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25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 07:39

 Au cœur des priorités plutôt dangereuses de la coopération internationale depuis la conférence de Pékin, en 1995, le « gender », concept créé dans les années 1970 par un certain courant féministe, a une influence grandissante sur nos sociétés et nos modes de vie.

  Marguerite Peeters en a étudié les tenants et aboutissants.   Propos recueillis dans Il est vivant  !  

 

Le mot anglo saxon « gender » est en vogue depuis une quinzaine d’années dans de grandes rencontres internationales. Comment définir ce concept  ?

 

Le terme « gender » a été inventé dans les années 1970 par un certain courant féministe qui voulait distinguer les différences physiques entre l’homme et la femme, inscrites dans la biologie et donc inchangeables (« sexe ») des différences qui seraient « socialement construites » et donc relatives et changeables (gender). Le gender rend(rait) possible d’avoir une identité sexuelle différente du comportement et du rôle que l’individu joue dans la société : il divorce le corps de la « fonction sociale d’un individu. Le mot n’est pas clairement défini car il recouvre davantage un processus de changement (de ses choix d’orientation sexuelle par exemple) qu’une réalité stable et identifiable. Il est de plus mal traduit en français : égalité des genres, égalité des sexes, sexospécificité, parité, etc…

 

Quelle conception de l’homme promeut-il  ?

 

Le « gender » considère la vocation de la femme en tant que mère et épouse comme une construction sociale contraire à l’égalité, comme un stéréotype à déconstruire car jugé négatif, discriminatoire et restrictif, faisant de la femme une victime et empêchant son autonomisation et la réalisation de ses « droits ». La maternité est dès lors considérée comme une injustice sociale empêchant la femme de devenir l’égale de l’homme en termes de fonction sociale. Les prédispositions du corps de la femme à la maternité deviennent un ennemi à combattre. Le gender combat également la complémentarité anthropologique homme-femme et veut faire de tous des citoyens  radicalement égaux, des « partenaires » liés entre eux par un « contrat ». Les relations entre l’homme et la femme deviennent dialectiques, régies par une lutte pour le pouvoir social. Le but du gender est de « libérer » l’individu de tout cadre normatif donné par la nature, la société, la tradition et Dieu lui-même, et de permettre à chacun de choisir librement sa fonction sociale, son identité, son orientation sexuelle, sa forme de famille.

 

Produit de  la révolution féministe, sexuelle et culturelle occidentale, le gender tente de répondre aux désordres réels liés à la faute originelle (…) non par l’amour et la réconciliation, mais par une révolte et volonté de prise du pouvoir par la femme (« empowerment ») qui cherche à devenir l’égale de l’homme en termes de pouvoir social. Le « consensus » de la conférence de pékin de 1995 a mis le gender au cœur des priorités de la coopération internationale .

 

A ce propos, quel impact a cette culture du gender sur le plan mondial  ?

 

Devenu une « norme mondiale » à travers l’ONU, le gender s’est déjà intégré dans toutes les politiques internationales, nationales et sociales, les instruments juridiques, les manuels scolaires, les codes éthiuqes des entreprises, les programmes des ONG, etc…Il est un thème dominant de la culture dans laquelle nous vivons, culture dans laquelle parler de complémentarité homme-femme est devenu « discriminatoire » et » contraire à l’éthique ». Un nouvelle éthique mondiale du « libre choix » ainsi compris s’impose aujourd’hui avec force aux cultures traditionnelles non-occidentales.

 

Quelles en sont les conséquences sur nos sociétés, notre propre vie  ?

 

La conséquence la plus grave concerne l’éducation de nos enfants : les manuels scolaires enseignent déjà, par exemple, qu »il existe diverses orientations sexuelles et parfois même qu’il faut expérimenter pour connaître la sienne…les jeunes sont désorientés. La révolution culturelle a détruit, avec une force inouïe, la cohérence donnée jadis par l'appartenance à une communauté, une tradition, une famille stable, les valeurs et la foi transmises par les familles et la religion. Cette désorientation touche la société en son ensemble : divorce, dépression,  insatisfaction, incapacité de s'engager, disparition du concept d'autorité et de gou­vernement...

