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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 09:01

«L’union à Dieu peut exister à des degrés très divers.

La communion du matin nous établit dans cette union.

Hélas, cette union peut se relâcher . Mais aussi elle peut devenir plus parfaite.

Un moyen très efficace est la répétition des actes de désir et des actes d’amour.

         

Le désir écarte les obstacles. Il dilate l’âme et l’adapte à l’objet désiré.

 

Dieu daigna l’assurer à Ste Catherine de Sienne : « Moi le Dieu infini, je veux être servi d’une manière infinie : or vous n’avez d’infini que le désir et l’ ‘élan de votre âme. Ce désir, comme toutes les autres vertus, n’a de valeur que par le Christ crucifié. »

          Eveillons donc en nous des désirs de plus en plus fréquents, de plus en plus brûlants. Que notre âme soit toujours tournées vers l’Eucharistie.

benoitXVI-eucharitie.gif                                                                     Père Bernardot op   

 

 

« O Trinité ! Dieu très haut, très clément, très bienfaisant, Père, Fils et Saint-Esprit, dieu un, j’espère en Vous.

            Instruisez-moi, dirigez-moi, soutenez-moi.

O Père ! par votre infinie puissance, fixez en vous ma mémoire  et remplissez-la de saintes et divines pensées.

            O Fils ! par votre éternelle sagesse, accordez-moi la connaissance de votre souveraine vérité et de ma propre bassesse.

            O Saint Esprit , qui êtes l’amour du Père et du fils ! par votre incompréhensible bonté, transportez ma volonté en vous et enflammez-la du feu inextinguible de votre charité.

            Vous êtes mon bien unique.
            Je ne dois rechercher que vous.

            Je ne cherche et ne désire que vous seul.

Seigneur, attirez-moi près de vous.

 

Bienheureux Albert Le Grand

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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 08:59

« Cinquième règle, la persévérance.

 

 La mouche se pose à peine sur la fleur et passe, inconstante et agitée, à une autre fleur ; le bourdon s’arrête un peu

plus, mais c’est le bruit qui l’intéresse ; l’abeille, silencieuse et active, s’arrête, aspire à fond le nectar, le porte à la ruche et nous donne le miel délicieux.  


         Ainsi s’exprime saint François de Sales et il me semble que tu acquiesces :

Pas d’étudiant-mouche, ni d’étudiant-bourdon. Tu aimes la volonté tenace et réalisatrice et tu as bien raison.

  Dans la vie, il ne suffit pas de désirer, il faut vouloir.

  Il ne suffit pas de commencer à vouloir, il faut continuer.

Et il ne suffit même pas de continuer, il faut être capable de recommencer à vouloir partir de zéro, toutes les fois que l’on a été arrêté par la paresse, les échecs ou les chutes.  

  Ce qui fait la malchance d’un jeune étudiant, ce n’est pas tant une mémoire défaillante qu’une volonté alanguie.

dominique.jpg Sa chance, plus qu’un grand talent, c’est une volonté solide et tenace.

 Mais la volonté se forge au feu de la grâce de Dieu,et se trempe au contact des grandes idées et des grands exemples. »  

 

Albino Luciani, Humblement vôtre (Nouvelle cité),

lettre à saint Bernardin de Sienne.

 

 

 

 

Cette lettre du Patriarche de Venise, le cardinal Albino Luciani, devenu Jean-Paul Ier, fait partie des perles pédagogiques laissées en héritage par ce pape plein d’humour et d’esprit de finesse. La lettre est une série de conseils tirés d’un enseignement de saint Bernardin à des étudiants de Sienne en juin 1427. « Avec ta permission, je vais tâcher de proposer aux étudiants d’aujourd’hui tes sept  règles, abrégées et… apprivoisées. » Ces règles pour la conduite des études et de la vie se résument  en sept mots clés : l’estime, la séparation, le calme, l’ordre, la persévérance, la discrétion et le goût.

 

 

 Affermir sa volonté

 

La persévérance retiendra plus particulièrement notre attention dans cette leçon par le texte.

 L’un des  maux dont souffre l’éducation est l’affaiblissement de la volonté.

On voudrait bien,  plus qu’on ne veut vraiment et une certaine confusion tend à s’introduire entre désirer et vouloir.

 Les velléitaires prennent la place des volontaires.

  Et cependant une volonté n’est efficace et libre que si elle atteint vraiment le bien qu’elle poursuit.

 Il ne suffit pas de vouloir, il faut vouloir efficacement.

L’intérêt de cette lettre est d’abord de bien mettre en évidence ce qui fait obstacle à cette efficience. Le premier obstacle, c’est l’inconstance et l’agitation ; le second, symbolisé par le bourdon, c’est le bruit. Les éducateurs et les pédagogues d’aujourd’hui se retrouveront dans cette description imagée.

Le papillonnage, appelé aussi zapping, et le bruit sont deux facteurs de divertissement qui conditionnent une habitude de dispersion entièrement contraire à l’éducation d’une volonté. Celle-ci réclame à la fois une dépollution et un désencombrement de tout ce qui trouble l’esprit et la sensibilité car ils sont causes d’agitation et rendent la volonté incapable de constance.

 Combien de spectacles inutiles, de conversations vaines faites de bavardages, de jeux accaparants, de mauvaises lectures, de distractions sans le moindre intérêt… la liste pourrait être longue !

L’absence de silence, extérieur comme intérieur, amoindrit les capacités d’intériorité, ce qui a pour conséquence directe non seulement la superficialité des jugements mais surtout la fragilité de toute forme d’attention, cause d’alanguissement et bien vite d’ennui.

 

La volonté de Dieu


Pour remédier à ces carences, l’auteur propose trois choix :

celui de forger notre volonté humaine au « feu de la grâce de Dieu »,

       autrement dit ne pas s’appuyer d’abord sur soi mais ancrer sa volonté selon la demande du Notre Père dans la volonté divine ;

    celui de puiser dans le trésor de culture des grands « maîtres », ceux qui nous évitent de devenir «un porc dans sa bauge qui mange, boit et dort»;

        celui de suivre l’exemple des hommes qui, dans le florilège immense des talents et des vocations, sont témoins de l’humble grandeur de l’homme.

 

Pierre DURRANDE, l'HN mai 2010

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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 08:50

Cet été, l’association Étudiants pro-vie aura un an.

 À ce jour, son bilan  est déjà prometteur : participation à la Marche pour la vie à Paris en janvier 2010, soutien à la  Marche pour la vie espagnole, information auprès des futures mamans pour qu’elles disent  oui à la vie…

    Avec à l’horizon le projet de créer un réseau pro-vie.

 Présentation par son porte-parole.

 

 L’association des « Étudiants pro-vie » ou encore « EPV » a vu le jour au cours  de l’été 2009 et a pour but de défendre la vie de sa conception naturelle à sa mort naturelle en  menant des actions sur le terrain et en collaborant avec les autres associations défendant la  vie.

L’idée d’une telle association vient et a été proposée par notre actuel président, Benjamin Izarn (photo ci-dessous). etudaints-pro-vie.jpgTout est parti d’un simple constat, « depuis 1973, il n’existait pas de groupe défendant la vie parmi les étudiants de France », sous entendu,  ayant une visibilité nationale.

 

Selon le modèle américain

 

Notre mouvement s’inspire et travaille avec le modèle américain « Studients for life » présent déjà dans plus de 476 facultés à travers les États- Unis et l’Europe (Espagne, Portugal, Italie, Royaume- Uni).

Concrètement, les «Étudiants pro-vie » comptent mener toutes une série d’actions par le biais de ses différentes antennes locales.

Le but étant un rôle informatif, par exemple conseiller ou orienter une maman qui se pose la question de  l’avortement.

 Nous travaillons également avec les autres associations comme « Choisir la vie », « Agapa » ou  encore « Soignants porteurs d’espérance  » (SPE).

Notre but est de créer un réseau provie, comme, par  exemple, avec le collectif « En Marche pour la vie » qui a organisé la marche à Paris, le 17 janvier 2010, ou encore l’association « Oui à la vie », qui organise une marche pour la vie et la famille à Bordeaux, le 29 mai prochain.

Les Étudiants provie sont membres des deux collectifs. Après un an d’existence, les Étudiants pro-vie sont en plein essor. Pour exemple, notre groupe Facebook compte près de 2 860 membres et est en constante augmentation. Si nous avons des actions de terrain, nous sommes aussi très présents sur internet.

Les étudiants (ou jeunes) qui nous rejoignent sont issus de différents milieux, venant de plus de 10 villes différentes, telles que Paris, Bordeaux, Lille, Toulouse, Nîmes, aussi de différentes sensibilités politiques et religieuses, car l’EPV est apolitique et aconfessionnel, afin que tous ceux de bonne volonté puissent se retrouver.

