les moyens, de passer un jour peut-être, à « aimer », d’« être amoureux » à « aimer ». Et « aimer », c’est quoi ? C’est un choix, libre, que je pose, et que je pose pour toujours, en tout cas avec l’intention que ça dure toujours, et du coup avec l’intention de construire quelque chose pour toujours, voyez, parce qu’on ne peut pas aimer pour un temps, on n’est pas des CDD (contrat à durée déterminée) dans l’amour. La difficulté qu’on a souvent, la question qu’on me pose souvent c’est de dire « Ben voilà. On est amoureux, et puis c’est un sentiment sincère, et puis on a le désir de pas faire n’importe quoi…et en même temps on est jeunes, les fiançailles c’est pas pour toute suite, qu’est-ce qu’on fait ? » Et bien c’est là… où il va falloir être un peu exigeant. Pourquoi ? Parce que justement dans toutes les paroles que vous allez dire, dans tous les gestes que vous allez poser, il va falloir être vrai …pour que ce soit beau, et constructif. Ça le sera si tout ce que vous dites, tout ce que vous faîtes, est vrai, c’est à dire si ça signifie vraiment ce qu’il y a dans votre cœur, là où vous en êtes. On ne dit pas à une jeune fille ou à un garçon : « Je t’aime » si on n’est pas capable de lui dire en même temps : « Je m’engage avec toi pour toute ma vie ». Pourquoi ? Parce que sinon, ce « Je t’aime » qui est peut-être sincère, il n’est pas vrai. Pourquoi ? Parce que vous ne pouvez pas dire à quelqu’un que vous l’aimez si vous ne la connaissez pas en vérité, et ça, ça demande du temps. Quand on aime quelqu’un, ça veut dire qu’on le choisit pour ce qu’il est, et non pas pour ce qu’il m’apporte, on le choisit pour ce qu’il est, vraiment, et non pas pour ce dont je rêve de lui ou d’elle. Et ça, ça demande du temps, d’apprendre à connaître l’autre. Ça demande du temps de dire à l’autre : « Je t’aime », non pas parce que j’ai besoin d’être aimé, mais parce que je veux ton bonheur, et je comprends que je t’aime parce que je veux ton bonheur au point de construire toute ma vie avec toi." Je ne mets pas une question d’âge, une question de période, de durée à attendre, mais je mets une question d’exigence de vérité dans votre cœur. 

 Ne vous habituez jamais, je vous en supplie, à dire « Je t’aime » facilement. Ce n’est pas possible. Parce que sinon, comment et qu’est-ce que cela voudra-t-il dire, quand vous le direz à votre époux ou à votre épouse ? Dire « Je t’aime », c’est hyper dur, c’est hyper exigeant. On n’embrasse pas quelqu’un quand on n’est pas capable de se donner, de construire quelque chose pour toute la vie, pour toujours, quand on n’a pas l’intention que ça dure pour toujours et qu’on n’en prend pas les moyens, qu’on n’a pas un projet commun. Pourquoi ? Parce qu'embrasser quelqu’un, c’est quelque chose de beau, de magnifique, j’ai rien contre ! Je trouve ça génial. (Rires) Je vous envie. (Rires). Mais c’est beau et c’est magnifique si c’est vrai là encore. Quand vous embrassez quelqu’un, vous vous donnez déjà. Pas complètement, peut-être, mais vous vous donnez déjà. Et vous ne pouvez pas vous donner facilement. Vous ne pouvez pas embrasser facilement, sinon, qu’est-ce que cela voudra-t-il dire quand vous embrasserez votre époux et votre épouse ? Vous comprenez ? Alors vous allez me dire : « Mais maintenant, ça veut pas dire ça quand on s’embrasse, tout le monde se le fait et… » Et c’est là où je vous invite à être exigeant. C’est clair que, je vais être très franc, 99 % des cathos ne vivent pas ce que je dis. Autant être clair. Et il suffit même d’aller voir à la sortie de nos églises ! Euh, je ne suis pas naïf ! (Rires) Euh, en tout cas dans notre diocèse de Versailles, je peux vous dire que (rires)… enfin voilà ! Je ne vous donnerai pas le nom des églises, mais c’est assez tordant de rire quand même ! C’est le petit couple à foisons, c’est tout mignon, c’est tout catho, on va aux veillées de prières ensemble, on se tient par la main, on prie ensemble… C’est du sincère, c’est de l’affectif à 300%, … est-ce que c’est vrai ? Je n’en suis pas sûr.

 

C’est clair que c’est exigeant ce que je vous dis là, parce qu’on sent bien qu’en nous-même on a un besoin immense d’être aimé et qu’on est souvent tenté d’aller au plus court, parce que c’est plus facile, et parce qu’on a besoin d’exprimer tout de suite notre tendresse, notre besoin d’affection, etc. Mais l’enjeu c’est quoi ? L’enjeu pour vous aujourd’hui, c’est pas simplement d’éviter le péché. L’enjeu aujourd’hui, c’est clairement de vous préparer à fonder un foyer, ou à vous consacrer à Dieu. On ne se prépare pas à 25 ans à se marier, c’est à 15 ans qu’on commence. La façon dont vous vivez vos dix années entre 15 et 25 ans prépare la solidité de votre couple. Aujourd’hui, il y a moins d’1% des cathos qui vivent de vraies fiançailles. Pourquoi ils en sont incapables, les autres ? Parce qu’ils arrivent déjà abîmés, parce qu’ils arrivent déjà blasés, parce qu’ils arrivent déjà blessés. Si vous voulez vivre un jour des vraies fiançailles, si vous voulez offrir ça à votre fiancé(e), cette force et ce courage de vivre des vraies fiançailles, pour le bonheur et la solidité de votre couple, c’est maintenant que ça se prépare. Si vous dites facilement « Je t’aime » aujourd’hui, si vous embrassez facilement, si vous sortez ensemble facilement aujourd’hui, je peux vous promettre que vous serez incapables, ou ce sera en tout cas très dur de vivre des vraies fiançailles, et d’être fidèle dans votre couple ensuite et de vivre une vie de couple rayonnante, profonde, joyeuse, solide. C’est maintenant que ça se prépare. Et c’est ça qui est génial : c’est que vos 10 ans, vos 10 années, 15-25 ans, c’est excellent parce que à la fois c’est les années les plus sympas, les plus enthousiasmantes, c’est la vie étudiante, c’est la vie lycéenne, on s’amuse bien ; et en même temps, c’est les années les plus exigeantes. Parce que tout se prépare, tout se fait, toutes les grandes décisions intérieures se prennent maintenant dans votre cœur. C’est maintenant que vous décidez comment vous vivez votre vie affective. C’est maintenant que vous décidez quels sont vos principes et vos exigences là-dessus. Et ce sera beaucoup plus motivant pour vous de dire : « Je ne sors pas avec une fille ou avec un garçon, non pas parce que l’abbé va m’engueuler ensuite, mais parce que je veux pouvoir dire à celle avec qui je construirai mon foyer, je veux pouvoir dire : « J’en ai peut-être bavé, mais j’ai tout fait pour te mériter, j’ai tout fait pour me préparer à te dire un jour « Je t’aime ».

