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9 octobre 2013 3 09 /10 /octobre /2013 12:50

  Clin d'oeil sur deux mondes !  

 

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9 octobre 2013 3 09 /10 /octobre /2013 08:11

Rome,   8 octobre 2013  (Zenit.org)  

 

pieXII.jpgPour le professeur Giorgio Israel, mathématicien italien, « l’ouverture [aux juifs] des portes de couvents et de maisons religieuses » sur ordre de Pie XII est « une évidence ».

Son père, Saul Israel, médecin et écrivain juif de Salonique (1897-1981), citoyen italien, a subi la persécution nazi-fasciste et a trouvé refuge au couvent de Saint-François, rue Merulana, à Rome.

Le témoignage complet de Paul Israel a été publié il y a quatre ans, dans « Pour la défense de Pie XII. Les raisons de l’histoire » (« In difesa di Pio XII, Le ragioni della storia », Venise, Marsilio, 2009).

Or, un texte inédit vient d'être retrouvé par son fils Giorgio: « En mettant de l’ordre dans les papiers de mon père je suis tombé sur un autre document dont j’ignorais l’existence, qui constitue un témoignage encore plus direct et tissé d’éléments factuels », explique Giorgio Israel dans L'Osservatore Romano.

Il s'agit d'un brouillon d’une « déclaration envoyée à l’Association Guglielmo Pallavicini à l’occasion de la cérémonie commémorative en l’honneur de Pie XII qui a eu lieu à Zagarolo le 29 juin 1965 ».

pieXIIa.jpg« Lire (ou relire) ce document n’est pas inutile aujourd’hui, étant donné que ce qui passait alors pour une évidence — « l’ouverture [aux juifs] des portes de couvents et de maisons religieuses » sur ordre de Pie XII, comme chacun savait » — ne semble plus l’être », fait-il observer.

Giorgio Israel rend également hommage aux « prêtres cités pour leur engagement généreux ».

Saul Israel avait trouvé refuge chez les franciscains durant la seconde guerre mondiale : le pape Pacelli avait demandé aux religieux d'ouvrir leurs portes, déclarant que de nombreux couvents - comme pour les Dames de Sion du Janicule -, étaient territoires du Vatican. Une barrière dérisoire pour protéger un peu plus les réfugiés de l'oppresseur.

Médecin et écrivain juif de Salonique, neveu du rabbin Yehuda Nehama, Paul Israël était citoyen italien depuis 1919. Avec sa famille, il a subi la persécution nazi-fasciste et durant l’Occupation de Rome par l'Allemagne nazie, il trouva alors refuge au couvent de Saint-François, rue Merulana, la rue qui relie Sainte-Marie-Majeure et Saint-Jean-du-Latran. Les franciscains y ont leur couvent, leur faculté de théologie, l'Antonianum, la basilique Saint-Antoine et une soupe populaire.

Dans ce document, il écrit notamment :

« Nous devons jurer d’extirper à jamais l’oppression du corps et de l’esprit; d’éteindre cette haine qui nous est inculquée au nom de prétendues vérités; sachant que la vérité qui se sert de la violence et du piège est un atroce et diabolique mensonge, même invoquée au nom de Dieu. »

Les franciscains lui avaient donné une bible en hébreu. Il raconte que ressurgit alors en lui le souvenir des prières de sa grand-mère Esmeralda, et qu'il priait le Shema Israël en parlant au crucifié, Jésus de Nazareth. Médecin, il a médité sur ce qu'il appelle la "consanguinité" entre juifs et chrétiens.

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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 08:55

Rome,   6 septembre 2013  (Zenit.org)  Anita Bourdin

anna_romano.jpgUne Italienne en vacances à Gallipoli - dans la région méridionale des Pouilles - a reçu un appel téléphonique qui lui a redonné « la joie de vivre », mardi dernier, 3 septembre. Dans une situation angoissante, qu’elle avait expliquée au pape François dans une lettre, elle a pourtant refusé l’avortement. Le pape l’a appelée.

 « Il Messaggero » de ce 6 septembre rapporte le témoignage d’Anna Romano, 35 ans, d’Arezzo, qui a écrit au pape en juillet dernier : « Je suis une maman célibataire avec derrière moi un divorce et puis je me suis fiancée. En juin, j’ai découvert que j’étais enceinte. J’ai alors appris la vérité : cet homme était marié, avait un fils, et il voulait que j’avorte. J’ai souffert à en mourir. Je lui ai dit de disparaître de ma vie et que j’aurais de toute façon gardé le petit. J’ai vécu des moments d’angoisse, je ne savais plus quoi faire, je me sentais trahie, humiliée. »

Elle a pourtant trouvé la force de tout raconter dans une lettre au pape François. « Je lui ai raconté mon désespoir. Lui, il a accueilli mon appel », dit-elle.

Mardi dernier, son portable sonne : le préfixe de Rome. « Allô, Anna, je suis le pape François, j’ai reçu ta lettre ». Anna dit avoir été « pétrifiée » quand elle a reconnu la voix du pape qui l’appelait « comme un ami proche et sage » : « Il m’a rassurée en me disant que l’enfant était un don de Dieu, un signe de la Providence. Il m’a dit que je ne resterai jamais seule. Il m’a rempli le cœur de joie lorsqu’il m’a dit que j’ai été très courageuse et forte pour mon enfant. Lorsque je lui ai dit que je voulais le faire baptiser, mais que j’avais peur que ce ne soit pas possible parce que je suis mère célibataire, divorcée, il m’a rassurée en me disant : « Je suis convaincu que tu n’auras aucun problème à trouver un père spirituel, si ce n’est pas le cas, sache que je suis toujours là. »

Anne espère que son histoire « servira d’exemple pour tant de femmes qui se sentent loin de l’Eglise seulement parce qu’elles sont tombée sur un homme qui n’était pas le bon ».