Notre but est également  de  stimuler l’engagement des jeunes trop habitués à « avaler » ce qu’on leur dit.

 

Une société sans repère

 

Je m’explique. Nous vivons dans une société qui peu à peu a banalisé l’avortement et la sexualité, ce qui a des répercussions dramatiques, notamment dans le comportement de la vie affective de la jeunesse d’aujourd’hui.  Jeunesse qui ne sait plus ce qu’est réellement un avortement. Chaque année, en France, il y a 220 000  avortements et c’est un chiffre qui ne bouge quasiment pas. Les valeurs morales, particulièrement celles touchant à la sexualité, ont complètement été chamboulées, l’avortement est devenu pour les jeunes une  quasibanalité, dont certains ne se remettent jamais ! Il est temps d’être honnête. Des vies sont en jeu, que ce soit  pour les bébés ou les mamans qui avortent.

Nous constatons également que le fléau le plus grave concernant  l’avortement, c’est surtout l’ignorance, d’où aussi notre action auprès des jeunes. Je voudrai dire trois petits mots  aux jeunes étudiants qui nous lisent : conviction, formation et courage.

Pour défendre la vie, il faut se former  afin  de savoir réellement ce qui est en jeu et de pouvoir donner de bonnes informations, c’est selon moi une première chose importante.

Deuxièmement, défendre la vie se fait tous les jours dans l’agora, c’est-à-dire en discutant  avec ses amis à la fac, dans une soirée ou même dans un bar, il ne faut pas avoir peur. Enfin, ensemble nous sommes plus forts et aujourd’hui, il existe un mouvement pour tous nous retrouver, « les Étudiants pro-vie ».

Nicolas Franchinard Porte-parole

des Étudiants pro-vie

www.etudiantsprovie.com

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21 mai 2010 5 21 /05 /mai /2010 16:17

                              Mardi 11 mai, notre aumônier a eu la joie et l’honneur de jouer le rôle du prêtre assistant auprès de Mgr Rey à l’ordination diaconale de l’abbé Campo. Notre évêque avait désiré que la cérémonie –de rite extraordinaire- ait lieu à Draguignan même, ce qui représente une très belle occasion pour les pensionnaires. Et les élèves connaissent ce séminariste, qui vient à St Joseph pour la messe, 3 fois par semaine.

        Dans son homélie, Mgr Rey a évoqué l’ambiguïté qui plane aujourd’hui sur les différentes manifestations du don de soi ; on se méfie des motivations plus ou moins intéressées, de la psychologie de celui qui se donne pour échapper à soi-même ou se faire valoir, etc… Et pourtant !..Alors notre évêque explique ce qu’est le véritable don de soi et ce qu’il implique, spécialement dans le diaconat ; la grandeur et l’humilité du service à la suite du Christ Serviteur.     

Les morceaux d'orgue sont très beaux. MMN, qui, d'habitude, bat la mesure du grégorien aussi avec le bout des pieds (ce qui fascine les élèves), opine cette fois de la tête en rythme. La chorale des pensionnaires chante le Magnificat polyphonique appris pour Lourdes l’an dernier, Anima Christi, et l’incomparable Tota Pulchra, qui devait être chanté d’en haut, près de l’orgue. Une des philos, qui l’attendait beaucoup, s’est éclipsée discrètement de la chorale…et avouera : « Vous comprenez…c’était mon dernier Tota Pulchra…J’avais besoin d’en jouir davantage, en l’écoutant d’en bas !… »

 

                              Puis c’est la solennité de l’Ascension, avec l’hymne des vêpres qui oriente notre regard vers Turin et le Linceul : « Comble nos cœurs en nous montrant la lumière de Ton Visage. » ! visageCar la communauté a en effet la joie et la grâce de partir en pèlerinage à Turin ce vendredi 14 ami, emportant avec elle toutes les intentions de prière des familles, les vôtres aussi, chères anciennes.

 

Nous nous y préparons notamment par l’homélie de Benoît XVI :

"La mort du Fils de Dieu, de Jésus de Nazareth a un aspect opposé, totalement positif, source de réconfort et d'espérance. Et cela me fait penser au fait que le Saint-Suaire se comporte comme un document photographique, doté d'un « positif » et d'un « négatif ».

 Et en effet, c'est précisément le cas : le mystère le plus obscur de la foi est dans le même temps le signe le plus lumineux d'une espérance qui ne connaît pas de limite.

    Tel est le pouvoir du Saint-Suaire : du visage de cet « Homme des douleurs », qui porte sur lui nos passions, nos souffrances, nos difficultés, nos péchés également - « Passio Christi. Passio hominis » - de ce visage émane une majesté solennelle, une grandeur paradoxale. Ce visage, ces mains et ces pieds, ce côté, tout ce corps parle, il est lui-même une parole que nous pouvons écouter dans le silence.

 

Que nous dit le Saint-Suaire ? Il parle avec le sang, et le sang est la vie ! Le Saint-Suaire est une Icône écrite avec le sang ; mais le sang parle de sa vie. Chaque trace de sang parle d'amour et de vie.

       En particulier cette tâche abondante à proximité du flanc, faite de sang et d'eau ayant coulé avec abondance par une large blessure procurée par un coup de lance romaine, ce sang et cette eau parlent de vie. C'est comme une source qui murmure dans le silence, et nous, nous pouvons l'entendre, nous pouvons l'écouter, dans le silence du Samedi Saint."

                               

                              Il est 11h50 ; pour arriver au Linceul il y a une file d’attente très longue Nous en avons pour presque deux heures de queue, avançant très lentement, au milieu d’une foule calme mais bavarde, bavarde !!! Ce n’est pas trop gênant pour l’instant, car nous en sommes au pique-nique en marchant. Puis bien vite la prière de préparation absorbe l’attention et on arrive à faire abstraction du reste.

 

                              Le Cardinal Poletto, archevêque de Turin, a composé une prière qui est distribuée par des volontaires du service d’ordre :

                    « Seigneur Jésus, tandis qu’en prière silencieuse je contemple le Saint Suaire, mon cœur s’emplit d’émotion parce que je vois dans ce tissu sacré et mystérieux tous les signes de l’atroce souffrance que Tu as vécue dans ta Passion, telle qu’elle est racontée par les Evangiles.

st suaire positif                    Le drame de ta douleur est rendu évident par le sang que je vois sur ton corps à cause de la couronne d’épines et des coups de fouet, à cause des clous dans tes mains et dans tes pieds, et à cause du coup de lance du soldat, qui a transpercé ton cœur.

                    Quand, en même temps que la Vierge Marie, ta Mère et notre Mère, je T’adore Toi, Jésus, souffrant et immolé, je comprends plus clairement que Tu as pris sur Toi les douleurs et les croix de l’humanité tout entière.

                    Chacune de mes souffrances, la « passio hominis », unie à Ta souffrance, la « Passio Christi », reçoit en don une valeur rédemptrice qui fait que je me sens soutenu, consolé, et pardonné par Toi.

                    Je sais qu’il n’y a pas de consolation sans conversion : c’est pourquoi, en portant avec confiance mes croix avec ton aide, je Te promets de commencer une vie nouvelle en m’éloignant du péché, de façon à pouvoir ressentir que « par tes plaies j’ai été guéri »."

 

                              Avant l’entrée dans le sanctuaire, le silence s’installe ; un diaporama  très bien fait prépare l’attention aux différentes plaies du Christ.

          On nous avait dit que cette empreinte apparaissait moins visible en réalité que sur les photographies, où les contrastes sont plus accentués. Mais dans cette cathédrale plongée dans l’obscurité, l’image du Saint Suaire se détache, très lumineuse.

Il y a quelques années, une commission a été chargée de découdre la doublure du St Suaire qui est vieille de plusieurs siècles, ainsi que les morceaux de tissus cousus par les clarisses de Chambéry après le fameux incendie au 16ème siècle. A ce moment les particules de carbone -dues aux encensements et fumées des cierges- qui s’étaient incrustés à l’intérieur des fibres du tissu au long des siècles, ont pu être aspirées. Ces particules avaient sans doute contribué à fausser la datation au Carbone 14.

