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9 mai 2014 5 09 /05 /mai /2014 13:12

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  (Pause sourire !)

 

     " Le médisant a le diable sur la langue, et l'écoutant l'a dans l'oreille."  


"Autant le mot est léger pour celui qui le jette, autant il est lourd pour celui qui le reçoit."


"Grande honte à qui châtie autrui et soi-même à châtier oublie."

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21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 08:31

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 Chaque fête de Pâques est l'occasion de se rappeler que la résurrection n'est pas ce qui doit arriver après notre mort, mais une réalité nouvelle qui commence aujourd'hui.

Chacun de nous façonne, jour après jour, son visage d'éternité. Comme pour le papillon qui sort de sa chrysalide, il faut du temps pour que l'homme ressuscite, émerge de sa gangue de terre et devienne un fils de Dieu, un enfant de lumière.
Maurice Zundel se demandait souvent combien d'hommes et de femmes émergent consciemment de leur « moi » biologique préfabriqué pour devenir réellement des hommes vivants, des personnes libres et responsables de leur destin. Sans doute, toutes leurs potentialités spirituelles arriveront-elles, un jour, à maturité, mais probablement pas sur terre ! Il est inutile de chercher à imaginer ce que nous devenons après notre mort, si, en accueillant le Christ pascal, nous ne commençons pas dès maintenant à devenir des vivants.

Rappelons-nous que dans la tradition chrétienne il y a deux naissances. La première, biologique, que nous n'avons pas choisie, qui nous est donnée. Et une « seconde naissance », celle dont parle le Christ, quand il nous dit qu'il nous faut « renaître d'en-haut » par l'accueil et la croissance de son Esprit.

La résurrection est une victoire quotidienne sur les forces de mort. L'au-delà est une réalité déjà présente, intérieure à nous-mêmes. Cette vie nouvelle du Christ ressuscité doit devenir « l'au-dedans » de notre vie quotidienne. Se convertir, c'est sans cesse passer du dehors, de l'écorce superficielle des choses au « dedans », rencontrer l'intimité de Dieu au plus intime de nous-mêmes, lui qui est la vie de notre vie.

Rencontrer le Christ de Pâques, c'est déjà re-naître, c'est s'affranchir de toutes nos servitudes. L'homme qui accueille, jour après jour son amour vivant et créateur, devient lui aussi un vivant et un créateur. Notre avenir se joue dans notre réponse à cet amour victorieux qui s'offre gratuitement à nous. C'est ce don de nous-mêmes qui nous construit, nous structure comme homme, nous ressuscite comme fils de Dieu.

La résurrection, l'au-delà, c'est Dieu intime à nous-mêmes qui nous intériorise et nous libère du moi préfabriqué. Devenir un homme, une personne, sortir de son moi infantile, biologique, égocentrique et mortel, c'est rencontrer le Dieu vivant. Naître, c'est centrer toutes ses énergies pour aimer comme lui, faire de toute son existence un don de soi-même.

La Résurrection de l'homme s'enracine dans ce dynamisme de l'amour qui « humanise » notre moi biologique, nous fait « passer » du moi possessif, fermé sur lui-même, au moi oblatif. Celui qui naît à l'amour, par l'amour, devient immortel puisque l'amour est l'être même de Dieu. Cet amour est notre devenir. C'est lui qui personnalise et divinise l'homme qui, comme saint François, n'est plus terrorisé par la mort biologique, car elle n'est plus qu'un « passage » de notre liberté d'aimer à un autre niveau, d'une ampleur nouvelle.

Dieu nous a créés pour devenir des créateurs. Nous devons nous libérer de la pesanteur des déterminismes pour devenir le sanctuaire de la lumière et de l'amour. Telle est le mystère de la transfiguration chrétienne, qui est un mystère d'intériorisation, de personnalisation, de divinisation. Il s'agit de devenir véritablement un « homme » dont l'espace intérieur est devenu assez grand pour accueillir la vie même de Dieu. Et accueillir Dieu, c'est devenir un vivant qui possède en lui tout l'univers. L'immortalité n'est pas ce qui arrive après la mort, elle advient, aujourd'hui et maintenant, chaque fois que l'homme se dépasse pour aimer. C'est chaque jour que nous « immortalisons » notre vie. C'est chaque jour que nous ressuscitons un peu plus.

Voilà la nouvelle naissance à laquelle le Christ nous invite quand on atteint sa maturité spirituelle. Maturité qui entraînera aussi notre corps, car les énergies de l'amour vont aussi transfigurer notre corps, comme celui du Christ, libéré des contraintes de notre univers, sans être pour autant désincarné. Notre mort n'est pas un anéantissement, mais un mûrissement, un accomplissement, un passage -une Pâque- vers notre véritable identité.

P. Michel Hubaut, franciscain.

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16 avril 2014 3 16 /04 /avril /2014 08:12

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Le lavement des pieds est un geste riche de symbolisme; geste difficile à comprendre, difficile à accepter et difficile à imiter. Et pourtant, si nous ne le comprenons pas, nous ne l’accepterons pas et si nous ne l’acceptons pas, nous ne l’imiterons pas, malgré la demande de Jésus. L’introduction solennelle à cette scène vaut pour tout le livre de la Passion, qu’elle met sous le signe de l’amour qui donne tout son sens à l’œuvre de Jésus et particulièrement à la Passion.

 

 

"Avant la fête de la Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue, l’heure de passer de ce monde au Père, lui qui avait aimé les siens qui sont dans le monde, les aima jusqu’à l’extrême." (13, 1).

 

 

Au cours d’un repas, Jésus, sachant que le Père a remis toutes choses entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il va vers Dieu, se lève de table (v. 2).

 

 Jean souligne d’abord tout ce qu’il y a d’extraordinaire dans cette scène en la faisant précéder du rappel de la préscience du Christ, Jésus est pleinement conscient de sa destinée, il sait pourquoi il pose ce geste et pour qui il le fait :

 

 

 « Ma vie, personne ne me l’enlève, mais je m’en dessaisis de moi-même » (10, 18). Jésus accepte librement d’être livré et de souffrir par amour.

 

 

 1 - Geste difficile à comprendre

 

 

Jésus se lève de table, quitte son vêtement et prend un linge qu’il se noue à la ceinture; puis, il verse de l’eau dans un bassin et commence à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture (v. 4-5).

 

 Jean décrit avec la précision d’un scénario les gestes pleinement réfléchis de Jésus, pour souligner l’aspect déconcertant et dramatique de la scène. Les gestes de Jésus expriment symboliquement ce qui fut l’essentiel de sa vie et de la Passion : il est venu pour servir et non pour être servi (Mc 10, 45). Autant le lavement des pieds peut avoir un sens avant le repas, autant il est choquant au milieu d’un repas de fête. Jésus accomplit le geste de l’esclave. Il se dépouille lui-même de ses vêtements. Sur la croix, il sera dépouillé par d’autres. Comme un esclave, il se met aux pieds de ses disciples, se fait petit et vulnérable. Ce qui se passera sur la croix est comme rendu visible ici par ce geste déconcertant. Dans les lois liturgiques de l’Exode, le lavement des pieds avait le sens d’une purification (Ex 40, 31). Le geste de Jésus est donc une purification, qui symbolise le service qu’il rend à l’humanité sur la croix en la purifiant. Quand Dieu sert, quand il nous sert, quand il lave les pieds de sa créature, il révèle le fond de son cœur. En mourant sur la croix, Jésus est la source d’eau vive promise par Ézéchiel : « Je vous aspergerai d’une eau pure et vous serez purifiés » (Ez 36, 25).

 

Avant de donner sa vie, Jésus agit en « serviteur », pour montrer qu’il est le serviteur de Yahvé. Le geste symbolique du lavement nous livre la signification de la vie et de la mort de Jésus. Le Fils de Dieu lave les pieds souillés des humains. Le Seigneur accepte le service de l’esclave et l’accomplit. Sur le Calvaire, Jésus a subi une mort infligée par les hommes. Ici, Jésus, en pleine liberté, en posant le geste de l’esclave, anticipe l’esclavage de sa mort, meurt, pour ainsi dire, d’avance; il célèbre sa mort liturgiquement, dans cet acte suprême d’amour, en présentant sa mort comme un service rendu aux humains.

 

Quel est le plus grand ; celui qui est à table ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Eh bien! moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert (Lc 22, 27).

 Sa vie entière et toute son œuvre, Jésus les résume dans l’image du service à table.

Ce qui se passera sur la croix est rendu visible à l’avance quant à l’essentiel, par ce geste d’esclave.