Si l’enfant est un  garçon, elle l’appellera « Francesco ».

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7 octobre 2013 1 07 /10 /octobre /2013 08:01
 101009_chapelet1.jpgLa victoire de Lépante en 1571 mit une limite aux conquêtes musulmanes. Cette victoire fut attribuée à la prière du Rosaire, qui était une dévotion encore récente dans la population catholique.

Le 29 janvier 1965, l'époque des invasions étant révolue depuis longtemps, Paul VI a rendu aux Turcs l'étendard de Lépante... Sans pour autant renier sa foi chrétienne ni effacer la fête de Notre Dame du Rosaire !

 

 Récit.

Au XVIème siècle l'Empire Ottoman en expansion continue menace l'Europe occidentale. Dans un contexte peu favorable, le pape Pie V réussit finalement à établir en mai 1571 « la Sainte-Ligue », alliance de l'Espagne, Venise et Malte, qu'il consacre en la Basilique Saint-Pierre.

 

P1580086.jpgUne flotte imposante est réunie, qui est confiée à don Juan d'Autriche, frère de Philippe II d'Espagne. Afin d'implorer la protection céleste sur la flotte, St Pie V ordonne un jubilé solennel, un jeûne et la prière publique du Rosaire.

 

La bataille décisive a lieu le 7 octobre 1571, dans le golfe de Lépante, à la sortie du détroit de Corinthe. Elle met aux prises 213 galères espagnoles et vénitiennes et quelques 300 vaisseaux turcs. Cent mille hommes environ combattent dans chaque camp. La flotte chrétienne remporte une victoire complète, grâce à de l'artillerie lourde embarquée. Presque toutes les galères ennemies sont prises ou coulées. L'amiral turc Ali Pacha est décapité. Quinze mille captifs chrétiens sont libérés. A peine un tiers de la flotte turque peut repartir, brisant ainsi la légende de l'invincibilité de la flotte musulmane.

 

280px-El_Greco_050.jpgLe soir de la bataille, le pape Pie V va brusquement de son bureau à la fenêtre, où il semble contempler un spectacle. Puis il se retourne et dit aux prélats qui l'entourent : « Allons rendre grâce à Dieu : notre armée est victorieuse ». C'était le 7 octobre un peu avant 5 heures du soir, mais la nouvelle de la victoire ne devait parvenir à Rome que 19 jours plus tard, le 26 octobre, confirmant ainsi la révélation faite au souverain pontife.

Cette importante victoire navale a été considérée comme un miracle obtenu par la prière du Rosaire, dans laquelle toute la chrétienté s’était alors impliquée à la demande du pape dominicain (on se souviendra que la dévotion au Rosaire était un fruit de l’ordre de saint Dominique).

Après Lépante, Pie V ajouta aux Litanies de la très Sainte Vierge, une invocation supplémentaire : « Secours des chrétiens, priez pour nous », et il ordonna l'institution de la fête de Notre-Dame des Victoires que Grégoire XIII fera ensuite célébrer, sous le nom de fête du Rosaire, chaque premier dimanche d'octobre dans toutes les églises. Au sein du peuple catholique la victoire de Lépante contribua ainsi au rapide essor de la dévotion du Rosaire. Depuis lors, l’Église continue d’honorer, chaque 7 octobre, la Vierge du Rosaire, qu’elle invoque en ce jour sous les vocables de « Notre Dame de la Victoire (de Lépante) » ou de « Secours des chrétiens » (Auxilium Christianorum)".

 imagesCAH6QP6I.jpg

 
 
 
 
 
 
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4 octobre 2013 5 04 /10 /octobre /2013 08:14

Antonio-Oriente.jpgIl s'est approché du pape avec une petite mallette dont l'aspect était un peu inquiétant. A l'intérieur, il y avait une demi-douzaine d'instruments chirurgicaux, outils et pinces de diverses formes et tailles – que lui, le Docteur Antonio Oriente de Messina, ancien gynécologue avorteur, voulait remettre à tout prix à Bergoglio. Ce bagage qui lui avait déjà occasionné un grand nombre de problèmes lors de l'embarquement dans l'avion à Palerme, a été le protagoniste dans la Salle Clémentine du Vatican d'un épisode imprévu, de valeur symbolique inhabituelle. A l'intérieur se trouvaient les instruments avec lesquels, jusqu'en 1986, le Docteur Orient avait brisé des vies avant qu'elles n'éclosent.

Avant sa conversion, avant d'embrasser avec conviction et courage la route de la vie, ces instruments ont été entreposés pendant près de trente ans comme un signe concret du mal qu'ils avaient provoqué, d'un passé contre lequel il se bat maintenant. Il a voulu les laisser au Pape et, grâce à une bonne dose d'audace et de chance, il y a réussi, grâce aussi à l""intercession" de quelques prêtres et d'un membre du service d'ordre. « Pape François, imposez-moi les mains, priez pour moi, prenez les instruments – c'est ainsi qu'il s'exprime dans le dossier qu'il a lui-même « posté » sur son profil Facebook – donnez-moi le mandat d'évangéliser pour la vie et de défendre avec mes collègues la vie elle-même, promettez-moi de prier sur ces instruments chirurgicaux (...)».