On distingue assez bien la différence des couleurs remarquée par le Docteur Barbet et confirmée par la science contemporaine : celle du sang des plaies et celle de l’image globale, imprimée mystérieusement lors de la Résurrection (les scientifiques disent : « dématérialisation »). Nous sommes habitués à l’image en négatif, mais l’image positive, celle de la réalité, est très frappante.

 linceul de turin 400

Paul Claudel en a exprimé le saisissement profond :

peinture« C’est Lui ! C’est Son Visage ! Ce visage que tant de saints et de prophètes ont été consumés du désir de contempler.. Il est à nous ! Dès cette vie, il nous est permis tant que nous voulons de considérer le Fils de Dieu face à face.

  Ce que nous apporte cette apparition formidable, c’est encore moins une vision de majesté écrasante que le sentiment en nous de notre indignité radicale.  Ces yeux fermés, cette figure définitive et comme empreinte d’éternité… Il n’y a moyen de lui échapper que par l’adoration.

  Que dire de la coïncidence matérielle et de la superposition minutieuse et détaillée du document ainsi placé entre nos mains et du récit de la Passion ? Tous les traits en sont là inscrits, ineffaçables : les plaies des mains, celle des pieds, celle du côté jusqu’au cœur, celle de l’épaule ; la couronne d’épine qui nous rappelle l’interrogation de Pilate : « Ergo tu rex es ? » et ces traces de la flagellation, si réelles que la vue encore aujourd’hui nous en fait frémir.

  La photographie nous a rendu ce corps que les plus grands mystiques ont à peine osé envisager, martyrisé littéralement depuis la plante des pieds jusqu’à la cime, tout enveloppé de coups de fouet, tout habillé de blessures…C’est toute la Passion d’un seul coup qu’on nous livre en pleine figure.

  « Une vertu est sortie de Lui » et a laissé cette trace prodigieuse."

 

En se glissant dans la file de gauche, on arrive à 3 mètres du Linceul, avec 3 minutes pour le regarder de près, avant de laisser la place aux autres. Plusieurs d’entre nous avons pu rester davantage, 10 à 30 minutes. Ensuite  nous nous sommes attardées dans la nef, où il est loisible de contempler de plus loin le Saint Suaire et prier.

st suaire positif zoom

 

"Le Suaire nous invite tous à imprimer dans notre esprit le visage de l’amour de Dieu." avait affirmé Jean-Paul II en 1998 : "L’amour de Celui qui « a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique »  devient presque palpable et manifeste ses dimensions surprenantes. Devant lui, les croyants ne peuvent pas ne pas s’écrier en toute vérité : « Seigneur, tu ne pouvais pas m’aimer davantage ! »

 

La liturgie du dimanche suivant nous a ensuite maintenues dans la grâce de l’ostension : « En mon cœur je t’ai dit : « je cherche Ton Visage ». Ton Visage, Seigneur, je le recherche ; ne détourne pas de moi Ta Face ! » La communion quotidienne au Vrai Corps de Jésus n'en sera que plus fervente.

 

"En partant de ce lieu saint, dit le Saint Père, rendons toujours gloire au Seigneur pour son amour fidèle et miséricordieux. Portons dans les yeux l'image du Saint-Suaire, portons dans le cœur cette parole d'amour, et louons Dieu avec une vie pleine de foi, d'espérance et de charité".

 

Cependant, ne croyez pas, par cet article, que nous baignons uniquement dans la sphère de la vie spirituelle…planétorium 013

Tenez ! à la rentrée de Pâques, des mères ont entraîné leurs classes de 9ème  à 5ème dans un étonnant voyage de découverte scientifique !

           Imaginez une classe de 25 enfants réunis dans le Foyer, devant une grand toile flasque.

          Un savant chercheur est là qui appuie sur un bouton ; et alors, miracle : la toile se gonfle, se gonfle jusqu’à atteindre le plafond et même remplir presque toute la pièce, formant comme un « OVNI » (Objet Volant Non-Identifié) sphérique.

                 « Entrez là dedans ! » dit le savant. 25 personnes peuvent tenir à l’intérieur, assises en rond, le dos appuyé contre la cloison-bouée. Il fait noir. mai 2010 008

Alors, magie de la technique, apparaissent au-dessus de nos têtes, une myriade d’étoiles qui tournent lentement ; on contemple et  on écoute le savant nous expliquer le trajet des constellations…Les enfants une fois partis, peut-être que les mères accepteraient l’invitation ? Ce fut un genre de « sortie » de communauté très sympathique et nous vous laissons imaginer l’ambiance à l‘intérieur de notre OVNI…mai 2010 004

 mai 2010 007

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

mai 2010 002

 

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 08:00

 Le Linceul de Turin

  Linceul---Sainte-Face.jpg "Car nous voyons, à présent, dans un miroir, en énigme, mais alors ce sera face à face. A présent, je connais d'une manière partielle; mais alors je connaîtrai comme je suis connu."

1 Corin 13

 

"En effet le Dieu qui a dit: "Que des ténèbres resplendisse la lumière", est Celui qui a resplendi dans nos coeurs, pour faire briller la connaissance de la gloire de Dieu, qui est sur la face du Christ."

 2 corint 4

 

 

« Le trône de Dieu et de l'Agneau sera dressé dans la ville, et les serviteurs de Dieu l'adoreront ; ils verront Sa Face, et son nom sera sur leurs fronts.  

 De nuit, il n'y en aura plus; ils se passeront de lampe ou de soleil pour s'éclairer, car le Seigneur Dieu répandra sur eux sa lumière. »  

 Apoc 22

 

« Et maintenant nous mettons tout notre coeur à te suivre, à te craindre et à rechercher ta face. »  

     Daniel 3A020510_9.jpg

 

« Dans toutes leurs angoisses,   ce n'est pas un messager ou un ange,Linceul---Torse-du-Christ.jpg   c'est sa face qui les a sauvés. Dans son amour et sa pitié, c'est lui qui les a rachetés, il s'est chargé d'eux et les a portés. »  

      Isaîe 63

 

« La photographie du Christ »    

                 

 

 

 

 

Lettre de Paul Claudel, 1935

« C’est Lui ! C’est Son Visage !   Ce visage que tant de saints et de prophètes ont été consumés du désir de contempler, suivant cette parole du psaume : « Ma face T’a recherché : Seigneur, je rechercherai Ta Face ».  

  Il est à nous !  

  Dès cette vie, il nous est permis tant que nous voulons de considérer le Fils de Dieu face à face.

 Quel visage !

    On comprends ces bourreaux qui ne pouvaient le supporter et qui, pour en venir à bout, essayent encore aujourd’hui, comme ils le peuvent, de le caFile0032.jpgcher.

  Ce que nous apporte cette apparition formidable, c’est encore moins une vision de majesté écrasante que le sentiment en nous, par-dessous le péché, de notre indignité complète et radicale, la conscience de notre néant.(…) ces yeux fermés, cette figure définitive et comme empreinte d’éternité (…)   Il n’y a moyen de lui échapper que par l’adoration.

 

         Que dire de la coïncidence matérielle et de la superposition minutieuse et détaillée du document ainsi placé entre nos mains et du quadruple récit de la Passion ? Tous les traits en sont là inscrits, ineffaçables : les plaies des mains, celle des pieds, celle du côté jusqu’au cœur, celle de l’épaule ; la couronne d’épine qui nous rappelle l’interrogation de pilate : « Ergo tu rex es ? » et ces traces de la flagellation, si réelles que la vue encore aujourd’hui nous en fait frémir.    

       La photographie nous a rendu ce corps que les plus grands mystiques ont à peine osé envisager, martyrisé littéralement depuis la plante des pieds jusqu’à la cime, tout  enveloppé de coups de fouet, tout habillé de blessures, en sorte que pas un pouce de cette chair sacrée n’a échappé à l’atroce inquisition de la Justice, ces lanières de plombs et de crochets sur elle déchaînées !…C’est toute la Passion d’un seul coup qu’on nous livre en pleine figure.

       « Une vertu est sortie de Lui » et a laissé cette trace prodigieuse.

           Paul Claudel

 

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 07:31

  L’arbre et la forêt

Pourquoi se taire quand on a été touché, gamin et adolescent, par les hommes de Dieu ?

   Pourquoi passer sous silence et garder pour soi une telle chose ?

 Pourquoi faudrait-il, en pleine crise des prêtres pédophiles, taire  ces faits d’une importance considérable ?

On ne peut aimer l’Église et taire la vérité !  Il faut parler et j’ai décidé de le faire, de témoigner : moi aussi des prêtres m’ont touché !  

     Le premier, je ne me souviens ni de son nom ni de son visage, mais ce qu’il a fait en moi, personne ne pourra l’effacer.Il a tracé sur mon front la croix des baptisés. Je lui dois d’être fils de Dieu !  