Vous allez me dire : « C’est hyper dur ». C’est vrai. C’est vrai, mais aujourd’hui, on ne peut plus être tiède là-dessus. Il y a beaucoup de curés, et je le regrette profondément, qui ferment les yeux là-dessus, et qui par facilité, vous disent : « C’est pas grave ». Moi, je ne me sens pas le droit de vous le dire. Je préfère vous dire que c’est grave. Parce que j’en vois trop, de gars bien, de filles bien, qui ont un bon fond, etc. s’abîmer là-dessus… et ça me fait trop souffrir. Donc c’est vraiment une motivation bien plus profonde pour votre bonheur vrai qu’il faut être exigeant aujourd’hui, et qu’il faut accepter d’aller à contre-courant. Sachant - je finirai ensuite par les moyens concrets pour y arriver- mais sachant que si vous, vous n’essayez pas de vivre un vrai temps d’amitié ; aujourd’hui on le zappe, « on s’entend bien donc on sort ensemble ». Vivez un vrai temps d’amitié, un vrai temps d’amitié dans lesquels peuvent naître des sentiments qui sont plus que de l’amitié. Mais restez en à l’amitié pour l’instant. Ça permet justement d’apprendre à connaître les autres en leur laissant leur liberté, en respectant leur liberté, sans les forcer à se décider tout de suite, et en gardant la vôtre. Du coup en vous aidant à, peu à peu, à purifier ce sentiment amoureux qui naît, à le rendre plus généreux, plus offert, plus donné à l’autre. Si vous, vous n’acceptez pas d’essayer, qui le fera ? Qui le fera ? Si dans vos rallyes, si dans vos groupes d’amis, si dans vos troupes scoutes, compagnies, clans, etc. vous, vous n’essayez pas de vivre une vraie pureté joyeuse, qui le fera ?

 

   Je vais vous raconter une histoire vraie qui m’a beaucoup marqué, pour vous montrer comment le Bon Dieu peut agir à travers vous là-dessus. Un garçon que je connaissais bien, qui n’est pas dans cette salle, je précise tout de suite, avait ce désir de vivre un truc bien, d’être un garçon droit, avec un bel idéal, bon mais comme nous tous, on est assez faibles ; c’est pas ça le plus grave, parce que la Miséricorde du Bon Dieu fait des merveilles, vous allez le voir, et ce garçon me téléphone un dimanche matin en me disant : « Vous savez, j’ai fait une connerie hier soir : à une soirée je suis sorti avec une fille au bout d’une heure, c’était nul, je me rends compte que c’est nul, lamentable, je trouve ça trop dommage, etc. Il part se confesser le jour même -bon réflexe- et puis il me dit : « Je veux la revoir, il faut qu’on parle en vérité parce que je ne veux pas la laisser, enfin je veux arrêter tout de suite le truc et je veux pas la laisser s’imaginer quoi que ce soit, et j’ai été nul et je veux réparer ça. » Il se trouve que la fille en question je la connaissais. (Rires). C’est quand même curieux vous savez, on est un peu à la croisée des chemins souvent. Et c’est une fille qui n’avait pas du tout le même idéal, pourquoi, parce qu’elle n’avait jamais entendu de topo là-dessus. Et que, voilà, c’est le milieu parisien, un peu facile, on se laisse facilement avoir, et puis il n’y avait pas eu un Padre sur sa route qui lui avait proposé autre chose un peu d’exigeant. Cette fille-là, je la revois une semaine plus tard et elle me dit : « Vous savez, Untel est venu me voir, et il m’a demandé pardon. Il m’a demandé pardon - un garçon de 20 ans, fille de 17 - il m’a demandé pardon de pas m’avoir respecté, et d’avoir posé des gestes avec moi qui n’étaient pas vrais, et de l’avoir fait simplement par désir physique et par désir d’affection. Vous savez M. l’abbé jusqu’à présent, les flirts, je les enchaînais les uns après les autres -  la fille plutôt mignonne, plutôt bien, elle avait tout ce qu’elle veut… (Rires), aucun problème pour elle - et elle dit : « Voilà. J’avais une liste qui est déjà longue derrière moi - que des gars bon milieu, bon cathos - je n’ai jamais rencontré un garçon qui m’ait respecté à ce point là. Le fait qu’un garçon vienne me voir pour me demander pardon de m’avoir entraîné - elle-même était consentante - dans une relation qui est fausse, je ne peux plus vivre désormais ce que j’ai vécu avant. Je ne peux plus me contenter de relations à 3 francs, maintenant que je sais que ça existe des garçons qui sont capables de ça ; et j’aimerais beaucoup que mon mari un jour puisse ressembler à ce gars-là et je veux le mériter maintenant, je veux être à la hauteur de ça. »  

 

    Voyez comme un garçon qui s’est planté une fois, est capable parce qu’il prend les moyens, non seulement de la miséricorde du Bon Dieu, mais de retrouver cet idéal, est capable de faire partager cet idéal. Et cette fille-là, au fond de son cœur, elle n’était pas satisfaite de ce qu’elle vivait. Si il en a un d’entre vous qui est satisfait des flirts à 3 francs, il vient me voir perso juste après et… (Rires) si il arrive à me convaincre, je lui paye le resto… (Rires) mais ça m’étonnerait beaucoup. Elle n’était pas satisfaite mais elle ne pensait pas que c’était possible de faire autrement, et que tout le monde le fait aujourd’hui. Tout le monde le fait, autant dans nos troupes scoutes, dans nos clans que dans nos sorties d'églises. Tout le monde le fait. Et le fait qu’il y en ait un qui ait osé lui dire : « Je te demande pardon parce que c’est pas ça que je veux vivre, et je te supplie de ne pas vivre ça ». Elle m’a dit : « Il m’a fait promettre de ne plus jamais me laisser embrasser aussi facilement, parce qu’on est trop précieux aux yeux du Bon Dieu pour que ce soit trop facile comme ça, pour s’abîmer comme ça. » Voilà ce que vous êtes appelés à vivre, et voilà le bien que vous pouvez faire si vous-mêmes, avec vos faiblesses, avec vos défauts, mais en même temps avec votre idéal, vous voulez essayer d’être exigeant. Et ça je vous en supplie, dans vos groupes d’amis etc., il faut que ça vous entraîne au bien, il faut vous entraidiez mutuellement. Si dans une soirée, il y en a 10 qui se tiennent bien - un jour il faudra que je revienne faire un topo sur l’alcool, d’ailleurs (rires) - mais si dans une soirée, il y en a 10 qui se tiennent bien, je peux vous promettre que c’est contagieux. Pourquoi ? Parce qu’il y en a plein autour de vous qui n’y arrivent peut-être pas, mais qui y aspirent. Le cœur de l’Homme est fait pour la vérité. Si vous essayez de la vivre, d’en témoigner, je peux vous promettre que derrière les deux trois petits cons qui diront : « Elle est coincé, il est coincé », qui se sont en fait que des jaloux, parce que eux se sont trop abîmés, trop brûlés ; d’ailleurs ceux-là et beaucoup vous envieront, vous regarderont avec envie, et peut-être un jour viendront vous demander de les aider à vivre ce que vous vivez.

