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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 08:08

Bilan d’une visite historique

 

Le Pape a qualifié son voyage effectué du 16 au 19 septembre derniers

au Royaume-Uni d’« évènement historique » et de « jalon important

sur le chemin des relations entre le peuple (anglais) et le Saint-Siège ».

Un sentiment partagé par les Britanniques conquis dans leur immense

majorité par Benoît XVI.

 

 « Un Pape qui avait été précédemment décrit comme quelqu’un de froid, de doctoral, de distant et d’autoritaire, a brusquement été vu sous la forme d’un grand père plutôt gentil et aimable ». Écrite par un journaliste de la BBC (1) qui depuis des mois, avec tant d’autres organes de presse britanniques, tombait à bras raccourcis sur Benoît XVI et prophétisait une visite apostolique  désastreuse, cette seule phrase traduit assez le bouleversement opéré en Grande-Bretagne par cette visite. Mais un bouleversement en profondeur et qui va bien au-delà de la simple perception que se font désormais les médias et les Britanniques de la personne de Benoît XVI.

 

Une invitation à s’asseoir et à réfléchir

 

Le Pape a labouré beaucoup plus profond qu’il n’y paraît. C’est ce qu’a su exprimer le Premier ministre David Cameron, en déclarant, lors de la cérémonie de départ du Souverain Pontife, que ceque le Pape avait dit au cours de son séjour invitait tous les Britanniques « à s’asseoir et à y

 Réfléchir.»

On disait la société britannique marquée par l’indifférence religieuse et cavée par le sécularisme. C’est vrai, mais le Pape la considère, et il l’a dit à plusieurs reprises, sous un autre angle et comme manifestant un grand désir de foi et une grande soif de vérité. La nature a horreur du vide, et tout vide attend d’être comblé. Le Royaume-Uni ne sait plus quelle est son identité. L’« Église » d’Angleterre a perdu toute autorité morale. Le protestantisme, dans sa version anglicane, fut intimement  lié à l’impérialisme britannique. L’Empire britannique est mort et le protestantisme qui l’a moralement justifié (2), arrive en bout de course. Benoît XVI a proposé aux Britanniques de reprendre la route là où elle fut abandonnée voici plus de quatre siècles, en renouant avec la grande tradition chrétienne illustrée par saint Édouard le Confesseur ou Bède le Vénérable. pape-en-angl-1.jpg

Aux responsables politiques rassemblés à Westminster  Hall –  et tous les anciens Premiers ministres vivants étaient présents –, c’est saint Thomas More, condamné à  mort en ce lieu même, que Benoît XVI propose comme modèle dans les relations entre l’Église et l’État. Or, si Thomas More fut un modèle, Henri VIII eut donc tort de le condamner à mort et tort de rompre avec Rome. C’est le message implicite de ce grand discours. Au palais de Lambeth, résidence de l’archevêque de Cantorbéry, en sa présence et  celle des hauts dignitaires de l’anglicanisme, que dit Benoît XVI, revêtu de l’étole de Léon XIII (3) ?

Que le désormais bienheureux John Henry Newman est un modèle de l’oecuménisme. Ce qu’il laisse entendre, là encore implicitement, c’est que le bienheureux a eu raison d’abandonner l’anglicanisme pour entrer dans l’Église catholique et que donc tous les anglicans auront aussi raison s’ils suivent

sa démarche.

 

La dévotion eucharistique

 

Aux évêques catholiques d’Angleterre, du Pays de Galles et d’Écosse – qui ont si mal géré la communication sur ce voyage apostolique –, Benoît XVI donne deux instructions. Mener une grande catéchèse sur la dévotion eucharistie que tout en veillant à des célébrations plus dignes, et « être généreux dans la mise en application de la Constitution apostolique Anglicanorum  Coetibus» pour laquelle l’épiscopat britannique ne semble pas avoir manifesté jusqu’à présent un enthousiasme débordant…

 

Un geste prophétique

 

Le Pape invite ses confrères dans l’épiscopat – qu’il est venu aussi confirmer dans la foi au même titre que les catholiques du rang – à ce « geste prophétique » dans le cadre d’un processus oecuménique bien compris, c’est-à-dire dont le but ultime est, évidemment, « la pleine communion ecclésiale »…

Le voyage apostolique de Benoît XVI au Royaume-Uni fut un « grand succès » comme on le dit  désormais au Vatican, mais un succès tranquille, paisible, tout à fait dans le style du Souverain Pontife. Les Cassandres en ont été pour leurs frais : sans doute un million de Britanniques sont venus ovationner le successeur de Pierre, ou prier en silence avec lui ; des millions d’autres, attentifs, ont suivi les cérémonies retransmises. Les opposants n’ont pas réuni 2 000 militants à Londres ; la contremanifestation prévue en Écosse a été annulée faute de participants… Le Pape a semé. Puisse la moisson lever et puisse-t-il se trouver alors assez d’ouvriers pour la récolter !

 

1. David Willey, corrrespondant de la BBC à Rome, dans un article paru le 20 septembre (www.bbc.co.uk/news/uk-11372501).

2. Il faut se souvenir que c’est Henri VIII, le roi du schisme anglican, qui le premier a défini la Couronne britannique comme une entreprise impériale…

3. Le pape auteur de la bulle Apostolicæ Curæ (1896) déclarant « nulles et sans valeur » les ordinations anglicanes…

 

D. Ha. Dans Homme Nouv

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Published by l'équipe - dans le pape nous parle

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