Oriente est vice-président de l'Association nationale des gynécologues et obstétriciens catholiques italiens et sa rencontre avec le pape a eu lieu le 20 septembre dernier, lors de l'audience avec des délégués des gynécologues catholiques de diverses associations. Bergoglio, dans son discours aux participants, a dénoncé la "mentalité généralisée du profit, la "culture du rejet" qui asservit aujourd'hui tant de cœurs et d'intelligences et qui incite à éliminer des êtres humains, en particulier s'ils sont physiquement ou socialement plus faibles". Puis il avait confié aux médecins catholiques la mission d'être « témoins et propagateurs de la "culture de la vie" ».

Antonio Oriente fait cela depuis 1986, lorsqu'une conversion soudaine et profonde l'a conduit à abandonner ses instruments de mort pour devenir non seulement un médecin objecteur de conscience, mais un authentique témoin de la vie. Aujourd'hui Oriente, responsable de deux centres de consultation à Messine, organise des séminaires et des conférences, raconte son histoire dans des journaux et magazines, se souvient du moment où il a écrit sur une feuille "jamais plus jusqu'à la mort" et c'est ainsi qu'il se comporte depuis."

« La remise des instruments de mort au Pape - commente Giuseppe Noia, ami d'Antonio Oriente et Président de l'Association des gynécologues et obstétriciens catholiques, est le symbole de l'abandon d'un passé qui ne lui appartient plus (…) Ce geste n'accuse personne, mais appelle le mal par son vrai nom et conteste de façon décisive cette culture de la manipulation sémantique qui fait d'un crime un droit (… ) »

Note : selon les dernières statistiques rendues publiques par le ministère italien de la Santé, alors qu’en 2005, la moyenne nationale des gynécologues et anesthésistes invoquant l’objection de conscience pour refuser de pratiquer l'avortement n’était « que » de 58,7 %, aujourd’hui, en 2013, cette moyenne frôle les 80%.

En Italie, depuis 1978, l'interruption volontaire de grossesse (IVG) est en effet légale mais assortie d’une clause qui donne droit à « l’objection de conscience », soit le droit aux médecins de « refuser d’accomplir un acte médical pour des raisons personnelles.»

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 12:50

avt_helie-de-saint-marc_1777.jpg Quand on a connu tout et le contraire de tout,

 quand on a beaucoup vécu et qu’on est au soir de sa vie,

 on est tenté de ne rien lui dire,

 sachant qu’à chaque génération suffit sa peine,

 sachant aussi que la recherche, le doute, les remises en cause

 font partie de la noblesse de l’existence.

 

Pourtant, je ne veux pas me dérober,

et à ce jeune interlocuteur, je répondrai ceci,

en me souvenant de ce qu’écrivait un auteur contemporain :

 « Il ne faut pas s’installer dans sa vérité

et vouloir l’asséner comme une certitude,

mais savoir l’offrir en tremblant comme un mystère ».

 A mon jeune interlocuteur,

je dirai donc que nous vivons une période difficile

où les bases de ce qu’on appelait la Morale

et qu’on appelle aujourd’hui l’Éthique,

sont remises constamment en cause,

en particulier dans les domaines du don de la vie,

de la manipulation de la vie,

de l’interruption de la vie.

Dans ces domaines,

de terribles questions nous attendent dans les décennies à venir.

Oui, nous vivons une période difficile

où l’individualisme systématique,

le profit à n’importe quel prix,

le matérialisme,

l’emportent sur les forces de l’esprit.

Oui, nous vivons une période difficile

où il est toujours question de droit et jamais de devoir

et où la responsabilité qui est l’once de tout destin,

tend à être occultée.

Mais je dirai à mon jeune interlocuteur que malgré tout cela,

il faut croire à la grandeur de l’aventure humaine.

Il faut savoir,

jusqu’au dernier jour,

jusqu’à la dernière heure,

rouler son propre rocher.

La vie est un combat

le métier d’homme est un rude métier.

Ceux qui vivent sont ceux qui se battent.

Il faut savoir

que rien n’est sûr,

que rien n’est facile,

que rien n’est donné,

que rien n’est gratuit.

Tout se conquiert, tout se mérite.

Si rien n’est sacrifié, rien n’est obtenu.

Je dirai à mon jeune interlocuteur

que pour ma très modeste part,

je crois que la vie est un don de Dieu

et qu’il faut savoir découvrir au-delà de ce qui apparaît

comme l’absurdité du monde,

une signification à notre existence.

Je lui dirai

qu’il faut savoir trouver à travers les difficultés et les épreuves,

cette générosité,

cette noblesse,

cette miraculeuse et mystérieuse beauté éparse à travers le monde,

qu’il faut savoir découvrir ces étoiles,

qui nous guident où nous sommes plongés

au plus profond de la nuit

et le tremblement sacré des choses invisibles.

Je lui dirai

que tout homme est une exception,

qu’il a sa propre dignité

et qu’il faut savoir respecter cette dignité.

Je lui dirai

qu’envers et contre tous

il faut croire à son pays et en son avenir.