 

esp-20jeunes.jpg   Je parle rapidement des moyens, parce qu’effectivement tout ça c’est dur, et quand des fois on est amoureux de quelqu’un, de se dire : « Je lui dis rien et j’attends ». Je me souviens d’une amie, dans mon groupe d’amis, qui avait déjà 20 ans, donc c’est pas l’âge lycée, c’est plus tard, qui aimait beaucoup un autre garçon de notre groupe d’amis, et elle m’avait dit : « Avec mon père spi, on a décidé, je vais attendre un an, sans rien lui dire, sans rien lui dire, sans me déclarer, parce que si je me déclare, je l’oblige à choisir ; et pendant un an je vais mûrir. Je vais mûrir cet amour, je vais le présenter au Seigneur, je vais demander au Seigneur de le purifier de tout égoïsme. Je vais demander, je vais essayer d’apprendre à connaître l’autre en toute liberté, tel qu’il est - et les groupes d’amis sont précieux pour ça - et puis on verra au bout d’un an. »  Ils se sont fiancés, ils sont mariés. (Rires). Mais vous allez me dire : « Mais moi j’aurais trop peur qu’elle parte, l’autre ; ou qu’il parte ». Eh bien c’est que vous n’aimez pas encore. Quand il y a peur de perdre l’autre, c’est qu’on n'aime pas encore, on n’aime pas encore assez, parce que c’est une peur qui est encore centrée sur soi, on se regarde le nombril. Et vous allez me dire : « Mais c’est aller vraiment contre soi ». Et bien non, et c’est peut-être même la plus belle preuve d’amour que vous pouvez faire à quelqu’un, c’est de dire, par exemple, si quelqu’un vous demande, qui un garçon ou une fille vous demande de sortir avec lui ou avec elle, eh bien pareil, la plus belle preuve d’amour que vous pouvez donner à ce moment-là, c’est de dire : « Je te respecte trop pour risquer de t’abîmer. Alors écoute, ce que je te propose, c’est qu’on attende un an ». Si l’autre vous dit : « T’es complètement fou, t’es complètement folle » et se casse, eh bien c’est un bon critère de discernement… (Rires) il n’est pas fait pour vous. Si il n’est pas capable de comprendre ça, c’est qu’il n’est pas prêt à aimer. Il n’y a pas une durée, je veux dire, on s’en fout, mais voilà, être capable de dire : « Je préfère prendre sur moi pour l’instant et vraiment me préparer à être sûr que je suis capable de t’aimer avant de poser des gestes qui nous engagent déjà ».

 Parce que le risque, c’est que quand vous posez des gestes de tendresse, même s’ils sont sincères, ils vous engagent déjà, il y a déjà des liens très forts qui se font, c’est difficile de les arrêter ensuite, et même on a envie de progresser. Et donc on est déjà peut-être plus totalement libre pour discerner. On a peur de perdre l’autre, on reste scotchés ensemble, voilà. On est un peu aveuglés.

 

Alors quels sont les moyens pour être capable de ça ? C’est ça qui est génial, c’est que le Bon Dieu vous dit un truc, ça je le promets en Son Nom, on est faibles, on est tous faibles, on est tous pécheurs. Si on accepte de prendre les moyens, de son mieux, le Bon Dieu fera le reste. Il sera capable de vous préparer à fonder un foyer solide, ou à vous consacrer à Dieu. Mais pour ça il faut avoir le cœur libre, c’est clair. Il y a les moyens spirituels et les moyens humains.

 

priere.jpg  Je commence par les moyens spirituels, vous les connaissez tous : le premier, c’est la prière. Si vous ne priez pas, vous vous plantez, je vous le promets. (Rires). Au moins c’est clair. C’est pas la prière à 3 francs : je prie quand j’en ai envie, quand je le ressens, quand ça fait "pouêt-pouêt" dans mon cœur (rires)…etc. Là encore, on s’en fout, du sentiment. Tant mieux s’il est là, mais c’est pas suffisant. On ne prie pas parce qu’on en a envie. On n’est pas fidèle à sa femme parce qu’on en a envie. On prie parce que Dieu en a envie, parce que c’est la joie de Dieu, parce que c’est le désir de Dieu que je prie. Et que quand je prie, ce n'est pas simplement pour obtenir la bonne note au partiel qui arrive, mais c’est d’abord pour donner à Dieu la possibilité d’agir dans mon cœur. Voilà pourquoi on prie quand on en n'a pas envie ; et je peux vous promettre qu’après 8 ans de séminaire, quand je dis ce cher bréviaire, je prends pas mon pied à chaque fois !… (Rires) je peux vous le promettre. Je ne dis pas que c’est rare, mais ce n’est pas toujours. Je vais à la messe tous les jours, je n’en ai pas une envie débordante ! Quand vous êtes dans une paroisse où les gens sont un peu cucu, la bonne dame ne sait pas faire chanter, (rires), le curé est chiant au sermon… (Rires), ce n’est pas une envie folle d’y aller ! On n’y va pas pour soi ! Arrêtez de vous regarder le nombril dans votre vie spirituelle, c’est insupportable ! On aime le Bon Dieu pour Lui d’abord. Et c’est exactement comme dans un couple - c’est ça qui est beau quand on prépare des fiancés au mariage parce qu’on les voit évoluer - et peu à peu on voit le cœur se convertir. Et que le fiancé, il arrête de se dire : « Qu’est ce que j’ai envie de faire, qu’est ce que j’ai pas envie de faire ? Qu’est-ce que je ressens, qu’est ce que je ne ressens pas ? » Et qu’il choisit « qu’est-ce qu’elle a envie de faire, elle ? Qu’est-ce qui peut faire son bonheur à elle ? » Et sa joie, il la trouve dans la joie qu’il procure à l’autre. Et bien c’est pareil dans la vie spirituelle.

Une fois que vous avez compris ça, je peux vous promettre que ça révolutionne tout, parce que le Bon Dieu à toujours envie qu’on prie. Alors vous vous posez plus de questions, vous vous dites plus : « Est-ce que je sors de mon lit ou pas ? Est ce que je prends ce temps de prière ou pas ? » Vous le prenez, pour Sa joie. Tant pis si vous ressentez rien on s’en fout. C’est gratuit : c’est ça l’amour. On fait ça pour la joie du Bon Dieu, et je peux vous promettre que dès que vous donnez ne serait-ce que 5 minutes par jour au Bon Dieu, Lui agit. Lui agit ! Il se suffit de peu pour agir dans votre cœur, et pour rendre votre cœur peu à peu capable d’aimer comme Lui aime. C’est Lui qui vient préparer votre cœur à se donner un jour totalement. Mais laissez Le ! Donnez Lui les moyens d’agir dans votre vie, concrètement.