 

 2 - Geste difficile à accepter

 

 Il arrive ainsi devant Simon-Pierre. Et Pierre lui dit : « Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds! » Jésus lui déclara : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant; plus tard tu le comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds; non, jamais! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras point de part avec moi. »

 

Pierre juge selon les normes humaines et refuse d’accueillir ce geste d’abaissement qui va à l’encontre de l’image qu’il se fait de son Maître. Mais, il y a plus encore dans ce refus: il ne comprend pas le geste de Jésus, parce qu’il ne comprend pas la Passion, qui reste pour lui un scandale. Il reprend ici ses négations précédentes (Mt 16, 22). Refus de la Passion comme service que nous rend Jésus. Pierre ne voulait pas accepter que Jésus le sauve; il prétendait même sauver lui-même Jésus : « Je donnerais ma vie pour toi » (Jn 13, 37). Cette incompréhension le conduira au reniement prédit par Jésus (v. 38).

  

 « Si je ne te lave pas, tu ne peux avoir part avec moi » (v. 8).

  

 Par ces paroles, Jésus explique son geste. Personne ne peut être cohéritier du Christ, ni avoir part avec lui, s’il n’est pas purifié par le Christ lui-même. Refusant de se laisser laver les pieds, Pierre refuse la façon dont Jésus symbolisait sa mort, son action salvifique; il refuse d’être purifié et donc sauvé par Jésus. Et Jésus insiste : je dois te laver, laisse-moi te purifier, autrement tu n’auras point de part avec moi. Se laisser laver par Jésus signifie se laisser sauver par Lui, accepter ce salut qui provient de Jésus en croix, c’est passer de l’autosuffisance à l’humilité qui adore, reconnaître son besoin d’être purifié constamment, ce qui n’est pas un aveu facile, ni agréable. Seul Jésus peut nous purifier de nos fautes. Et il le fait grâce au sang et à l’eau jaillis de son côté.

 

C’est à la condition d’accepter et de recevoir dès maintenant le geste d’amour et d’humilité de Jésus qui se met à son service (comme il donnera sa vie) que Pierre pourra comprendre la vie nouvelle et y participer. Faute de comprendre l’esprit de son Maître, et à cause de sa résistance, Pierre s’exclut de toute communication avec lui, de toute participation à son œuvre et à sa gloire.

 

Pierre, c’est chacun de nous. Comprenons-nous plus que lui ? Le refus de Pierre est aussi le nôtre. On dit volontiers à Jésus : « Je ne suis pas sale », ou bien « Je puis me laver tout seul ». Comme Pierre, nous avons besoin que Jésus nous lave. Il n’est certes pas plus facile pour nous que pour Pierre de nous laisser laver par Jésus. Et pourtant, il nous fait la même réponse qu’à Pierre, réponse insistante, menaçante même:

 

« Si je ne te lave pas, tu n’auras point de part avec moi » (v. 8).

 

Me laisser aimer et laver par un Dieu qui s’agenouille devant moi; faire l’expérience de me laisser aimer, d’être l’objet premier de cette miséricorde divine. L’homme refuse de se laisser « délivrer », de se faire libérer de lui-même par l’amour qui pousse Jésus à la mort. Il entend ne devoir qu’à lui-même son être et sa vie ! Il éprouve comme profondément vexant d’en être redevable à l’amour d’un autre.

 

 3 - Geste difficile à imiter

 

« Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? » (v. 12).

 pape-1248370-jpg_1210786.jpg Difficile à comprendre, difficile à accepter, le geste de Jésus est encore plus difficile à imiter. Et pourtant, Jésus ne fait qu’anticiper ici le commandement de l’amour fraternel qui nous sera donné lors de la dernière Cène. C’est pourquoi, toute la cérémonie du lavement des pieds est appelée le Mandatum, le « commandement ». Il y a parallélisme parfait entre les deux phrases de Jésus:

  C’est un exemple que je vous ai donné : ce que j’ai fait pour vous, faites-le vous aussi. Vous devez vous aussi vous laver les pieds les uns aux autres (Jn 13, 14.15). Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés (Jn, 13, 34).

 

L’association du geste et de la parole assure sa pleine dimension symbolique à la prescription de Jésus à ses disciples. D’abord, le geste concret et inattendu: Jésus lave les pieds de ses disciples. Il explique ensuite qu’il a voulu leur donner un exemple (v. 15) : « Si je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur, vous devez, vous aussi, vous laver les pieds les uns aux autres ». L’obligation porte ici non pas simplement sur l’acte précis de laver les pieds, mais sur le comportement beaucoup plus étendu dont cet acte n’est que le symbole, le paradigme. Geste à ne pas prendre à la lettre, mais au sérieux. Mettre l’accent sur la valeur et la dignité d’un humble service rendu à un autre. Le serviteur n’est pas au-dessus du Maître. Si le Seigneur lave, que le serviteur lave lui aussi. Le serviteur ne peut refuser ni dédaigner ce que fait son Maître.

Les deux gestes, celui que Jésus accomplit et celui que nous devons accomplir, sont reliés entre eux. Le premier est l’occasion et la condition du second. Si le Christ ne nous lave pas, nous n’aurons ni le désir, ni la force de nous laver les pieds les uns aux autres. Nous pourrons nous laver les pieds les uns aux autres seulement si nous partageons le pain eucharistique qui nous unit tous en seul corps, puisque nous participons à un même pain. Le lavement des pieds anticipe la dernière Cène, où Jésus nous lave de ses propres mains. C’est seulement lavés et purifiés de notre égoïsme par Jésus eucharistique que nous trouverons la force de suivre l’exemple de Jésus. Prenez, mangez mon corps et buvez mon sang... cet amour vous fera aimer de l’amour même dont je vous aime.

 P. Edouard Hamel, S.J.

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14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 07:47

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Que fait Jésus lors du Jeudi Saint ?    

Le Jeudi Saint célèbre le dernier repas du Christ avec ses douze apôtres. Au cours de ce repas, la Cène, Jésus lave les pieds de ses disciples, instituant ainsi ses disciples comme prêtre de la Nouvelle Alliance. Il prend le pain et le vin, il rend grâce, instituant ainsi le Sacrement de l’Eucharistie. Il annonce que l’heure de l’épreuve approche.  

Après le repas, le Christ et les apôtres se rendent au jardin des Oliviers pour veiller et prier. Alors que ses disciples s’endorment de chagrin, le Christ est tenté par le Malin, dont il rejette les tentations pour accepter la coupe que lui offre Dieu son Père. C’est là que Judas arrive avec les soldats du Temple pour l’enlever.

    Où sont les textes des récits évangéliques sur le Jeudi Saint ?

On trouve différents récits de la Dernière Cène dans le Nouveau Testament :

  • Marc 14, 12-26 (Récit du Repas pascal)

  • Luc 22,7-8 et 14-20 (Récit de la Dernière Cène)

  • 1 Co 11, 23-25 (Récit du repas pascal)

  • Jean 13, 1-15 (Récit du lavement des pieds)

    Chaque récit est un témoignage historique précieux qui permet de mieux s’imprégner de la Dernière Cène, d’en recevoir des grâces et de comprendre sa portée théologique.

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 Quel était le sens du repas pascal au temps de Jésus ?

Le repas pascal au temps de Jésus avait lieu le soir du 14 nizan qui correspond en principe au Jeudi saint. Ce repas appelé Séder commémorait la libération des hébreux de l’esclavage qu’ils subissaient en Égypte et plus précisément le repas pascal que mangèrent les hébreux debout à la hâte avant de quitter l’Égypte et de partir vers le désert. Il nous est raconté au chapitre 12 du livre de l’Exode qui demande que le peuple juif fasse mémoire de ce jour la ou Dieu a sauvé son peuple (Ex 12/14).

Le repas du Seder se prend dans les deux premiers jours de la Pâque (Pessah) qui dure sept jours (la semaine des Azymes) et qui célèbre à la fois la fertilité de la terre et la sortie d’Égypte. Pendant la semaine des Azymes on ne prend aucune nourriture contenant du levain et on ne mange donc que du pain azyme.

Ainsi dans l’Histoire du salut, Jésus célèbre la dernière Pâque juive et la première Pâque chrétienne. Il ne s’agit plus de se préparer à la traversée de la Mer Rouge, mais bien à la traversée de la Mort, par sa Passion et sa Résurrection. De même que le peuple juif a fait mémoire de l’Exode, de même, le Christ demande aux apôtres : "Faites cela en mémoire de moi". C’est pourquoi nous, chrétiens, célébrons cette Pâques tous les dimanches à la Messe dans l’Eucharistie.

 

   

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14 février 2014 5 14 /02 /février /2014 09:03

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Une telle question mérite d’être à nouveau posée, particulièrement dans le monde ecclésiastique car il me semble qu’il y a eu pendant une bonne cinquantaine d’années une interprétation erronée de la première des Béatitudes («Heureux ceux qui ont une âme de pauvre» [Mt 5, 3]), dont nous ne sommes pas encore sortis. Le bon catholique se devait  d’être indigent, inculte, fondu dans le monde, ne défendant pas de convictions, ne prenant jamais le risque d’humilier le prochain en l’enrichissant en quoi que ce soit, ne donnant pas l’exemple par ses actes, a fortiori quand il était nécessaire de s’opposer.