      Pour lui et pour tous ces prêtres qui nous ouvrent, par les sacrements, les portes du Ciel, témoignons et rendons grâce.

 bapteme-nouveau-ne-par-benoit-xvi.jpg

    Le deuxième, je m’en souviens, curé de campagne, barrette limée, soutane éculée, il venait dîner à la

maison. Je sautais sur ses genoux, il en profitait pour me faire réciter le caté. C’est lui qui m’a mis

Jésus dans la bouche et dans le coeur.

    Pour lui et pour les prêtres qui, tous les dimanches, nous donnent Jésus hostie, témoignons et rendons grâce.

       J’ai été touché à l’adolescence au pensionnat, l’endroit était propice. Au frère de Saint-Vincent-de-Paul, surveillant général qui avait renoncé à toute forme de chez lui et dormait dans un box au dortoir, j’ai confié mes doutes, mes craintes, mes peurs, mes premières peines de coeur.  Pour tous les religieux et religieuses qui se donnent aux jeunes dans les tâches d’éducation et d’enseignement, rendons grâce !  

 

Il ne s’agit pas de se forcer au déni, mais de comprendre que l’arbre qui tombe fait plus de bruit que la forêt qui pousse.  

 

Vous tous saints et saintes de Dieu priez pour nous.

 

l'humeur de Pasquin, dans l'homme nouveau de mai 2010

 

 

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 07:21

Le-prix-a-payer.jpg

 

Quel est le prix que suggère le titre de cet ouvrage ?

Eh bien, il s’agit des épreuves qu’un musulman peu tendurer lorsqu’il désire recevoir le baptême. L’histoire de Mohammed, devenu Joseph, en est une illustration particulièrement éloquente. Cet Irakien, fils d’une puissante et riche famille chiite, s’était mis en tête d’amener à l’islam Massoud, un chrétien qu’on lui avait assigné comme compagnon de chambrée durant son service militaire.  

Mais, cédant à la douceur et aux instances de ce dernier, Mohammed entreprend une lecture raisonnée et réfléchie du Coran, ce que l’on ne fait pas généralement car ce qui prévaut pour les musulmans ce n’est pas la théologie mais la loi. Le jeune homme découvre alors les incohérences et les prescriptions injustes attribuées à Dieu. Et c’est le choc. Plus question de rester musulman. L’Évangile selon saint Jean lui ouvre les clefs du christianisme : Dieu est Amour. S’ensuivent de longues et douloureuses années au cours desquelles il subit d’affreuses persécutions de la part de sa propre famille « déshonorée » par sa conversion, tout en cherchant désespérément à être accueilli dans l’Église. Les chrétiens de son pays le rejettent par peur d’être dénoncés et arrêtés. Sur l’ordre d’un prêtre qui a accepté de le préparer au baptême, il quitte l’Irak avec son épouse, elle aussi convertie, et leurs deux enfants. Sa parenté le poursuit en Jordanie, cherchant à le tuer. Mais il en réchappe miraculeusement et la Providence met sur leur route d’admirables chrétiens qui encourent bien des risques pour les aider. Enfin baptisés, Joseph et les siens s’exilent en France où ils vivent depuis 2001. Au terme de son récit, écrit dans un style haletant, au point qu’on ne peut lâcher le livre tant qu’on ne l’a pas achevé, Joseph rend grâces d’avoir été « délivré des chaînes de l’islam » et confie humblement le combat spirituel dans lequel il se débat pour pardonner à ses proches qui l’ont tant fait souffrir. Un témoignage impressionnant ; un livre choc dont la lecture fortifie la foi et donne à réfléchir sur la réalité du système islamique.  

Annie Laurent

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 07:07

l’Alliance pour les Droits de la Vie a voulu connaître l’avis des Françaises sur le sujet sensible de l’avortement, qui la mobilise sur le terrain de l’aide aux femmes enceintes ou ayant déjà vécu l’IVG.


Elle a commandité un sondage détaillé à l’IFOP, réalisé du 19 au 23 février 2010 auprès d’un échantillon représentatif de 1006 femmes âgées de 18 ans et plus. L’Alliance en tire quatre enseignements majeurs :


1/ L’avortement n’a rien d’anodin pour les femmes : la plupart des Françaises estiment qu’il y en a trop, qu’il a des conséquences difficiles à vivre et aimeraient que la société les aide à l’éviter.

   
2/ Les Françaises sont favorables à une autre politique de prévention de l’avortement, qui ne se réduise pas à « prévenir les grossesses non souhaitées » mais qui tende à aider les femmes enceintes à éviter l’IVG.


 3/ Faire connaître la possibilité de confier un enfant à l’adoption : une perspective ouverte. 


4/ Oser dire que les relations sexuelles trop précoces sont la cause majeure de l’IVG chez les adolescentes.  

   

si vous voulez voir tous les résultats du sondage : l'avortement en France

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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 16:23

  VIVE LE PAPE !!!

  BenoitXVI-jeunes-Paris-2.jpg

  + Dominique Rey    (extraits)
Messe chrismale – Cathédrale Notre Dame de la Seds

 

Chers frères,

 

La célébration de ce jour ne peut s’abstraire des tourmentes médiatiques qui touchent encore notre Eglise, en particulier la personne du St Père.

 

Les attaques contre Benoît XVI se sont répétées depuis le début de son pontificat :  

             On le traite dès son arrivée de « Panzer Kardinal » et on le soupçonne, dans son passé, d’avoir entretenu des connivences politiques avec les jeunesses hitlériennes. Ensuite, on le taxe d’islamophobe après son discours à Ratisbonne, lorsqu’il dénonça l’intégrisme religieux d’une foi qui oublie la raison.

              Il y a un an à peine, la curée médiatique se déchaîne à l’occasion de la levée des excommunications prononcées à l’égard des évêques attachés à Mgr Lefèvre, et suite aux propos négationnistes de Mgr Williamson.

              On met en cause son pseudo conservatisme moral au moment où éclate la polémique au sujet de la fillette brésilienne, qui avait subi un avortement. Quelques jours plus tard, les déclarations détournées de leur contexte, pour ne pas dire falsifiées, attribuées à Benoît XVJ au sujet du SIDA en Afrique et l’usage des moyens prophylactiques, sont brocardés par les nouveaux censeurs.

                    Récemment encore, le procès de béatification de Pie XII fournit l’occasion aux détracteurs de se mobiliser à l’encontre d’un pape qu’on juge complice, par son silence, du drame de la Shoah. Là encore, en relisant l’histoire à la sauce d’interprétations sélectives et bardée de préventions, on se livre à un procès en règle. On témoigne à charge contre l’entreprise de restauration idéologique à laquelle s’adonnerait Benoît XVI.

 

           Aujourd’hui, le déchaînement médiatique monte d’un cran : le pape aurait essayé d’étouffer des abus sexuels commis par des membres du clergé. Il se serait tu. Il aurait feint d’ignorer le scandale. Par un renversement d’argument, voici qu’on retourne désormais contre le successeur de Pierre, les déclarations lucides, fermes et exigeantes qu’il avait adressées aux chrétiens d’Irlande, aux victimes de ces gestes honteux, et à ceux qui les auraient commis. On met en exergue les imprudences et les défaillances dans la prévention et le traitement judiciaire de certains responsables de l’Eglise pour mieux incriminer celle-ci de tenir un double discours, de demeurer inerte, de céder à l’hypocrisie, en s’accrochant au célibat des prêtres. En effet, on induit un lien supposé entre la discipline du célibat et les conduites perverses, en occultant au passage le fait que près des 3/4 des actes de pédophilie se produisent à l’intérieur des familles.

               En additionnant ainsi des cas particuliers exhumés du passé, en accréditant des rumeurs, en caricaturant les positions de l’Eglise, en pratiquant l’effet de loupe sur des déviances pathologiques et avérées de tel ou tel prêtre ou religieux, en valorisant la théâtralisation émotionnelle de ces actes (qui sont en eux-mêmes infâmes), mais aussi en amplifiant des statistiques, reprises ensuite en boucle sur les radios, TV, internet… (comme si les chiffres avancés étaient paroles d’Evangile)…

             on organise peu ou prou, ce que les spécialistes de la stratégie d’influence appellent un scénario de « panique morale » (cf Jenkins). La ficelle est bien connue : elle a très bien fonctionné pour la légalisation de l’avortement, l’officialisation des unions homosexuelles et de l’homoparentalité dans certains pays, la recherche biomédicale sur l’embryon… Le gonflement et l’exagération des chiffres est un plat que l’on sert régulièrement pour organiser une anesthésie des consciences et un lynchage d’opinions. On exploite le filon des drames individuels pour justifier puis légaliser des transgressions éthiques.