 

ndparis17juin08.jpg   Deuxième moyen, la Messe, je viens d’en parler, c’est même logique. A la Messe, Jésus Lui-même vient demeurer, vient régner dans votre cœur, et donc dans votre vie affective, et vient vous apprendre à aimer en vérité, parce que Lui nous a aimé le premier.

 

 

 

arton2845-5b102.jpg  Troisième chose : la Confession. Là aussi on va arrêter de faire le SMIC là-dessus, on se confesse pas simplement, c’est pas le minimum syndical, quand on a fait des horreurs, ou une fois par an ! C’est : plus je me confesse - c’est à dire tous les 15 jours en gros, voyez… (Rires) - plus je me confesse, et plus je donne à Dieu toute liberté pour agir dans mon cœur, parce que j’enlève tous les obstacles à Son Action. Et là encore arrêtons les confessions à 3 francs où on magouille, on tourne autour du pot, vous savez : « J’ai tiré les cheveux de ma petite sœur, j’ai pas mis le couvert à table, j’ai répondu un peu vertement aux parents… » (Rires). On s’en fout… vous ne le regrettez même pas, de toute façon donc… (Rires). Ce que le Bon Dieu veut, ce sont des confessions franches, directes, loyales, sincères, parce que là il veut agir, parce que là il veut justement purifier façon d’aimer, parce que là il veut soigner vos blessures, toutes les conneries que vous avez pu faire, et il veut vous apprendre à aimer en vérité. Quand vous vous confessez, Dieu non seulement pardonne vos péchés, mais en plus il vous donne la grâce de progresser là où vous en avez besoin.. Et quand vous avez un peu de mal à aimer en vérité, quand vous avez un peu de mal sur la pureté, et bien quand vous confessez des péchés dans ce domaine, Dieu non seulement pardonne, mais Dieu répare, voilà ce qui est génial. C’est ça qui est génial, c’est que où que vous en soyez aujourd’hui, quoi que vous ayez fait avant, il est toujours possible de repartir à zéro. Dieu répare, Dieu fortifie, Dieu vous donne la grâce d’être des saints là-dessus, et ça c’est la confession.
   

confession-joyeuse_article_large.jpg  Et dernier moyen spirituel, le père spi, le père spirituel. S’il y a quelques guides aînées, elles en ont forcément parce que c’est obligatoire, je vous le rappelle, pour l’engagement pilote ; et quand aux autres, quand on veut atteindre un sommet, on en prend les moyens, on prend un guide de haute-montagne, un guide de haute-montagne, c’est pas quelqu’un qui marche à ma place ; quand on a un père spi, on garde toute sa liberté, surtout si c’est un bon père spi, il vous laisse encore plus libre ; mais c’est quoi ? C’est le guide de haute-montagne qui vous aide à choisir les bons chemins en vous donnant des critères objectifs, voilà pourquoi tout à l’heure je vous disais, c’est pas un an, c’est pas 6 mois, ça on s’en fout, c’est pas l’âge qui compte, mais c’est justement avec votre père spi qui lui, a du recul, qui vous connaît bien, et qui va pouvoir vous donner des critères de discernement objectifs, qui vont vous aider à prendre les bons chemins, à pas vous planter. Et c’est génial de pouvoir parler avec un Padre que vous avez choisi librement, que vous aimez, et à qui vous faites confiance, de pouvoir parler librement de ces choses-là, de votre vie affective, de votre vie spirituelle, de votre façon d’aimer. C’est urgent. Le père spi, c’est aussi celui qui est capable de vous relever 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Pourquoi, parce que un bon père spi, il n’est pas là pour être déçu, et vous savez que c’est souvent ça qui nous embête dans ce domaine - là, c’est qu’on a peur de décevoir. Quand on a fait une connerie, on n’ose pas le dire parce qu’on a peur de décevoir le prêtre, on a peur de décevoir nos parents, on a peur de décevoir nos amis. Le père spi, il n’est pas là pour être déçu. Il est là pour vous aider à progresser. Et le père spi enfin, c’est celui qui va vous dire : « - Ce sommet mon vieux, tu es capable de l’atteindre. Tu es fait pour ça, tu es fait pour aimer en vérité, alors ne te contentes pas de trucs à 3 F. - Mais j’en ai envie, c’est dur, je ne vais pas résister. - Eh bien… résiste. Eh je suis là pour toi. Je suis là pour t’aider, on va trouver les moyens, je te relèverai le nombre de fois qu’il faut, on s’en fout. On a tout le temps mais je suis là pour que tu ne te contentes pas de peu. »

 On a tous besoin, on a tous besoin ; et moi le premier ; les prêtres ont un père spi ; on a tous besoin d’avoir un père qui nous dise souvent, souvent : « Tu vaux plus ; t’es bien plus précieux aux yeux du Bon Dieu que toutes les conneries que t’es capable de faire ; tu es capable de ce sommet, tu es fait un jour pour fonder un foyer chrétien, solide, profond, qui va te combler ; ou tu es fait pour donner ta vie au Seigneur qui va te combler. Ne gâche pas ça. Et ne te contente pas d’un truc moyen, médiocre. » Et ça on a besoin, parce qu’on est faible, donc on a besoin de l’entendre souvent, de le redire, même si on le sait. On a besoin d’avoir un Padre qui nous soutient et qui est là pour nous, quoi qu’on ait fait, qui nous rendra capable de ce sommet. Ca c’est les moyens spirituels ; et les moyens humains, je vous l’ai déjà dit, c’est le groupe d’amis.