L’exemple du Christ

Ce n’est pourtant pas l’attitude du Christ tout au long de sa vie publique : son esprit de pauvreté, sa douceur, son humilité, ne le conduisent nullement à ce misérabilisme, qui débouche inéluctablement sur la non-assistance à personnes en danger. Le Christ aime les pécheurs, mais Il déteste le péché.

La mansuétude, dont Il fait preuve face à la Samaritaine, à la femme adultère, à Zachée ou à Marie-Madeleine, ne laisse aucune place à une complaisance envers leurs comportements passés. Il est venu pour rendre témoignage à la Vérité par amour pour les hommes et Il le fait, avec autorité, ce qui impressionne favorablement ceux qui sont ouverts à la Bonne Nouvelle et dérange les  «mauvais bergers».Il «ne lâchera rien», ce qui le conduira à la Croix.

Une saine ambition

La fausse pauvreté, qui a été inculquée aux catholiques de France, a révolté les uns, ramolli les autres, dégoûté ceux de «l’extérieur» qui étaient à évangéliser. La jeunesse a besoin qu’on lui communique l’ambition de la sainteté, de l’héroïsme, du service, de l’enseignement, de la compétence professionnelle. Il y a un sain élitisme, qui vise à tirer le meilleur de ce que l’on a reçu de Dieu, pour être «le sel de la terre» et «la lumière du monde». Cela concerne toutes les classes sociales, toutes les professions, tous les domaines de la vie spirituelle, morale, culturelle, artistique, politique, socioéconomique, professionnelle, sportive…

Il me paraît urgent, pour que notre jeunesse catholique contribue au renouveau de la France, qu’elle soit élevée dans cette ambition de servir au mieux, ce qui passe par cette exigence «élitique» que la profondeur de la vie spirituelle rend parfaitement compatible avec l’esprit de pauvreté évangélique.

Bien sûr, la famille joue un rôle capital pour lancer cette conversion des mentalités mais elle a besoin de l’appui d’une école catholique, digne de ce nom, et d’homélies roboratives, stimulantes, enthousiastes et remplies d’amour pour la France.

La mission éducatrice de la France

Aimer sa patrie, ce n’est pas être nationaliste, c’est être convaincu que la Fille aînée de l’Église a reçu du Ciel une mission éducatrice, qu’être français crée des devoirs, qu’il faut être apte à les remplir par amour des autres nations. J’ai eu la grâce d’être élevé dans cet esprit en famille, dans l’enseignement catholique, et dans les églises… jusqu’en fin 1957 ! Et le choc reçu en découvrant à Lyon un clergé «en connivence avec le marxisme», comme devait le dire Mgr  Decourtray près de trente ans plus tard dans un entretien qui fit quelque bruit à l’époque, ne m’a malheureusement pas transformé.

Mais j’ai souffert de voir mes propres enfants privés de cet apport complémentaire donné par des enseignants réellement catholiques et des homélies nourrissantes.

Je remercie Dieu de m’avoir donné santé et pugnacité, et par Marthe Robin interposée, de m’avoir injecté une solide dose d’espérance, pour que je puisse encore œuvrer pour ma chère patrie et ses enfants, qui ont pâti de malnutrition spirituelle et culturelle.

 

Père Yannik BONNET (dans l'Homme Nouveau n°1560 )

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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 10:16
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      « La grâce ne rejette pas la nature ni ne l’annule. Elle la perfectionne et l’ennoblit plutôt. » Jean-Paul II, à propos de la Dignité et de la Vocation des Femmes
 
   Je me suis récemment demandé, comme cela m’est déjà souvent arrivé, ce que Notre Dame entendait précisément dans les messages de Fatima lorsqu’elle parlait des offenses provoquées par la mode féminine des années suivant les apparitions. Lorsqu’elle est apparue à la Bienheureuse Jacinthe Marto, entre décembre 1919 et Février 1920, elle a dit : « On introduira certaines modes qui offenseront beaucoup Notre Seigneur ». Et « Malheur aux femmes qui manqueront de pudeur. »
  Manifestement, Notre Dame n’est ni une puritaine répressive, ni prude. Il va sans dire qu’elle n’est pas non plus libertaire. Elle est belle en son cœur, en esprit, dans son corps et dans son âme. Elle est sans péché, et donc elle n’est pas soumise à une impudeur impie ou contre- nature ni à une honte personnelle. Elle est prudente, modeste et sage dans sa nature humaine. Elle aime avec la totalité de l’amour divin qui réside en elle, ce qui signifie qu’elle aime avec un cœur maternel, éternel, se souciant de tous et ayant en vue le bien ultime de chacun de ses enfants.
    Presque toute la mode actuelle, en particulier la mode féminine, s’attaque au bien ultime de ceux qui portent ces vêtements. Elle est astucieusement conçue pour attirer, allécher et séduire, renforçant ainsi le grand mensonge qui domine la conscience moderne. Ce mensonge nous dit que notre corps est  un simple objet en notre possession, dont nous pouvons faire ce que nous voulons.
    La semi-nudité est devenue un lieu commun sur les couvertures des magazines, dans les publicités, à la piscine et sur la plage. La nudité totale est devenue plus fréquente dans des média tels que la télévision et le cinéma, et est sous-jacente sur internet, lieu de consommation culturelle « privé » bien plus populaire. Se juxtapose à ces phénomènes quasi-universels le fait que plus de soixante-trois pour cent des mariages aboutissent à un divorce ou à une séparation, que l’abnégation et le sacrifice sont devenus des concepts largement discrédités, et que la recherche du bonheur au moyen de satisfactions sensuelles a produit une société profondément désordonnée. Aucun peuple de l’histoire n’a bénéficié d’autant de plaisirs, et aucun peuple de l’histoire n’a jamais été aussi malheureux.
     Le grand mensonge nous dit, en essence, que nous n’avons aucune valeur éternelle, que notre valeur ne doit être recherchée que dans l’étendue limitée de nos vies, et en particulier pendant les années les plus essentielles de notre jeunesse, quand nous sommes les plus forts, les plus attirants, et les plus productifs. Nous sommes, soi-disant,  ce que les autres nous disent que nous sommes. Nous valons autant ou aussi peu que ce qu’ils décident que nous valons. Dans une société qui se concentre de plus en plus sur les plaisirs sensuels, cela signifie que nous n’aurons de la valeur que si nous attirons par nos sens. L’attirance, bien sûr, est subjective, et beaucoup de personnes deviendront donc objet d’intérêt pour les autres à un moment donné de leur vie. En général cela signifie qu’ils seront objet de désir. Et la première « interface » du désir, si vous voulez, c’est le corps.
               