Enfin, je lui dirai

que de toutes les vertus,

la plus importante, parce qu’elle est la motrice de toutes les autres

et qu’elle est nécessaire à l’exercice des autres,

de toutes les vertus,

la plus importante me paraît être le courage, les courages,

et surtout celui dont on ne parle pas

et qui consiste à être fidèle à ses rêves de jeunesse.

Et pratiquer ce courage, ces courages,

c’est peut-être cela

« L’Honneur de Vivre »              

Hélie de Saint Marc

(né le 11 février 1922 à Bordeaux et mort le 26 août 2013 à La Garde-Adhémar (Drôme), est un ancien résistant et un ancien officier d'active de l'armée française, ayant servi à la Légion étrangère, en particulier au sein de ses unités parachutistes. Commandant par intérim du 1er régiment étranger de parachutistes, il prend part à la tête de son régiment au putsch des Généraux en avril 1961.)

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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 12:16

Francisca_Cuallado_Baixauli-copie-1.pngLe martyrologe romain fait aujourd’hui, 19 septembre, mémoire de la bienheureuse Francisca Cuallado Baixauli, vierge et martyre espagnole (1890-1936).

Francisca Cullado Baixauli fait partie des nombreux laïcs de l'Action catholique espagnole qui ont versé leur sang pour l'amour du Christ au cours de la persécution anti-catholique qui a accompagné la Guerre civile espagnole.

Originaire de Valence, elle avait été toute jeune éprouvée par la mort de son père. Dès lors, elle s'occupa de sa maman, malade. Elles vivaient de son travail de couturière.

Ses qualités humaines se déployaient aussi dans la pastorale sociale en tant que membre du syndicat catholique féminin. Et cet engagement était soutenu par la participation quotidienne à l'eucharistie et par la prière du chapelet en paroisse.

Puis elle rejoignit l'Action catholique et elle se consacra à la catéchèse et aux œuvres de charité envers les plus nécessiteux, prenant sur ses biens pour les secourir.

 

Or, c'est justement cette activité intense de charité qui la mit en danger. Elle fut arrêtée à la mi-septembre 1936, et jetée en prison. Le 19 septembre, elle était exécutée sans autre forme de procès, à Benifayon. On lui avait tranché la langue pour qu'elle ne crie plus: "Vive le Christ Roi!"

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15 septembre 2013 7 15 /09 /septembre /2013 14:22

    L’attaque le 4 septembre de ce haut lieu chrétien, où l’on parle encore l’araméen, la langue de Jésus, est une blessure profonde pour tout le Proche Orient.


« C'est la première fois que nous sommes attaqués », déclare une religieuse du monastère de Mar Takla, qui a souhaité gardé l’anonymat. « Ce qui se passe à Maaloula saigne le cœur. Comme ce qui se passe ailleurs en Syrie », déclare de son côté un religieux, au lendemain de l’attaque de l’un des plus célèbres villages chrétiens de Syrie : Maaloula, une petite localité située à 55 kms au nord de la capitale syrienne, Damas.
 
    m vig TP 4222Jusqu’ici épargné par les violences, Maaloula a été pris d’assaut mercredi 4 septembre par des rebelles islamistes  qui ont d’abord lancé une attaque suicide contre un poste militaire à l'entrée de la localité, tuant au moins huit soldats, avant d’entrer ensuite dans le village et d’ouvrir le feu sur les maisons, provoquant la fuite de la grande majorité de ses 3.000 habitants.

   

« La croix qui surmontait la coupole du monastère des Saints Serge et Bacchus n’existe plus (…) les églises Saint Léonce et Saints Côme et Damien ont été touchées », rapporte le Patriarche melkite, S.B. Grégoire III Laham, à l’agence Fides. « Cette énième tragédie de cette guerre constitue une blessure profonde pour tous les Syriens, le summum de notre souffrance »,  a-t-il ajouté.  Tous racontent que des appels ont été lancés via des haut-parleurs, pour inviter ses habitants à se convertir à l'Islam. Puis les groupes armés se seraient retirés …
 
Le village, dont le nom « Maaloula » signifie « entrée », car construit dès l’origine à l’entrée d’une faille, est l'un des rares lieux au monde, avec Bakh'a à 7 km au Nord de Maaloula et Joub'adine à 3 km à l'Ouest de Maaloula, où les habitants parlent encore l'araméen, la langue de Jésus-Christ (cf.
Q/R Aleteia). Il doit sa renommée à ses refuges troglodytiques des premiers siècles où, dit-on, les premiers chrétiens persécutés, se seraient réfugiés et où furent célébrées les premières messes chrétiennes.
 
Le village, abrite le monastère grec orthodoxe de Mar Takla, construit autour de la grotte et du tombeau de
Sainte Thècle, première martyre chrétienne,  fêtée le 24 septembre, et le monastère grec catholique des saints Serge et Bacchus : deux hauts lieux de pèlerinage fréquentés tant par les chrétiens que par les musulmans depuis des siècles.
 
Selon les historiens, l’église conventuelle du couvent Saint-Serge est la plus ancienne église du monde Les archéologues estiment qu’elle a été construite avant le concile de Nicée qui s’est tenu en 325. Le couvent abritait des icônes arabes inestimables du XVIIe siècle, qui avaient été exposées à Paris en 2003. Elles ont été volées il y a quelques semaines. 
 