 

                Oui, chaque acte de pédophilie est de trop. Le scandale touche les victimes traumatisées par ces actes abominables. Mais le scandale atteint aussi pour l’Eglise puisqu’il s’agit d’un déni de sa mission. Ces actes jettent un désaveu global sur tant de prêtres et de religieux dévoués qui assument avec honnêteté et droiture les exigences de leur ministère et de leur état, en particulier le célibat. Il ne s’agit pas de dissimuler les faits, ni de disculper les coupables. Le pape l’a souligné avec conviction : « il faut extirper la plaie des abus ». Mais ne nous laissons pas enfermer dans des amalgames, échappons aux conditionnements médiatiques, distançons-nous des incantations proférées dans l’intention de porter un soupçon généralisé sur l’Eglise et sur le clergé.

               Pourquoi ces tornades médiatiques à répétition, à raison d’une par jour ou d’une par mois ? Pourquoi ce harcèlement ? Comme si la préoccupation de certains était de saper par avance et systématiquement l’autorité de l’Eglise au moment où des choix décisifs dans l’ordre éthique et anthropologique sont en jeu dans le monde, au moment où l’Eglise constitue la seule autorité morale capable de rappeler à l’homme ses principes d’humanité.

Sans sombrer dans la paranoïa victimale du complot, le traitement orchestré qu’on inflige à l’Eglise nous conduit à la lucidité, au courage, à la résistance spirituelle et intellectuelle et à adopter une posture du dissentiment par rapport au prêt à penser totalitaire. On ne peut se laisser abuser ou intimider par le tintamarre qui vise à préparer l’opinion publique. « il est quelquefois bon de paraître laid, quand le miroir est bosselé ! ». Il ne s’agit ni de se résigner comme si l’effacement culturel du christianisme était inéluctable, ni de ressusciter de manière nostalgique le passé.

 

             « Les médias sont souvent comme le verglas, il faut faire avec… » me disait un confrère évêque à Lourdes. Nous devons exister ni contre eux, ni à cause d’eux ! Nous n’existons pas du fait qu’on parle de nous, en vertu de notre image ! Dans une société du spectacle et de la représentation, notre parti pris doit être celui de l’intégrité (morale et intellectuelle) et celui de l’annonce de l’Evangile.

 

          C’est à l’audace du témoignage que nous devons rendre au monde que le pape Benoît XVI convie tous les chrétiens et en particulier les prêtres et les consacrés.

 

- 1) Il les invite d’abord à donner le témoignage de l’exemplarité

- 2) Notre témoignage doit être également celui de la bonté.

- 3) Notre témoignage sera aussi celui de la Croix.

- 4) Notre témoignage sera enfin celui du service.

 
Dans sa lettre aux Corinthiens, l’apôtre Paul écrit : « Non ce n’est pas nous-mêmes, mais Jésus-Christ, que nous proclamons. Quant à nous-mêmes, nous nous proclamons comme vos serviteurs, à cause de Jésus » (2 Cor 4, 5)

 

Benoît XVI a reçu la mission, et donc la grâce qui y est attachée, de dessiner pour l’Eglise aujourd’hui les contours de l’espérance qui nous unit. C’est en cultivant le sens de la liturgie, du service de la vérité, de la charité et de la vie… que l’Eglise répond aux attentes spirituelles de notre temps et qu’elle l’évangélise.

 

+ Dominique Rey
Messe chrismale – Cathédrale Notre Dame de la Seds

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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 09:12
      Mise au point à propos du cannabis
  Lien indirect entre le cannabis et le sida

Monsieur,  vous avez réagi à ma « lettre à un fumeur de cannabis ». Je vous cite : « Vous laissez entendre dès les premières lignes que le cannabis a été responsable en l'occurrence de la transmission du sida ». Il est vrai que le début de la « lettre » peut laisser croire à un lien entre cannabis et sida. L’exercice de style qui consiste à développer plusieurs dimensions, témoignages, faits et réflexion à travers une courte lettre contraint à des raccourcis dont certains peuvent parfois être mal interprété. Je ne fais aucun lien direct entre cannabis et sida. De nombreux témoignages dans mes livres, articles ou témoignages oraux n’ont jamais laissé le moindre doute à ce sujet et vous êtes le seul à faire cette réflexion.   


Mais puisque vous abordez cette question, nous pourrions parler du lien indirect qui existe entre ces deux fléaux. Il se trouve qu’une enquête de l’association AIDES avait conclu que de nombreux rapports sexuels à risque avaient vu échouer un préservatif. Parmi les causes de cet échec était répertorié l’usage de drogue avant le rapport. Il n’était pas question de rapport direct mais de cause d’affaiblissement de la conscience et d’augmentation de prise de risque par un manque de maîtrise des moyens de « prévention. »  

Je ne me traiterai pas ici de la question de l’usage du préservatif  (j’en parle ailleurs, et notamment dans mes livres)… auquel il vaut bien mieux préférer l’abstinence ou l’engagement dans la vérité et la confiance. Mais, quand je témoigne, je dois souvent prévenir ceux qui peuvent l’utiliser que le risque d’échec est augmenté par la prise de drogues dont le cannabis.  Comme un exercice périlleux devient plus aléatoire, et donc plus dangereux, sous l’effet du cannabis.
De toutes façons il est clair que toute drogue affaiblit la volonté, la maîtrise de soi et l’intelligence de la vie, il est donc difficile, voire impossible de construire une vie saine, un amour et un engagement vrais et responsables quand on est peu ou prou dans l’univers de la drogue soi-disant « douce ».   Les choses ne sont pas simples, et les irresponsables ne sont pas forcément là où on le croit.


Parler de la drogue en vérité, sans démagogie

 

  Les jeunes devant qui je témoigne et avec qui souvent j’échange ne sourient jamais et sont toujours respectueux de ma démarche et mon discours, même quand ils ne partagent pas mon point de vue. Il faut reconnaître que bien peu d’adultes osent leur parler en vérité, ce qu’ils apprécient d’autant plus même s’ils ne sont pas forcément prêts à le reconnaître en changeant d’attitude.
Je reçois depuis des années de nombreuses confidences dont celles de jeunes dont les parents consomment du cannabis depuis des décennies et qui doivent subir ce choix qu’ils leur imposent. Certains persistent à parler de liberté, mais c’est réellement une addiction qui s’impose à ceux dont on a la charge. J’ai rencontré de véritables souffrances parmi ces jeunes à cause des fragilités des adultes autour d’eux dont certains éducateurs consommateurs qui portent un faux témoignage d’adultes et les influencent négativement.  

 C’est difficile de devenir adulte, je le sais comme je sais que le cannabis rend la maturité encore plus aléatoire.  

 Ma consommation de cannabis a très vite dérivé vers d’autres drogues, dans le même milieu et avec les mêmes personnes, comme beaucoup de fumeurs, pourrais-je ajouter. Mais c’est le cannabis qui m’a personnellement posé le plus de problèmes de tous ordres. La distinction entre drogue « dure » et « douce » prenait uniquement en compte le facteur de dépendance physique. Aujourd'hui, cette distinction est abandonnée car elle ne repose sur aucun fondement scientifique ou médical.   

 Le principe de réalité a fini par s’imposer à beaucoup. Seuls les militants, indécrottables idéologues, n’ont pas varié. Avec eux, la réalité doit toujours se soumettre à l’idée qu’ils s’en font.  

 L’augmentation du principe actif dans les cannabis actuels est venu encore aggraver la donne comme certains mélanges dont on ignore par avance les effets réels sur chaque personne.    

Connaissez-vous le Black Bombay, cannabis coupé à l’opium ou le double zéro, coupé avec de la cocaïne ? Vous pouvez imaginer les effets conjugués. On peut couper le cannabis avec quasiment n’importe quoi qui va aussi être consommé. Les mélanges avec d’autres drogues sont nombreux et les jeunes d’aujourd’hui consomment plus vite et plus fort.  

Je vous cite encore : «Je vous propose d'user de discours plus réalistes et plus responsables pour parler aux jeunes du cannabis. Ce genre de propos qui discréditent les adultes et ça ne fait pas de bien à la prévention qui a besoin de plus de mesure et de réflexion. »
Il me semble que vous êtes coupé des réalités. Mesurer les termes à employer, quand de nombreux jeunes autour de vous se mettent dans des états désastreux tous les WE, quand ce n’est pas en semaine, est déconnecté du réel. Et inutile puisque les jeunes que je rencontre reçoivent très bien ce qui est vrai et qu’ils connaissent eux-mêmes.