   Nudité ou Nu artistique         
        
       sculpture-Rodin.jpgEn tant qu’artiste, j’ai souvent réfléchi aux questions morales soulevées par la nudité dans le domaine artistique. Les théoriciens maintiennent qu’il y a une différence fondamentale entre la nudité et le nu artistique, distinction que je ne suis jamais arrivé à saisir, bien que je connaisse parfaitement leurs arguments.  Chaque année, des légions de jeunes étudiants en art  sont confrontés au même problème lorsqu’ils se trouvent pour la première fois face à un corps humain sans vêtement, dans toute sa gloire et sa pauvreté. La théorie est que ce qu’ils sont en train de dessiner ou de disséquer est un spécimen, une forme vidée de son identité personnelle. Selon cette théorie, ces jeunes professionnels ne seront pas troublés par des attirances désordonnées parce qu’ils font des actes désintéressés, dans un but éducatif – la recherche de connaissances et de talents qui seront utiles à l’humanité. Je pourrais être d’accord, mais il faut tenir compte du fait que la nature humaine ne peut pas être ainsi découpée. Je me permets de risquer l’hypothèse que même si  les gens sont fermement accrochés à leurs principes, même s’ils pensent être détachés de tout cela, leurs émotions seront en lutte. Le corps humain nu sera toujours pour nous quelque chose à propos de quoi nous ne pouvons pas rester absolument neutres – précisément parce que ce « quelque chose » n’est pas une chose, et ne le sera jamais, même si nous sommes déterminés à ce qu’il le devienne.                
       Chez les générations qui nous précèdent, il y avait pour beaucoup une peur malsaine du corps, une sorte de blessure causée par les erreurs des sectes puritaines ou de l’hérésie du jansénisme. Il est dit qu’une sévère répression de notre fascination naturelle et de notre attirance pour le corps a tout simplement enseveli les passions, qui ne ressurgissent que sous des formes désespérées, voire bizarres. Que ce soit ou non le cas, ce n’est certainement pas le problème de notre époque.  Bien loin de là. Je suis convaincu que le rabâchage moderne sur une supposée répression passée n’est réellement rien de plus qu’un symptôme de notre actuelle obsession pour le sexe. Si nous devions revenir un siècle ou deux en arrière, je pense que nous trouverions alors que le vêtement de nos ancêtres était sans doute plus formel, et parfois même gênant, cependant la plupart des gens se mariaient et avaient des enfants, et étonnamment leurs mariages étaient heureux, - avec un taux enviable de réussite. Si l’on compare avec notre époque libérée et maussade, dans laquelle l’image d’un corps humain faisant des cabrioles nous est envoyée mille fois par jour sur les pages des magazines, aux caisses des supermarchés, dans les publicités pour les chewing gum à la télévision, sur les écrans d’ordinateur, et dans ce qui est porté à la plage et à l’église. La pudeur n’est plus de mise.                
  L’on demande parfois, en général quand on discute de la morale sexuelle : « Les catholiques sont-ils prudes ? ». « Si seulement c’était le cas ! » soupire un père exaspéré, souhaitant que nous puissions revenir à une période où les tentations sexuelles les plus extrêmes n’assaillaient pas  les jeunes à chaque tournant, à une période, en outre, où notre situation présente n’aurait, pas un instant, semblée  normale. Bien entendu, soupirer après une période où la moralité chrétienne était la norme dans la société est dans une certaine mesure aspirer à un âge d’or qui n’a jamais existé. Aucune société chrétienne ne l’a jamais parfaitement vécu. Cependant, à ces temps anciens et plus sages de civilisation chrétienne, quand les individus violaient la loi morale, ils savaient qu’il y avait une loi, et ils sentaient confusément que cette loi était une vérité inébranlable basée sur l’ordre divin, la vraie structure de la réalité elle-même. Il y a une génération,  il aurait été impensable d’envisager jusqu’à quel point notre culture actuelle est devenue pornographique. Bien que le sexe ait toujours été présent, la génération de mes parents ne pouvait pas imaginer que des peuples entiers soient mus par l’obsession des plaisirs sexuels, comme si c’était la chose la plus importante de l’existence. Dans ma jeunesse, mes congénères pouvaient être tentés de se plonger dans certaines sections du catalogue de Sears, ou de feuilleter rapidement le magazine National Geographic  à la recherche d’articles sur les régions les plus chaudes d’Afrique, ou d’approfondir leur intérêt académique pour l’Art (à treize ans) en se familiarisant avec les dessins dans des volumes tout écornés sur la sculpture grecque que nos parents estimaient inoffensifs. Mais mes enfants vivent à présent dans une société où tout – simplement tout – peut être vu en appuyant sur une touche d’ordinateur.
  Du haut de mon expérience d’adulte mûr, père de six enfants, et époux d’une femme bien-aimée, j’en suis venu à penser que l’homme occidental a manqué le but, toujours perdu aux antipodes de deux désordres. Le libertaire, obsédé par les passions, pense que nos problèmes sont provoqués par la répression et qu’ils seront soulagés si nous rejetons nos inhibitions. Le prude ou le puritain, haïssant ou ayant peur des passions, croit que nos problèmes ne proviennent que de nos sens, et souhaite les ensevelir dans les profondeurs de son être. Aucune de ces personnes n’a une vision chrétienne du corps.
 
La « théologie du corps » de Jean Paul II
     De septembre 1979 à avril 1981, le pape Jean Paul II a donné une série de soixante-trois allocutions qui sont devenues les fondements de ce qui est à présent connu comme la « Théologie du Corps ». Au cours de ces allocutions, il réfléchit sur la signification de la personne humaine, de la sexualité, et du mariage chrétien. Il enseigne que le deuxième et troisième chapitre de la Genèse révèle la vérité sur l’homme, car y sont inscrites les « expériences humaines originelles », qui « sont toujours aux racines de chaque expérience humaine ». Nous sommes faits à l’image de Dieu, dit-il, cependant nous ne savons pas qui nous sommes si nous ne savons pas qui est Dieu.
   Adam-20et-20eve_cathedrale-20de-20Paris_CC.jpgDans le Jardin d’Eden, l’amour d’Adam et Eve l’un pour l’autre était un don mutuel de tout leur être, une « auto-donation » de leur personnalité faite par des actes libres de leur volonté. Le don de leurs pouvoirs sexuels, leur masculinité et leur féminité, était en soumission harmonieuse à ce don mutuel. Ils désiraient, plus que tout autre chose, le bien de leur époux, le bien de la totalité de l’être de l’autre. C’était l’amour total.
« Et l’homme et sa femme étaient tous deux nus, et ils n’avaient pas honte, » dit l’auteur de la Genèse. Le Pape souligne que ces passages n’expriment pas un manque mais, au contraire, « servent à indiquer la plénitude de la conscience et de l’expérience. »
La honte n’apparut qu’avec  le péché dans la nature humaine, et à ce point, nos premiers parents n’avaient pas encore péché. La nudité était un état de liberté dans lequel ils pouvaient parfaitement exprimer l’amour avec leur corps comme un des « langages » du cœur. Mais avec l’entrée du péché dans le monde, arriva ce que le Saint Père appelle « un trouble fondamental dans l’existence humaine. » Il y eut « une fracture constitutive au sein de la personne humaine, presque une rupture de l’unité originelle spirituelle et somatique (physique) de l’homme. »
Il nous est presque impossible de vivre la nudité comme nos premiers parents l’ont vécue. Nous avons honte quand nous sommes nus, phénomène qui témoigne en quelque sorte du désordre causé en nous par le péché originel, et qui, en même temps, nous pousse à réfléchir sur la façon dont les choses auraient dû être. Si l’on considère que toute autre créature sur terre est totalement à l’aise sans vêtements, la gêne de l’homme est pour le moins surprenante. Ce sentiment d’une gêne est lié à la base à la connaissance du bien et du mal, au fruit que nous avons goûté lors de la Chute. Avant l’âge de raison (âge de la connaissance du bien et du mal), les enfants sont rarement concernés par la pudeur.  Les tout-petits dans notre famille, par exemple, affichent un mépris innocent pour la pudeur, et sont fascinés par leur propre corps. Les organes sexuels sont tout aussi intéressants (ou aussi peu) que leurs doigts et orteils. Mais vers l’âge de cinq à sept ans, sans être peu (et parfois pas du tout) sollicités par leurs parents, nos enfants commencent à faire plus attention à l’heure du pyjama, du bain, ou lorsqu’il faut courir dans toute la maison à la recherche de sous-vêtements. Ils veulent leur « intimité ». Bien entendu, cela ne reflète pas une anxiété non déclarée exprimant qu’ils sont en danger d’exploitation sexuelle – car ils ne connaissent même pas l’existence d’une sexualité non déguisée à cet âge-là. Agit, ici, un instinct profond qui est enraciné dans la Chute, un sens latent du danger pour leur personnalité qui commence avec ce péché originel. A un niveau très profond, chacun d’entre nous sait que nous pouvons être aimés pour ce que nous sommes en tant que personne, et qu’être évalué ou non évalué selon nos qualités sexuelles consiste à être aimé d’une façon incomplète, voire déformée, ce qui consiste, en fait, à ne pas être aimé.
En 1960, Karol Wojtyla a écrit un livre intitulé Amour et Responsabilité, dans lequel il aborde l’instinct humain universel qui cache aux yeux des autres nos qualités sexuelles. L’homme occulte ces aspects de son être parce que « le besoin spontané d’occulter les valeurs sexuelles liées à la personne est une façon naturelle de découvrir la valeur de la personne en tant que telle. » Il ajoute que « le sentiment de honte va de pair avec la prise de conscience qu’une personne ne doit pas être un objet utile en raison des valeurs sexuelles qui lui sont attachées… et avec la prise de conscience qu’une personne du sexe opposé ne doit pas être considérée (même dans ses pensées intimes) comme un objet utile. » Bien entendu, par « honte », il ne veut pas dire un sens morbide d’auto négation, et d’horreur du corps, ou des attitudes puritaines. Plutôt le contraire, car la « honte » correctement comprise est un moyen de protéger et de conférer de la dignité à la personne. Ce sont ceux qui ne s’estiment pas eux-mêmes qui deviennent « sans honte ». Les couples mariés vont au-delà de la honte d’une façon complètement différente, parce qu’ils se sont choisis et ont remis tout leur être à l’autre, et par conséquent ne ressentent aucune gêne à être vus nus par l’autre.
 