Ayez des amitiés vraies, et là aussi discernez. Des amis qui vous entraînent au mal, eh bien il faut arrêter, il faut avoir le courage d’arrêter. Vous êtes dans une soirée, ça commence à déraper, cassez-vous. Ras le bol de ces cathos qui se plantent parce qu’ils n’ont pas osé être différents ! Vous ne pouvez pas risquer de foutre en l’air votre idéal parce que vous avez peur de passer pour un coincé. Je vous en supplie. Vos amis doivent vous aider à être des saints. Et là aussi la chasteté, je vous promets qu’on a tous besoin de s’entraider mutuellement. Si vous jouez mesdemoiselles - je vais parler aux garçons après - si vous jouez mesdemoiselles, aux séductrices, parce ce que c’est quand même plaisant de se rendre compte qu’on plaît, si vous n’incitez pas les garçons à vous respecter et à construire quelque chose de solide ; c’est clair, c’est clair. Et messieurs quand même,…c’est vrai qu’on est hyper faibles. (Rires) C’est vrai qu’on est un peu porté sur le physique, quand même ; et qu’on a besoin nous, très vite de passer au concret. Et bien soyez virils là dedans aussi. Et prenez les moyens virilement d’être des saints et de tenir bon. Parce que vous savez que vous êtes faibles. Parce que vous savez que voilà, qu’on a besoin d’affection et que c’est tout de même bien sympa d’avoir une fille qui nous dit qu’on est le plus beau à côté de nous, eh bien prenons les moyens avec force, générosité et courage de construire quelque chose de bien plus solide. Parce que celle qui deviendra la mère de vos enfants, il faut que vous puissiez la mériter. Souvent les garçons me disent : « Moi je ne veux pas d’une fille facile comme femme… par contre, d’ici là je me permets pas mal de choses. » Je veux dire c’est dégueulasse, ça. Si vous voulez une fille bien, soyez un garçon bien. Et aidez-vous mutuellement, entre amis. Voilà.

 

          imagesCASU162H.jpgJe finis en vous redisant vraiment ce que… vous savez le Saint Père aux JMJ de Rome, il m’a dit - enfin il nous a dit, parce que j’étais parmi vous quand même (rires), on était 2 millions mais je l’ai pris pour moi aussi - il nous a dit un truc impressionnant ; il pourrait être démago, le Saint Père, mais il l’est pas, il n’a pas besoin de ça. Il a dit ça - je vous le rappelle : deux millions de jeunes devant lui - au lieu de dire « Le Christianisme c’est gentil, c’est mignon, c’est joli, Jésus vous aime » Il dit quoi : « Vous avez tous une vocation au martyre ; ça ne sera plus le martyre sanglant des premiers chrétiens, ce sera le martyre de la fidélité à contre-courant » Le martyre de la fidélité à contre-courant. Et là il donne trois exemples : « Je pense en particulier aux jeunes et à la difficulté de rester pur dans les relations amicales - le flirt, je traduis (rires) - je pense aux fiancés, et à la difficulté de vivre de vraies fiançailles, je pense aux jeunes consacrés et à la difficulté de persévérer dans leur vocation. »

 

Aujourd’hui c’est clair, et je ne joue pas le démago, je ne vous mens pas, si vous voulez vivre cet idéal, vous allez en baver. C’est clair. Mais l’enjeu est trop important. L’enjeu, c’est votre bonheur profond, votre bonheur vrai, un bonheur en plénitude que Dieu vous prépare, dès maintenant, que Dieu prévoit déjà dans Son Cœur. L’enjeu, c’est votre bonheur, et c’est aussi le bonheur de tous ceux qui vous regardent et de tous ceux qui pourraient - grâce à vous - comprendre qu’il est possible de vivre autre chose, qu’il est possible de vivre un amour vrai, un amour qui rend vraiment heureux. Voilà.

  Je crois qu’il y a les collégiens qui m’attendent. Je vais être un peu moins… un peu plus soft quand même parce qu’ils sont plus jeunes, mais… (Rires) mais voilà, je vous demande vraiment... c’est ça qu’est bien parce qu’on est en plein Carême. Il faut qu’à la fin du Carême, vous ayez tous un père spi, confession tous les 15 jours… (Rires), prière quotidienne. Et là encore ne dites pas : « Ouais, c’était beau ce qu’il a dit l’abbé, mais alors, ouais je vais le faire, j’aimerais bien le faire, etc ». On s’en fout, là encore du « j’aimerais, c’est sincère, machin… ». Vivez au présent, pas au conditionnel. Et donc prenez les moyens concrètement, dès maintenant, urgents - c’est urgent - prenez les moyens d’être des saints. Voilà.

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20 mars 2009 5 20 /03 /mars /2009 11:01

Chères anciennes, oui, la fête de st Joseph a été très très belle !
Messe recueillie et chants splendides, dehors, beaucoup de familles venues, malgrès les grêves...
Et, l'âprès-midi, les 1ères ont réussi à merveille leur pièce; la semaine prochaine vous en aurez peut-être des photos; en attendant voici deux extraits de ce texte célèbre, auquel il faut bien sûr ajouter en imagination l'accent terriblement bien marqué (Pagnol aurait été satisfait) et les mimiques incroyable des actrices, qui nous ont donné là du grand théatre, et même du grand cinéma-comédie !

Scène 2:
Dans le hall d'un grand hôtel.
Il y a une douzaine de jeunes gens assis dans de confortables fauteuils. .

LE CHASSEUR : , c'est celui des pantalons de golf.

LE PORTIER : C'est le directeur du film. Celui qui a des lunettes, il s'appelle Astruc, c'est l'opérateur. Le barbu, c'est l'ingénieur du son. La demoiselle, c'est la ...secrétaire technique.

LE barman, avec violence. : S'il vous a dit une chose pareille, alors c'est qu'il est fou !

CHARLET : Non, non, ce n'est pas un fou. C'est un Schpountz.

LE BARMAN : Et qu'est-ce que c'est un Schpountz ?

ASTRUC : Tiens, il y a un Schpountz par ici ?

CHARLET : Eh oui ! Le chasseur vient de m'expliquer qu'il ressemble à

Alain Delon, et que si on lui donnait une chance pour paraître sur l'écran...

le barman, de loin. : Edmond ! Viens ici ! Approche-toi, espèce d'imbécile ! Le chasseur s'avance.

Tu t'es vu dans une glace, dis, malheureux ? Tu as un nez comme un boudin, tu as un cou d'oiseau plumé, l'oreille triste, les pieds en dedans, et tu te prends pour Alain Delon ?

LE CHASSEUR : C'est ma sœur qui m'a dit...

LE BARMAN : Allez, rompez. Ça ne semble pas possible ! Je ne m'étais jamais aperçu qu'il était idiot.

ASTRUC : Mais cher monsieur, un Schpountz n'est pas un idiot ! Un Schpountz raisonne parfaitement sur toutes choses, il vit comme tout le monde, il a même du bon sens — sauf en ce qui concerne le cinéma.

CHARLET : Une fois qu'il s'est mis dans la tête qu'il ressemble à un grand acteur il le croira toute sa vie.

MARTELETTE : On peut leur faire toutes les blagues possibles : ils ne comprennent jamais qu'on se moque d'eux.

LE BARMAN : Et vous en voyez beaucoup comme ça ?

DROMART : Un ou deux par jour.

LE BARMAN : Quel malheur ! Avouez tout de même que si ça n'est pas des fous, c'est au moins des idiots !

FRANÇOISE : Pas du tout.

LE BARMAN : Mais enfin, mademoiselle, ce chasseur, qui va s'imaginer des choses pareilles ! Encore, s'il y avait le moindre petit point de ressemblance, si seulement il avait un air de famille avec Alain Delon, si seulement, il avait quelque chose de son timbre de voix - comme moi par exemple, j'ai la voix de Jean Piat - je comprendrais ! Mais rien, il n'a rien.

astruc, soudainement intéressé. : Tandis que vous, vous avez la voix de Jean Piat.