Quelle est votre formation ? Quelles sont vos sources et votre pédagogie ? J’espère qu’elles sont plus vastes et objectives que la propagande qui sévit sur Internet et dans les librairies généralistes. Il faut chercher et être accessible à un point de vue critique pour trouver la vérité scientifique et humaine du cannabis, ce qui n’est pas toujours le cas des consommateurs plus préoccupés de conforter leur usage que de se remettre en cause.  

En les écoutant, on apprend beaucoup, je vous assure. Mais les écouter ne veut pas dire leur tenir ensuite un discours flatteur ou démagogique.  

Vous saisissez la nuance ?
Lisez donc un livre intéressant de Jean-Luc Maxence « réponse aux tricheurs de la drogue ». Ce fondateur du centre DIDRO, centre de prévention et de soins aux drogués connaît son sujet. J’ai témoigné à ses côtés et sa fermeté contre les discours fallacieux tenus par certains éducateurs sur le cannabis est sans appel. Je parle des éducateurs qui laissent penser aux jeunes qu’un usage « récréatif » du cannabis puisse être acceptable, si compréhensifs à sa consommation, comme je l’ai constaté, ce qui s’apparente dans les faits à de la démission.
Vous voyez peut-être de quoi je parle.
C’est si vrai que d’aller à contre courant de l’opinion si répandue chez le milieu de la prévention et des soins que le cannabis n’est pas dangereux, sauf quand on « abuse », ferme des portes. Mais en ouvrent d’autres, celles de spécialistes, éducateurs, parents, politiques, jeunes, qui ont conscience du problème et ne se cachent plus la réalité devant l’urgence.
Je vous citerais Renaud Trouvé, toxicologue, formateur en toxicologie à l’université d’Angers.  Invité par le Sénat  à témoigner en vue de la loi sur la pénalisation de l’usage du cannabis au volant, il a pris le livret blanc « savoir plus pour risquer moins » distribué comme la parole officielle du ministère de la santé et qui plaçait le cannabis comme moins dangereux que le café avec en exergue cette citation définitive, comme les certitudes des idéologues, « une société sans drogue, ça n’existe pas. » Renaud Trouvé devant tous les sénateurs et sous serment a pris ce livre et l’a qualifié de « torrent d’inepties. »
Ce livret résumait bien la pensée officielle de l’époque que peu osait contester ouvertement. Et il a fallu un iconoclaste, traité de tous les noms par certains « spécialistes, » pour casser la baraque. 
J’avoue me situer dans cette préoccupation de la vérité et du bien commun. Et pour avoir passé des années entouré de drogués, à Amsterdam ou ailleurs, y avoir perdu des copains et vu souffrir des gens, je pense connaître cette réalité de l’intérieur.
Quand vous dites « Je regrette que vous fassiez des amalgames et des généralités sur la consommation de cannabis, suite à une expérience malheureuse », cela me laisse songeur sur votre état d’esprit. Je vais vous donner quelques exemples, parmi des centaines que je tiens à votre disposition, d’ « expériences malheureuses » avec le cannabis.
D’après une enquête de la gendarmerie dans la région de Bordeaux, dans 25 % des accidents de jeunes en voiture, la consommation de cannabis était présente.
La psychiatrie reconnaît ouvertement la présence croissante de l’usage de cannabis dans le développement de pathologies comme la schizophrénie, la paranoïa, et l’épilepsie pour le système nerveux. Les personnes ayant des prédispositions à ces affections et fumant du cannabis risquent de potentialiser le déclenchement d’une crise. Plusieurs témoignages dont le dernier la semaine dernière m’ont confirmé s’il en était besoin le lien direct entre l’usage du cannabis et la paranoïa ou la schizophrénie. Une pauvre mère a perdu son fils mort suite à un accident au cours d’une perte de conscience de la réalité, dédoublement schizophrénique, et son autre fils prend malheureusement le même chemin. Et encore : une jeune femme suivie en psychiatrie pour paranoïa suite à sa consommation de cannabis ; ce n’est pas le premier cas que je rencontre. Je pourrais aussi parler de ce jeune de 19 ans fumant pour la première fois un « double bang » avec des copains toxicomanes. Réaction immédiate, une crise de stress qui le pousse à sauter par la fenêtre du troisième étage. Réaction connue pourtant, rare mais possible. Seulement, pour savoir, il faut avertir des dangers avant plutôt que de ramasser les victimes après.
Je continuerais avec la citation d’un auteur talentueux qui connaissait le sujet, Charles Baudelaire :
« Le haschich annihile la volonté ; il est une arme pour le suicide ; il est isolant, essentiellement paresseux. À quoi bon, en effet, travailler, labourer, écrire, fabriquer quoi que ce soit quand on peut emporter le paradis d’un seul coup ? Le Haschich appartient à la classe des joies solitaires ; il est fait pour les misérables oisifs. »
Ce n’est pas en qualifiant négligemment d ‘ « expérience malheureuse » celle que j’ai vécu, et dont vous parlez légèrement sans la connaître réellement, que les jeunes seront mieux avertis des risques réels qu’eux peuvent encourir. Et comme pour les rapports sexuels à risque auxquels trop d’adultes se contentent de leur proposer de « gérer», il n’existe pas de service après-vente. Ils sont toujours les seuls à assumer les choix que souvent d’autres ont décidé pour eux en ne leur proposant pas d’alternative et en leur en cachant les risques réels.

Le cannabis est classé avec le LSD comme hallucinogène et provoque de nombreux dommages directs. Perte de mémoire, de motivation, de concentration, diminution des réflexes immédiats, de l’appréciation des distances, augmentation du risque de dépression, problèmes immunitaires et hormonaux, etc..
Si un fumeur de cannabis se tient plutôt tranquille en classe car apathique, il risque clairement de ruiner ses espoirs de donner le meilleur de lui-même. Et la vie ne se résume pas à avoir un métier et gagner de l’argent. 
La preuve du succès du cannabis auprès des jeunes, c’est que certains, une fois devenus officiellement adultes, continuent à justifier leur consommation passée, ne parviennent pas à arrêter et restent affectivement et psychologiquement instables.
Un psychiatre, Tony Anatrella, dans un très bon livre « la liberté détruite » parle à leur égard d’ « adulescents ».
Combien de ces adultes retrouve-t-on parmi les éducateurs confronté à des jeunes fumeurs de cannabis ?
Un ami éducateur spécialisé, à l’occasion d’un stage ou un questionnaire leur avait été distribué, avait constaté qu’à la question « avez-vous fumé du cannabis ? », seulement deux sur douze répondaient par la négative !
La question est de savoir combien de ces éducateurs ont cessé dans leur vie et leur tête toute complaisance à l’égard de leur consommation de cannabis ?
Combien d’entre eux ont entendu dans leur formation un autre discours que celui de la complaisance et des études pseudo scientifiques des militants pour la légalisation?
J’ai rencontré de ces éducateurs spécialisés caricaturaux. Celui qui avait dans son bureau accessible aux jeunes un poster géant de Bob Marley fumant un gros joint.
Une autre fois, devant une école, un des jeunes fumait ouvertement un gros joint sans se cacher et les autres avaient les yeux éclatés ; je pensais alors qu’on pouvait leur parler du sujet. L’éducateur spécialisé, du haut de ses préjugés d’ancien caïd d’une cité, considérait que le cannabis n’était pas une drogue et qu’il n’était pas question de dire le contraire à ses jeunes.
Et cette éducatrice de nuit, accompagnant les jeunes sur leur lieu de vie, ou le cannabis était plus que présent y compris le deal incontournable dans le milieu fumeur, et qui me disait de « ne pas diaboliser le cannabis » !!!
J’ai beaucoup d’autres exemples, mais je ne cherche pas à accabler une profession estimable par ailleurs, simplement à montrer une réalité.
Éducateur n’est pas un statut hors d’atteinte de la critique. Pour votre part, j’ignore ou vous vous situez, mais avec votre discours, en passant devant vos jeunes, je n’aurais pas attendu votre soutien.
Mais…Il faudra me montrer comment de telles attitudes peuvent aider des jeunes à arrêter ou ne pas commencer la drogue !!!
C’est inacceptable et insupportable que ces adultes imposent une idée personnelle fausse de la réalité et du bien à ces jeunes. Et contrairement à ce qu’ils pensent, ils ne les aident pas pour autant.
En étant complaisants et complices, ils ne se tiennent pas à leur place d’adultes et n’aident pas les jeunes à trouver des repères stables qui leur permettront de se construire. Sachant que le succès du cannabis sur des jeunes ayant manqué de repères est important, ils n’assument pas leur mission en leur refusant la vérité.
La charité de la vérité, comme nous, catholiques, nous l’appelons.
Au fond, que nous reprochez-nous vraiment ?
N’est-ce pas de ne pas tenir le discours officiel ?
N’est-ce pas d’oser dire ce que tant d’adultes et d’éducateurs ont renoncé à dire ?
N’est-ce pas de proposer aux jeunes une exigence plutôt que de les en  croire incapable ?
Sur la nocivité du cannabis, je suis désolé de devoir vous le dire, mais je sais ce que je dont je parle et j’ai beaucoup lu et étudié le sujet.
Mes propos aux jeunes ? Je ne leur manque jamais de respect, ne vous en déplaise. Des écoles et associations m’invitent toute l’année depuis seize ans à tenir ce langage.
Qu’y a-t-il d’irrespectueux à parler franchement de la réalité ?
Nombres d’éducateurs m’en remercient d’ailleurs régulièrement, eux n’ayant peut-être plus cette liberté de le dire eux-mêmes à cause des « chers confrères » qui imposent leur idéologie au nom des bons sentiments.
Je ne critique pas ce qui se fait de bien, je vois simplement les fruits d’une certaine prévention. Les jeunes sont prêts à entendre un discours dérangeant, tant qu’il les respecte non pas dans leur attitude qui peut mériter la critique, mais dans leur dignité.
N’est-ce pas plutôt certains adultes qui ont du mal à tenir ce discours ?
Et je ne vois pas en quoi plusieurs discours différents fondés sur la vérité et cherchant le véritable bien de ces jeunes pourraient s’opposer.
Nous devons aux jeunes la vérité sur des comportements qui peuvent entraîner pour eux des dégâts importants. Ce n’est pas une option parmi d’autres et la drogue est toujours un piège, un mensonge et un échec, n’en déplaise à certains.
Nous n’avons pas le droit de les laisser gaspiller leur vitalité et leur générosité dans des impasses, leur soif d’aventure dans des illusions, leur quête de vérité dans un mensonge.
Je conclurais avec Bernanos ;
« C’est la fièvre de la jeunesse qui maintient le reste du monde à température normale. Quand la jeunesse se refroidit, le reste du monde claque des dents. »
  Ne laissons pas notre jeunesse renoncer à donner le meilleur d’elle-même en lui maintenant la tête dans des mensonges illusoires. Demandons à Dieu de nous donner cette force d’oser aimer en vérité, quoi qu’il puisse nous en coûter.
  Bien à vous et comptez sur mes prières.
  Dominique Morin