En croyant au mensonge
Au début, Adam et Eve ont la possibilité d’exprimer parfaitement leur personnalité à travers leur corps. Il n’y avait pas de lutte intime entre leurs volontés et les désirs de la chair. Le diable ne pouvait pas les tenter par l’intermédiaire de la sensualité, comme il nous tente si continuellement. Il n’a pas séduit Adam et Eve par la description des textures, vues et  goûts délicieux du fruit de l’arbre défendu, car une telle approche n’aurait pas le moins du monde touché nos premiers parents. Le seul et unique espoir de succès du diable résidait dans un assaut contre leur intelligence, dans leur compréhension de l’ordre exact de la création, en instillant un doute radical dans leurs esprits : « Est-ce que Dieu a réellement dit cela ? » a-t-il suggéré.
Cette question apparemment simple perturbe les croyants depuis lors. « Est-ce que Dieu a réellement dit cela ? » apparaît sous plusieurs formes dans des situations sans nombre, toutes répétant le premier péché mortel. C’est une vieille tactique de l’ennemi, et sa préférée, car c’est celle qui marche le mieux. Quand la chair ne peut pas être tentée, l’orgueil le peut généralement, et le premier exégète du monde le sait très bien.
La séduction première combat sur deux fronts : saper la compréhension par Adam et Eve de ce que Dieu est, et déformer leur compréhension d’eux-mêmes. Le serpent a dit à Eve qu’elle pouvait devenir comme Dieu si elle mangeait le fruit que Dieu leur avait interdit de manger. La part la plus subtile et horrible du mensonge était de laisser entendre que Dieu ne voulait pas qu’ils mangent de ce fruit parce qu’il ne voulait pas partager son autorité sur la création. Qu’Adam et Eve aient déjà reçu autorité sur la création, en nommant et en connaissant toutes choses par amour, semble leur avoir échappé au moment de la tentation. Peut-être le grand illusionniste a-t-il aveuglé cette perception avant de leur souffler ce mensonge.
Quand ils disent oui au mensonge, l’obscurité les pénètre. L’harmonie de leur vie intérieure commence à se fissurer jusqu’à ce que le cœur et l’esprit deviennent deux parts séparées d’eux-mêmes, travaillant l’une contre l’autre, brisées, en lutte pour se réunir et incapables d’y arriver complètement. Adam et Eve se regardent l’un l’autre et ils n’aiment plus ce qu’ils voient. Ils regardent l’esprit de l’autre et voient un esprit qui a cru à une illusion, un esprit dans lequel on ne peut plus avoir confiance. Ils regardent le cœur de l’autre et voient un cœur qui s’est détourné du grand Amour qui les a faits. Et alors ils voient la chair et la touchent, et à leur grande surprise ils y trouvent encore du plaisir.
Ainsi la luxure est-elle entrée dans le monde. Bien que cela ait semblé bon à leurs sens, ce centre mystérieux de leur être, leur personnalité, se sent froid et à part. Désormais leur plaisir réside au milieu d’un sentiment angoissant d’une perte, l’angoisse du souvenir de ce qu’ils ont été un jour. Cette vérité leur devient trop dure à supporter et ils s’éloignent l’un de l’autre dans l’obscurité. Seul le puissant magnétisme des sens les fait revenir vers l’autre. Alors ils se regardent à nouveau l’un l’autre, et ils se désirent, et quand ils savent qu’ils n’aiment qu’une partie de ce qu’ils ont été l’un pour l’autre, ils ont honte. La Genèse note que « ils savaient qu’ils étaient nus ; et ils  cousirent des feuilles de figuier ensemble et s’en firent des pagnes. ». Le Saint Père souligne que « Ce passage parle de la honte mutuelle de l’homme et de la femme comme un symptôme de la Chute ».
Quand Dieu leur demande un compte-rendu de ce qui s’est passé, ils ont à nouveau honte, car ils savent qu’il sait ce qu’ils ont fait. Ils ont peur et la peur chasse l’amour qu’ils ont pour Lui, qu’ils connaissaient et avec qui ils avaient marché dans le Jardin, il y a longtemps au temps de l’unité originelle. Il les avait faits pour lui, et ils ont abandonné son amour pour une supercherie astucieuse. Ils ne partagent plus la vie du paradis. Ainsi sont-ils chassés du Jardin d’Eden. Sans doute y-a-t-il eu un ange qui les a chassés, tout comme la Sainte Ecriture le rapporte, mais même sans cet ange ils auraient probablement été chassés du Jardin d’Eden, car c’était le lieu de leur unité originelle, à présent si brisée, si trahie. Eux et leurs descendants seront par la suite des étrangers et des résidents  sur la face de la terre, ayant toujours la nostalgie d’un vrai chez soi, sans jamais le trouver ; aspirant toujours à l’union et à la communion, et sans jamais les trouver ; toujours sujets aux désirs de la chair, ne parvenant jamais à la pleine compréhension de l’autre, égocentriques, égoïstes, oscillant entre l’humiliation et l’orgueil dans une trajectoire instable à travers le temps. Cette aliénation, cette désintégration, ce manque de contrôle sur leurs corps, était certainement une juste conséquence de leur choix. Il était important qu’eux qui avaient voulu régner sur la création en étant à égalité avec Dieu réalisent qu’ils n’avaient même pas autorité sur leur propre chair. Dans leur propre corps et leurs sentiments, ils devaient connaître les effets de leur désobéissance apparemment abstraite.
Après le péché originel, l’esprit et la volonté ne pouvaient plus maîtriser le corps. Le corps était en opposition avec la volonté – et c’était souvent le plus fort. Même de nos jours, quand un homme ou une femme sont dominés par la luxure, le don de l’amour devient presque impossible. Plutôt qu’une auto-donation, comme le Saint Père l’appelle, la personne  contrainte par le désir de la chair recherche une auto-gratification par le biais de l’autre comme objet de plaisir. Il recherche dans un morceau le tout qui est absent – ce qui est, je pense, une définition efficace de l’idolâtrie.
Une des choses les plus curieuses survenues lors de la période pendant laquelle Jean Paul II a donné ses conférences sur la « Théologie du Corps » fut la réaction de la presse mondiale. Car la plupart des journalistes ne savaient pas de quoi il parlait, et ceci, malheureusement, fut aussi le cas de beaucoup de media catholiques.  Cependant, à un moment de sa conférence, il assura que si un mari regarde sa femme avec luxure, il est coupable d’un grave péché. Cela déclencha soudain un véritable tumulte au sein de la presse mondiale. La déclaration du Pape semblait si complètement absurde que plusieurs commentateurs trouvèrent que c’était plus une farce qu’une erreur.  Cette réaction montra combien les gens connaissent mal leur propre nature. Ils ne pouvaient pas saisir la différence entre, d’une part  l’utilisation égoïste d’une épouse, et d’autre part  la sexualité passionnée  se basant sur un amour généreux pour sa propre épouse.  Le Pape ne suggérait pas du tout que le désir sexuel est un péché en lui-même.  Il voulait dire que, les actes sexuels ou les attitudes qui font de l’épouse un objet utilisable, sont peccamineuses. Il demandait aux personnes mariées de sonder les motivations de leur cœur.
 
Suis-je dans mon corps ?
Au cours des siècles derniers, la dimension de la personne humaine a progressivement été réduite dans la conscience sociale, et étrangement, on a vu apparaître de la même façon la montée en puissance de l’homme maître de la création. L’homme sans la Foi se voit lui-même, consciemment ou inconsciemment, comme le maître de tout ce qu’il est et de tout ce qu’il étudie. Le corps n’est plus considéré comme une dimension intégrale de tout l’être de tout son être, mais comme une chose qu’il possède, comme tout autre objet lui appartenant. Ironiquement cette façon de voir confère rarement la maîtrise de soi.
Même nous chrétiens, nous n’avons pas très bien résisté à de telles erreurs, en partie parce que nous n’avons pas étudié la théologie du corps, vide que le Saint Père tente de combler. Je pense que la plupart d’entre nous a une vague notion du corps comme un contenant dans lequel nous sommes – quelque chose comme les pauvres prisonniers que mes enfants rapportent de temps en temps à la maison : des lucioles ou des papillons voletant dans une bouteille.
Tous nos enfants nous ont demandé à un moment ou un autre, « Papa, suis-je dans mon corps ou suis-je mon corps ? »
Le regard de perplexité et d’intense curiosité sur leur visage quand ils posent cette question est un signe que ces questions cheminent de leur âme jusqu’à leur conscience. Mais comment expliquer ceci à un enfant de six ans, ou de douze ans, ou à une personne de cinquante ans ? Bien sûr le corps n’est pas un réceptacle, ni simplement un organisme biologique, ni une machine. Il ne peut pas être possédé, manipulé, utilisé, acheté, vendu ou violé sans que quelque chose de radical et de négatif n’affecte le bien-être d’une personne. C’est pourquoi le Pape a tant insisté sur la luxure dans le mariage. Le corps est une part du don de la vie que Dieu nous a fait. Nous sommes en exil et affaiblis, mais nous sommes aimés de Dieu et capables de partager son amour divin. Nous sommes faits à son image et à sa ressemblance. Nous sommes abimés mais non détruits. Depuis l’Incarnation, notre chair a reçu une signification nouvelle, car nous sommes à présent les temples du Saint Esprit, et le Christ demeure en nous.
Saint Jean Damascène a écrit une fois que quand l’homme a péché pour la première fois, il a gardé l’image de Dieu mais a perdu la ressemblance avec Dieu ; et depuis la venue du Christ nous sommes libres d’être restaurés dans l’unité originelle. Donc, tout affaiblissement de cette vérité est une offense à Dieu ; tout mal fait à notre corps ou au corps des autres est en définitive un acte contre l’Amour. Dans son encyclique sur la famille, Familiaris Consortio, Jean Paul II enseigne que Dieu appelle l’homme à l’existence à travers l’amour et par amour :
« Dieu est Amour, et il vit en lui-même un mystère de communion personnelle d’amour. En créant l’humanité de l’homme et de la femme à son image et en la conservant continuellement dans l’être, Dieu inscrit en elle la vocation, et donc la capacité et la responsabilité correspondante, à l’amour et à la communion. L’amour est donc la vocation fondamentale et innée de tout être humain…  L’amour conjugal comporte une totalité où entrent toutes les composantes de la personne – appel du corps et de l’instinct, force du sentiment et de l’affectivité, aspiration de l’esprit et de la volonté, il vise une unité profondément personnelle, celle qui, au-delà de l’union en une seule chair, conduit à ne faire qu’un cœur et qu’une âme ; il exige l’indissolubilité et la fidélité dans la donation réciproque définitive et il s’ouvre sur la fécondité. »
 