DROMART : Eh oui. Lui, il a la voix de Jean Piat !

le barman, il montre l'ingénieur du son. : Monsieur l'a remarqué tout à l'heure. Je parlais avec monsieur, et vous m'avez écouté d'un drôle d'air.

DROMART : Parce que, en effet, vous avez la voix de Jean Piat.

MARTELETTE : C'est frappant.

LE BARMAN : Et je ne suis pas un Schpountz.

FRANÇOISE : Bien sûr que non !

le barman, confidentiel. : D'ailleurs, ce n'est pas seulement la voix. Mais l'œil... La façon de marcher... La bonté un peu bourrue...

CHARLET : Enfin, tout, quoi !

le barman, modeste. : Non; non, pas tout, je n'aurais pas la place, parce que j'ai aussi ma personnalité.

Astruc : Oui, vous pourriez jouer des rôles qu'il ne peut pas jouer.

LE BARMAN : Et Jean Piat pourrait vous répondre la même chose ! Il y a des rôles où il serait peut-être mieux que moi.

MARTELETTE : Qui sait ?

LE BARMAN : Eh oui ! Qui sait ?

ASTRUC : Et pourtant, il est visible que monsieur n'est pas un Schpountz !

LE BARMAN : La preuve, monsieur, c'est que je sais que vous êtes ici pour faire un film. Est-ce que je vous ai offert de jouer un rôle ?

CHARLET Pas encore.

LE BARMAN  catégorique. : Ni maintenant, ni jamais. Je ne demande rien.

ASTRUC : Mais si on vous demandait ?

LE BARMAN : Je refuserais. Parce que je serais forcé de refuser.

 DROMART : La direction de l'hôtel vous interdirait...

LE BARMAN : Non, monsieur, non. La direction de l'hôtel, je m'en fous. Mais quoique simple barman, j'ai une conscience. Comprenez-moi bien. Vous venez de dire que j'ai la voix de Jean Piat. Eh bien moi, monsieur, il m'est permis de voir la chose sous un angle personnel, et de dire que Jean Piat a ma voix. Et quoique ce soit la mienne, je n'ai plus le droit de m'en servir parce que ce grand artiste l'a fait entendre le premier en public et que je le respecte trop pour essayer de lui faire du tort. Non, n'insistez pas, je n'en ai pas le droit.

Il s'en va, avec dignité.

ASTRUC : Voilà un Schpountz de 1ère classe.

charlet, blasé. : On a vu mieux que ça !

Scène 5

Astruc descend vers lui armé de son œilleton.

ASTRUC : Bonjour cher ami !

IRÉNÉE : Bonjour monsieur !

ASTRUC : Pourquoi n'osez-vous pas monter vers nous ?

IRÉNÉE: Je craignais d'être importun.

ASTRUC : Mais nullement, cher ami, nullement. On vous réclame.

IRÉNÉE : J'y vais avec plaisir.

ASTRUC : Ça ne vous ferait rien de passer devant ? La lumière est meilleure pour vous regarder.

IRÉNÉE : Bien volontiers. Mais pourquoi me regardez-vous ?

ASTRUC : Habitude professionnelle et peut-être espoir secret...

IRÉNÉE : Espoir de quoi ?

ASTRUC : Chut ! J'ai dit « secret ».

IRÉNÉE : Bien. il monte vers le groupe. Bonjours messieurs — et madame !

CHARLET : Bonjour cher ami !

ASTRUC : Hein ? Et il n'osait pas s'avancer !

DROMART : Et il avait tort ! Il avait grand tort !

CHARLET : Quel est le tailleur de génie qui vous a fait ce costume ? Donnez-moi son adresse que j'y courre !

IRÉNÉE : Monsieur, c'est un tout petit tailleur et je vous donnerais volontiers son adresse, mais ça ne vous avancerait guère. Parce que ce costume, e'est moi qui l'ai conçu et dessiné.

ASTRUC : Il faut qu'il nous en dessine un pour chacun.

FRANÇOISE : Oh oui !

IRÉNÉE, modeste. : (A Dromart.) Alors, la voix ?

DROMART : Prenante. Nette. Douce dans les notes graves, claire dans l'aigu, et dans le médium, bien meublée.

IRÉNÉE : Bien meublée ?

 DROMART : Ah oui, c'est une voix.

ASTRUC, pensif. : Quel dommage.

IRÉNÉE : Pourquoi quel dommage ?

ASTRUC : Quel dommage qu'un homme comme lui, à cause de sa famille, à cause de sa situation sociale ne puisse pas faire du cinéma.

 IRÉNÉE : C'est-à-dire ?

DROMART : Oh va, c'est toujours comme ça. Quand il y en a un de bien, on ne peut pas l'avoir.

IRÉNÉE : Faire du cinéma en qualité de quoi ?

ASTRUC : Eh bien d'acteur, voyons !

CHARLET : Comme acteur, le physique, évidemment, compte. beaucoup.

DROMART : L'élégance compte aussi !

IRÉNÉE, les yeux baissés. : Quoiqu'il soit ridicule de dire ces choses-là, moi il me semble que j'en ai un peu. Mais il faudrait que je la cultive.

MARTELETTE : Oh ! C'est charmant de modestie !

IRÉNÉE : Oh non madame, je ne suis pas modeste. Je l'étais. Mais du jour où j'ai décidé de devenir un artiste, j'ai sacrifié la modestie.

ASTRUC : Sérieusement ! Vous songez à faire une carrière au cinéma ?

IRÉNÉE : Monsieur, c'est-à-dire que non seulement j'y songe, mais j'en rêve, j'en suis malade, j'en crève. Le cinéma, monsieur, c'est ma passion, c'est ma folie. Pour jouer — même un petit rôle, je ferais n'importe quoi ! Je le jouerais même gratuitement, le premier bien entendu, parce que le second...

ASTRUC : Oui. le second, ça coûterait dans les 100 000 francs.

IRÉNÉE : Ma foi, il faut savoir profiter du succès.

MARTELETTE : Même à l'avance !

FRANÇOISE : Quel genre de rôle aimeriez-vous jouer ?

IRÉNÉE

Mes goûts et mon tempérament me pousseraient plutôt vers les Gérard Philippe, les Jean Marais, les Alain Delon. Je ne dis pas que j'égalerai tout de suite ces grands comédiens ! Non. Mais avec un peu d'expérience ? ...

FRANÇOISE : Et un bon maquillage !

CHARLET : Oui... Maquilleur ! Qu'est-ce qu'il faudrait pour corriger les petits défauts du visage de monsieur ?

MAQUILLEUR : En jeune premier ?

CHARLET : Oui.

MAQUILLEUR, il le regarde. : Il faudrait une scie et un marteau.