  Quelques adresse utiles
Communauté Saint Jean Espérance ;  Les Besses : 36180 Pellevoisin 02 54 39 03 10- La Bretèche : 49410 Le Mesnil en Vallée 02 41 78 93 18 -Couesmé : 02 47 93 28 74
Communauté Le Cénacle ; Fraternité Vierge de la Divine Providence : chemin des Cousterés  65100    Lourdes :05 62 94 77 27 (Pour les garçons)
Fraternité Sainte Bernadette : 5 rue du Rietord 65100 Lourdes : 05 62 94 24 02 (Pour les filles)
Fraternité Mère de Miséricorde : 15 rue de la Garde 65100 Bartrès : 05 62 42 34 77 (Pour les filles)
Association Le Phare :133 boulevard de la Croix Rousse 69004 Lyon : drogues.familles.free.fr : 04 78 28 26 62
Questionnaire d’auto évaluation de consommation de cannabis
Votre entourage s’est-il plaint de votre consommation de cannabis ?

 

  1. Avez-vous eu des problèmes de mémoire immédiate ?
  2. Avez-vous déjà eu des épisodes délirants lors de l’usage de cannabis ?
  3. Considérez-vous qu’il est difficile de passer une journée sans « joint » ?
  4. Manquez-vous d’énergie pour faire les choses que vous faisiez habituellement ?
  5. Vous êtes-vous déjà senti préoccupé par les effets de votre usage de cannabis ?
  6. Avez-vous plus de difficultés à étudier, à intégrer des informations nouvelles ?
  7. Avez-vous déjà essayé sans succès de diminuer ou d’arrêter votre usage de cannabis ?
  8. Aimez-vous « planer », « être défoncé(e) », « stone » dès le matin ?
  9. Etes-vous de plus en plus souvent « défoncé(e) » ?
  10. Avez-vous ressenti le « manque », des maux de tête ,de l‘irritabilité ou des difficultés de concentration quand vous diminuez ou arrêtez l’usage du cannabis ?

 TROIS réponses positives ou plus suggèrent un usage problématique de cannabis.


Source :M. Reynaud, In Le courrier des addictions(3), 1,mars 2001


réponse à des questions sur la drogue

 

 

J'aurais aimé savoir pourquoi avez-vous commencé à prendre de la drogue?

 

Il existe plusieurs motifs que je pense avoir identifié et certainement d’autres que j’ignore encore. Combien de jeunes savent vraiment pourquoi ils se droguent ou se sont drogués?

 

         J’ai dix-sept ans à l’époque, aucun projet d’avenir, rien de valable dans ma vie, à mes yeux du moins, et je traîne avec ennui d’un plaisir à l’autre. Je pense n’avoir pas appris à affronter les réalités de la vie face à face.  Des idées révolutionnaires, une pensée jouisseuse issue de la mentalité issue de mai 68 me disent qu’il y a un « projet de vie » qui consiste à s’éclater. La drogue est sous-tendue dans les propos de groupes musicaux que j’écoute frénétiquement, les projets contestataires auxquels j’adhère aveuglément s’en servent comme d’un levier subversif. Tout cela est très désespéré et ne mène nulle part, mais je ne réfléchis pas comme ça à ce moment. Je crois que c’est la vision de ceux que je rencontre en train de s’éclater avec un joint qui me fascine. Une fois, deux, trois, je refuse et puis finalement j’accepte, par curiosité imbécile. J’oublie alors toute règle de prudence, mais est-on prudent quand on pense avant tout au plaisir et qu’on est immature comme un adolescent ?

  

                La drogue me donne l’illusion de maîtriser quelque chose, d’avoir une emprise sur ma vie et un projet à court terme, celui de me défoncer. Mes copains, il n’y a pas d’amis dans ce monde, deviennent tous des drogués, mes loisirs tournent autour de la drogue, je n’envisage même plus de faire quelque chose sans la drogue. En fait, je ne fais plus rien que de me droguer, tout le reste, je le vis au ralenti, par obligation. Ma vie devient pour moi un fardeau que je rends léger et supportable avec la drogue.

                Je suis devenu un toxicomane en six mois, le piège s’est refermé sur moi sans m’en rendre compte. Pire encore, j’ai couru vers ce piège. Il me faudra huit ans pour aller au bout puis arrêter définitivement. Et j’estime avoir eu de la chance. D’autres autour de moi n’ont jamais arrêté, ont raté des choix importants dans leur vie, où en sont morts.

              Mes motivations d’alors, c’est m’éclater et jouir. Je croyais naïvement que je pouvais avoir tout, tout de suite, je n’avais alors aucun idéal ni foi. Plutôt que de régler mes problèmes par la vie, j’ai eu l’illusion de les neutraliser, en fait de les fuir par la drogue. J’étais fragile, paumé, immature, je voyais la vie en négatif, j’étais particulièrement en danger en rencontrant la drogue.

 

       Les effets que cela vous apportait et que vous recherchiez?

  

         Je recherchais des sensations, différentes selon les moments et les drogues que j’ai prises, des expériences nouvelles, une évasion d’un monde gris et terne.

        Avec la cocaïne et les amphétamines, l’excitation, la fatigue disparaissaient, je me croyais invincible. Quand le produit avait fini son effet, j’étais lessivé et je n’avais pas vu le temps passer.

          Avec l’héroïne, les rares fois ou j’en ai pris, c’était étrange ce qu’on ressent, on est comme dans du coton, à distance de la réalité, beaucoup de plaisir. Vraiment spécial !

Je n’ai pas trop apprécié et la seringue et l’image de cette drogue ne m’ont pas incité à recommencer. La aussi, j’ai eu de la chance.

        Avec le LSD, des hallucinations, j’imaginais un monde différent, je perdais le contact avec la réalité. Je n’ai consommé que quelques fois.

           Les médicaments détournés avaient des effets déroutants difficiles souvent à maîtriser. Trop incertain pour continuer.

        Avec le cannabis, j’ai fait le tour de tout ce qu’il était possible de faire à l’époque, fumer  presque en permanence, par tous les moyens, sous toutes les formes, tisanes, gâteaux, en consommer plusieurs jours en continu ou des quantités impressionnantes, des mélanges avec d’autres drogues ou de l’alcool. J’ai même été vivre à Amsterdam pour ne faire que ça. Cela a été pour moi la drogue la plus agréable à mon goût et la plus difficile à quitter.