Liberté et Responsabilité dans les choix culturels
Dans Amour et Responsabilité, Karol Wojtyla a souligné que le rationalisme scientifique de l’homme moderne a obscurci l’ordre sacré de la création, et il nous est ainsi plus difficile de comprendre les principes sur lesquels se base la morale sexuelle catholique. Il dit que l’ordre de la création, que nous appelons Loi Naturelle, trouve son origine dans la volonté divine de Dieu le Père. On ne peut pas y toucher. Changer l’ordre de l’existence est un droit qui n’appartient qu’au Seigneur lui-même. Quand le Christ a marché sur les eaux, multiplié les pains et les poissons, et (le plus remarquable de tout) ressuscité des morts, il a exercé son droit divin. Les apôtres l’ont compris et l’en ont béni. Seul le Créateur, qui a autorité sur toute la création, peut suspendre les lois de la création. Mais même dans sa toute-puissance Dieu ne viole jamais l’ordre moral de l’univers. Tout au long des Evangiles, Jésus agit toujours en toute responsabilité.
Les scientifiques étudient aussi trop souvent la biologie humaine comme si elle était séparée de l’ordre moral. Puisque le corps révèle la signification de la personne humaine, l’étude de la biologie humaine devrait toujours chercher à comprendre la totalité du mystère de la personne humaine. A cette lumière, la stérilisation, la contraception, l’avortement, la mutilation, l’expérimentation sur les fœtus, et les domaines de plus en plus étendus de bio-ingénierie sont des actes de violence contre l’humanité et des insultes à Dieu. Le médecin, par exemple, ne devrait pas être simplement un technicien, une sorte de bricoleur mécanique du moteur de la chair humaine nue séparée de sa signification dernière. Il doit servir son patient en prêtant à la signification de la totalité de son être, comme Dieu l’a conçu « dès le commencement ».
De même, si un artiste peint un sujet humain nu, il doit en faire un portrait qui nous permette de prendre conscience de la totalité de la vérité sur l’homme – comme c’est le cas dans « Adam et Eve chassés du paradis » par Masaccio. Bien que les personnages de ce tableau soient nus, leurs corps ne sont pas le but premier. Le peintre cherche plutôt à révéler la vérité sur leur état d’esprit intérieur. Bien que la prudence exige que certaines scènes soient présentées avec une certaine retenue, elles ont leur place tant que la signification finale et la dignité des personnages humains priment. Faire du corps une fin en soi, c’est de la luxure qui peut être une forme d’idolâtrie.
L’Eglise maintient que dans chaque acte libre, que ce soit dans le domaine de la créativité, de l’amour conjugal, de la recherche scientifique, de la mode, etc. il doit y avoir une responsabilité parallèle, sur  toute la vérité sur l’homme.  Dans tout acte humain, nous devons respecter la dignité humaine, celle des autres comme la nôtre. Par exemple, une jeune fille qui envisage de porter des vêtements provocants devrait réfléchir à deux fois sur l’effet que cela aura aux yeux des jeunes hommes -  car les provoquer délibérément de cette façon fait plus que leur offrir une occasion de pécher ; c’est aussi une insulte voilée, et aussi une insulte à elle-même. Un scientifique qui détruirait un enfant dans un but de recherche, prétextant que ses connaissances accrues profiteront à d’autres enfants, a en fait dévalué tous les enfants. Un réalisateur de film qui montre l’acte conjugal au nom du « réalisme » nuit au Réel en général en sapant les fondements moraux sur lesquels s’appuie la vérité. Quand l’Eglise condamne de telles activités, elle ne s’oppose en aucun cas à la science, à la culture et n’agit pas par pruderie, car elle n’a qu’un seul objectif : nous libérer afin nous nous connaissions comme nous sommes vraiment, et que nous nous évaluions selon une mesure qui est la plus élevée et la plus éternelle. Elle nous protège aussi de ces théoriciens  qui souhaitent recréer l’homme à leur propre image – éternelle tentation de ceux qui ont la connaissance et le pouvoir – « Vous serez comme des dieux ».
 
Retour au Paradis Terrestre ou en marche vers le Paradis ?
Il nous est impossible de revenir à l’état d’innocence originelle. La Chute de l’Homme n’était pas simplement une erreur malheureuse, qu’il vaut mieux oublier, comme si nous pouvions résoudre ce problème dans sa totalité en prétendant qu’il n’a jamais existé. (Ceci, en effet, est ce que les adeptes du nudisme aimeraient que nous croyions). Cela ne marche pas. C’est un mensonge. Les portes du Paradis Terrestre restent résolument fermées. L’erreur a été faite et il faut en tirer une leçon sur l’état de l’univers et ce qui en découle. Cependant Dieu dans Sa miséricorde infinie et dans Sa justice a envoyé son Fils Unique pour nous sauver de la tyrannie des mensonges. Jésus a accepté de subir l’humiliation d’être dénudé, et dans son agonie morale jointe à son agonie physique il porte la souffrance de nos mauvais choix. Il a ainsi accompli la rédemption de chaque facette de notre être, y compris notre corps. Il a expié pour tous les désordres dont la chair est héritière. Nous ne pouvons pas retourner au Paradis Terrestre, mais le Christ nous a ouvert la voie de la restauration de l’unité originelle dont nous bénéficions avant la Chute. Il nous appelle à combattre à chaque instant pour agir en conformité avec les vues originelles de Dieu de telle sorte que nous puissions un jour hériter de notre vraie identité. « Car on ne voit pas encore ce que nous serons » dit St Jean (I. Jean 3. 2-3). Cependant nous le savons en partie, car on nous a dit qu’au Ciel après la « résurrection de la chair » nous aurons pour toujours de nouveaux corps glorieux. En attendant, le Seigneur nous assure que sa grâce nous suffit. Il veut que nos corps expriment notre personnalité dans sa totalité, soit dans le célibat, soit dans un chaste amour conjugal. Avec la grâce surnaturelle dispensée par les sacrements de l’Eglise et demandée par la prière, il est possible d’apprendre à aimer pleinement, de savoir ce que nous avons été, et ce que nous pouvons devenir. Les marques de notre ancienne défaite sont transfigurées dans le Christ. Ce sont les images de l’unité bénie qui nous attend, et pour laquelle il a payé le prix. Notre tâche est de coopérer avec la grâce, de porter la part de la croix chaque jour de notre vie, de combattre contre les mêmes forces qui l’ont dénudé et qui ont avili sa chair. Dans ce combat, la pudeur  garde notre personne comme un mur autour d’un palais, et les sentiments de honte comme un invisible gardien des portes. La honte engendre aussi le repentir. Le repentir desserre l’étau de l’égoïsme, et permet le début du travail de l’amour vrai. Et quand l’Amour aura accompli son œuvre, il n’y aura plus de honte.
Nous ne devons pas sous-estimer l’urgence de cet appel au combat, ni oublier que notre adversaire est décrit par les Ecritures comme le plus intelligent de toutes les créatures. Le Christ nous invite à rester éveillés et à être vigilants, étant calmement attentifs aux tactiques du diable, en particulier à son intérêt particulier pour les enfants. Les tentations débutent généralement par de « petits » compromis, mais nous devrions être conscients que le but de l’ennemi est de nous conduire petit à petits vers de plus grands. Il nous est difficile de résister à l’énorme pression exercée par une société immorale, car il est dans notre nature de chercher le bonheur de nos enfants. Et les jeunes peuvent être très malheureux quand on résiste à leur désir d’être à la mode. Mais nous devons avoir une vue à long terme. Dieu notre Père veut que nos enfants soient heureux éternellement,  aussi devons-nous toujours garder devant les yeux de notre cœur leur vrai bonheur.
Les temps sont très mauvais, ils sont sans aucun doute atteints d’une maladie mortelle. « La culture de mort », ainsi que l’appelle le Saint Père. Et il entend bien plus que la mort du corps. En l’espace d’à peine un siècle, la société occidentale est passée d’une culture chrétienne à une culture dé-spiritualisée, puis à une culture déshumanisée. L’étape suivante est la diabolisation de la culture, un processus qui a déjà commencé. A ce stade de la grande guerre entre le bien et le mal, nous devons nous tourner avec une grande confiance vers Notre Dame, lui demandant les grâces particulières de sagesse, prudence et pudeur pour nos jeunes. Chaque jour nous devrions invoquer sa protection contre l’esprit du monde et l’esprit de notre vieil adversaire. Si nous le faisons, elle nous aidera à voir dans notre vie où nous avons été trompés. Elle nous aidera à trouver une meilleure voie, si nous répondons à l’effusion de grâces. Alors nos enfants apprendront à aimer plus pleinement. Et ils seront aimés pour ce qu’ils sont vraiment.
Mikael O’Brien  (12 janvier 2005)
 