Pour un prêtre du village, interrogé par l'agence de presse catholique
AsiaNews à Rome, en attaquant le village, lieu donc hautement symbolique dans tout le Proche-Orient, en détruisant leurs croix, juste avant la fête de l’Exaltation de la Croix,  « les extrémistes veulent lancer un message précis: le tour des chrétiens est arrivé, maintenant tout peut arriver!  (…) Leur acte est une déclaration de guerre à la communauté chrétienne ».
 
Les chrétiens de Syrie avaient déjà été visés le 15 août dernier, jour de l’Assomption, très célébrée par les communautés chrétiennes d’Orient : Des rebelles avaient attaqué le barrage d’un village chrétien du Wadi al Nasara (vallée des chrétiens située au nord-ouest de Homs), provoquant la mort d’une dizaine de personnes.
 
Frédéric Pichon, historien et spécialiste de la Syrie, qui  a vécu à Maaloula et consacré à la ville une étude : « Maaloula XIXe - XXIe siècle. Du vieux avec du neuf. Histoire et identité d’un village chrétien de Syrie » (Presses de l’Ifpo), confirme dans une interview à
FRANCE 24, qu’il y a bien menace pour les chrétiens. Pour lui, cette nouvelle attaque contre le village Maaloula est une atteinte à un symbole, celui de «  la coexistence possible entre musulmans et chrétiens » qui caractérise ce village,  pour faire savoir aux chrétiens de Syrie « que le pouvoir ne peut plus les protéger et qu’ils ont les moyens de frapper où ils veulent et quand ils veulent. ».   
 

Pour les chrétiens syriens, Maaloula est déjà « terre de martyrs ».

 549159-454085-01-063196332jpg-copie-2.jpgGrâce à un témoin oculaire, une chrétienne actuellement hospitalisée à Damas qui a demandé à conserver l’anonymat pour raisons de sécurité, Fides a reconstruit dans le détail le sort des trois chrétiens tués à Maaloula. Leurs obsèques ont été célébrées le 10 septembre à Damas en la Cathédrale gréco-catholique dans le cadre d’une Messe présidée par le Patriarche melkite, S.B. Grégoire III Laham, et en présence d’évêques d’autres confessions.

   D’après le récit de la femme, les groupes armés ont pénétré le 7 septembre dans de nombreuses maisons civiles, se livrant à des destructions et terrorisant les habitants, frappant toutes les images sacrées. Les islamistes ont intimé à tous les présents de se convertir à l’islam sous peine de mort. photo 1378836977534-1-0Sarkis a répondu avec clarté : « Je suis chrétien et, si vous voulez me tuer parce que je suis chrétien, faites-le ». Le jeune homme a été tué de sang froid ainsi que les deux autres hommes présents. La femme a été blessée et s’est sauvée par miracle, avant d’être conduite à l’hôpital, à Damas.

      « La mort de Sarkis a constitué un véritable martyr, une mort in odium fidei » déclare à Fides Sœur Carmel, l’une des chrétiennes de Damas qui assistent les évacués de Maaloula.

 

 

"S.B. Grégoire III Laham, patriarche d’Antioche des grecs melkites, qui était à Rome pour l’assemblée plénière de la Congrégation pour les Églises orientales, a officiellement demandé au Saint-Siège d’ouvrir le procès en canonisation des trois martyrs de Maaloula"

 

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12 septembre 2013 4 12 /09 /septembre /2013 12:16
   Madonna_Child_SantaMaria_inTrastavere_6974-copie-1.jpg  
 

Je te salue, Vierge au cœur rempli de Dieu,

Épouse au cœur plein de tendresse,

Croyante au cœur plein d'espérance,

Mère au cœur plein d'amour.

Tu es maintenant vivante au cœur de Dieu

Et présente à chacun de tes enfants.

Sainte Marie, mère de Dieu,

Je te confie mon cœur avec tout ce qu'il contient de joie et de souffrance, de projets et de craintes.

 

Habite mon cœur 

Pour qu'il soit de plus en plus semblable au tien :

Rempli d'amour malgré l'indifférence,

Capable de pardon devant la méchanceté,

Plein de confiance au milieu des épreuves,

Passionné de Dieu au-delà de toute richesse.

Fais naître Jésus en moi,

Comme il est né en toi et de toi.

 

Et à l'heure de la mort, sois présente à mes côtés, pour me conduire dans la paix à la maison de Notre Père.

Amen

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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5 septembre 2013 4 05 /09 /septembre /2013 09:16

120131321.jpg

 

2918478401_small_1.jpgL'éloge funèbre d'Hélie de Saint-Marc

   Voici le texte de l'éloge funèbre prononcé le vendredi 30 août 2013 en la cathédrale Saint-Jean de Lyon par le général Bruno Dary, lors des obsèques du commandant Denoix de Saint-Marc décédé le 26 août 2013.