Huit ans de consommation.

 

         Comment vous en êtes vous sorti?

 

               Grâce à l’engrenage de la violence que je pratiquais alors qui m’a amené à avoir une certaine lucidité à l’occasion d’une grande peur. J’ai fui, simplement tout ce que ce monde représentait. Grâce à ma mère et à mon acte de courage de revenir vers elle, j’ai pu poser mon sac et faire enfin des choix.

               Grâce aux ressources que j’ai puisées en moi et qui m’ont entraîné à choisir un chemin tous les jours, j’ai jugé nécessaire de m’éloigner des drogués, pour retrouver mes capacités, réinvestir ma vie, redevenir honnête et loyal envers moi et les autres.

         Tout cela m’a aidé à progressivement gagner l’estime de moi et la confiance des autres. Avec une exigence de vie, le sport, des choix sociaux et moraux comme cadre et un projet de vie, la drogue n’avait plus sa place dans mon existence.

         La grâce des sacrements, confession et communion, m’ont aidé à ne plus en avoir envie, à nettoyer ma mémoire des souvenirs de plaisir que j’y avais pris, à déraciner en moi des habitudes. Je sais que cet aspect peut être incompris mais il est certainement décisif dans mon arrêt définitif de la drogue fin 1985. 

 

 

         Les conséquences que cela a amené sur votre santé et votre vie?

 

        La première conséquence a été d’y avoir gaspillée mon adolescence, de l’avoir vécu par procuration, d’une façon illusoire. J’ai raté des choix importants pour me construire, des projets, dont je n’ai même pas ressenti le besoin. Je me fichais de tout ce qui me « prenait la tête ». Résultat, à trente ans, j’étais encore adolescent dans ma tête faute d’avoir mûri quand il le fallait.

               Il y a des rendez-vous cruciaux pour un jeune qui ne reviennent pas deux fois dans une vie. J’ai fait les plus mauvais choix en refusant de choisir vraiment. J’ai menti en permanence et trompé ceux qui m’aimaient pendant les années drogue. Je ne me suis pas respecté et je n’ai pas respecté les autres. Et j’ai gardé, longtemps après avoir arrêté, la tentation de fuir plutôt que d’affronter les problèmes, d’avoir recours à des produits pour être artificiellement convivial, l’alcool entre autres. Il m’a fallu du temps afin de retrouver la confiance en moi et la volonté d’aller de l’avant. Renouer le lien et familial et social par le travail, faire des projets concrets, m’y a beaucoup aidé.

             Pour la santé, j’étais devenu passif, avec une hygiène de vie déplorable et les conséquences que vous imaginez. C’est dans ces comportements dérisoires et pulsionnels que j’ai contracté le sida, par voie sexuelle avec une toxicomane héroïne morte depuis du sida. Je ne l’ai appris que treize ans plus tard.

          J’ai dû retrouver mes repères, me muscler et acquérir des règles de comportement, apprendre à faire des efforts et à suivre une morale naturelle exigeante. Cela a été dur, mais enthousiasmant. Puis, quand je me suis converti, cette morale de vie est venue conforter mes choix de catholique.

         J’ai gardé une certaine fragilité des voies aériennes, nez, gorges, sinus, depuis cette époque. Mais cela s’est amélioré avec le temps.

Chez certains drogués, d’autres pathologies graves peuvent se révéler avec un usage important. Je ne suis pas concerné.

 

 

          Et comprenez vous que certains artistes s'en servent pour y puiser de l'inspiration? (Notre sujet de TPE étant sur les artistes qui se droguaient et qui se droguent encore actuellement. Que ce soit peintres, chanteurs/musiciens, écrivains...)

 

             Avant de donner mon point de vue, je voudrais poser quelques éléments concrets.

Aucune drogue n’a la particularité, le pouvoir, de rendre une personne créative. Un crétin drogué reste un crétin, un génie drogué reste un génie. La créativité, le talent ne viennent jamais de l’usage d’un produit, mais d’un don reçu ou développé par le travail.

             L’artiste peut souffrir pour créer ou porter un déséquilibre en lui que l’usage de drogue semble atténuer. Mais il s’agit là plutôt de calmer une souffrance que de participer à une quelconque créativité.

         Quand Antonin Artaud, poète du début du XXè siècle, s’en prenait à la société qui interdisait l’usage de drogue, il était évident pour tout le monde que cet artiste était instable et déséquilibré. Ce n’est pas un jugement, mais un simple constat. L’image de sa revendication ne pouvait pas influencer la société parce que drogue rimait trop visiblement avec déséquilibre. Le pouvoir des médias par le travail de subversion des jeunes depuis les années 60 est parvenu à modifier complètement cette image en la faussant, avec des arguments malhonnêtes et pseudo scientifiques. Il est devenu impossible de les contester dans les médias et de prouver leurs égarements. Les jeunes confondent donc trop souvent drogue et positif, parce qu’on ne les aide pas à exercer leur esprit critique mais qu’on les flatte dans leur fragilité. Certains finissent peut-être naïvement à force de matraquage médiatique et culturel par croire que c’est la drogue qui rend créatif. Ce n’est en rien fondé sur des faits scientifiques, malgré tous les écrits sur ce sujet.

              Le drogué sous l’emprise du produit est souvent incapable de retranscrire ce qu’il a pu ressentir en musique ou texte. Mais aujourd’hui ou tout et n’importe quoi est considéré comme de l’art, souvent sans réel talent, mais aidé par un montage informatique performant, ou par le conformisme artistique moderne qui a créé des dogmes de laideur et de provocation en prétendant transgresser tous les dogmes. Dans ces conditions fallacieuses, certains peuvent penser que d’avoir du talent c’est facile et que tout est de l’art. Il y a effectivement de multiples formes de créativité dont toutes ne sont pas ce qu’on appelle de l’art. Chacun a reçu des dons, qu’il peut développer, mais chez beaucoup cela restera intime. 

                 Or, nous vivons dans la civilisation de l’image et de l’apparence qui fausse tout. C’est beaucoup plus exigeant et moins facile dans la réalité. Et les apparences peuvent être trompeuses ou manipulées. En tout cas, la drogue n’a jamais aidé à créer, peut-être calmé une angoisse d’un côté qui surgissait en créativité de l’autre. Mais on peut considérer alors le recours à la drogue comme un calmant pour un malade, pas comme le révélateur d’un talent.

           Si on replace les choses en perspective, la créativité authentique semble plutôt diminuer à notre époque alors que le nombre d’artistes augmente, souvent plus pour exprimer un mal-être personnel sans souci culturel réel sinon la provocation ou un besoin d’être reconnu. Beaucoup de plagiat sans apport nouveau, d’artifices en tout genre, mais la créativité et le talent dans tout ça ne sont pas toujours évidents. Et je reste modéré dans mon propos.

         Je dis ça aussi sans juger, mais parce la démagogie ne rend jamais service. Certains s’égarent dans une voie illusoire et les vrais créatifs sont noyés et peut-être découragés dans la masse. La reconnaissance ne va pas forcément à ceux qui la méritent.

Je pense que le recours à la drogue est venu emplir un vide humain, affectif, spirituel propre à notre époque, mais sans jamais parvenir à le combler. La drogue est un symptôme d’un mal de vivre, d’une souffrance, aussi chez certains d’un refus du travail nécessaire pour conquérir son existence et faire de grandes choses de sa vie. Les jeunes n’ont pas assez appris de la part d’adultes doutant trop souvent d’eux ou carrément défaillants ou absents.

           La drogue est un mensonge et une illusion, mais ne crée pas, ne résout jamais rien, enferme dans une impasse. Les artistes qui se droguent sont rarement montrés honnêtement dans les conséquences de leur usage de drogue. Combien de morts, de vies brisées, de réussite éclair suivie de déchéance, de gâchis humain ? Tous les Jimi Hendrix, Janis Joplin, Brian Jones, Jim Morrisson,  Kurt Cobhain et tant d’autres étaient des blessés de la vie, certes avec du génie, et la drogue après les avoir trompés sur eux-mêmes les a tués.

C’est tout cela qui devrait nous inspirer une réflexion profonde sur la valeur de la vie, l’usage de notre liberté et ce que nous transmettons de nous aux autres.

 

         Que laissent comme message de vie et de joie ceux qui s’appuient sur la drogue pour évacuer leur souffrance ou affirment aux jeunes que de se droguer est une attitude comme une autre ?  

 

Dominique Morin

 

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