IRÉNÉE : Quoi ?

CHARLET : Termes techniques et imagés. Mes enfants, j'ai une idée. Et je m'étonne qu'aucun de vous ne l'ait eue avant moi.

ASTRUC : Et quelle idée ?

CHARLET : Le Schpountz. Le Schpountz, c'est lui.

ASTRUC. : Là, tu vas peut-être un peu vite... (Il le regarde). Et pourtant, pourtant...

MARTELETTE : Il ne faut pas s'emballer trop vite. Mais sans parti pris, il a véritablement la tête du Schpountz.

DROMART : Et il en a exactement la voix.

IRENÉE  :  Mais qu'est-ce que c'est que le Schpountz ?

CHARLET : Le Schpountz. monsieur, c'est un rôle. Un rôle extraordinaire dans un film extraordinaire. Ce rôle depuis cinq ans, attend l'acteur qui pourra l'incarner. On a essayé toutes les vedettes, tous les plus grands noms de l'écran ! Aucun n'a pu l'interpréter. C'est pour ainsi dire romy  

schneider en homme. Vous vous rendez compte ?

IRÉNÉE : Monsieur, vous m'effrayez un peu.

l'accessoiriste : Oui. il ne faut pas s'emballer. Moi il me semble que monsieur dans la vie est un Schpountz. Mais sur l'écran ?

IRÉNÉE, inquiet. : Oui. sur l'écran ?

ASTRUC   : Oh ! Il serait encore beaucoup plus Schpountz ! Enfin, moi je donne mon avis, mais tout cela est bien entendu subordonné à des essais. On peut se tromper.

IRÉNÉE : Parfaitement. Monsieur a raison. Ces essais, qui sont à la base de tout, quand les fait-on ?

DROMART : Tout de suite !

FRANÇOISE : Eh bien, monsieur, savez-vous par cœur quelque chose. Un poème ? Une chanson ?

IRÉNÉE : Oui, madame. Mais je ne veux pas vous dire un poème, ni vous chanter une chanson ! Ce serait une tricherie. Parce que si le poème est beau, vous pourriez en attribuer le mérite au récitant. Je vais donc vous proposer autre chose, qui sera beaucoup plus concluant.

MARTELETTE : Mais c'est qu'il est très intéressant !

CHARLET : Laisse-le parler.

IRÉNÉE : Hum. Oui. Ce que je vous propose, monsieur, c'est de vous réciter un article du code civil. Le plus court et le plus net. Je dirais presque le plus tranchant. C'est celui-ci : « Tout condamné à mort aura la tète tranchée. »

ASTRUC : Ce n'est pas gai.

IRÉNÉE, sûr de lui. : Ça peut le devenir. Je prétends, messieurs, devant votre accueil amical, vous donner une démonstration complète de mes modestes mérites. Je vais avec cette simple phrase, vous inspirer les sentiments les plus divers. Tout sera dans l'expression.

CHARLET : Qu'est-ce qu'il doit avoir comme expression !

IRÉNÉE : Ne me louez pas à l'avance : attention. C'est prêt ?

DROMART : Absolument.

IRÉNÉE : Bien. Je commence. Demandez-moi les expressions qui vous intéressent.

CHARLET : Pathétique.

IRÉNÉE : Pathétique ? Bien. (Il se recueille un instant, puis il commence, avec des sanglots dans la voix.) << Tout condamné à mort... aura... (dans un sanglot) la Tête Tranchée ! » Il cache son visage dans ses mains. La troupe des joyeux farceurs applaudi. Il fait plusieurs expressions…(tragique, interrogative, joyeuse…)

Nous allons ensuite dans la salle à manger de l'épicerie. — L’oncle parait.

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19 mars 2009 4 19 /03 /mars /2009 19:18

De retour du Brésil où j'accompagnais une délégation d'évêques et de prêtres, j'ai été tenu directement au courant de l'affaire de la petite fille brésilienne de 9 ans qui a été violée puis a subi un avortement. Elle attendait deux jumeaux. La presse internationale s'est emparée de cette affaire dans un contexte politique particulièrement polémique. En effet, actuellement, au Brésil sont débattues des dispositions législatives tendant à élargir le droit à l'avortement. Certains lobbies se sont saisis d'une tragédie particulière pour justifier l'extension des conditions légales de l'interruption volontaire de grossesse. La manière dont cette affaire a été souvent rapportée et traitée travestit l'objectivité des faits et instrumentalise un drame particulier au bénéfice de la transgression du respect de la vie.

L'impératif de la Charité à laquelle nous appelle l'Evangile a deux versants. En premier lieu, la Charité est attachée au principe de la Vérité. Aimer quelqu'un c'est refuser de lui mentir. En ce qui concerne l'avortement, l'Eglise répète depuis toujours qu'il constitue une offense à la vie même s'il est légalisé par la loi et promu par certains courants d'opinion publique. Depuis la conception jusqu'à la mort naturelle, toute vie est sacrée. Elle mérite d'être respectée d'autant plus qu'elle est fragile. Une humanité qui nie ce respect inaltérable de la vie court à sa propre perte. En parlant d'excommunication, l'Eglise souligne ce principe non négociable. Inscrite dans le droit de l'Eglise, l'excommunication a une double fonction. Elle rappelle à l'humanité une limite à ne pas franchir, un interdit à ne pas transgresser. Faute de quoi, elle n'est plus digne de ce pour quoi elle existe. De plus, l'excommunication a toujours été présentée dans une perspective thérapeutique et médicinale. Elle invite à une prise de conscience, à une conversion, elle ouvre à la Miséricorde du Seigneur.

En effet, la Charité s'accomplit toujours dans la Miséricorde. C'est là son deuxième volet. Comme l'enseigne le Christ, tout légalisme enferme dans la peur. Tout au long de Son ministère public Jésus a fait grâce à ceux qui s'écartaient des commandements de Dieu.

Dans cette très-douloureuse affaire de cette petite fille brésilienne nous avons pu recevoir de multiples témoignages de cette Miséricorde vécue par les communautés chrétiennes qui l'entouraient et l'accompagnaient face à la pression de certains lobbies qui s'exerçait sur elle et sur sa mère. Le Père Rodrigues, curé de leur paroisse, s'est dépensé sans compter pour cette famille en mobilisant toutes ses ressources pour la soutenir dans l'épreuve. Il dénonce « la manipulation de conscience et le manque de respect pour la vie humaine » dont toute la famille a été l'objet (cf. le texte joint).

Cette tragédie nous place sur la ligne de crête de la Charité. Celle-ci doit rappeler à temps et à contretemps le respect dû à la vie (qui sommes-nous pour décréter qu'un être fût-il au stade embryonnaire de son développement mérite d'être éliminé ?) et d'autre part manifester notre compassion vis-à-vis des plus faibles et des plus fragiles comme cette petite fille victime des pulsions criminelles de son beau-père violeur.