"Mon commandant, mon ancien,

Ils sont là, ils sont tous présents, qu’ils soient vivants ou disparus, oubliés de l’histoire ou célèbres, croyants, agnostiques ou incroyants, souffrant ou en pleine santé, jeunes soldats ou anciens combattants, civils ou militaires, ils sont tous présents, si ce n’est pas avec leur corps, c’est par leur cœur ou par leur âme ! Tous ceux qui, un jour, ont croisé votre chemin, ou ont fait avec vous une partie de votre route ou plutôt de votre incroyable destinée, sont regroupés autour de vous : les lycéens de Bordeaux, les résistants du réseau Jade-Amicol, les déportés du camp de Langenstein, vos frères d’armes, vos légionnaires que vous avez menés au combat, ceux qui sont morts dans l’anonymat de la jungle ou l’indifférence du pays, les enfants de Talung que vous avez dû laisser derrière vous, les harkis abandonnés puis livrés aux mains du FLN ! Je n’oublie pas vos parents et votre famille, qui ont partagé vos joies et vos épreuves ; il faut ajouter à cette longue liste, les jeunes générations, qui n’ont connu, ni la Guerre de 40, ni l’Indochine, pas plus que l’Algérie, mais qui ont dévoré vos livres, qui vous ont écouté et que vous avez marqués profondément ! Cette liste ne serait pas complète, si n’était pas évoquée la longue cohorte des prisonniers, des déchus, des petits et des sans-grades, les inconnus de l’histoire et des médias, ceux que vous avez croisés, écoutés, respectés, défendus, compris et aimés et dont vous avez été l’avocat. Eux tous s’adressent à vous aujourd’hui, à travers ces quelques mots et, comme nous en étions convenus la dernière fois que nous nous sommes vus et embrassés chez vous, je ne servirai que d’interprète, à la fois fidèle, concis et surtout sobre.

Aujourd’hui, Hélie, notre compagnon fidèle, c’est vous qui nous quittez, emportant avec vous vos souvenirs et surtout vos interrogations et vos mystères ; vous laissez chacun de nous, à la fois heureux et fier de vous avoir rencontré, mais triste et orphelin de devoir vous quitter. Vous laissez surtout chacun de nous, seul face à sa conscience et face aux interrogations lancinantes et fondamentales qui ont hanté votre vie, comme elles hantent la vie de tout honnête homme, qui se veut à la fois homme d’action et de réflexion, et qui cherche inlassablement à donner un sens à son geste !

Parmi tous ces mystères, l’un d’eux ne vous a jamais quitté. Il a même scandé votre vie ! C’est celui de la vie et de la mort. Car qui d’autres mieux que vous, aurait pu dire, écrire, prédire ou reprendre à son compte ce poème d’Alan Seeger, cet Américain, à la fois légionnaire et poète, disparu à 20 ans dans la tourmente de 1916 : « j’ai rendez-vous avec la mort » ?

C’est à 10 ans que vous avez votre premier rendez-vous avec la mort, quand gravement malade, votre maman veille sur vous, nuit et jour ; de cette épreuve, vous vous souviendrez d’elle, tricotant au pied de votre lit et vous disant : « Tu vois Hélie, la vie est ainsi faite comme un tricot : il faut toujours avoir le courage de mettre un pied devant l’autre, de toujours recommencer, de ne jamais s’arrêter, de ne jamais rien lâcher ! » Cette leçon d’humanité vous servira et vous sauvera quelques années plus tard en camp de concentration. Votre père, cet homme juste, droit et indépendant, qui mettait un point d’honneur durant la guerre, à saluer poliment les passants, marqués de l’étoile jaune, participera aussi à votre éducation ; il vous dira notamment de ne jamais accrocher votre idéal, votre ‘‘étoile personnelle’’ à un homme, aussi grand fût-il ! De l’époque de votre jeunesse, vous garderez des principes stricts et respectables, que les aléas de la vie ne vont pourtant pas ménager ; c’est bien là votre premier mystère d’une éducation rigoureuse, fondée sur des règles claires, simples et intangibles, que la vie va vous apprendre à relativiser, dès lors qu’elles sont confrontées à la réalité !

Puis, à 20 ans, vous aurez votre deuxième rendez-vous avec la mort ! Mais cette fois-ci, vêtu d’un méchant pyjama rayé, dans le camp de Langenstein. Deux ans de déportation mineront votre santé et votre survie se jouera à quelques jours près, grâce à la libération du camp par les Américains. Mais votre survie se jouera aussi par l’aide fraternelle d’un infirmier français qui volait des médicaments pour vous sauver d’une pneumonie, puis celle d’un mineur letton, qui vous avait pris en affection et qui chapardait de la nourriture pour survivre et vous aider à supporter des conditions de vie et de travail inhumaines. En revanche, vous refuserez toujours de participer à toute forme d’emploi administratif dans la vie ou l’encadrement du camp d’internement, ce qui vous aurait mis à l’abri du dénuement dans lequel vous avez vécu. Vous y connaitrez aussi la fraternité avec ses différentes facettes : d’un côté, celle du compagnon qui partage un quignon de pain en dépit de l’extrême pénurie, du camarade qui se charge d’une partie de votre travail malgré la fatigue, mais de l’autre, les rivalités entre les petites fraternités qui se créaient, les cercles, les réseaux d’influence, les mouvements politiques ou les nationalités…. Mystère, ou plutôt misère, de l’homme confronté à un palier de souffrances tel qu’il ne s’appartient plus ou qu’il perd ses références intellectuelles, humaines et morales !