Nous sommes dans une civilisa­tion du virtuel, qui a perdu le sens de la réalité. Cette virtualité s'exprime par l'emphase sur l'accès (et non l'objet auquel on accède), la possibilité (et non la réalité), le choix (et non ce qui est choisi), le processus (et non le contenu), le changement (et non l'identité stable), les aspirations (et non leur concrétisation), la capacité et le potentiel (et non l'engage­ment). L'individu se construit un sentiment de toute-puissance, un monde de rêve où il aurait en per­manence accès à tous les choix, un monde lui permettant de ne jamais s'engager personnellement. La maternité, la famille tradition­nelle sont réduites à des mythes dépassés, alors que l'habilitation des femmes serait le rêve à conquérir.

 

Comment, en tant que chrétiens, faire face à ces conséquences? Quelle contre-culture lui opposer?

 

Il ne s'agit pas, pour les chrétiens, d'opposer une contre-culture à la nouvelle culture mondiale, mais tout simplement de rester, ou de redevenir, eux-mêmes. C'est le plus grand service que nous puissions rendre à l'humanité. Être fidèle à l'Évangile nous assure une indépendance par rapport aux "valeurs" que la société cherche à nous imposer. Seule cette liberté nous permet d'aider nos frères, car Jésus est le chemin, la vérité et la vie. Mais l'ignorance des enjeux de la nouvelle éthique peut nous amener à faire des compromis, voire à nous laisserséduire. Il est donc également important de s'informer.



 

 


                                                                             

La confusion....
   
Mais le réel demeurera



Eclaircissements et formation :

L’idéologie du gender
.

 

A-   le féminisme du genre.

 

 

1)      Histoire et idéologie.


a)      Histoire : le terme "gender feminism", ou féminisme du genre, a été employé pour la 1ère fois par Christine Hoff Sommers dans son livre Qui a volé le féminisme ?, pour établir une différence entre 2 types de féminisme :

 

·         Le féminisme initial du début du XXème : il revendique l’égalité des sexes et la parité. Sa 1ère victoire est le droit de vote des femmes ; puis droit de disposer de son corps par la loi Neuwirth sur la contraception et loi sur l’avortement.


·         Le féminisme radical ou féminisme du genre : c’est une idéologie qui s’est répandue aux Etats-Unis d’abord, à partir des années 60-70. L’ouvrage de référence de ce courant est le livre de Judith Butler : Le problème du Genre : le Féminisme et la subversion de l’identité. Il inspire des programmes d’étude dans plusieurs grandes universités américaines. C’est la 4ème conférence de l’ONU sur la femme, à Pékin en 1995, qui a été l’occasion de lancer une forte campagne de diffusion, aussi bien dans les pays industrialisés que dans ceux en voie de développement.


b)      Idéologie : le principe fondamental de cette idéologie est de dissocier de façon radicale le genre et l’identité sexuelle : « Le genre est une construction culturelle ; par conséquent, il n’est pas le résultat du sexe et il n’est apparemment pas non plus déterminé comme le sexe… Si on construit une théorie selon laquelle le genre est une construction radicalement indépendante du sexe, le genre lui-même devient un artifice libre d’attaches ; en conséquence homme et masculin pourraient désigner aussi bien un corps féminin qu’un corps masculin ; femme et féminin autant un corps masculin qu’un corps féminin » J. Butler.


·         Le sexe n’est que l’aspect corporel de la sexualité. Il fait référence à la nature et recouvre 2 possibilités : homme/femme. C’est une simple différence, purement biologique et corporelle, sans incidence aucune.


·         Le genre désigne l’aspect non corporel de la sexualité. Il ne correspondrait pas à une nature donnée mais serait une simple construction culturelle élaborée en fonction des rôles assignés dans toutes les sociétés à chacun des 2 sexes.


·         Les différences entre les 2 sexes ou la distinction genre masculin/genre féminin ne sont que des constructions sociales : « Le sens du terme genre a évolué, se différenciant du mot sexe pour exprimer la réalité selon laquelle la situation et les rôles de la femme et de l’homme sont des constructions sociales sujettes à changements. » Bella Abzug. Cf. la définition des prospectus pour le comité préparatoire de Pékin : « Par genre, on entend les rôles et responsabilités socialement déterminés de la femme et de l’homme. Le genre dépend de la manière dont nous nous percevons et croyons penser et agir comme femme et homme en vertu de la structure sociale et non de différences biologiques. » Masculinité et féminité ne sont donc pas déterminées fondamentalement par le sexe mais par la culture. Les différences physiques étant neutres socialement et politiquement, les différences entre les 2 sexes ne sont que des constructions sociales.