Contrairement à ce qui a été diffusé par de nombreux médias, ni la petite fille ni la mère n'ont fait l'objet d'une excommunication. La conférence des évêques du Brésil en reprécisant les premières déclarations faites par l'archevêque de Recife invite la communauté internationale qui s'est saisie de cette affaire, mais aussi chacun d'entre nous, à tenir ensemble les deux versants de la Charité.

« Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s'embrassent », chante le psalmiste. Aimer c'est rappeler la vérité de ce qu'est la vie, et oeuvrer de toutes ses forces pour la rendre possible.

 

Toulon, le 14 mars 2009

 

+ Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon

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19 mars 2009 4 19 /03 /mars /2009 19:15

Témoignage du Père Rodrigues, curé de Alagoinha :
 10 mars 2009 Edson Rodrigues, curé de Alagoinha : « Ce que la presse ne dit pas ».
padreedson.blogspot.com

Notre ville a été secouée par une nouvelle tragique: une enfant de neuf ans victime des abus sexuels de son beau père était enceinte de jumeaux. Sa soeur aînée, âgée de 13 ans, avait subi les mêmes sévices. Cette horrible histoire durait depuis près de trois ans.


Quand le conseil de Alagoinha a découvert les fait%, il a tenté de tout mettre en oeuvre pour aider les enfants et les parents. Le 27 février, la justice a confié les enfants à l'institut médical légal de Caruaru, dans l'Etat de Pernambuco. D'autres examens complémentaires ont été réalisés (avec des sexologues, des psychologues) ensuite à l'institut médical de l'enfance de Recife.


C'est à cet endroit que la victime a rencontré une assistante sociale du nom de Karolina Rodrigues et son assistante Marie-José Gomes. Cette dernière a refusé l'hypothèse de l'avortement au nom de sa conscience chrétienne. Karolina Rodrigues a décidé de porter ce cas devant le conseil de Alagoinha. Les cinq conseillers de la ville ont refusé pour les mêmes motifs. Ils ont transmis leur avis à l'institut médical de Caruaru. Une copie a été donnée à Karolina Rodrigues en ma présence et celle du père de la victime, monsieur Erivaldo.


Le 28 février, je suis invité à participer au conseil de l'institut médical de l'enfance de Recife en compagnie de Marie-José Gomes et de deux membres de notre paroisse. Nous en profitons pour aller visiter la victime et sa mère. Elles se trouvent au quatrième étage de l'établissement, dans un appartement isolé. L'accès est très strict. Je suis obligé de rester dans le couloir mais j'arrive à parler avec la mère de la petite. Elle m'avoue 'avoir signé des papiers'. Je m'inquiète car cette femme est analphabète. Comme elle est incapable d'apposer sa signature, on a pris ses empreintes digitales. Je lui demande ce qu'elle pense à propos de l'avortement. Elle montre des sentiments très maternels et surtout une préoccupation extrême pour sa fille. Elle répond : 'je ne veux pas que ma fille avorte... » La maman me parle de son état de santé : 'ça va bien, elle joue avec des poupées qu'on vient de lui donner.'


Nous repartons avec la ferme conviction que la mère est totalement défavorable à l'avortement de ses petits fils. 'Personne n'a le droit de tuer personne' ajoute-t-elle. 'Seul Dieu peut disposer de la vie...'
Le 2 mars, nous retournons à l'institut de Recife. Nous sommes autorisés à monter au 4e étage pour visiter la victime. Mais, arrivés au premier étage, un fonctionnaire de l'institut nous interdit de monter plus haut. Il nous demande de voir l'assistante sociale dans un autre bâtiment. Nous tombons nez à nez avec Karolina Rodrigues. Je suis en compagnie de Marie José Gomes et de monsieur Erivaldo qui s'oppose à 'avortement de ses petits fils'. Quand l'assistante découvre mon identité, elle dit devant tout le monde: 'il s'agit d'une affaire médicale même si le prêtre qui est là estime qu'il s'agit d'une question de morale: Nous interrogeons Karolina Rodrigues sur l'état de santé de l'enfant. Elle affirme que tout est déjà résolu avec l'accord de la maman. La procédure médicale va suivre son cours. Elle insiste sur son état critique sans fournir aucun élément de la part d'un médecin. Elle se retranche aussi derrière la loi: 'dans ce cas, le mieux est de sauver la vie de l'enfant'. Nous répondons : 'il n'y a pas une seule vie à sauver mais trois l' Elle ne veut rien entendre. Karolina Rodrigues demande à Monsieur Erivaldo de lui parler seul à seul. Pendant près de 25 minutes. En sortant, ce dernier me révèle qu'il vient de changer d'avis à propos de l'avortement : 'l'assistante m'a prévenu que ma fille était menacée de mort... Si elle est en danger, il faut la sauver... Quitte à lui retirer les foetus' a-t-il murmuré.


Tout paraissait alors terminé, C'est alors que l'archevêque de Recife, dom José Cardoso, et l'évêque de Pesqueira, dom Franceso Biasin, se sont impliqués dans la procédure. Mgr Cardoso a convoqué un groupe de médecins, d'avocats, de psychologues, de juristes pour étudier la légalité de cette affaire.


Lors de cette réunion, le 3 mars, à la résidence de l'archevêque, il y avait le directeur de l'institut médical de l'enfance de Recife, Antonio Figueiras. Il a reconnu en public les pressions exercées par Katerina Rodrigues. Il a contacté l'hôpital pour suspendre l'avortement. Un peu plus tard, l'archevêque de Recife reçoit un appel de monsieur Figueiras l'informant qu'un groupe féministe - Curumin - aurait convaincu la maman d'accepter un transfert de sa fille vers un autre hôpital. Nous retournons sur place avec Maria Gomes. On l'a fait attendre en prétextant la rotation des équipes (l'enfant était déjà transférée). Personne n'ose lui dire quelque chose.


Comment une personne en péril de mort peut-elle obtenir un bon de sortie? Comment l'état de la victime a-t-il pu changer si rapidement? Qu'est-ce que le Curumin a pu dire à la mère ?


 Le 4 mars, nous apprenons que l'enfant est internée à l'hôpital de CISAM (centre intégral de santé Amaury de Medeiros spécialisé dans les grossesses à risques). Cela se trouve au nord de Recife.


Notre espoir de voir deux enfants vivants disparaît brutalement.
Tout cela à cause de d'une manipulation de conscience et d'un manque de respect pour la vie humaine.
J'ai raconté tout cela pour que les gens sachent la vérité. »

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18 mars 2009 3 18 /03 /mars /2009 19:38

Grand Saint Joseph,
vous qui aimez chacun de nous
comme votre propre enfant unique,
apprennez-nous à vous connaître davantage;
alors vous nous serez plus proche,

dans la joie du quotidien banal,

dans le silence de la pureté,

dans la force du regard fixé sur Jésus,

dans l'amour de la douce Vierge Marie...


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