Vous avez encore eu rendez-vous avec la mort à 30 ans, cette fois, à l’autre bout du monde, en Indochine. Vous étiez de ces lieutenants et de ces capitaines, pour lesquels de Lattre s’était engagé jusqu’à l’extrême limite de ses forces, comme sentinelles avancées du monde libre face à l’avancée de la menace communiste. D’abord à Talung, petit village à la frontière de Chine, dont vous avez gardé pieusement une photo aérienne dans votre bureau de Lyon. Si les combats que vous y avez mené n’eurent pas de dimension stratégique, ils vous marquèrent profondément et définitivement par leur fin tragique : contraint d’abandonner la Haute région, vous avez dû le faire à Talung, sans préavis, ni ménagement ; ainsi, vous et vos légionnaires, quittèrent les villageois, en fermant les yeux de douleur et de honte ! Cette interrogation, de l’ordre que l’on exécute en désaccord avec sa conscience, vous hantera longtemps, pour ne pas dire toujours ! Plus tard, à la tête de votre Compagnie du 2° Bataillon étranger de parachutistes, vous avez conduit de durs et longs combats sous les ordres d’un chef d’exception, le chef d’escadron RAFFALLI : Nhia Lo, la Rivière Noire, Hoa Binh, Nassan, la Plaine des Jarres. Au cours de ces combats, à l’instar de vos compagnons d’armes ou de vos aînés, vous vous sentiez invulnérables ; peut-être même, vous sentiez-vous tout permis, parce que la mort était votre plus proche compagne : une balle qui vous effleure à quelques centimètres du cœur, votre chef qui refuse de se baisser devant l’ennemi et qui finit pas être mortellement touché ; Amilakvari et Brunet de Sairigné vous avaient montré le chemin, Segrétain, Hamacek, Raffalli et plus tard Jeanpierre, Violès, Bourgin, autant de camarades qui vous ont quitté en chemin. Parmi cette litanie, on ne peut oublier, votre fidèle adjudant d’unité, l’adjudant Bonnin, qui vous a marqué à tel point, que, plus tard, vous veillerez à évoquer sa personnalité et sa mémoire durant toutes vos conférences ! Et avec lui, se joignent tous vos légionnaires, qui ont servi honnêtes et fidèles, qui sont morts, dans l’anonymat mais face à l’ennemi, et pour lesquels vous n’avez eu le temps de dire qu’une humble prière. Tel est le mystère de la mort au combat, qui au même moment frappe un compagnon à vos côtés et vous épargne, pour quelques centimètres ou une fraction de seconde !

10 ans plus tard, vous aurez encore rendez-vous avec la mort ! Mais cette fois-ci, ce ne sera pas d’une balle perdue sur un champ de bataille, mais de 12 balles dans la peau, dans un mauvais fossé du Fort d’Ivry. En effet, vous veniez d’accomplir un acte grave, en vous rebellant contre l’ordre établi et en y entraînant derrière vous une unité d’élite de légionnaires, ces hommes venus servir la France avec honneur et fidélité. Or retourner son arme contre les autorités de son propre pays reste un acte très grave pour un soldat ; en revanche, le jugement qui sera rendu - 10 ans de réclusion pour vous et le sursis pour vos capitaines - montre qu’en dépit de toutes les pressions politiques de l’époque, en dépit des tribunaux d’exception et en dépit de la rapidité du jugement, les circonstances atténuantes vous ont été reconnues. Elles vous auront aussi été reconnues 5 ans après, quand vous serez libéré de prison, comme elles vous seront encore reconnues quelques années plus tard quand vous serez réhabilité dans vos droits ; elles vous seront surtout reconnues par la nation et par les médias à travers le succès éblouissant de vos livres, celui de vos nombreuses conférences et par votre témoignage d’homme d’honneur. Ces circonstances atténuantes se transformeront finalement en circonstances exceptionnelles, lorsque, 50 ans plus tard, en novembre 2011, le Président de la République en personne vous élèvera à la plus haute distinction de l’Ordre de la Légion d’Honneur ; au cours de cette cérémonie émouvante, qui eut lieu dans le Panthéon des soldats, nul ne saura si l’accolade du chef des armées représentait le pardon du pays à l’un de ses grands soldats ou bien la demande de pardon de la République pour avoir tant exigé de ses soldats à l’époque de l’Algérie. Le pardon, par sa puissance, par son exemple et surtout par son mystère, fera le reste de la cérémonie !….Aujourd’hui, vous nous laissez l’exemple d’un soldat qui eut le courage, à la fois fou et réfléchi, de tout sacrifier dans un acte de désespoir pour sauver son honneur ! Mais vous nous quittez en sachant que beaucoup d’officiers ont aussi préservé leur honneur en faisant le choix de la discipline. Le mot de la fin, si une fin il y a, car la tragédie algérienne a fait couler autant d’encre que de sang, revient à l’un de vos contemporains, le général de Pouilly, qui, au cours de l’un des nombreux procès qui suivirent, déclara, de façon magistrale et courageuse, devant le tribunal : « Choisissant la discipline, j’ai également choisi de partager avec la Nation française la honte d’un abandon… Et pour ceux qui, n’ayant pas pu supporter cette honte, se sont révoltés contre elle, l’Histoire dira sans doute que leur crime est moins grand que le nôtre » !