 
 
 
 
 
 
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7 octobre 2013 1 07 /10 /octobre /2013 08:01
 101009_chapelet1.jpgLa victoire de Lépante en 1571 mit une limite aux conquêtes musulmanes. Cette victoire fut attribuée à la prière du Rosaire, qui était une dévotion encore récente dans la population catholique.

Le 29 janvier 1965, l'époque des invasions étant révolue depuis longtemps, Paul VI a rendu aux Turcs l'étendard de Lépante... Sans pour autant renier sa foi chrétienne ni effacer la fête de Notre Dame du Rosaire !

 

 Récit.

Au XVIème siècle l'Empire Ottoman en expansion continue menace l'Europe occidentale. Dans un contexte peu favorable, le pape Pie V réussit finalement à établir en mai 1571 « la Sainte-Ligue », alliance de l'Espagne, Venise et Malte, qu'il consacre en la Basilique Saint-Pierre.

 

P1580086.jpgUne flotte imposante est réunie, qui est confiée à don Juan d'Autriche, frère de Philippe II d'Espagne. Afin d'implorer la protection céleste sur la flotte, St Pie V ordonne un jubilé solennel, un jeûne et la prière publique du Rosaire.

 

La bataille décisive a lieu le 7 octobre 1571, dans le golfe de Lépante, à la sortie du détroit de Corinthe. Elle met aux prises 213 galères espagnoles et vénitiennes et quelques 300 vaisseaux turcs. Cent mille hommes environ combattent dans chaque camp. La flotte chrétienne remporte une victoire complète, grâce à de l'artillerie lourde embarquée. Presque toutes les galères ennemies sont prises ou coulées. L'amiral turc Ali Pacha est décapité. Quinze mille captifs chrétiens sont libérés. A peine un tiers de la flotte turque peut repartir, brisant ainsi la légende de l'invincibilité de la flotte musulmane.

 

280px-El_Greco_050.jpgLe soir de la bataille, le pape Pie V va brusquement de son bureau à la fenêtre, où il semble contempler un spectacle. Puis il se retourne et dit aux prélats qui l'entourent : « Allons rendre grâce à Dieu : notre armée est victorieuse ». C'était le 7 octobre un peu avant 5 heures du soir, mais la nouvelle de la victoire ne devait parvenir à Rome que 19 jours plus tard, le 26 octobre, confirmant ainsi la révélation faite au souverain pontife.

Cette importante victoire navale a été considérée comme un miracle obtenu par la prière du Rosaire, dans laquelle toute la chrétienté s’était alors impliquée à la demande du pape dominicain (on se souviendra que la dévotion au Rosaire était un fruit de l’ordre de saint Dominique).

Après Lépante, Pie V ajouta aux Litanies de la très Sainte Vierge, une invocation supplémentaire : « Secours des chrétiens, priez pour nous », et il ordonna l'institution de la fête de Notre-Dame des Victoires que Grégoire XIII fera ensuite célébrer, sous le nom de fête du Rosaire, chaque premier dimanche d'octobre dans toutes les églises. Au sein du peuple catholique la victoire de Lépante contribua ainsi au rapide essor de la dévotion du Rosaire. Depuis lors, l’Église continue d’honorer, chaque 7 octobre, la Vierge du Rosaire, qu’elle invoque en ce jour sous les vocables de « Notre Dame de la Victoire (de Lépante) » ou de « Secours des chrétiens » (Auxilium Christianorum)".

 imagesCAH6QP6I.jpg

 
 
 
 
 
 
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12 août 2013 1 12 /08 /août /2013 08:52

   (traduction de KTOtv)

 

Bonsoir jeunesse ! Bonsoir les sentinelles !

 

indexMon nom est Philippe Pasos. Je suis du diocèse de Ponta Grossa, du Parana. Je fais partie du groupe de prière de jeunes : « Le Cœur adorateur ».

Depuis mon enfance, je cherchais à sentir l’amour de Dieu au plus profonde moi. Je cherchais à avoir une expérience avec Dieu plus forte. Et aujourd’hui, je peux dire que je suis joyeux, que je me garde jusqu’au jour de mon mariage dans la chasteté.


Le-monde-a-besoin-de-jeunes-comme-vous-lance-l-archeveque-dJe veux dire à chacun d’entre vous qu’aujourd’hui je viens raconter une histoire qui commence aux JMJ de Madrid en 2011. J’ai pris mon courage et j’y suis allé, sans les recours financiers, avec l’aide de plusieurs personnes. Et quand je suis arrivé là-bas, j’ai vécu des expériences. Et à chaque expérience, je me suis appronfondi, je me suis enraciné, je me suis purifié et je suis resté ferme dans la Foi. Je peux dire à chacun d’entre vous que le jour de la Veillée, j’ai certainement eu une expérience très forte avec Jésus.

Je regardais cette croix (la croix des JMJ) que le Pape Jean-Paul II nous a donnée, Pèlerin de l’Amour, et j’ai prié Notre-Dame… J’ai regardé comme je regarde aujourd’hui tous ces jeunes et j’ai senti dans le silence du Pape Emérite Benoît XVI, ce silence qu’il a demandé… je peux dire à chacun d’entre vous, ici, que j’ai écouté la voix de Dieu.


Après çà je suis rentré au Brésil, avec le cœur enflammé, plein de l’Esprit-Saint, plein d’Amour. [Je me suis dit] « C’est ce Feu de l’Esprit que tu vas susciter dans le cœur de tous les jeunes, la Force d’une jeunesse restaurée. » Et je suis retourné motivé au Brésil parce que les prochaines JMJ allaient être au Brésil. Et j’étais content car j’allais certainement emmener les jeunes de mon groupe, ici. Et aujourd’hui, ils sont ici ! On a travaillé avec une motivation spirituelle très forte : jeûne, prière, vie fraternelle. Je suis ici à cause de çà ! Et aussi grâce aux recours financiers qu’on a réussi à obtenir, grâce à la Communauté, grâce aux parents et grâce à la jeunesse.


Et c’est là que commence un travail que j’ai fait, un travail financier. Et le 13 janvier 2013, deux jours avant mes 23 ans, il y a des jeunes qui sont rentrés chez moi. Et ils voulaient voler tout cet argent que nous avions récolté pour les JMJ. Et à ce moment, je me suis souvenu de ma mère, de mes frères, de tous les efforts que nous avions faits pour tous les jeunes de cette Communauté. Ils voulaient voler tout cet argent qu’on avait durement réussi à récolter au travers des veillées, et au travers de toutes les formes possibles d’actions.

BRAZIL-POPE_0.JPGEt j’ai reçu une balle, et ma vie aurait pu se terminer là, les jeunes ! Mais Dieu avait une mission bien plus grande pour moi ! Bien plus grande… Je peux dire que la Miséricorde de Dieu a été si grande qu’en moins de deux minutes Dieu m’a donné deux pompiers pour m’éviter l’arrêt cardiaque que j’étais en train de vivre. Quand j’ai été emmené à l’hôpital, le médecin a dit à mon père et à ma mère : « Ce garçon n’a pas la possibilité de survivre, il ne survivra pas ! » Et ma maman, dans la Foi, dans prière, a dit : « Non, il vivra ! ». Et là, j’ai reçu l’onction des malades, et aujourd’hui, je suis là, ici !


Mais la Providence de Dieu et la Miséricorde de Dieu ont été si grandes que tous mes amis étaient déjà réunis en train de demander, d’intercéder pour ma vie. Et tout le Brésil entier a commencé à prier pour moi. Et au-delà du Brésil, il y a eu des prières, des veillées pour que je puisse guérir. Et malgré çà, j’ai été dans le coma, j’ai été paralysé, j’ai été entubé et j’ai réussi à demander à recevoir l’Eucharistie. Et le lendemain j’ai reçu l’Eucharistie.