·         Il n’existe donc pas 2 genres mais 5 ou 6 : hétéromasculin, hétéroféminin, homosexuel, lesbienne, bisexuel et indifférencié. D’autres distinguent les hommes, les femmes, les herms (hermaphrodites vrais), les merms (pseudo-hermaphrodites masculins = homosexuels), et les ferms (pseudo-hermaphrodites féminins = lesbiennes).


·         Il n’y a donc plus de frontière entre le masculin et le féminin : cf. article du Monde : « Il n’existe pas un homme naturel ni une femme naturelle… On ne peut parler d’un ensemble de caractéristiques ou d’une conduite exclusive d’un seul sexe, même dans la vie psychique. » Dans le Rapport sur la conférence régionale de Mar del Plata en Argentine, on trouve : « L’inexistence d’une essence féminine ou masculine nous permet de rejeter la soi-disant supériorité de l’un ou l’autre sexe et de se demander dans quelle mesure il existe une forme naturelle de sexualité humaine. »

 

2)      Les racines et les enjeux philosophiques.

 

a)      Les courants à l’origine du féminisme du genre :

·         Cette théorie repose sur une interprétation néomarxiste de l’histoire selon laquelle toute l’histoire est une lutte des classes, de l’oppresseur contre l’opprimé, dans une lutte qui ne s’achèvera que lorsque les opprimés prendront conscience de leur situation, qu’ils feront la révolution et imposeront une dictature des opprimés. La société sera totalement reconstruite et une société sans classes émergera, libre de conflits, qui assurera la paix et la prospérité pour tous. Mais tandis que les marxistes classiques croyaient que le système de classes disparaîtrait une fois que seraient éliminée la propriété privée et facilité le divorce, qu’on aurait imposé l’entrée de la femme sur le marché du travail, que les enfants seraient placés en garderie et la religion éliminée, les féministes du genre estiment qu’ils ont échoué en voulant se concentrer sur des solutions d’ordre économique sans s’attaquer directement à la famille, la véritable cause des classes. Déjà, Engels avait jeté les bases de l’union entre marxisme et féminisme dans L’origine de la famille, la propriété et l’Etat (1884) : « Le 1er antagonisme de classes dans l’histoire coïncide avec le développement de l’antagonisme entre l’homme et la femme unis dans un mariage monogame, et la 1ère oppression d’une classe par l’ autre, avec celle du sexe féminin par le masculin. » Les féministes du genre affirment donc la nécessité de détruire la différence entre les sexes.


·         Les philosophes de référence du féminisme du genre sont les structuralistes de tendance marxiste, Derrida, Lacan et Foucault. Reprenant l’analyse de la déconstruction de la philosophie de Derrida, ils ont entrepris de déconstruire le genre pour promouvoir une société sans genre.


·         Ils s’inspirent aussi des postulats des représentants de la révolution sexuelle, Wilhelm Reich (+1957) et Herbert Marcuse (+1979) qui invitent à expérimenter toutes sortes de situations sexuelles.


·         Influence directe aussi de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient…On ne naît pas homme on le devient. La condition d’homme n’est pas non plus au départ une réalité. »

·         Enfin, tout en s’inspirant du marxisme, ces théories ont trouvé dans l’anthropologie individualiste du néolibéralisme radical un milieu propice.


b)      Le refus de la nature : il y a dans toute cette théorie un refus total de la réalité de la nature comme du concept même de nature qui doit disparaître : « Ce qui est naturel n’est pas nécessairement une valeur humaine. L’humanité a commencé à dépasser la nature ; nous ne pouvons plus justifier le prolongement d’un système discriminatoire de classes par sexe sur la base des origines que l’on a par la nature. » S. Firestone. Il s’agit de rejeter toute distinction parce que toute différence est suspecte, mauvaise et offensante, au profit d’une égalité absolue et indifférenciée. Le féminisme du genre n’est donc pas une défense de la femme ou de ses droits, ni un programme pour améliorer sa situation. Il dénigre souvent le respect dû à la femme comme le manque de respect, car l’ennemi c’est la différence puisque dans la perspective marxiste, différence signifie toujours inégalité et inégalité oppression : « La question de la femme n’a jamais été la question féministe. Cette dernière vise les causes de l’inégalité sexuelle entre les hommes et les femmes, la domination masculine sur la femme. » H. Hartmann. L’objectif n’est donc pas d’améliorer la situation de la femme ou sa liberté mais de réaliser le programme homo-lesbien.

 

 à suivre !!!

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Published by l'équipe - dans société

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