Et puis, quelque 20 ans plus tard, alors que, depuis votre sortie de prison, vous aviez choisi de garder le silence, comme seul linceul qui convienne après tant de drames vécus, alors que vous aviez reconstruit votre vie, ici même à Lyon, vous êtes agressé un soir dans la rue par deux individus masqués, dont l’un vous crie, une fois que vous êtes à terre : « Tais-toi ! On ne veut plus que tu parles ! » Cette agression survenait après l’une de vos rares interventions de l’époque ; elle agira comme un électrochoc et vous décidera alors à témoigner de ce que vous avez vu et vécu à la pointe de tous les drames qui ont agité la France au cours du XXème siècle. Ainsi, au moment où vous comptiez prendre votre retraite, vous allez alors commencer une 3° carrière d’écrivain et de conférencier. Alors que le silence que vous aviez choisi de respecter vous laissait en fait pour mort dans la société française, ce nouvel engagement va vous redonner une raison de vivre et de combattre ! Toujours ce mystère de la vie et de la mort ! Au-delà des faits et des drames que vous évoquerez avec autant d’humilité que de pudeur, vous expliquerez les grandeurs et les servitudes du métier des armes et plus largement de celles de tout homme. A l’égard de ceux qui ont vécu les mêmes guerres, vous apporterez un témoignage simple, vrai, poignant et dépassionné pour expliquer les drames vécus par les soldats, qui, dans leur prérogative exorbitante de gardien des armes de la cité et de la force du pays, sont en permanence confrontés aux impératifs des ordres reçus, aux contraintes de la réalité des conflits et aux exigences de leur propre conscience, notamment quand les circonstances deviennent exceptionnellement dramatiques. A l’égard des jeunes générations, qui n’ont pas connu ces guerres, ni vécu de telles circonstances, mais qui vous ont écouté avec ferveur, vous avez toujours évité de donner des leçons de morale, ayant vous-même trop souffert quand vous étiez jeune, des tribuns qui s’indignaient sans agir, de ceux qui envoyaient les jeunes gens au front en restant confortablement assis ou de notables dont la prudence excessive servait d’alibi à l’absence d’engagement. Vous êtes ainsi devenu une référence morale pour de nombreux jeunes, qu’ils fussent officiers ou sous-officiers ou plus simplement cadres ou homme de réflexion.

Puis dans les dernières années de votre vie, vous avez aussi eu plusieurs rendez-vous avec la mort, car votre « carcasse » comme vous nous le disiez souvent, finissait pas vous jouer des tours et le corps médical, avec toute sa compétence, sa patience et son écoute, ne pouvait plus lutter contre les ravages physiques des années de déportation, les maladies contractées dans la jungle indochinoise et les djebels algériens, les conséquences des années de campagnes, d’humiliation ou de stress. Pourtant, vous avez déjoué les pronostics et vous avez tenu bon, alors que vous accompagniez régulièrement bon nombre de vos frères d’armes à leur dernière demeure ! Là encore, le mystère de la vie et de la mort vous collait à la peau.

Et puis, aujourd’hui, Hélie, notre ami, vous êtes là au milieu de nous ; vous, l’homme de tous les conflits du XXème siècle, vous vous êtes endormi dans la paix du Seigneur en ce début du XXIème siècle, dans votre maison des Borias que vous aimiez tant, auprès de Manette et de celles et ceux qui ont partagé l’intimité de votre vie.

Mais, Hélie, êtes-vous réellement mort ? Bien sûr, nous savons que nous ne croiserons plus vos yeux d’un bleu indéfinissable ! Nous savons que nous n’écouterons plus votre voix calme, posée et déterminée ! Nous savons aussi que, lors de nos prochaines étapes à Lyon, seule Manette nous ouvrira la porte et nous accueillera ! Nous savons aussi que vos écrits sont désormais achevés !

Mais, Hélie, à l’instar de tous ceux qui sont ici présents, nous avons envie nous écrier, comme cet écrivain français : « Mort, où est ta victoire ? »

Mort, où est ta victoire, quand on a eu une vie aussi pleine et aussi intense, sans jamais baisser les bras et sans jamais renoncer ?

Mort, où est ta victoire, quand on n’a cessé de frôler la mort, sans jamais chercher à se protéger ?

Mort, où est ta victoire, quand on a toujours été aux avant-gardes de l’histoire, sans jamais manquer à son devoir ?

Mort, où est ta victoire, quand on a su magnifier les valeurs militaires jusqu’à l’extrême limite de leur cohérence, sans jamais défaillir à son honneur ?

Mort, où est ta victoire, quand on s’est toujours battu pour son pays, que celui-ci vous a rejeté et que l’on est toujours resté fidèle à soi-même ?

Mort, où est ta victoire, quand après avoir vécu de telles épreuves, on sait rester humble, mesuré et discret ?

Mort, où est ta victoire, quand son expérience personnelle, militaire et humaine s’affranchit des époques, des circonstances et des passions et sert de guide à ceux qui reprendront le flambeau ?

Mort, où est ta victoire, quand après avoir si souvent évoqué l’absurde et le mystère devant la réalité de la mort, on fait résolument le choix de l’Espérance ?

Hélie, notre frère, toi qui a tant prôné l’Espérance, il me revient maintenant ce vieux chant scout que tu as dû chanter dans ta jeunesse et sans doute plus tard, et que tous ceux qui sont présents pourraient entonner : « Ce n’est qu’un au revoir, mon frère ! Ce n’est qu’un au revoir ! Oui, nous nous reverrons Hélie ! Oui, nous nous reverrons » !

Oui, Hélie, oui, nous nous reverrons à l’ombre de Saint Michel et de Saint Antoine, avec tous tes compagnons d’armes, en commençant par les plus humbles, dans un monde sans injure, ni parjure, dans un monde sans trahison, ni abandon, dans un monde sans tromperie, ni mesquinerie, dans un monde de pardon, d’amour et de vérité !

A Dieu, Hélie….A Dieu, Hélie et surtout merci ! Merci d’avoir su nous guider au milieu des « champs de braise ! »

Général Bruno Dary

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