Chers jeunes, la Miséricorde de Dieu, ces jours-ci, a été si forte. Et je peux vous dire maintenant que pour vous donner mon témoignage je me rappelle de vous dans cette Croix où j’ai eu cette forte expérience dans la prière. Cette Croix qui est là ! Vous pouvez regarder cette Croix et regarder l’icône de Notre-Dame.

Et maintenant je veux dire à chacun d’entre vous que, aujourd’hui, Dieu m’a donné une croix. Et cette croix, c’est ma chaise roulante, aujourd’hui…


Aujourd’hui, je veux que vous fassiez une chose, maintenant. Vous voyez cette croix que nous avons reçue (autour du cou), cette croix pélerine. Je voudrais que chacun d’entre vous prenne cette croix et la regarde maintenant… (silence)… Regardez-là ! ….

 

f1xv0.jpgEvêques, cardinaux qui êtes ici, prenez, regardez la croix que vous portez sur votre coeur.

Je voulais vous dire qu’aujourd’hui, cette croix, dans ma vie, c’est cette chaise.

 

Quelle est ta croix ?


Ma croix est de joie, de victoire, de félicité ! Ma croix, c’est la Croix du Ressucité et je veux la partager avec vous !

Jeune, aujourd’hui regarde la croix que tu portes… et je veux demander à chacun de vous, ceux qui sont bien loin, depuis ce matin, prenez votre croix ! Enlève la croix et agnouille-toi ! Tourne-toi vers le pape François. Si tu veux salir un petit peu tes genoux, agnouille-toi ! Agnenouille-toi devant notre pape ! Lève ta croix et parle à notre pape ! Voici notre croix ! Voici notre croix ! (Les jeunes répètent : voici notre croix ! )


Un jour, on a voulu me faire tomber avec ma croix. Mais en vérité, on n’a pas réussi, parce que cette croix, c’est celle qui m’a mis debout, qui m’a relevé ! Et toi aussi tu as cette croix, et elle relève chacun de vous ! Et vous tous, à travers les moyens de communication dans le monde entier, je peux vous dire que cette croix est la croix de la Résurrection. C’est la croix de la victoire !

 

 

Une-jeune-fille-venue-ecouter-le-pape-Francois-devant-le-paC’est la croix d’une nouvelle génération d’adorateurs !

Jeunes, avec la Foi, vous serez des jeunes splendides, avec le Feu de l’Esprit-Saint ! Amen ! (Applaudissements)

Silence ! Remets ta croix maintenant, parce que Jésus, l’Esprit-Saint va parler.

 

Il y a quelque temps que l’Esprit-Saint vient et parle dans mon cœur. Il a demandé que ce siècle soit consacré à l’Esprit-Saint. Nous voulons demander au pape : « Sanctifie ! » Nous allons demander que le pape puisse consacrer l’humanité à l’Esprit-Saint. Et avec elle le pape Jean-Paul II, et avec elle Notre-Dame de Fatima. Et avec elle, ma sœur... Amen.

Pour moi vivre, c’est le Christ et être uni avec le Christ.

Merci !

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10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 16:51

 Silence mg 6668 

« Car c’est d’après tes paroles que tu seras justifié, et d’après tes paroles que tu seras condamné »  Mat.12, 37

Pour mettre Dieu dans notre cœur, commençons par le mettre dans nos pensées et, pour cela, dans nos paroles, comme c’était l’habitude en époque de chrétienté.

    

                      AU LIEU DE
                       DISONS

Bon courage !

Dieu vous aide !

Tant pis !

Dieu l’a voulu !

Bonne chance !

Dieu vous garde !

Bon travail !

Dieu vous assiste !

Meilleure santé !

Dieu vous guérisse !

Bon voyage !

Dieu vous accompagne !

Bonne route !

Dieu protège votre route !

Dieu vous conduise !

Merci !

Dieu vous le rende !

Quel malheur !

Pitié mon Dieu !

Par chance !

Grâce à Dieu !

Nous n’y pouvons rien…

A la grâce de Dieu !

Heureusement !

Dieu merci !

Chic alors !

Louange à Dieu !

Quelle veine !

Dieu soit loué !

Je ne sais pas…

Dieu seul le sait…

Je vous le jure !

Dieu m’est témoin !

Je vous en supplie !

Pour l’amour de Dieu !

Pourvu que oui !

Plaise à Dieu ! Plût à Dieu que…

Dieu le veuille…Dieu vous entende !

Pourvu que non !

A Dieu ne plaise ! Dieu m’en garde !

Si ça se trouve…

S’il plaît à Dieu….

On verra…

A la grâce de Dieu…

Vous avez raison !

Dieu vous entende !

Excusez-moi !

Dieu me pardonne !

Faites attention !

Dieu vous protège !

A vos souhaits !

Dieu vous bénisse !

Zut ! M… !

Mon Dieu, je vous l’offre !

« T’y comprends rien » !

Que Dieu t’éclaire !

(en cas de doute)

Dieu sait si…

(après un futur)

Si Dieu veut…

(à propos d’une réalisation)

Dieu aidant…

(en superlatif)

Dieu sait si…, Dieu sait comme…

Etc,etc…

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26 juin 2013 3 26 /06 /juin /2013 13:48

17824217-famille-chretienne-profiter-de-leurs-vacances-de-p.jpg

 

Les vacances sont chrétiennes quand :

 

1. On est en vacances ; 2. et qu’on est chrétien (aussi) en vacances. Envisager ses vacances comme un " itinéraire dans l’amour de Dieu ", voilà des vacances chrétiennes, vraiment.


Concrètement, que faire ?

 

1. La météo de la charité : avant tout, se reposer la question du " poids d’amour " que comporteront ses vacances. C’est la programmation essentielle. Les vacances risquent d’être un " monstre d’égoïsme " camouflé en détentes.

 

2. Dieu dans ses valises : refaire ses valises. Dieu s’y trouve-t-il ? Le plus commode, c’est une petite Bible ; ou une vie de saint ; ou, pourquoi pas, un petit ouvrage de théologie ; en tout cas ce petit Magnificat si complet. N’oublions pas non plus ces signes qui aident à franchir l’invisible : son chapelet ; une petite icône ; une croix. Tout se transporte.

 

3. Une route dans la foi : la foi est mon lien avec Dieu. C’est Dieu dans mon cœur à tout moment du voyage. Pas seulement cinq minutes dans les brumes du sommeil. Tout le temps.

 

4. Fuir les lieux sans Dieu : il y a des lieux maudits et pervers. Il faut avoir le courage, oui le courage, de ne pas y aller. On refusera les soirées louches ou peu sûres. C’est une règle pour choisir ses amis de vacances. Ne pas se mettre dans des situations ambiguës, des promiscuités malsaines, dans des " états seconds".

 

5. Des moments pour Dieu seul : les vacances sont comme un long dimanche, un étalement du repos dominical et donc une anticipation du repos éternel. Alors, posons des actes concrets.

 

6. Ne pas manquer la messe : bas les masques ! Trop de prétextes pour " ne pas avoir eu le temps " ce dimanche : les horaires de train, d’avion, les ballades en montagnes, les pays sans église. Prétextes !

 

7. Contempler : sans contact avec la beauté, on s’aigrit vite. Beauté de la nature : " Dieu n’est que dans la campagne " disait un célèbre citadin athée. Beauté dans l’art. Beauté inépuisable des êtres humains. Faire l’expérience de la splendeur de ces rayons de Dieu.

 

8. Témoigner : Pourquoi pas ? En vacances, on ne se contente pas de " rester " chrétien. On le suscite chez les autres.


9. Servir : Dieu s’est fait homme non pour être servi mais pour servir. La route vers Dieu suit le même chemin. En vacances, on aime se faire servir. Parfois, d’une manière tyrannique. Parce qu’on paye.

 

10. Se réjouir : si les vacances sont une anticipation du repos éternel, ce dimanche sans fin, elles seront joyeuses. Que de vacanciers affairés rouges d’insatisfactions ! Le chrétien se réjouit de tout parce que sa joie est d’abord en Dieu. Il se réjouit même des vacances des autres quand lui-même reste au travail. La joie est le fruit précieux de vacances " réussies " selon Dieu. Loin de l’idéal mondain d’une oisiveté paresseuse et déshumanisante (et là on bronze toujours idiot), le chrétien secrète la joie comme Dieu donne sa grâce, dans la vérité et la gratuité du don de soi. Au retour, mieux que les fières photos de ses exploits touristiques, il livrera le témoignage d’un cœur plus joyeux d’avoir pris Dieu en vacances.

 

BONNES VACANCES AVEC DIEU ET POUR DIEU !

 

 

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